De Romain Gary je n'avais lu que ce qu'il a publié sous le nom d'Emile Ajar et son merveilleux : "La vie devant soi" dont on a tiré un film magnifique dans lequel Simone Signoret est une madame Rosa inoubliable.
Je viens de revenir à Romain Gary fort curieusement grâce à Nicolas Sarkozy qui a dit tout ce qu'il aimait en littérature dans une émission de la chaîne parlementaire :"Livres et vous" et qui a fort bien parler de Romain Gary. J'ai lu aussitôt :La promesse de l'aube et je dois dire que j'ai beaucoup aimé cette sorte autobiographie, ce récit de sa jeunesse et de ses relations avec sa mère. Ce qui domine , me semble t-il sa façon d'écrire c'est la grande place faite à l'humour. Les événements et les caractères sont peints de manière souvent drôle.
Ce livre nous montre comment une mère peut aider son fils, lui donner une assurance dans la vie, le protéger et il est vrai qu'elle est une sorte de modèle de la "mère juive". Il ya beaucoup de scènes touchantes , des moments de difficultés que la mère affronte avec une réelle énergie et du courage et avec toujours cette conviction qu'elle a et qu'elle transmet que son fils fera de grande chose au service le France, qu'il sera "ambassadeur de France, "Grand écrivain"et , de fait , il le sera. Cette mère étrangère donne a son fils une très belle image de la France et elle ressemble en cela a beaucoup de familles immigrées de toutes nationalité qui s'installant en France, souvent miséreuses, donnent a leur enfants l'amour de leur nouveau pays. Est-ce toujours le cas aujourd'hui? On peut en douter.
Il ya beaucoup de moments émouvants comme ce jour où Romain Gary ayant obtenu le Prix Goncourt,il se rend aux Editions Gallimard et là prend connaissance d'une lettre qui lui a été adressé et dans laquelle est racontée la mort de son père dans un camp de la mort, ce père qu'il n'a pas connu et voici ce qu'il écrit: "Dans sa lettre, sans doute pour me faire plaisir,il m'écrivait que mon père n'était pas arrivé jusqu'à la chambre à gaz et qu'il était tombé raide mort de peur, avant d'entrer.
Je suis resté longuement la lettre à la main; je suis ensuite sorti dans l'escalier de la NRF; je me suis appuyé à la rampe et je suis resté là,je ne sais combien de temps, avec mes vêtements coupés à Londres, mon titre de Chargé d'Affaires de France, ma croix de la Libération, ma rosette de la Légion d'honneur et mon prix Goncourt.
J'ai eu de la chance: Albert Camus est passé à ce moment-là et, voyant bien que j'étais indisposé,il m'a emmené dans son bureau.
L'homme qui est mort ainsi était pour moi un étranger; mais , ce jour-là, il devint mon père a tout jamais." p.122 collection Folio
Il y a, aussi, ce que fait cette mère pendant que son fils fait la guerre. Alors qu'elle est sur le point de mourir et pour que sa disparition ne trouble pas son fils elle met au point un stratagème. Elle écrit plusieurs lettres qu'elle fera poster par une amie a prés sa mort et a intervalles réguliers. Ainsi Romain Gary n'apprendra la mort de sa mère que trois ans et demi après sa disparition.
Il me faudra voir le film pour savoir si il est à la hauteur de ce magnifique livre.
Et enfin une très belle critique à l'occasion de le rentrée de ses oeuvres dans la Pléiade et encore cette analyse d'Eric Fottorino
Et enfin une très belle critique à l'occasion de le rentrée de ses oeuvres dans la Pléiade et encore cette analyse d'Eric Fottorino
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire