Dans le Nouvel Observateur
«Le premier Homme» au cinéma
Gamblin sera Camus
Par Baptiste Touverey
Les livres de Camus inspirent les cinéastes. Après «L'Etranger» (tourné en 1967 par Visconti) et «La Peste» (en 1992, par Luis Puenzo), c'est au tour du «premier Homme» d'être porté à l'écran.
Ce roman autobiographique inachevé avait été retrouvé dans la valise de l'écrivain après son accident de voiture du 4 janvier 1960. Et il avait fallu attendre 1994 pour qu'il soit enfin publié (par Gallimard).
Le tournage commencera en avril sous la direction du réalisateur italien Gianni Amelio. Il se déroulera en France et en Algérie. Le rôle de Jacques Cormery, alter ego de Camus dans le roman, sera tenu par Jacques Gamblin. Denis Podalydès et Claudia Cardinale ont aussi été confirmés au générique. L'actrice devrait interpréter le rôle de la mère de l'écrivain.
Le film est coproduit par la France et l'Italie. Son budget est estimé à 9 millions d'euros.
B.T.
Ce blog est consacré à mes coups de coeur dans l'actualité, dans la littérature et dans mes voyages
jeudi 26 février 2009
dimanche 22 février 2009
Encore et toujours Camus
Je relisais ce matin le très beau texte de Sartre au moment du décès de Camus. Certains y ont vu un hommage hypocrite. Je veux croire à une émotion et une sincérité réelle.
[…] Nous étions brouillés lui et moi : une brouille, ce n’est rien - dût-on ne jamais se revoir - tout juste une autre manière de vivre ensemble et sans se perdre de vue dans le petit monde étroit qui nous est donné. Cela ne m’empêchait pas de penser à lui, de sentir son regard sur la page du livre, sur le journal qu’il lisait et de me dire : “Qu’en dit-il? Qu’en dit-il EN CE MOMENT?”
(…) Il représentait en ce siècle, et contre l’Histoire, l’héritier actuel de cette longue lignée de moralistes dont les œuvres constituent peut-être ce qu’il y a de plus original dans les lettres françaises. Son humanisme têtu, étroit et pur, austère et sensuel, livrait un combat douteux contre les événements massifs et difformes de ce temps. Mais inversement, par l’opiniâtreté de ses refus, il réaffirmait, au cœur de notre époque, contre les machiavélismes, contre le veau d’or du réalisme, l’existence du fait moral.
Il était pour ainsi dire cette inébranlable affirmation. Pour peu qu’on lût ou qu’on réfléchît, on se heurtait aux valeurs humaines qu’il gardait dans son poing serré : il mettait l’acte politique en question. »
[…] Nous étions brouillés lui et moi : une brouille, ce n’est rien - dût-on ne jamais se revoir - tout juste une autre manière de vivre ensemble et sans se perdre de vue dans le petit monde étroit qui nous est donné. Cela ne m’empêchait pas de penser à lui, de sentir son regard sur la page du livre, sur le journal qu’il lisait et de me dire : “Qu’en dit-il? Qu’en dit-il EN CE MOMENT?”
(…) Il représentait en ce siècle, et contre l’Histoire, l’héritier actuel de cette longue lignée de moralistes dont les œuvres constituent peut-être ce qu’il y a de plus original dans les lettres françaises. Son humanisme têtu, étroit et pur, austère et sensuel, livrait un combat douteux contre les événements massifs et difformes de ce temps. Mais inversement, par l’opiniâtreté de ses refus, il réaffirmait, au cœur de notre époque, contre les machiavélismes, contre le veau d’or du réalisme, l’existence du fait moral.
Il était pour ainsi dire cette inébranlable affirmation. Pour peu qu’on lût ou qu’on réfléchît, on se heurtait aux valeurs humaines qu’il gardait dans son poing serré : il mettait l’acte politique en question. »
vendredi 20 février 2009
Penser le Coran
Le dernier numéro du Monde des livres rend compte du livre de Mahmoud Hussein: " Penser le Coran" paru aux Editions Grasset. D'après l'article il s'agit d'un texte à la fois érudit et clair, ce qui ne va pas toujours ensemble, sur le Coran et la façon dont il doit être lu. le problème n'est pas nouveau et le débat entre une lecture qui doit tenir compte des conditions historiques, sociologiques et économiques du moment de la Révélation et une lecture littérale n'est pas prêt d'être fini.
En tous cas selon son auteur le problème n'a pas évolué dans le bon sens:
"Nous avons découvert,écrit-il, combien l'esprit des musulmans de l'époque était plus ouvert et plus libre que celui des musulmans d'aujourd'hui. Ils ont vécu l'avènement de l'islam comme une ouverture, une libération. Dieu, par le truchement de son Messager, donne une dimension individuelle à la conscience de l'homme. Pour les Arabes du VIIe siècle, ce fut un début d'affranchissement hors de l'esprit des clans, des tribus qui structuraient la conscience arabe."
Et de revendiquer le bandeau qui ceint leur dernier livre : "La parole de Dieu contre l'intégrisme."
Je ne peux que conseiller d'aller vérifier l'article du Monde:
http://www.lemonde.fr/livres/article/2009/02/19/une-autre-lecture-du-coran_1157723_3260.html#ens_id=1139221
Et de lire aussi la chronique excellente de Passouline dans son blog:
http://passouline.blog.lemonde.fr/2009/02/26/islam-la-parole-de-dieu-contre-lintegrisme/
En tous cas selon son auteur le problème n'a pas évolué dans le bon sens:
"Nous avons découvert,écrit-il, combien l'esprit des musulmans de l'époque était plus ouvert et plus libre que celui des musulmans d'aujourd'hui. Ils ont vécu l'avènement de l'islam comme une ouverture, une libération. Dieu, par le truchement de son Messager, donne une dimension individuelle à la conscience de l'homme. Pour les Arabes du VIIe siècle, ce fut un début d'affranchissement hors de l'esprit des clans, des tribus qui structuraient la conscience arabe."
