Voilà donc un roman publié chez Gallimard et qui a failli obtenir le prix Goncourt.Je ne peux comparer avec celui qui a effectivement reçu le prix ne l'ayant pas lu mais celui-ci avait ses chances. c'est un roman foisonnant qui se déroule dans les années 20 dans une colonie (un protectorat):Est-ce l'Algérie, est-ce la Tunisie ou le Maroc. On ne le dit jamais. je pencherai pour la Tunisie.....
Le roman est complexe var il mêle diverses histoires et diverses communautés: il y a là des américains du monde du cinéma venus tournés un film et dont on va suivre la petite histoire,les amours,les illusions et d'une certaine façon la liberté de vivre. Il y a aussi la description du monde "colonisé" avec ses divisions, ses clans,les hostiles et les collaborateurs plus ou moins net. Il y a enfin les "prépondérants" ce petit cercle de colonisateurs fermés sur leurs convictions qu'ils sont le sel de la terre et méprisant tous les autres.
Au milieu de tout ce monde des histoires d'amour et d'amitié et une fin dont je ne dis rien mais qui ressemble beaucoup a des événements connus de l'histoire coloniale. Un beau roman avec un thème très original.
Ce blog est consacré à mes coups de coeur dans l'actualité, dans la littérature et dans mes voyages
jeudi 26 novembre 2015
samedi 21 novembre 2015
Retour en Algérie
J'ai quitté l'Algérie à 18 ans. J'ai maintenant plus de 70 ans et j'aborde la dernière partie de mon chemin. Il est donc temps. J'ai décidé de faire en 2016 un périple en Algérie, à Alger, à Constantine et à Sétif sur les lieux de mon enfance et de ma jeunesse auxquels je n'ai cessé de rêver.
En 1999 j'ai publié mon premier livre: Algérie, Algérie, Que me veux tu? aux Editions Atlantica puis Albert Camus et les Algériens et enfin Retour au Pays et tous ces livres concernaient mon pays natal.
Une amie m'a conseillé une Agence de voyages.
Ce périple ne ressemblera pas aux innombrables voyages que j'ai effectué dans le monde. J'y serai à la recherche de mon passé et, comme chacun sait, la mémoire embellit et transforme tout et , peut être serai-je déçu. J'y vais, en tous cas, avec un esprit ouvert, bienveillant et curieux.
Cette page Facebook sera consacré à la préparation et au déroulement de ce voyage. Elle est faite surtout pour moi mais pourra , peut être ,intéresser des amis algériens et des nostalgiques de ce pays.
Je me suis replongé dans mon vieux guide Bleu et je peaufine mon itinéraire .
Bien sûr j'irai sur les lieux "Camusiens" l'appartement de l'ex Rue de Lyon qu'il a habité avec sa mère et sa grand mère et dont il parle de manière si émouvante dans le Premier Homme, Tipaza bien sûr où je lirai, à nouveau ,les pages superbes:"Au printemps, Tipaza est habité par les dieux........" et enfin j'essaierai de retrouver la maison qu'il a habité jeune homme avec d'autres jeunes qui donnait sur la mer et qu'il a appelé "la maison devant le monde"...
Je me suis aussi replongé dans de vieux papier de famille pour retrouver l'adresse exacte de la ferme où j'ai vécu mes sept premières années.
Une amie romaine, née elle aussi en Algérie et qui a refait ce voyage de retour m'a donné le nom d'une agence de voyages et tout cela va se mettre en place pour un séjour en Mai ou en septembre 2016.
En 1999 j'ai publié mon premier livre: Algérie, Algérie, Que me veux tu? aux Editions Atlantica puis Albert Camus et les Algériens et enfin Retour au Pays et tous ces livres concernaient mon pays natal.
Une amie m'a conseillé une Agence de voyages.
Ce périple ne ressemblera pas aux innombrables voyages que j'ai effectué dans le monde. J'y serai à la recherche de mon passé et, comme chacun sait, la mémoire embellit et transforme tout et , peut être serai-je déçu. J'y vais, en tous cas, avec un esprit ouvert, bienveillant et curieux.
Cette page Facebook sera consacré à la préparation et au déroulement de ce voyage. Elle est faite surtout pour moi mais pourra , peut être ,intéresser des amis algériens et des nostalgiques de ce pays.
Je me suis replongé dans mon vieux guide Bleu et je peaufine mon itinéraire .
