J'ai déjà dit, ici ,ce que je pensais du livre d'Henri Guaino :"Camus au Panthéon- Discours imaginaire". Je voudrai simplement citer un court extrait du discours imaginaire préparé par l'auteur pour l'hypothèse, non survenue, de l'entrée de Camus au Panthéon.
Cet extrait me paraît, en effet, bien résumer une grande partie de la philosophie de Camus.
"Il dit qu'il faut vouloir la liberté, la justice et la paix.
Mais qu'il ne faut jamais les vouloir a tout prix.
Car la liberté à tout prix sacrifie la justice, et la justice à tout prix sacrifie la liberté.
Quant à la paix à tout prix, elle sacrifie en même temps la liberté et la justice.
Il dit que tout absolutisme est dangereux et que derrière chaque absolutisme il y a les grands inquisiteurs et les procès."
Ce blog est consacré à mes coups de coeur dans l'actualité, dans la littérature et dans mes voyages
jeudi 24 avril 2014
dimanche 20 avril 2014
Éloge de Venise
Dans un roman de Philippe Sollers :La Fête à Venise qui,par ailleurs ,m'est souvent tombé des mains... je trouve cet éloge de Venise par Luigi Grotto Cieco d'Hadria pour la consécration du Doge Luigi Mocenigo le 23 Août 1570 et que je trouve toujours d'actualité:
"Voici la ville qui,à tous, inspire la stupeur.Et j'ajouterai que toutes les vertus en Italie dispersées en fuyant la fureur des barbares ici se rassemblèrent,et, ayant reçu du ciel le privilège des alcyons, firent, sur ces eaux, de cette cité, leur nid. Et je conclurai ainsi: qui ne la loue est indigne de sa langue, qui ne la contemple est indigne de la lumière, qui ne l'admire est indigne de l'esprit, qui ne l'honore est indigne de l'honneur. Qui ne l'a vue ne croit point ce qu'on lui en dit et qui la voit croit à peine ce qu'il voit. Qui entend sa gloire n'a de cesse de la voir, et qui la voit n'a de cesse de la revoir. Qui la vois une fois s'en énamoure pour la vie et ne la quitte jamais plus, ou s'il la quitte c'est pour bientôt la retrouver, et s'il ne la retrouve il se désole de ne point la revoir. De ce désir d'y retourner qui pèse sur tous ceux qui la quittèrent elle prit le nom de venetia, comme pour dire à ceux qui la quittent, dans une douce prière:
Veni etiam: reviens encore."
"Voici la ville qui,à tous, inspire la stupeur.Et j'ajouterai que toutes les vertus en Italie dispersées en fuyant la fureur des barbares ici se rassemblèrent,et, ayant reçu du ciel le privilège des alcyons, firent, sur ces eaux, de cette cité, leur nid. Et je conclurai ainsi: qui ne la loue est indigne de sa langue, qui ne la contemple est indigne de la lumière, qui ne l'admire est indigne de l'esprit, qui ne l'honore est indigne de l'honneur. Qui ne l'a vue ne croit point ce qu'on lui en dit et qui la voit croit à peine ce qu'il voit. Qui entend sa gloire n'a de cesse de la voir, et qui la voit n'a de cesse de la revoir. Qui la vois une fois s'en énamoure pour la vie et ne la quitte jamais plus, ou s'il la quitte c'est pour bientôt la retrouver, et s'il ne la retrouve il se désole de ne point la revoir. De ce désir d'y retourner qui pèse sur tous ceux qui la quittèrent elle prit le nom de venetia, comme pour dire à ceux qui la quittent, dans une douce prière:
Veni etiam: reviens encore."