Et de revendiquer le bandeau qui ceint leur dernier livre : "La parole de Dieu contre l'intégrisme."
Je ne peux que conseiller d'aller vérifier l'article du Monde:
http://www.lemonde.fr/livres/article/2009/02/19/une-autre-lecture-du-coran_1157723_3260.html#ens_id=1139221
Et de lire aussi la chronique excellente de Passouline dans son blog:
http://passouline.blog.lemonde.fr/2009/02/26/islam-la-parole-de-dieu-contre-lintegrisme/
mardi 17 février 2009
Le ridicule ne tue pas!
Si cette information est confirmée, heureusement que le ridicule ne tue pas ou plutôt dommage qu'il ne tue pas.
Le prochain sommet de l'Otan, début avril, célébrera le 60e anniversaire de l'organisation. Et, selon l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, le président français tient absolument à s'asseoir à côté du secrétaire général, Jaap de Hoop Scheffer, quitte à bousculer la règle en vigueur qui veut que les chefs d'État et de gouvernement soient installés autour de la table par ordre alphabétique. Un compromis aurait cependant été trouvé : Sarkozy pourrait s'asseoir à la droite du secrétaire général tant que les caméras de télévision tourneraient dans la salle, puis changer de place après la sortie des journalistes. ( source Le Figaro)
Le prochain sommet de l'Otan, début avril, célébrera le 60e anniversaire de l'organisation. Et, selon l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, le président français tient absolument à s'asseoir à côté du secrétaire général, Jaap de Hoop Scheffer, quitte à bousculer la règle en vigueur qui veut que les chefs d'État et de gouvernement soient installés autour de la table par ordre alphabétique. Un compromis aurait cependant été trouvé : Sarkozy pourrait s'asseoir à la droite du secrétaire général tant que les caméras de télévision tourneraient dans la salle, puis changer de place après la sortie des journalistes. ( source Le Figaro)
Lecture de poésie
Le 13 Mars prochain,à Monein, je vais lire avec Pascale de la poésie. C'est une lecture que j'avais déjà faîte à Pau mais je vais y rajouter un texte de rap chanté par Abdel Malik et que j'ai trouvé trés beau dès que je l'ai entendu. je le transcris ci dessous: il n'est pas trés facile à dire et il vaut mieux, évidemment l'entendre de la bouche d'Abdel Malik lui-même. Le titre en est: " C'est du lourd.."
Je m'souviens , maman qui nous a élevés toute seule, nous réveillait pour l’école quand on était gamins, elle écoutait la radio en pleurant notre pain, et puis après elle allait au travail dans le froid, la nuit, ça c’est du lourd.Ou le père de Majid qui a travaillé toutes ces années de ses mains, dehors, qu’il neige, qu’il vente, qu’il fasse soleil, sans jamais se plaindre, ça c’est du lourd.Et puis t'as tous ces gens qui sont venus en France parce qu’ils avaient un rêve et même si leur quotidien après il a plus ressemblé à un cauchemar, ils ont toujours su rester dignes , ils n'ont jamais basculé dans le ressentiment, ça c’est du lourd , c’est violent.Et puis t'as tous les autres qui se lèvent comme ça, tard dans la journée, qui se grattent les bourses, je parle des deux, celles qui font référence aux thunes, du genre "la fin justifie les moyens" et celles qui font référence aux filles, celles avec lesquelles ils essaient de voir si y’a moyen, ça c’est pas du lourd .Les mecs qui jouent les choses zerma devant les blocs deal, un peu de cock, de temps en temps un peu de ke-cra (crack) et disent « je connais la vie moi monsieur ! », alors qu’ils connaissent rien, ça c’est pas du lourd.Moi je pense à celui qui se bat pour faire le bien, qu'a mis sa meuf enceinte, qui lui dit j’t’aime, je vais assumer, c’est rien, c’est bien, qui va taffer des fois même pour un salaire de misère, mais le loyer qu’il va payer, la bouffe qu’il va ramener à la baraque, frère, ça sera avec de l’argent honnête, avec de l’argent propre, ça c’est du lourd.Je pense aussi à ces filles qu’on a regardé de travers parce qu’elles venaient de cités, qu'ont montré à coup de ténacité, de force, d’intelligence, d’indépendance, qu’elles pouvaient faire quelque chose de leur vie, qu’elles pouvaient faire ce qu’elles voulaient de leur vie, ça c’est du lourd.Mais t’as le bourgeois aussi, genre emprunté, mais attention je n'généralise pas, je dis pas que tous les bourgeois sont condescendants, paternalistes ou totalement imbus de leur personne, je veux juste dire qu’il y a des gens qui comprennent pas, qui croient qu’être français c’est une religion, une couleur de peau, ou l'épaisseur d’un portefeuille en croco, ça c’est bête , c'est pas du lourd , c’est...La France elle est belle, tu le sais en vrai, la France on l’aime, y’a qu’à voir quand on retourne au bled, la France elle est belle, regarde tous ces beaux visages qui s’entremêlent.Et quand t’insultes ce pays, quand t’insultes ton pays, en fait tu t’insultes toi-même, il faut qu’on se lève, faut qu’on se batte dans l’ensemble, rien à faire de ces mecs qui disent "vous jouez un rôle ou vous rêvez", ces haineux qui disent "vous allez vous réveiller", parce que si on est arrivé, si on est arrivé à faire front avec nos différences, sous une seule bannière, comme un seul peuple, comme un seul homme, ils diront quoi tous ?C’est du lourd, du lourd, un truc de malade…..
