mercredi 16 mars 2011

Abou El Kacem Chebbi

Rachid de retour de Tunis où il a passé un mois et demi m'a rapporté deux livres sur le grand poète tunisien Abbou El Kacem Chebbi :
L'un de Abderrazak Cherait paru en 2000 aux éditions Appolonia qui est une courte biographie augmentée de photos et de poèmes de Chebbi.
L'autre, un très beau livre publié par les Editions Nirvana et qui fait le pari artistique de lier des poèmes d'Abbou El Kacem Chebbi et la calligraphie absolument magnifique de ces mêmes poèmes.
Je regrette de ne pas avoir eu ces livres un peu plus tôt car j'aurai certainement lu un ou deux poèmes de ce poète lors de ma lecture à Saint Vincent de Tyrosse.
Abbou El Kacem Chebbi a eu une vie courte (1909-1934). Il est né à Tozeur dans le Sud Tunisien et a été malade très jeune. Son père, Cadi et lettré lui a  fait suivre une formation, notamment à la Zitouna de Tunis, mais en raison de sa maladie le jeune homme a toujours été porté vers la méditation et la poésie.
Il a été un anticolonialiste de la première heure et un de ces poèmes figure dans l'hymne national tunisien avec ses quatre vers qui ont de nouveau été écouté avec ferveur lors de l'actuelle révolution du jasmin et repris par les jeunes en Egypte, en Jordanie et Bahrein :


Si le peuple, un jour, veut vivre
Le destin ne pourra que répondre à son attente
Le matin succédera nécessairement à la nuit
Et les chaînes se briseront inéluctablement.


Et encore ce paragraphe :



Tu es né sans chaînes comme la brise qui passe
Et libre comme la clarté du matin dans le ciel
Pourquoi acceptes -tu donc l'humiliation des chaînes?
Pourquoi baisses tu le front devant ceux qui t'ont enchaîné ?
Allons, lève-toi et marche sur le sentier de la vie
Car la vie n'attend point celui qui dort.



Et celui-ci que j'aurai pu lire lorsque j'ai évoqué le poète souffrant du mal de vivre:


Apaisez vous, ô blessure,
Et taisez vous, tristesse.
L'ère des pleurs est morte
Comme l'époque de la folie.
Le matin a paru
Derrière les cimes.
Le charme de la vie  
Est éternel, il ne disparaît jamais.



















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