Voilà un roman paru chez Actes
Sud en 2015 que je n’aurai sans doute jamais lu si une amie ne me l avait
offert. J’éprouve, en effet, une sorte de réticence à l’égard de la littérature
de pays que je ne connais pas et je n’aurai pas été de moi-même vers cette romancière
japonaise. J’aurai eu tort car voilà un roman remarquable et sensible sur le
monde des SDF dans ce parc de Tokyo.
On a là l’histoire d’un vieil
homme qui finit sa vie dans une cabane faite de carton et de toiles et qui nous
donne a sentir ce qu’il ressent. Il a très peu connu sa famille étant parti
loin de chez lui pour gagner petitement sa vie. On en apprend beaucoup sur
cette situation fréquente au Japon où, pour des raisons économiques des hommes
sont contraints d’aller travailler pour pas grand-chose très loin de chez eux
et qu’il se crée, alors, une coupure dans leur vie. Son fils est mort à vingt
ans puis plus tard sa femme et c’est à ce moment qu’il a quitté sa maison et qu’il
est devenu ce SDF dans ce parc.
Il y a, notamment le récit
poignant de la mort et des obsèques de son fils avec la liturgie particulière des partisans de la Terre pure et cette invocation
qui revient comme un leitmotiv, comme une incantation Namo Amida Butsu…
Le style est également
particulier et se rapproche d’une écriture poétique avec quelques fois des
mots, de simples mots répétés. On est vite pris par ce que l’on apprend , petit à petit , de la
vie difficile de cet homme et des SDF de ce parc ,obligés de dégager en
emportant leurs affres et en démontant leurs pauvres cabanes lorsque la visite
d’une personnalité et surtout de la famille Impériale est annoncée.
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