Je m'souviens , maman qui nous a élevés toute seule, nous réveillait pour l’école quand on était gamins, elle écoutait la radio en pleurant notre pain, et puis après elle allait au travail dans le froid, la nuit, ça c’est du lourd.Ou le père de Majid qui a travaillé toutes ces années de ses mains, dehors, qu’il neige, qu’il vente, qu’il fasse soleil, sans jamais se plaindre, ça c’est du lourd.Et puis t'as tous ces gens qui sont venus en France parce qu’ils avaient un rêve et même si leur quotidien après il a plus ressemblé à un cauchemar, ils ont toujours su rester dignes , ils n'ont jamais basculé dans le ressentiment, ça c’est du lourd , c’est violent.Et puis t'as tous les autres qui se lèvent comme ça, tard dans la journée, qui se grattent les bourses, je parle des deux, celles qui font référence aux thunes, du genre "la fin justifie les moyens" et celles qui font référence aux filles, celles avec lesquelles ils essaient de voir si y’a moyen, ça c’est pas du lourd .Les mecs qui jouent les choses zerma devant les blocs deal, un peu de cock, de temps en temps un peu de ke-cra (crack) et disent « je connais la vie moi monsieur ! », alors qu’ils connaissent rien, ça c’est pas du lourd.Moi je pense à celui qui se bat pour faire le bien, qu'a mis sa meuf enceinte, qui lui dit j’t’aime, je vais assumer, c’est rien, c’est bien, qui va taffer des fois même pour un salaire de misère, mais le loyer qu’il va payer, la bouffe qu’il va ramener à la baraque, frère, ça sera avec de l’argent honnête, avec de l’argent propre, ça c’est du lourd.Je pense aussi à ces filles qu’on a regardé de travers parce qu’elles venaient de cités, qu'ont montré à coup de ténacité, de force, d’intelligence, d’indépendance, qu’elles pouvaient faire quelque chose de leur vie, qu’elles pouvaient faire ce qu’elles voulaient de leur vie, ça c’est du lourd.Mais t’as le bourgeois aussi, genre emprunté, mais attention je n'généralise pas, je dis pas que tous les bourgeois sont condescendants, paternalistes ou totalement imbus de leur personne, je veux juste dire qu’il y a des gens qui comprennent pas, qui croient qu’être français c’est une religion, une couleur de peau, ou l'épaisseur d’un portefeuille en croco, ça c’est bête , c'est pas du lourd , c’est...La France elle est belle, tu le sais en vrai, la France on l’aime, y’a qu’à voir quand on retourne au bled, la France elle est belle, regarde tous ces beaux visages qui s’entremêlent.Et quand t’insultes ce pays, quand t’insultes ton pays, en fait tu t’insultes toi-même, il faut qu’on se lève, faut qu’on se batte dans l’ensemble, rien à faire de ces mecs qui disent "vous jouez un rôle ou vous rêvez", ces haineux qui disent "vous allez vous réveiller", parce que si on est arrivé, si on est arrivé à faire front avec nos différences, sous une seule bannière, comme un seul peuple, comme un seul homme, ils diront quoi tous ?C’est du lourd, du lourd, un truc de malade…..
samedi 14 février 2009
Pourquoi avoir quitté l'Algérie?
Le Monde diplomatique contient un article passionnant sur les Européens demeurés en Algérie après l’indépendance du pays en 1962. Bien sûr cette communauté avec le temps se dépeuple mais il est intéressant de voir comment ils ont vécus cette période et comment ils sont perçus, à la fois par les Algériens et par leurs compatriotes, ceux qui ont quitté l’Algérie à l’indépendance .On se reportera donc à cet article qui se présente comme une série d’entretiens avec de vieux Européens Algériens
mercredi 11 février 2009
Noces a Tipasa
" Au printemps,Tipasa est habitée par les dieux et les dieux parlent dans le soleil et l'odeur des absinthes, la mer cuirassée d'argent, le ciel bleu écru, les ruines couvertes de fleurs et la lumière à gros bouillons dans les amas de pierres." Albert Camus: première phrase de Noces à Tipasa.Et maintenant, voyez les photos...
http://marenostrum.over-blog.net/article-16250415.html
http://marenostrum.over-blog.net/article-16250415.html
mardi 10 février 2009
Le compotement honteux de Berlusconi
On a assisté en Italie à une pantalonade politique scandaleuse autour du cas de cette jeune fille dans le Coma depuis 17 ans et dont la Cour Suprême italienne a autorisé que l'on cesse de la nourrir artificiellement et que son corps meurt aprés que son esprit ait céssé de vivre depuis 17 ans. Que l'Eglise Catholique se soit opposée à cette décision: devait on attendre autre chose? Mais que le Gouvernement essaye par tous les moyens de tourner une décision judiciare en se livrant à une action honteuse est un scandale. Mais là encore devait on attendre autre chose de Berlusconi?
Voici un texte magnifique sur cette affaire paru , ce matin, sur un blog de Liberation.
Eluana, un calvaire instrumentalisé
Eluana est morte hier soir. Je ne voulais pas y consacrer un billet, laissant les vraius journalistes en parler La nouvelle, brute, sèche, est tombée après la pub, à la fin du journal télévisé de la 7 et a été annoncée par le présentateur, qui semblait presque soulagé, la voix altérée et les yeux embués.
