Par l'effet d'un heureux hasard une amie m'a offert le livre que vient de faire paraître Slimane Seghidour aux Editions les Arènes et qui est le récit de son enfance dans un village kabyle pendant la guerre d'Algérie. Heureux hasard car j' y retrouve des faits, des événements , une ambiance que j'ai trouvé également dans le beau roman de Zeniter: L'art de perdre.
Le livre de Slimane Zeghidour nous ramène donc dans une Kabylie pauvre, quelques années seulement après qu'Albert Camus en ait dressé un douloureux portrait dans ses reportages "Misères en Kabylie".A lire ce très beau récit on constate que pendant très longtemps (n'est-ce plus le cas aujourd'hui) cette région montagneuse, ingrate mais magnifique a été abandonnée. La France n'a commencé a s'en préoccuper, comme le montre l'auteur, que lorsqu'elle allait partir et qu'il était évidement trop tard.
Malgré ce dénuement , cette vie qui paraît exister avec des siècles de retard l'auteur raconte une jeunesse heureuse et on retrouve des échos, pas si lointain , de la jeunesse de Mouloud Feraoun telle qu'il nous l'a raconté dans"Le fils du pauvre" ou dans "Jours de Kabylie".
Puis c'est le temps de la guerre d'Algérie (l'auteur écrit qu'il est né avec la guerre) avec les relations compliquées qui étaient obligés de se nouer avec les français, les combattants du FLN, les comportements pas toujours nets et qui sont également si bien évoqués dans le roman d'Alice Zeniter.
Au total un livre sensible, émouvant souvent et qui donne à réfléchir une nouvelle fois sur les relations compliquées de la France et de l'Algérie, relations dominées par non par la raison mais le plus souvent par des sentiments nécessairement mêlés. Voici ce qu'en dit l'auteur
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