dimanche 18 octobre 2009

José Lenzini: Les derniers jours d'Albert Camus

José Lenzini dont je connaissais déjà « l’Algérie de Camus » paru en 1967 vient de publier, en ce mois d’octobre aux éditions Actes Sud, « Les derniers jours d’Albert Camus », livre tout à fait émouvant qui retrace les derniers jours, les dernières pensées d’Albert Camus. L’auteur y fait une place remarquable à la mère d’Albert, à cette femme sourde et presque muette et à ce silence qui s’était établi entre la mère et le fils .L’auteur imagine, tout au long du voyage de Lourmarin à Paris avec les Gallimard, les pensées, les souvenirs de Camus et c’est une occasion de revenir sur sa vie, sur ces conflits avec la plupart des « intellectuels » de gauche ‘Sartre, Jeanson, De Beauvoir… et de droite Mauriac..
Mais il y a dans ce petit livre une histoire que j’aurai aimé connaître quand je me suis intéressé à Albert Camus et les Algériens. L’auteur a pu rencontrer l’Algérien qui a interpellé Camus lors d’une Conférence à Stockholm en 1960 et à qui Camus fit une réponse dont on a retenu, injustement, que le fait qu’il préférait sa mère à la justice.
Ce jeune Algérien aujourd’hui octogénaire avait été déçu par la réponse de Camus et voici ce qu’écrit Lenzini après l’avoir rencontré.
« Le jeune homme s’éclipse, déçu par l’attitude de Camus et humilié par la façon dont il estime avoir été traité… » Comme si mon âge était important ! Toujours est-il que j’ai refermé la parenthèse, sans imaginer que je serais à l’origine de La Polémique qui opposera Camus à ses détracteurs. C’est quelques années plus tard que j’ai lu « Misère de la Kabylie » la série d’articles qu’il avait publié dans Alger-Républicain alors qu’il était un jeune journaliste. Ce fut un choc pour le kabyle que je suis.
J’ai voulu aller plus loin et j’ai lu tous ses livres. J’en suis sorti bouleversé ». Said Kessal (c’est son nom) décide de rencontrer Camus, de se présenter, de faire le point. Je suis allé voir Jules Roy qui m’adit qu’il venait de se tuer en voiture. Alors je suis descendu à Lourmarin et j’ai déposé des fleurs sur sa tombe. »
Belle et émouvante histoire à l’image de ce que devraient être les relations des Algériens avec Camus : de l’irritation peut-être au début et après l’avoir lu, du respect. Camus aurait aimé.

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