Beppe Englaro, son père, a enfin pu mener à terme le long combat qu'il avait décidé de rendre officiel et public, dix-sept ans après l'accident qui a laissé Eluana suspendue dans un état de coma végétatif irréversible, entre la "vie" de son corps et la "mort" de son cerveau et sa conscience.
Combat interminable commencé en 1999, parsemé de refus, d’appels, de recours, jusqu'aux décisions de la Cour de cassation du 16 octobre 2007, de la Cour d'appel de Milan du 25 juin 2008 et de celle définitive de la Cour de cassation du 11 novembre 2008. Les magistrats, après avoir pris acte de l'impossibilité d'amélioration de son état et d'une reprise de conscience ainsi que de la volonté qu'elle avait laissée transparaître durant sa courte existence, de ne pas prolonger artificiellement une vie qui n'aurait pas été vécue "à 100%", ont finalement autorisé sa famille à cesser de l'alimenter (par sonde).
Souffrances infinies d'un père aimant devenu figure médiatique, objet de polémiques sans fin, de prises de position extrêmes, de manifestations de réprobation publique ou de soutien affiché, d'appels vibrants du pape et d’une Eglise (bien trop) présents dans la vie quotidienne et politique d’un Etat souverain comme l'Italie, d'élucubrations indécentes sur son état physique, d'aucuns n'hésitant pas à affirmer sans vergogne qu'elle avait ses règles et qu'elle aurait pu avoir un enfant….
Heureusement qu'Eluana n'a rien su des manifestations "pour la vie et contre les assassins" en bas de la clinique qui avait finalement accepté de l'accueillir pour ses derniers instants. Heureusement qu'elle n'a pas vu les inspecteurs dépêchés en catastrophe par le ministre de la Santé pour examiner la clinique dans ses moindres recoins espérant y trouver une quelconque irrégularité pour l'empêcher d'accomplir "un crime". Heureusement qu’elle n'a pas eu vent de la (tardive) agitation frénétique du gouvernement et du Président du Conseil, soudain pris d’une votite aiguë de textes pour complaire au clergé, dans le seul but de contraindre en urgence les médecins à restaurer alimentation et hydratation.
Un Président du Conseil, "père avant tout", qui n'a pas hésité, pour "préserver la vie", à tordre les règles applicables en matière de séparation des pouvoirs et d'adoption des textes législatifs et règlementaires ("pénible bureaucratie") et à ignorer une décision judiciaire devenue définitive ("une sentence de condamnation à mort"). Un chef de gouvernement qui est allé jusqu'à traiter l'opposition politique de "porteuse d'une culture de la mort", à défier un Président de la République garant de l’ordre constitutionnel qui lui a, en toute légitimité, refusé d’apposer sa signature sur un décret-loi du gouvernement procéduralement et moralement scélérat, et enfin, à annoncer sa claire volonté de changer la Constitution ("d'inspiration soviétique") pour pouvoir "mieux" gouverner….
Au diable toute cette pantomime vergognosa.Et maintenant silence.
Voici un texte magnifique sur cette affaire paru , ce matin, sur un blog de Liberation.
Eluana, un calvaire instrumentalisé
Eluana est morte hier soir. Je ne voulais pas y consacrer un billet, laissant les vraius journalistes en parler La nouvelle, brute, sèche, est tombée après la pub, à la fin du journal télévisé de la 7 et a été annoncée par le présentateur, qui semblait presque soulagé, la voix altérée et les yeux embués.
Beppe Englaro, son père, a enfin pu mener à terme le long combat qu'il avait décidé de rendre officiel et public, dix-sept ans après l'accident qui a laissé Eluana suspendue dans un état de coma végétatif irréversible, entre la "vie" de son corps et la "mort" de son cerveau et sa conscience.
Combat interminable commencé en 1999, parsemé de refus, d’appels, de recours, jusqu'aux décisions de la Cour de cassation du 16 octobre 2007, de la Cour d'appel de Milan du 25 juin 2008 et de celle définitive de la Cour de cassation du 11 novembre 2008. Les magistrats, après avoir pris acte de l'impossibilité d'amélioration de son état et d'une reprise de conscience ainsi que de la volonté qu'elle avait laissée transparaître durant sa courte existence, de ne pas prolonger artificiellement une vie qui n'aurait pas été vécue "à 100%", ont finalement autorisé sa famille à cesser de l'alimenter (par sonde).
Souffrances infinies d'un père aimant devenu figure médiatique, objet de polémiques sans fin, de prises de position extrêmes, de manifestations de réprobation publique ou de soutien affiché, d'appels vibrants du pape et d’une Eglise (bien trop) présents dans la vie quotidienne et politique d’un Etat souverain comme l'Italie, d'élucubrations indécentes sur son état physique, d'aucuns n'hésitant pas à affirmer sans vergogne qu'elle avait ses règles et qu'elle aurait pu avoir un enfant….
Heureusement qu'Eluana n'a rien su des manifestations "pour la vie et contre les assassins" en bas de la clinique qui avait finalement accepté de l'accueillir pour ses derniers instants. Heureusement qu'elle n'a pas vu les inspecteurs dépêchés en catastrophe par le ministre de la Santé pour examiner la clinique dans ses moindres recoins espérant y trouver une quelconque irrégularité pour l'empêcher d'accomplir "un crime". Heureusement qu’elle n'a pas eu vent de la (tardive) agitation frénétique du gouvernement et du Président du Conseil, soudain pris d’une votite aiguë de textes pour complaire au clergé, dans le seul but de contraindre en urgence les médecins à restaurer alimentation et hydratation.
