dimanche 16 juin 2013

Josette Groslière: "Un amour trop court."

Je savais que Josette Groslière avait le don de raconter. Les quelques conférences auxquelles j’avais assistées, m’avaient permis de constater, à quel point elle savait rendre vivante l’histoire ancienne. 
J’ai donc lu son livre « Un amour trop court » avec une grande curiosité.
Allait-elle savoir intéresser par l’écriture autant qu’elle savait le faire par la parole; alors surtout qu’elle quittait le domaine de l’histoire avec un grand H pour aborder l’intime, sa propre vie, sa propre enfance, ce qui peut, admettons le, être d’un intérêt plus limité ?!
Tout le monde n’est pas André Gide écrivant « Si le grain ne meurt », Sartre évoquant son enfance dans « Les mots »,  Pagnol se souvenant de « La gloire de mon père » ou encore Marguerite Yourcenar se plongeant dans l’histoire de sa famille et évoquant les « Souvenirs pieux » !

Eh bien, Josette Groslière a réussi à nous intéresser et à faire de cette évocation de l’enfance un livre d’apprentissage, un récit de formation et elle a réussi, ce qui sera probablement le grand bénéfice qu’elle tirera de ce livre, à sonder, loin, sa personnalité.
Ce récit m’a, au demeurant, confirmé dans l’idée que nous sommes peu maîtres de nos destinées et que nous sommes façonnés par les événements de notre vie sur lesquels nous avons, en général, si peu de prise.

Sans l’accident initial et, d’une certaine façon fondateur, il est vrai que le caractère de Josette Groslière n’eut pas été le même et que, dès lors, sa vie elle-même aurait, sans doute, connu un cours différent.

Il y a dans ce livre un bel hommage à ce grand père aimé et qui eut un rôle si déterminant pour elle en la faisant accéder à la lecture (Quel plus bel hommage peut on rendre à ceux qui font découvrir aux enfants les joies de la lecture ?) et la reconnaissance du style différent des auteurs.
Mais cet amour pour son grand père à côté de son rôle positif, essentiel même, est, aussi, à l’origine de cet handicap affectif dont Josette Groslière nous fait l’aveu.

Il y a, aussi, des passages drôles, celui notamment de cette apprentissage de la religion, des termes  assez incompréhensibles de la théologie; et enfin, celui de la description de cette communion célébrée pour Josette seule !

Le récit se lit bien et on retrouve, pour qui la connaît, sa façon de s’exprimer avec, souvent cette humour quelque fois un peu « piquant ».

Au total un livre agréable qui permet de mieux connaître Josette Groslière mais pour lequel elle a pris un incontestable risque. 
Désormais ceux qui auront à redire de son caractère vont nécessairement ajouter : « Pas étonnant puisqu’elle est tombée dans la bassine ! » Elle a, cependant bien fait de prendre ce risque puisqu’elle nous donne un livre agréable.



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