Le livre que vient de publier
Eve Morisi aux Editions Gallimard : « Albert Camus :
contre la peine de mort » est captivant et m’aurait été bien utile lorsque
j’ai prononcé, l’année dernière, ma conférence sur « Trois écrivains face
à la peine de mort :Victor Higo, Albert Camus et Robert Badinter. »
Ce livre est en réalité un
document de travail et se compose de trois parties, toutes aussi intéréssantes.
Il y a d’abord la belle préface de Robert Badinter qui lui aussi a fait de la
peine de mort un combat de toute sa vie et qui sait ce dont il parle. Je ne
sais plus qui a dit qu’il était l’honneur de la gauche mais c’est un jugement
que je partage entièrement.
Pour le reste le livre est
divisé en deux parties. Dans une première partie il s’agit d’un receuil de
textes : tous ceux où Albert Camus évoque la peine de mort, dans ses
carnets, dans sa correspondance et dans ses œuvres littéraires bien connues.Il
y a là des textes inédits et notamment les lettres que Camus a adréssé au
Président de la République pour solliciter la grâce de certains condamnés à
mort, notamment pendant la guerre d’Algérie. A parcourir ces textes on voit,
comme le dit Eve Morisi, « une conscience au travail » et ce que l’on
en retient c’est qu’Albert Camus a pensé à la peine de mort tout au long de sa
vie et n’ a jamais céssé de lutter contre ce châtiment.
La dernière partie du livre
est un essai d’Eve Morisi qui analyse l’attitude de l’écrivain face à la peine
de mort dans trois de ces œuvres littéraires essentielles : l’Etranger, La
Peste et le Premier Homme.
Ce livre viendra prendre place
à côté de Victor Higo contre la peine de mort dont j’ai déjà parlé ici et qui
est aussi un receuil des texters de Victor Hugo paru chez Textuel en 2001.
Dans l'oeuvre de Camus aux éditions de la Pléiade nous pouvons trouver un splendide chapitre "Réflexions sur la Guillotine"dont je me plais à citer la dernière phrase:
RépondreSupprimer"Ni dans le coeur des individus ni dans les moeurs des sociétés,il n'y aura de paix durable tant que la mort ne sera pas mise hors la loi"
Peine de mort....guerres...le débat est bien sûr élargi!bien avant que les philosophes mondains s'en emparent!