samedi 5 janvier 2019

Serge Legrand

Mon ami et ancien confrère Serge Legrand vient de nous quitter en ce début d'année après avoir enduré pendant de longues années une maladie invalidante qu'il a affronté avec courage et sans jamais perdre son humour, sa joie de vivre même s'il a dû connaitre des jours difficiles.
La seule consolation que je me donne c'est qu'il ne souffre plus .
La tristesse  m'envahit et que de souvenirs me reviennent en mémoire! Et d'abord cette joie de vivre, son sens du rire et de la fête dont ses confrères se souviennent avec les mémorables après-midi de la 3° chambre c'est à dire du Café de la Paix tout prés du Palais avec les Laparade, Rodon, Loustalot-Forest, Blois et d'autres encore, la plupart aujourd’hui disparu. Les soirées de fêtes et les réceptions chez lui car , avec Marie-Noëlle ils aimaient recevoir.
Que de souvenirs dans l'exercice de son métier qu'il aimait par dessus tout. Comme il le disait lui-même il plaidait "sentimental" car il aimait ceux qu'ils défendait la plupart plus malheureux que méchant et pour lui l'aspect humain passait avant le droit et la procédure.
Il a a été aussi pendant quelques années Maire de son petit village de Montaut et j'ai encore le souvenir du jour ou il a été intronisé Maire face a son concurrent assez mauvais perdant!
Mais à lire ce que je viens d'écrire on pourrait penser que Serge Legrand était un être léger. Ce serait se tromper totalement et un jour je lui ai écrit qu'il faisait souvent le clown mais que le plus souvent les clowns sont tristes. Et , de fait, il était assez hanté par la mort et par le temps qui passe. Ce n'est pas un hasard si son écrivain préféré était Proust qu'il a souvent relu étant comme lui à la recherche du temps perdu.Nous en avons souvent parlé car je suis,moi aussi, comme lui soucieux du temps qui passe si vite.
Ces préoccupations se retrouvent dans ce qu'il a écrit car il aimait écrire et a beaucoup noirci de papier. J'ai eu la chance de lui donner une de ses dernières grandes joie puisque je l'ai aidé à publier sur internet deux de ses écrits: Fortune,jeunesse impair et manque  et    Maladie d'amour . Dans ses écrits il nous montre qu'il aimait les beaux endroits et notamment les bars comme le Harris bar à Venise ou à Paris, celui des grands hôtels et c'était ,à nouveau, son côté un peu proustien. Il a accompli dans sa vie de beaux voyages dont il gardait un grand souvenir.
Il a eu aussi la chance d'avoir une vie familiale heureuse avec Marie-Noëlle qui l'assistait et qui était le pôle sérieux de la famille et il était très fier, a juste titre, de la réussite de ses enfants.
Beaucoup des ses confrères et notamment des jeunes qu'il a toujours aidé avec générosité sont dans la peine et se souviendront de lui.
J'espère que tu vas retrouver les nombreux amis dont la disparition t'avait laissé désolé toi qui aimait par dessus tout les dons de l'amitié.
Adieu , ami Serge tu vas nous manquer.
J'ai assisté
cette après-midi 7 janvier à la messe dans la petite Eglise de son village, à Montaut
Beaucoup de monde , de nombreux avocats en robe et une cérémonie qui a été marqué par les propos de ses trois enfants:Emmanuelle, François et Denis qui ont tous rappelé de nombreuses anecdotes de leur vie avec ce père aimant et souvent très fantaisiste. Ils ont tous remercié leur mère qui , comme je l'ai écrit plus haut, était le point de stabilité .Ils ont tous été émouvants. Il a été aussi Maire de Montaut et la Commune par la voix de son MAire lui a rendu    hommage

1 commentaire:

  1. C’est bien Jean-Pierre, tu as trouvé les mots justes . C’est quand on voit partir un confrère qu’on s’aperçoit qu’un ordre de l’importance du nôtre est une véritable famille. Nous partageons des peines mais heureusement aussi des joies . Il faut souhaiter que les plus jeunes sachent s’imprégner de cet esprit et le perpétuer..

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