Bien sûr j'irai sur les lieux "Camusiens" l'appartement de l'ex Rue de Lyon qu'il a habité avec sa mère et sa grand mère et dont il parle de manière si émouvante dans le Premier Homme, Tipaza bien sûr où je lirai, à nouveau ,les pages superbes:"Au printemps, Tipaza est habité par les dieux........" et enfin j'essaierai de retrouver la maison qu'il a habité jeune homme avec d'autres jeunes qui donnait sur la mer et qu'il a appelé "la maison devant le monde"...
Je me suis aussi replongé dans de vieux papier de famille pour retrouver l'adresse exacte de la ferme où j'ai vécu mes sept premières années.
Une amie romaine, née elle aussi en Algérie et qui a refait ce voyage de retour m'a donné le nom d'une agence de voyages et tout cela va se mettre en place pour un séjour en Mai ou en septembre 2016.
lundi 9 novembre 2015
François Mauriac
Je termine la lecture des deux gros volumes que Jean Luc Barré a consacré à François Mauriac. (Fayard. 2010). Lecture passionnante sur ce grand écrivain dont je ne connaissais de son oeuvre qu'un roman: Thérèse Desqueyroux et son rôle de journaliste politique très engagé avec notamment son Bloc-notes d'abord au Figaro puis à l'Express. Prix Nobel de littérature en 1952 cet écrivain que l'on qualifie souvent d'écrivain "catholique" est surtout connu pour sa peinture souvent cruelle de la bourgeoisie bordelaise et pour ses héros déchirés entre appel de la sexualité et rigueur de la religion. A vrai dire j'ai quelque fois du mal a entrer dans ces déchirements tant il est vrai qu'aucun Dieu ne se mêle de mes goûts en la matière! Cette importante biographie met l'accent sur la tendance homosexuelle de cet écrivain, qui était depuis longtemps une rumeur et qui devient, pour l'auteur, une des clés de l'oeuvre.
En lisant cette vie on parcours aussi toute une période de l'histoire de notre pays particulièrement mouvementée et l'on constate que si François Mauriac se trompe souvent au début,il a la lucidité et le courage d'évoluer et de s'orienter assez vite vers la vérité, quitte a tourner le dos à son milieu. Cela explique que tout écrivain "catholique" qu'il fût il était l'objet d'une véritable haine d'une partie de ce milieu.
J'y vois la preuve qu'il était dans le vrai et qu'il touchait juste.
Ce qui frappe c'est aussi le style avec lequel ils'exprime avec cette ironie et cette férocité, cette dent dure avec laquelle il déchiquette en riant ses adversaires.
Il faut lire a titre d'exemple de ce style ce qu'il écrit lors de la réception du Maréchal Juin à l'Académie Française. Le Maréchal Juin avait profité de cette réception académique pour mettre en avant le Glaoui du Maroc qu'il voulait voir à la place du Sultan, pas assez soumis aux désirs de la France! François Mauriac va le mettre a sa place et en profiter pour tirer sur l'Académie.
"Avons nous tort de croire, Monsieur le Maréchal, que la justice demeure en Afrique du Nord la seule politique ouverte à la France? Des hommes d'Etat et les plus haut placés, des généraux, des diplomates, de nombreux colons nous approuvent. La conscience chrétienne rejoint ici la sagesse politique qui n'ignore pas ce que vous appelez, avec un sourire, la religion du coeur, a plus de pouvoir sur les hommes que la religion de la force. Les répressions policières, si cruelles qu’elles soient, ce n'est pas d'ailleurs le pire. Cette très noble race arabe, nous l'avons humiliée et offensée, voilà le vrai, et jeudi encore à l'Académie Française. Non, ce n'est pas la rancune qui me porte à déclarer ici que cette séance sous la coupole ne fut guère digne d'un grand pays. Ces ovations à un ennemi mortel et à un sujet révolté du sultan, que chacun est libre d'aimer un peu, beaucoup ou pas du tout, mais enfin que le gouvernement de la république a maintenu sur son trône, Monsieur le Maréchal, ne vous déplaise qui règne toujours au Maroc sur la foi des traités que nous avons signé, et qui en demeure le chef religieux, toute cette mise en scène scandaleuse ne pouvait se dérouler que sur ce vaisseau à la dérive qu'était devenue une métropole sans gouvernement."
Et il va alors dire son fait à l'Académie dont je rappelle qu'il fait partie!
"Ce serait peut être le lieu de se demander si l'Académie Française se montre fidèle a sa mission ou si, au contraire, elle la trahit par des coups montés de cet ordre, si cette mission est d'ordre politique ou littéraire, si l'écart systématique des écrivains vivants et libres, qui désormais sont dressés à s'en tenir d'eux-m^me le plus éloignés qu'ils peuvent, l'appel fait aux personnages décoratifs et de tout repos, si tout cela ne dissimule pas certains desseins-oh qui ne font peur à personne- chez quelques vieux tenants d'un conservatisme aveugle, déjà mort depuis longtemps dans le reste du monde et qui n e survit que là."
On en apprend beaucoup aussi sur ses rapports avec le général de Gaule et on ne peut que s’incliner devant les positions qu'il prend notamment contre la torture.
Comme souvent la lecture de cette vie va me conduire à me plonger un peu plus dans son oeuvre.
En lisant cette vie on parcours aussi toute une période de l'histoire de notre pays particulièrement mouvementée et l'on constate que si François Mauriac se trompe souvent au début,il a la lucidité et le courage d'évoluer et de s'orienter assez vite vers la vérité, quitte a tourner le dos à son milieu. Cela explique que tout écrivain "catholique" qu'il fût il était l'objet d'une véritable haine d'une partie de ce milieu.
J'y vois la preuve qu'il était dans le vrai et qu'il touchait juste.
Ce qui frappe c'est aussi le style avec lequel ils'exprime avec cette ironie et cette férocité, cette dent dure avec laquelle il déchiquette en riant ses adversaires.
Il faut lire a titre d'exemple de ce style ce qu'il écrit lors de la réception du Maréchal Juin à l'Académie Française. Le Maréchal Juin avait profité de cette réception académique pour mettre en avant le Glaoui du Maroc qu'il voulait voir à la place du Sultan, pas assez soumis aux désirs de la France! François Mauriac va le mettre a sa place et en profiter pour tirer sur l'Académie.
"Avons nous tort de croire, Monsieur le Maréchal, que la justice demeure en Afrique du Nord la seule politique ouverte à la France? Des hommes d'Etat et les plus haut placés, des généraux, des diplomates, de nombreux colons nous approuvent. La conscience chrétienne rejoint ici la sagesse politique qui n'ignore pas ce que vous appelez, avec un sourire, la religion du coeur, a plus de pouvoir sur les hommes que la religion de la force. Les répressions policières, si cruelles qu’elles soient, ce n'est pas d'ailleurs le pire. Cette très noble race arabe, nous l'avons humiliée et offensée, voilà le vrai, et jeudi encore à l'Académie Française. Non, ce n'est pas la rancune qui me porte à déclarer ici que cette séance sous la coupole ne fut guère digne d'un grand pays. Ces ovations à un ennemi mortel et à un sujet révolté du sultan, que chacun est libre d'aimer un peu, beaucoup ou pas du tout, mais enfin que le gouvernement de la république a maintenu sur son trône, Monsieur le Maréchal, ne vous déplaise qui règne toujours au Maroc sur la foi des traités que nous avons signé, et qui en demeure le chef religieux, toute cette mise en scène scandaleuse ne pouvait se dérouler que sur ce vaisseau à la dérive qu'était devenue une métropole sans gouvernement."
Et il va alors dire son fait à l'Académie dont je rappelle qu'il fait partie!
"Ce serait peut être le lieu de se demander si l'Académie Française se montre fidèle a sa mission ou si, au contraire, elle la trahit par des coups montés de cet ordre, si cette mission est d'ordre politique ou littéraire, si l'écart systématique des écrivains vivants et libres, qui désormais sont dressés à s'en tenir d'eux-m^me le plus éloignés qu'ils peuvent, l'appel fait aux personnages décoratifs et de tout repos, si tout cela ne dissimule pas certains desseins-oh qui ne font peur à personne- chez quelques vieux tenants d'un conservatisme aveugle, déjà mort depuis longtemps dans le reste du monde et qui n e survit que là."
On en apprend beaucoup aussi sur ses rapports avec le général de Gaule et on ne peut que s’incliner devant les positions qu'il prend notamment contre la torture.
Comme souvent la lecture de cette vie va me conduire à me plonger un peu plus dans son oeuvre.