Un Président du Conseil, "père avant tout", qui n'a pas hésité, pour "préserver la vie", à tordre les règles applicables en matière de séparation des pouvoirs et d'adoption des textes législatifs et règlementaires ("pénible bureaucratie") et à ignorer une décision judiciaire devenue définitive ("une sentence de condamnation à mort"). Un chef de gouvernement qui est allé jusqu'à traiter l'opposition politique de "porteuse d'une culture de la mort", à défier un Président de la République garant de l’ordre constitutionnel qui lui a, en toute légitimité, refusé d’apposer sa signature sur un décret-loi du gouvernement procéduralement et moralement scélérat, et enfin, à annoncer sa claire volonté de changer la Constitution ("d'inspiration soviétique") pour pouvoir "mieux" gouverner….
Au diable toute cette pantomime vergognosa.Et maintenant silence.
samedi 7 février 2009
L'Emir Abdelkader à Pau
Le Consul Général d'Algérie à Bordeaux était en visite hier à Pau et il a rendu hommage à l'Emir Abdelkader dont on sait qu'il a été détenu au château de Pau. Le Consul s'est recueilli sur la tombe d'un des enfants de l'émir mort à Pau.
J'avais mis un lien avec le journal Sud-Ouest mais larticle n'est visible que le jour de sa parution, et aprés il devient une archive payante. Je retire donc ce lien.Dommage.
J'avais mis un lien avec le journal Sud-Ouest mais larticle n'est visible que le jour de sa parution, et aprés il devient une archive payante. Je retire donc ce lien.Dommage.
vendredi 6 février 2009
Declaration de la Cimade
Je publie cette déclaration de la Cimade, dont on trouvera ci-dessous le lien et l'histoire, parcequ'elle représente absolument ce que je pense de ce conflit qui empoisonne le monde depuis des années.
http://www.cimade.org/la_cimade/cimade/rubriques/4-histoire
"Le déluge de bombes et de feu s’est arrêté sur Gaza. Les explosions de roquettes ne s’entendent plus dans le sud d’Israël. Les Palestiniens comptent leurs morts, le monde entier peut constater l’étendue du désastre. Rien n’est réglé. Tout peut recommencer.
Le terme de victoire entendu dans l’un et l’autre camp résonne comme une indécence : seules la haine, la souffrance et la mort ont gagné. Et les forces qui les propagent ont encore un bel avenir devant elles si il n’y a pas une véritable mobilisation internationale et au sein des peuples palestiniens et israéliens pour dire non à toutes ces folies meurtrières et pour appeler à la mise en œuvre d’un véritable processus de négociations conduisant à l’établissement des conditions pour une paix juste et durable dans la région. En Palestine et en Israël, les voix courageuses capables de revendiquer une rupture radicale par rapport aux politiques menées jusqu’à présent sont encore très minoritaires et très peu audibles, quand elles ne sont pas directement menacées par les fanatiques des deux côtés. Mais elles existent, et elles seules sont porteuses d’espoir. C’est vers elles que la Cimade se tourne en priorité, pour se faire l’écho de leurs revendications, pour exprimer une solidarité active avec leurs initiatives concrètes. C’est autour d’elles que nous appelons nos amis chrétiens, juifs et musulmans à rassembler leurs voix et leurs énergies, pour faire entendre d’autres perspectives venues du cœur même du conflit qui parlent de respect mutuel, de coexistence et de coopération .
En s’engageant dans cette voie, avec une détermination accrue dans le contexte de crise actuel, la Cimade reste sur la ligne de crête étroite et inconfortable sur laquelle elle a cheminé depuis sa création, concernant la recherche d’une paix dans la justice pour les deux peuples qui ont le droit de vivre dans la dignité et la sécurité sur cette terre saturée de mémoires et d’histoire. A partir de l’engagement fondateur de son histoire qui fut de dénoncer la persécution des juifs par le régime nazi et d’entreprendre des actions concrètes pour sauver des vies menacées, la Cimade s’est toujours prononcée contre toutes les politiques nationales ou internationales visant à écraser le droit des peuples à vivre dans la dignité et la liberté. Elle s’est clairement située aux côtés des opprimés et des humiliés en lutte pour leur libération, qu’il s’agisse du colonialisme, de l’apartheid ou des dictatures militaires. Qu’il s’agisse aussi des politiques d’occupation, d’oppression et d’humiliation menées par les gouvernements israéliens successifs en violation du Droit International à l’encontre du peuple palestinien. Le bilan, dont personne n’a encore mesuré le véritable coût humain, politique et économique, du déchaînement de violences autour de Gaza, montre à quel point c’est folie de parler de «guerre juste». Comment ne pas être atterrés d’apprendre que l’armée d’Israël a bombardé des hôpitaux, des centres de réfugiés, des écoles, en utilisant au surplus des bombes au phosphore, et que l’on dit que 90 % des israéliens soutiendraient ces actions en violation flagrante du droit humanitaire ? Comment accepter les arguments de légitime défense devant une telle asymétrie des forces en présence ?Comment ne pas être scandalisés de constater le manque de volonté et de fermeté de la communauté internationale pour faire respecter le Droit International et pour convaincre/contraindre l’Etat d’Israël à se conformer, comme tout autre état membre des Nations Unies, aux décisions prises par les instances légitimes de la communauté des nations ? Comment faire admettre à une large partie de l’opinion publique israélienne et à ceux qui à l’extérieur soutiennent sans critique toute action menée par les gouvernements israéliens que c’est précisément parce que l’on reconnaît - et que l’on défend - le droit d’Israël à exister en tant qu’Etat à part entière dans le concert des nations que l’on est en droit de réclamer qu’il respecte les mêmes devoirs que les autres ?Comment ne pas être bouleversés par la propagation du virus mortel de la haine dans la société palestinienne comme dans la