Ce livre consacré à Louis Germain l'instituteur si connu d'Albert Camus est un livre intéressant à plusieurs points de vue .S'il ne nous apprend pas grand chose de nouveau sur la relation exceptionnelle d'Albert Camus avec son maître que les multiples biographes avaient déjà étudiée il a le mérite de nous redonner de nombreuses citations des écrits de Camus consacré a ce maître et l'on ne relie pas tous ces textes sans une forte émotion.
Il est intéressant aussi parce qu'il nous fait revivre en divers endroits d'Alger et consacre plusieurs pages à la généalogie de Louis Germain faisant apparaître les conditions de peuplement de ce pays et la diversité extraordinaire de ce peuple courageux.
Quant à Louis Germain l'auteur s'attache a décrire sa carrière d'instituteur et surtout la façon dont il accomplissait sa tâche, les valeurs auxquels il était attaché et sa conception de l'éducation des jeunes élèves. Ce livre est, sur ce point, une ode aux enseignants de tous les temps mais notamment de cette période des hussards de la République.
J'ai ainsi appris le rôle important de l'Ecole Normale de la Bouzaréah qui forma tant d'enseignants de qualité en Algérie et j'ai appris, à cette occasion, que Camus avait dédicacé son livre l'Homme révolté à cette école avec la mention suivante: "à l'école Normale de la Bouzaréah, la plus haute et la seule institution de l'Algérie".
L'auteur cite également le Code Soleil , ce livre écrit en 1923 pour les instituteurs par un certain Joseph Soleil et qui contient beaucoup de ce que doit être un enseignant. A cet égard ce livre sur Louis Germain devrait être offert à tous les instituteurs. Certes les injonctions adressées aux instituteurs dans le Code Soleil peuvent paraître dépassées et dites sur un ton d'autrefois mais elles ont une part fondamentale de vérité.
Ce que l'on apprend aussi c'est que Louis Germain aimait et pratiquait la musique et qu'après sa vie d'instituteur il enseigna au Conservatoire d'Alger et qu'il avait épouser en troisième noces une artiste lyrique encore que sur ce point l'auteur ne soit pas catégorique et manque de documents. On regrette a cet égard que les archives de l'éducation nationale de la période soient restées en Algérie et qu'apparemment elles soient d'un accès impossible.
Au total un livre qu'aimeront ceux qui ont connu l'Algérie et Alger , les amoureux de Camus et tous ceux qui pensent que le métier d'enseignant est un des plus beau et des plus nécessaire.
Grand merci M. Ryf, pour cette recension, très complète et bienveillante.
RépondreSupprimerJ'écris aussi des articles dans la revue en ligne Chroniques Camusiennes accessibles sur le site de la Société d’Études Camusiennes. Voir "Camus à Cordes" Chroniques n°29 de janvier 2020. Une prochaine concernant "la photo de la tonnellerie" paraîtra dans les prochaines Chroniques (janvier 2022)
Au plaisir de vous rencontrer. Bien amicalement. Patrick De Meerleer.