jeudi 26 mars 2020

Après le Covid 19: Aveu et révision.


            



La crise sanitaire majeure que nous venons de vivre avec le confinement obligatoire, la saturation des services de santé, l’absence de perspectives à moyen termes et le sentiment de notre extrême fragilité a conduit beaucoup d’entre nous à réfléchir et à remettre en cause nos modes de vie. 

 Le Président de la République, lui-même, a indiqué qu’il y aurait des révisions des politiques d’état nécessaires.
Pour ma part ce qui m’a frappé c’est que le confinement obligatoire, la réduction drastique des voyages en avion ou en paquebot a permis de montrer rapidement que cela entrainait une amélioration nette, très nette, visible à l’œil nu de la pollution de l’air, de l’eau et acoustique 
Les canaux de Venise que je connais bien ont retrouvé de la clarté et on a pu même y voir des poissons ce qui ne m’était jamais arrivé !
A Paris ceux qui sortaient pouvait, à nouveau voir et entendre des oiseaux pour la première fois depuis des lustres !
Les photos satellitaires ont montré une plus belle clarté au-dessus des villes ! Cet article du Figaro montre de manière indiscutable les effets positifs sur l’environnement de cet arrêt de l’activité excessive. Mais il montre également qu’il y aura probablement un rebond de l’activité après la crise, ce qui sera , de nouveau ,une erreur majeure.
Ce que le discours des écologistes n’avait pas pu faire l’épidémie et le confinement l’a fait immédiatement et en grandeur réelle.
Il n’est absolument plus permis de croire que si nous continuons notre mode de vie actuel nous n’allons pas vers la catastrophe qui est déjà là.
Dans un autre domaine on a vu que l’idéologie de la mondialisation a des effets désastreux.
Lorsque pour des rendements économiques plus fort on fait faire ailleurs ce qui nous est essentiel, on délocalise, vient un moment, et ce moment est venu, où l’on devient vulnérable dépendant de pays étrangers.
Comment peut-on tenir le discours de la France « grande puissance » alors que nous dépendons pour notre survie sanitaire de pays étrangers que nous ne pouvons plus fournir les tests, les masques et les médicaments !
Et cette dépendance ne concerne pas uniquement ce qui éclate au grand jour avec cette pandémie., mais beaucoup d’autres domaines.
Pour des raisons de bénéfices on a délocalisé et voilà le beau résultat, en créant au surplus du chômage.
Mais il est aussi certain que ces évènements nous démontrent que rien ne s’arrangera, hélas, avec des demi-mesures et qu’il va falloir des décisions drastiques, difficiles, couteuses.
Je pense notamment que rien ne se fera si nous ne décidons pas collectivement qu’il faut réduire de manière importante les voyages en avions et en bateaux ainsi que la place de la voiture.
C’est évidemment dur, très difficile car nous nous sommes habitués à voyager loin et c’est une chose agréable pour ceux qui le peuvent mais nous avons maintenant touché du doigt ce que ces pratiques coûtent à la terre. Il faut mettre un terme au tourisme de masse qui dénature les villes, les pays et qui est source de pollution.
Je n’ai pas soutenu ceux qui luttaient contre l’extension de l’aéroport de Nantes, je dois dire que les participants me paraissaient un peu huluberlus et pourtant ils avaient raison !
Il faudra donc se resserrer sur nos petits coins de la planète pour y vivre plus tranquille et plus raisonnablement. Il faudra revenir à une agriculture de subsistance plus naturelle., renoncer à cette agriculture intensive qui a fait tant de mal. Il faudra ne plus délocaliser pour accorder plus de profit.IL faudra revoir notre idéologie du progrés et notre rapport au temps .
Tout cela sera très difficile car c’est, en réalité, une autre forme de civilisation, une forme d’injustice aussi car, de nouveau seuls les riches pourront encore profiter un peu du voyage et de ses plaisirs, un retour en arrière, mais comment ne pas voir que c’est cela ou la perte de la planète.
Enfin les politiques et les énarques qui nous ont conduit à la gestion comptable de la santé devraient se remettre en question et se dire que la santé comme le bon sens populaire le dit n’a pas de prix.
Voilà des remises en question nécessaires et j’avoue que j’ai moi-même accepté, soutenu les politiques anciennes mais cette épidémie me force à réviser mes vues. Je reste dans l’idée que l’initiative privée, la liberté sont toujours et resteront essentielles mais que tout devra se faire à hauteur d’homme, à hauteur de pays et de région et que le profit s’il doit demeurer un moteur de l’économie doit se discipliner et se limiter. Nous allons devoir réfléchir sur ce qui dans nos vies est essentiel, la santé, l’éducation, la culture et que nous devons a tout pris préserver et ce qui l’est beaucoup moins, le luxe des voyages, la consommation à outrance, le gaspillage des denrées. C’est à la fois une question de morale et de survie.
Tout cela n’est finalement pas très original, beaucoup le disaient que l’on ne voulait pas entendre, nombreux sont ceux qui le disent avec force aujourd’hui et je ne fais qu’ajouter ma voix à toutes celles qui s’élèvent pour nous le dire. Déjà des projets sont faits au niveau Européen. On lira aussi avec intérêt la contribution des protestants de France Curieusement c’est dans ce moment que j’ai lu des chroniques  de Jean Giono : « La chasse aux bonheur » dans lesquelles il met l’accent sur les plaisirs simples, la vie économe et qu’il condamne avec ironie   "certaines formes de progrés" et le roman récent de Richard Powers « L’arbre monde »  qui est un hymne à la forêt, à la nature, aux arbres que notre monde actuel passe son temps  à détruire.  Allons-nous cette fois écouter ?



2 commentaires:

  1. Totalement en accord avec vous.
    Le confinement me permet de prendre le temps de farfouiller parmi les nombreux blogs dont les auteurs sont en lien avec Tramezzinimag. J'en suis heureux car cela m'a permis de découvrir - malheureusement il ne semble plus disponible dans sa version papier - votre ouvrage le vieux monsieur et Venise. le peu que j'ai lu m'a enchanté.
    J'espère que vous allez bien et je serai ravi de m'entretenir avec vous pour faire plus ample connaissance. Je devrais être à Venise en cette période mais je suis confiné à Bordeaux. Faire contre mauvaise fortune bon cœur disait souvent ma grand-mère qui connut deux révolutions..."Andrà tutto bene" !

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  2. Adressez moi une adresse postale et je vous ferai parvenir un exemplaire de mon livre.

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