société israélienne qui semble, entre autres, paralyser toute capacité d’analyse rationnelle des causes et des conséquences des actions menées et activer au contraire les fanatismes les plus irrationnels, allant du projet de la destruction de l’Etat d’Israël pour les uns, à celui du nettoyage ethnique ou de la soumission totale des palestiniens pour les autres ? Pour aider les deux peuples à sortir de cette impasse meurtrière, de ce cauchemar qui n’en finit pas, il faut à tout prix sortir du stade des dénonciations haineuses et des justifications aveugles par chaque camp des violences commises contre «les autres». Il faut de toute urgence que des acteurs responsables des deux côtés du conflit redonnent vie à des processus de négociation, basés sur un certain nombre de principes et de valeurs, et qui aillent bien au-delà de la gestion de cessez-le feu qui ne font que geler des positions acquises par la force qui sont intenables à terme parce qu’insoutenables sur le plan du droit et de la morale. Dans la ligne de son histoire marquée par une double solidarité avec les peuples israéliens et palestiniens, et conformément aux positions prises en particulier par le Conseil Œcuménique depuis 1948, la Cimade réaffirme aujourd’hui :- que la construction de la paix dans cette région repose sur la Justice et que le premier garant de la justice est le Droit International- que la base et la référence de tout processus de recherche d’une solution politique doivent être le respect du Droit International, tel qu’il a été énoncé par différentes résolutions des Nations Unies concernant le conflit Israélo-Palestinien , et tel qu’il est consigné dans les Conventions de Genève sur le droit humanitaire ou dans la Charte des droits de l’Homme. Le refus de l’Etat d’Israël de s’y conformer jusqu’à présent et l’impunité de fait dont il a bénéficié quand il violait manifestement ce droit, sont à la base de l’engrenage de violences qui a conduit à la situation explosive actuelle où il n’y a que des perdants et qui ont laissé des blessures plus graves que celles qui touchent le corps.- Qu’il ne peut y avoir aucune solution imposée par la force. Les faits ont tragiquement démontré que la puissance militaire de l’état d’Israël ne parviendra jamais à assurer le légitime besoin de sécurité de son peuple tant que son armée se comportera comme une force d’occupation, tant que des colons continueront à s’établir sur la terre palestinienne, tant que les populations civiles palestiniennes seront bouclées, enfermées derrière un mur, méprisées au quotidien, car elle trouvera toujours face à elle une résistance populaire de plus en plus forte. Les derniers évènements de Gaza, après bien d’autres, ont aussi fait la preuve que les méthodes armées employées par les groupes palestiniens radicaux pour répondre à cette politique en s’attaquant à la population civile d’Israël, aussi disproportionnées soient-elles dans l’ampleur des dégâts causés, étaient inacceptables sur le plan des droits humains et ne faisaient que légitimer et renforcer les interventions israéliennes.- Que toute solution politique doit être élaborée et négociée par les principaux acteurs concernés : représentants de l’état d’Israël, de l’Autorité Palestinienne et du Hamas, que cela plaise ou non. Pour viser à l’établissement d’un état palestinien viable, partenaire à part entière et voisin de l’état d’Israël, les négociations devront aborder l’ensemble des questions ayant trait aux frontières, au démantèlement des colonies israéliennes implantées en territoire palestinien, à la liberté de circulation, à la destruction du mur, au statut de Jérusalem et au dossier sensible du droit au retour des réfugiés qui le demandent. La légitimité des négociateurs, devant leur peuple comme devant la communauté internationale, est une condition indispensable du succès. A cet égard, nous appelons d’urgence les dirigeants des différents mouvements politiques palestiniens à mettre fin aux luttes fratricides internes qui ne profitent qu’aux ennemis de la paix. En ce moment historique, la reconstruction de l’union nationale est une responsabilité plus que jamais indispensable sur le plan politique comme sur le plan éthique.
Dans le contexte actuel de tensions et de blocage, de fortes pressions et des mesures concrètes d’accompagnement doivent venir de l’Europe, de la nouvelle administration américaine, des Nations Unies pour amener des partenaires, antagonistes pour le moment mais incontournables, à s’engager dans de telles négociations. Les meilleures chances pour qu’elles puissent aboutir reposent, non pas sur un nième plan de paix concocté par des chancelleries occidentales, mais sur une mobilisation de plus en plus forte des femmes et des hommes qui n’en peuvent plus de la situation de guerre, qui souhaitent la paix en Palestine et en Israël , qui croient qu’elle est encore possible, qui pensent qu’elle est même la seule issue possible pour continuer à vivre sur cette terre, côte à côte, dans la reconnaissance et le respect mutuel.Encore faut-il un projet crédible et susceptible de faire bouger les consciences. Le travail accompli par les négociateurs des «accords de Genève» au début des années 2000 pourrait utilement être ressorti des cartons car il abordait un grand nombre de ces questions épineuses.Ce ne sont pas les projets qui manquent, mais bien la volonté politique de faire aboutir des négociations, qui intègreront à coup sûr des compromis, pour donner - enfin- une chance à la paix.C’est avec ces hommes et à ces femmes de courage et de conviction que la Cimade souhaite s’engager d’avantage en leur apportant l’expression d’une solidarité active. Cet engagement, partagé avec d’autres partenaires associatifs, se traduira aussi par des actions de plaidoyer auprès des autorités françaises et européennes afin que le chemin de la paix ne soient plus seulement pavé de bonnes intentions mais aussi de mesures concrètes et conséquentes.
