C'est une très longue procédure qui vient de se terminer par un arrêt de la Cour d'appel de Paris en date de ce jour. La Cour donne raison à l éditeur des deux romans de François Ceresa qui constituaient une suite au célèbre roman de Victor Hugo " Les Misérables" contre les héritiers de Victor Hugo. J'avais déjà, brièvement évoqué cette question dans mon livre "Justice et Littérature" paru en 2004 mais la procédure ne venait que de commencer.
Les descendants de Victor Hugo voulaient faire juger qu' en donnant une suite au célèbre roman l'éditeur et l'auteur portaient atteinte au droit moral de l'écrivain.
Il faut en effet noter que la création entraîne deux droits au profit de l'auteur:
-un droit patrimonial qui est protégé pendant soixante dix ans, l'oeuvre tombant ensuite dans le domaine public
-un droit moral qui, lui, est perpétuel et se transmet aux descendants.
Le 12 septembre 2001 le Tribunal de Grande Instance de paris avait donné raison à l'éditeur.
La Cour d'appel réforme ce jugement et estime , au contraire , que les deux romans de François Ceresa portent atteinte au droit moral de Victor Hugo.
La Cour de cassation par un arrêt en date du 30 janvier 2007 casse la décision de la Cour et renvoie devant la Cour " autrement composée".
Cette dernière vient de rendre l'arrêt qui donne raison à l'éditeur et au romancier.
On ne peut que se féliciter de cette décision qui respecte d'ailleurs ce que pensait Victor Hugo lui-même et qu'il avait déclaré le 21 juin 1878 lors d'un Congrès littéraire:
"Avant la publication, l'auteur a un droit incontestable et illimité sur son oeuvre. Dés que l'oeuvre est publiée, l'auteur n'en est plus le maître. C'est alors l'autre personnage qui s'en empare, appelez le du nom que vous voudrez: esprit humain, domaine public, société.
L'héritier du sang est l'héritier du sang. L'écrivain, en tant qu'écrivain, n'a qu'un héritier, c'est l'héritier de l'esprit, c'est l'esprit humain, c'est le domaine public. Voilà la vérité absolue."
http://passouline.blog.lemonde.fr/2008/12/20/javert-ressucite-et-relaxe/
Je viens d'apprendre par vous l'existence d'une suite aux Misérables de Victor Hugo .
RépondreSupprimerJe n'ai pas lu et ne lirai sans doute pas cet ouvrage et donc ne porterai évidement aucun jugement sur sa valeur littéraire . Mais ma déception vient de cette désacralisation du passé de ma jeunesse par le nouveau visage de ces acteurs que j'avais accompagnés dans mes lectures assidues . Je me permets de faire une comparaison un peu semblable(?!)quant au changement qui m'avait choqué lorsque l'auteur des Pieds-Nickelés, Pellos qui succéda brillamment à Forton à ma génération fut remplacé par un illustrateur qui n'avait pas la même veine et gâcha (à mon humble avis), cette bande dessinée .Je pourrai continuer avec l'exemple cinématographique de Johnny Weissmuller,longtemps mon héros Tarzan, et qui lorsque il fut remplacé par un autre acteur la Jungle ne fut plus crédible à mes yeux ! Bien sur ces arguments enfantins feront sourire les vrais littéraires, mais à un certain âge on ne vit que sur sa lancée ! Et la mémoire dont nous disposons est celle des anciennes cellules.
Une occasion pour vous souhaiter une excellente année nouvelle et un blog toujours aussi brillant . Grâce à vous,j'ai redécouvert Montaigne en Français moderne et ses réflexions toujours actuelles .
http://homepage.mac.com/guyjacqu/index.html
Sur le destin des Pieds-Nickelés,un bon site pour retrouver notre jeunesse espiègle !
http://matthieu.chevrier.free.fr/sommaire.html