Les éditions Gallimard ont publié dans la collection "Quarto" des romans de Boualem Sansal publiés par lui dans les années 1991-2011.
Je viens de relire deux de ces romans: "Le serment des barbares" et "Le village de l'Allemand" et je dois dire que les ayant lus il y a quelques années j'avais oublié leur force et les critiques féroces qu'ils portent sur l'Algérie Indépendante et sur l'Islamisme. IL est clair que ces livres ont dû faire du mal aux autorités Algériennes en montrant la dérive du pouvoir et aux islamistes dont il met clairement en évidence et de manière indiscutable l'idéologie criminelle qu'il rapproche dans son raisonnement du nazisme et de ces crimes.
Le pouvoir Algérien vient, en l'emprisonnant de manière totalement arbitraire et ne le privant d'une défense libre, de montrer que ce qu'écrit Boualem Sansal est la vérité.
Le "Serment des barbares" est un livre difficile, un peu trop touffus et si l'on voit bien la critique du pouvoir Algérien on a du mal à comprendre tout ce qui s'y passe.
Par contre j'ai beaucoup aimé "Le village de l'Allemand" qui est un récit très prenant qui revient sur ce que l'Allemagne hitlérienne a fait subir aux Juifs et à quelques catégories de population et il montre bien ce que ces faits ont d'unique, d'inimaginables et d'impardonnables. Le roman cite et prend appui sur le beau texte de Primo Levi Si c'est un homme.
Le roman nous décrit , ensuite , l'emprise de l'islamisme dans les banlieues et il en souligne la caractère insidieux et très grave. Comment- ne pas l'approuver et son parallèle entre le nazisme et l'islamisme pourra paraître excessif à certains mais je crois, qu'en réalité ces deux idéologies ont très exactement le même ressort, les mêmes mécanismes et le même danger.
Ce "Village de l'Allemand" devrait être lu et relu et notamment par tous les irresponsables qui ont des indulgences envers l'islamisme.
Dans « Rue Darwin »
Boualem Sansal revient sur sur son enfance et sa jeunesse et ce roman, en
grande partie autobiographique revient sur une enfance singulière, difficile à
digérer et, il est probable, que cette partie de sa vie explique qu’il soit devenu
un écrivain.
Le roman commence à la mort de
son père, ce père riche, dandy qui jouissait de la vie, seul héritier d’une
femme très riche (la plus riche d’Algérie) qui possédait des propriétés et des
entreprises non seulement en Algérie mais aussi en France et en Suisse.
Le narrateur, seul héritier
désormais de cette femme, est pris en charge par cette dernière qui l’enlève à
sa mère.
Quelques années plus tard sa
mère le reprendra et il ira vivre avec elle Rue Darwin dans le quartier
Belcourt à Alger.
Là il mènera une vie très
pauvre avec ses demi-frères et sœurs.
Plus tard au moment du décès
de sa mère à Paris, entouré de ses frères et sœurs il ressent le besoin de
revenir Rue Darwin et de comprendre la singularité de sa vie.
Il va apprendre et nous avec
lui que la femme qui vient de mourir n’est pas sa mère et que sa vraie mère est
une femme qui vivait chez sa grand-mère et , enfin qu’il a une frère, un enfant
qu’il considérait comme un ami dans son enfance.
Vous voyez que tout cela était
bien compliqué pour un jeune enfant qui ne savait pas mais qui devait sentir la
singularité de la situation.
Dans ce roman l’auteur nous
fait traverser l’histoire d’Alger à la période où il vécut Rue Darwin.