Adopté à l’unanimité par le Conseil de la Cimade le 24 janvier 2009
http://www.cimade.org/la_cimade/cimade/rubriques/4-histoire
"Le déluge de bombes et de feu s’est arrêté sur Gaza. Les explosions de roquettes ne s’entendent plus dans le sud d’Israël. Les Palestiniens comptent leurs morts, le monde entier peut constater l’étendue du désastre. Rien n’est réglé. Tout peut recommencer.
Le terme de victoire entendu dans l’un et l’autre camp résonne comme une indécence : seules la haine, la souffrance et la mort ont gagné. Et les forces qui les propagent ont encore un bel avenir devant elles si il n’y a pas une véritable mobilisation internationale et au sein des peuples palestiniens et israéliens pour dire non à toutes ces folies meurtrières et pour appeler à la mise en œuvre d’un véritable processus de négociations conduisant à l’établissement des conditions pour une paix juste et durable dans la région. En Palestine et en Israël, les voix courageuses capables de revendiquer une rupture radicale par rapport aux politiques menées jusqu’à présent sont encore très minoritaires et très peu audibles, quand elles ne sont pas directement menacées par les fanatiques des deux côtés. Mais elles existent, et elles seules sont porteuses d’espoir. C’est vers elles que la Cimade se tourne en priorité, pour se faire l’écho de leurs revendications, pour exprimer une solidarité active avec leurs initiatives concrètes. C’est autour d’elles que nous appelons nos amis chrétiens, juifs et musulmans à rassembler leurs voix et leurs énergies, pour faire entendre d’autres perspectives venues du cœur même du conflit qui parlent de respect mutuel, de coexistence et de coopération .
En s’engageant dans cette voie, avec une détermination accrue dans le contexte de crise actuel, la Cimade reste sur la ligne de crête étroite et inconfortable sur laquelle elle a cheminé depuis sa création, concernant la recherche d’une paix dans la justice pour les deux peuples qui ont le droit de vivre dans la dignité et la sécurité sur cette terre saturée de mémoires et d’histoire. A partir de l’engagement fondateur de son histoire qui fut de dénoncer la persécution des juifs par le régime nazi et d’entreprendre des actions concrètes pour sauver des vies menacées, la Cimade s’est toujours prononcée contre toutes les politiques nationales ou internationales visant à écraser le droit des peuples à vivre dans la dignité et la liberté. Elle s’est clairement située aux côtés des opprimés et des humiliés en lutte pour leur libération, qu’il s’agisse du colonialisme, de l’apartheid ou des dictatures militaires. Qu’il s’agisse aussi des politiques d’occupation, d’oppression et d’humiliation menées par les gouvernements israéliens successifs en violation du Droit International à l’encontre du peuple palestinien. Le bilan, dont personne n’a encore mesuré le véritable coût humain, politique et économique, du déchaînement de violences autour de Gaza, montre à quel point c’est folie de parler de «guerre juste». Comment ne pas être atterrés d’apprendre que l’armée d’Israël a bombardé des hôpitaux, des centres de réfugiés, des écoles, en utilisant au surplus des bombes au phosphore, et que l’on dit que 90 % des israéliens soutiendraient ces actions en violation flagrante du droit humanitaire ? Comment accepter les arguments de légitime défense devant une telle asymétrie des forces en présence ?Comment ne pas être scandalisés de constater le manque de volonté et de fermeté de la communauté internationale pour faire respecter le Droit International et pour convaincre/contraindre l’Etat d’Israël à se conformer, comme tout autre état membre des Nations Unies, aux décisions prises par les instances légitimes de la communauté des nations ? Comment faire admettre à une large partie de l’opinion publique israélienne et à ceux qui à l’extérieur soutiennent sans critique toute action menée par les gouvernements israéliens que c’est précisément parce que l’on reconnaît - et que l’on défend - le droit d’Israël à exister en tant qu’Etat à part entière dans le concert des nations que l’on est en droit de réclamer qu’il respecte les mêmes devoirs que les autres ?Comment ne pas être bouleversés par la propagation du virus mortel de la haine dans la société palestinienne comme dans la société israélienne qui semble, entre autres, paralyser toute capacité d’analyse rationnelle des causes et des conséquences des actions menées et activer au contraire les fanatismes les plus irrationnels, allant du projet de la destruction de l’Etat d’Israël pour les uns, à celui du nettoyage ethnique ou de la soumission totale des palestiniens pour les autres ? Pour aider les deux peuples à sortir de cette impasse meurtrière, de ce cauchemar qui n’en finit pas, il faut à tout prix sortir du stade des dénonciations haineuses et des justifications aveugles par chaque camp des violences commises contre «les autres». Il faut de toute urgence que des acteurs responsables des deux côtés du conflit redonnent vie à des processus de négociation, basés sur un certain nombre de principes et de valeurs, et qui aillent bien au-delà de la gestion de cessez-le feu qui ne font que geler des positions acquises par la force qui sont intenables à terme parce qu’insoutenables sur le plan du droit et de la morale. Dans la ligne de son histoire marquée par une double solidarité avec les peuples israéliens et palestiniens, et conformément aux positions prises en particulier par le Conseil Œcuménique depuis 1948, la Cimade réaffirme aujourd’hui :- que la construction de la paix dans cette région repose sur la Justice et que le premier garant de la justice est le Droit International- que la base et la référence de tout processus de recherche d’une solution politique doivent être le respect du Droit International, tel qu’il a été énoncé par différentes résolutions des Nations Unies concernant le conflit Israélo-Palestinien , et tel qu’il est consigné dans les Conventions de Genève sur le droit humanitaire ou dans la Charte des droits de l’Homme. Le refus de l’Etat d’Israël de s’y conformer jusqu’à présent et l’impunité de fait dont il a bénéficié quand il violait manifestement ce droit, sont à la base de l’engrenage de violences qui a conduit à la situation explosive actuelle où il n’y a que des perdants et qui ont laissé des blessures plus graves que celles qui touchent le corps.- Qu’il ne peut y avoir aucune solution imposée par la force. Les faits ont tragiquement démontré que la puissance militaire de l’état d’Israël ne parviendra jamais à assurer le légitime besoin de sécurité de son peuple tant que son armée se comportera comme une force d’occupation, tant que des colons continueront à s’établir sur la terre palestinienne, tant que les populations civiles palestiniennes seront bouclées, enfermées derrière un mur, méprisées au quotidien, car elle trouvera toujours face à elle une résistance populaire de plus en plus forte. Les derniers évènements de Gaza, après bien d’autres, ont aussi fait la preuve que les méthodes armées employées par les groupes palestiniens radicaux pour répondre à cette politique en s’attaquant à la population civile d’Israël, aussi disproportionnées soient-elles dans l’ampleur des dégâts causés, étaient inacceptables sur le plan des droits humains et ne faisaient que légitimer et renforcer les interventions israéliennes.- Que toute solution politique doit être élaborée et négociée par les principaux acteurs concernés : représentants de l’état d’Israël, de l’Autorité Palestinienne et du Hamas, que cela plaise ou non. Pour viser à l’établissement d’un état palestinien viable, partenaire à part entière et voisin de l’état d’Israël, les négociations devront aborder l’ensemble des questions ayant trait aux frontières, au démantèlement des colonies israéliennes implantées en territoire palestinien, à la liberté de circulation, à la destruction du mur, au statut de Jérusalem et au dossier sensible du droit au retour des réfugiés qui le demandent. La légitimité des négociateurs, devant leur peuple comme devant la communauté internationale, est une condition indispensable du succès. A cet égard, nous appelons d’urgence les dirigeants des différents mouvements politiques palestiniens à mettre fin aux luttes fratricides internes qui ne profitent qu’aux ennemis de la paix. En ce moment historique, la reconstruction de l’union nationale est une responsabilité plus que jamais indispensable sur le plan politique comme sur le plan éthique.
Dans le contexte actuel de tensions et de blocage, de fortes pressions et des mesures concrètes d’accompagnement doivent venir de l’Europe, de la nouvelle administration américaine, des Nations Unies pour amener des partenaires, antagonistes pour le moment mais incontournables, à s’engager dans de telles négociations. Les meilleures chances pour qu’elles puissent aboutir reposent, non pas sur un nième plan de paix concocté par des chancelleries occidentales, mais sur une mobilisation de plus en plus forte des femmes et des hommes qui n’en peuvent plus de la situation de guerre, qui souhaitent la paix en Palestine et en Israël , qui croient qu’elle est encore possible, qui pensent qu’elle est même la seule issue possible pour continuer à vivre sur cette terre, côte à côte, dans la reconnaissance et le respect mutuel.Encore faut-il un projet crédible et susceptible de faire bouger les consciences. Le travail accompli par les négociateurs des «accords de Genève» au début des années 2000 pourrait utilement être ressorti des cartons car il abordait un grand nombre de ces questions épineuses.Ce ne sont pas les projets qui manquent, mais bien la volonté politique de faire aboutir des négociations, qui intègreront à coup sûr des compromis, pour donner - enfin- une chance à la paix.C’est avec ces hommes et à ces femmes de courage et de conviction que la Cimade souhaite s’engager d’avantage en leur apportant l’expression d’une solidarité active. Cet engagement, partagé avec d’autres partenaires associatifs, se traduira aussi par des actions de plaidoyer auprès des autorités françaises et européennes afin que le chemin de la paix ne soient plus seulement pavé de bonnes intentions mais aussi de mesures concrètes et conséquentes.
Adopté à l’unanimité par le Conseil de la Cimade le 24 janvier 2009
Quantara
Je reviens sur ce très beau site consacré au monde méditerranéen à la fois sur le plan historique et sur le plan culturel. Il est très bien présenté avec des cartes et des chronologies qui permettent d'avoir une vue d'ensemble. on peut ensuite aller chercher tel ou tel détail et voir tel ou tel document ou oeuvre d'art.
http://www.qantara-med.org/qantara4/public/index.php
Ce site est également accessible par celui de l'Institut du Monde Arabe à Paris, site en lui-même intéréssant et que voici:
http://www.imarabe.org/
http://www.qantara-med.org/qantara4/public/index.php
Ce site est également accessible par celui de l'Institut du Monde Arabe à Paris, site en lui-même intéréssant et que voici:
http://www.imarabe.org/
mardi 3 février 2009
Programme de conférences
Voici mon programme de conférences pour cette année:
Henry Dunant:fondateur de la Croix Rouge : le Jeudi 5 Mars à Pau et le Mardi 10 Mars à Saint Vincent de Tyrosse
Poèmes et poésie: lecture de poèmes avec mon amie Pascale: le Vendredi 13 Mars à Monein
Lecture de fables de LaFontaine: le Jeudi 2 Avril à Pau
Henry Dunant:fondateur de la Croix Rouge : le Jeudi 5 Mars à Pau et le Mardi 10 Mars à Saint Vincent de Tyrosse
Poèmes et poésie: lecture de poèmes avec mon amie Pascale: le Vendredi 13 Mars à Monein
Lecture de fables de LaFontaine: le Jeudi 2 Avril à Pau