A l’occasion
du décès de Daniel Cordier j’ai voulu en savoir plus sur sa vie. Je l’avais rencontré brièvement dans les
années 80 alors qu’il passait une partie de sa vie dans sa maison familiale à
Bescat et qu’il était venu, sur les conseils d’André Labarrère me consulter sur
je ne sais quel problème de locataire. Je dois, à ma grande honte, dire que
lorsque je l’ai reçu je ne savais rien de son parcours historique. J’ai
beaucoup appris de lui par la suite ! Il m’avait offert à cette occasion ses
trois gros livres sur Jean Moulin et un beau livre contenant une partie des
œuvres d’art contemporain qu’il avait
légué à un musée.
Je viens
donc de lire deux de ses livres qui ont connu un grand succès : Les feux
de Saint-Elme et Alias Caracalla qui me font mieux le connaître.
Les feux de
Saint-Elme publié chez Gallimard en 2014 est un récit de ses jeunes années dans
les années 30 dans deux pensionnats l’un à Arcachon l’autre à Bordeaux et
surtout de ses premiers émois et de sa découverte de son amour pour les
garçons. C’est un livre plein d’émotion qui nous plonge dans cette atmosphère
des internats de collège et Daniel Cordier sait avec à la fois précision,
pudeur et retenue nous faire entrer dans ses émotions d’enfants car il en était
encore un au début du récit.
Il sait nous
montrer sa recherche de la compréhension de ce qui lui arrive à travers la littérature :
Les Thibault de Martin du Gard et les nourritures terrestres de Gide qu’il
évoque avec talent.
Et puis il y
a dans ce livre si intime cette analyse de sa vie de solitaire (mais heureuse
il l’a dit jusqu’à la fin) avec le regret d’un de ses amours de jeunesse qu’il
n’a pas su concrétiser et qui l’a hanté toute sa vie, avec, à la fin, cette
rencontre avec l’aimé, si décevante comme souvent l’est la confrontation des
souvenirs avec la réalité et ce qu’elle est devenue.
Un beau
livre qui montre une part précieuse de celui qui est connu comme un héros de la
Résistance.
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