jeudi 12 juillet 2012

Festival d'El Jem

Sous un ciel bleu nuit, magnifiquement étoilé et dans l'amphithéâtre romain d'El Jem se déroulait, hier soir, un des spectacles du Festival d'El Jem .
Agréable soirée avec l'orchestre des Cent violons Tsiganes de Budapest qui nous a donné pendant près de deux heures la musique si envoûtante de ce peuple avec en bis quelques standards mondiaux le premier, l'ouverture d'u chant très connu d'Oum Kalshoum et le second, la vie en rose, reprise en coeur par un public bon enfant.
Dommage que cet amphithéâtre romain, très bien conservé, soit un peu loin d'Hammamet (150 Km) car nous aurions volontiers assisté aux autres soirées de ce mois de juillet.

dimanche 8 juillet 2012

Jean Noel Pancrazzi: La Montagne

J'apprécie depuis longtemps l'oeuvre de Jean Noel Pancrazzi dont j'ai lu, a peu près, tout ce qu'il a publié: Madame Arnoul, Madame Camps, Long séjour, Dollars de sable et, ces derniers jours, la montagne, paru récemment chez Gallimard.
Cet écrivain né à Sétif ou dans les environs où son père s'occupait d'un moulin a blé dans cette région qui fut le grenier à blé de Rome, a consacré une majeure partie de son oeuvre à l'évocation de son enfance dans ce coin d'Algérie. Né en 1949 il n' a ,comme moi, connu que la guerre. Dans La Montagne il revient sur un drame, l'assassinat d'un groupe de jeunes enfants, enlevés et tués dans cette montagne toute proche du village ou ils vivaient.
Dans un style absolument magnifique où l'émotion est toujours là , à fleur de phrases, il nous fait le récit , de manière poignante du drame, de ses suites et du départ , peu après en juillet 1962 de tout ce petit peuple déjà meurtri par le drame , mal reçu en France et sa dure confrontation avec de nouvelles réalités.
Avec une histoire dramatique mais dans le fond assez mince, avec des mots simples et une émotion qui ne tombe jamais dans le pathos, il rend bien l'atmosphère de cette époque que j'ai moi-même vécue et qui me  rend ce livre particulièrement émouvant et attachant.

mercredi 4 juillet 2012

Jean Sènac et Albert Camus


Je ne connaissais Jean Sénac, le poète, que pour l’avoir rencontré aux détours de mes lectures. Je ne savais rien de lui si ce n’est sa mort dans un petit appartement minable d’Alger, assassiné en 1973 dans des conditions jamais élucidées : crime de rôdeur, de mœurs ou politique ?
Mort qui évoque inévitablement celle de Pier Paolo Pasolini et celle du poète aimé de Sénac Garcia Llorca.
Je viens donc d’en apprendre beaucoup sur lui  en lisant, sous le soleil d’Hammamet, le livre d’Emile Temime et Nicole Tuccelli : « Jean Sénac, l’Algérien. Le poète des deux rives. » (Editions Autrement 2003).
Ce livre est préfacé par Jean Daniel qui rappelle l’amitié qui lia Jean Sénac a son aîné Albert Camus et leur rupture douloureuse a propos de l’Algérie. Le livre contient une analyse approfondie des rapports qui furent ceux du poète et de l’écrivain et sur les critiques que Jean Sénac adressa a Camus à propos de l’Algérie.
Ce livre m’a manqué lorsque j’ai écrit sur les rapports de Camus avec les Algériens.
Camus va aider et aimer Jean Sénac et leur rupture sera d’autant plus douloureuse.
Jean Sénac a , immédiatement, dés avant le déclanchement de la guerre d’Algérie, pris parti pour l’indépendance de ce pays ce que Camus ne parviendra jamais a faire.
Sénac continuera a vivre dans l’Algérie indépendant mais sera très vite gagné par la désillusion. Cette désillusion il n’hésitera pas  à la dire haut et fort et il déplaira au pouvoir. Au point que celui-ci veuille l’éliminer ? La question reste posée.
Mais on ne peut s’empêché de plaindre cet homme, à la sensibilité rare, dont la vie rappelle beaucoup celle de Camus (même naissance dans un milieu pauvre, même élévation par la culture, même atteinte par la maladie, même amour de l’Algérie) et qui a dû  si cruellement souffrir de voir le chemin pris par l’Algérie indépendante dans laquelle il avait mis tant d’espoir.