lundi 6 novembre 2017

Vestiges du jour de Kazuo Ishiguro

L’attribution du prix Nobel de littérature à Kazuo Ishiguro m’a donné envie de lire son roman « Vestiges du jour » dont on a tiré un film magnifique avec Anthony Hopkins dans le rôle du majordome de Darlington Hall. Le film m’avait tellement plu que je craignais d’être déçu par le roman. Or c’est tout le contraire. Le style de cet écrivain, né au Japon, mais vivant en Angleterre depuis l’âge de cinq ans, m’a rappelé cet humour anglais que l’on trouve dans les romans qui mettent en scène le fameux Jeeves.
Dans le roman celui qui s’exprime et raconte l’histoire c’est le majordome de Lord Darrington et il nous dit, tout au long du roman comment il conçoit son rôle de majordome d’une grande maison, la « dignité » qu’il faut, selon lui, pour remplir cet emploi. Le lecteur ne peut qu’être partagé face à ces vies toutes entières consacrées au service des autres et l’on se prend de pitié pour ce majordome lorsque tout à la fin du roman il se rend compte qu’il a, peut-être, gâché sa vie.
Le roman est plus complet que le film et, notamment, sur la réunion politique secrète qui se tient au château et qui a pour objectif de rapprocher les points de vue anglais et allemand. Le majordome ne se pose pas de questions et ce n’est qu’à la fin qu’il se demande enfin s’il ne s’est pas trompé en fermant les yeux, en ne voulant rien voir ni rien juger.

Il y a, en creux, une critique de l’absence d’engagement qui a fait dire à une critique que le romancier pouvait, à certains égards, être rapproché de Camus. Une chose est certaine, après avoir vu le film et lu le roman on est pas prêt d’oublier M. Stevens le majordome de Darlington Hall.

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