jeudi 26 octobre 2017

La petite voleuse de livre

La voleuse de livres de Markus Suzak est un roman que l’on garde longtemps à l’esprit. On ne peut que s’attacher au sort de la petite héroïne Lisa Meminger et à la partie de sa vie (son enfance) qui nous est racontée par une étrange narratrice : la mort en personne !
On apprend à la fin du roman que Lisa Meminger a eu une longue vie, des enfants et petits-enfants et qu’elle a écrit l’histoire de son enfance dans un petit village d’Allemagne au temps du nazisme. On constate qu’elle a vécu des horreurs, qu’elle a vu mourir presque tous ceux qu’elle aimait, qu’elle a appris à lire et à écrire au fond d’un sous-sol avec l’aide de son père adoptif et de Max, un jeune juif caché par sa famille.  
Les portraits de Hans et de Rosa les parents adoptifs sont absolument touchants mais beaucoup d’autres protagonistes (le jeune Rudy et la femme du Maire) de cette longue histoire sombre tireront les larmes du lecteur. C’est le livre de la fureur des hommes en temps de guerre, une description de la vie sous le nazisme et l’emprise qu’il prend insidieusement sur les gens qui finissent par croire aux discours haineux et a y adhérer. Il montre comment ceux qui osent s’opposer sont broyés.
J’ai déjà évoqué ce roman en parlant du roman de Kamel Daoud : Zabor ou les psaumes car tous deux sont un éloge de la lecture et de l’écriture. Dans Zabor le jeune héros croit éloigner la mort en écrivant la vie de celui qu’elle menace et, ici, Lisa Meminger veut aussi arrêter la mort qui s’en prend à Max, le jeune juif, en lui faisant la lecture à haute voix des nuits durant.

J’ai eu envie de lire ce roman, après avoir vu le film qui en a été tiré. Le film est beau et mérite d’être vu mais le roman est inoubliable et bouleversant et il n’est pas étonnant qu’il ait connu un grand succès mondial.

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