Ce gros roman de Richard Powers
(plus de 750 pages) : »Le temps où nous chantions » nous
entraîne, encore (après La couleur des sentiments dont j’ai parlé il y a peu),
dans cette Amérique raciste que je déteste. Ce roman est tellement foisonnant
qu’il est impossible à résumer et le résumer serait d’ailleurs une erreur. Tout
juste peut on dire qu’il est à la
croisée des problèmes noirs, juifs et de la musique. Disons que ceux qui
connaissent et aiment la grande musique
y trouveront un, charme supplémentaire mais ce charme, par la magie de l’écriture,
est également accessible à ceux, comme moi, qui ne sont pas très
musiciens.
Un des critiques a écrit fort
justement : « Richard Powers
a écrit le grand roman américain sur la famille, l’amour, la musique et les
problèmes raciaux. Mieux : il en a fait un chant inoubliable. »
Pour vous donner l’envie de lire
ce roman je raconterai seulement, moins bien que ne le fait l’auteur, ce
concert si particulier donné en 1939 par Marian Anderson. Qui s’en souvient
aujourd’hui ? Qui connaît encore le nom de Marian Anderson ? Elle fut
une très grande voix lyrique, une très grande chanteuse noire qui interprétait
les grands airs européens. Elle a chanté un peu partout dans le monde, mais a
connu, en Amérique, des humiliations sans nom, depuis son plus jeune âge parce
qu’elle était noire.
Ne lui est –il pas arrivé de
chanter dans les plus grandes salles des EU mais de ne pouvoir loger, le soir,
dans les grands hôtels de la ville parce qu’elle était noire ?
Comment voulez vous que j’aime
un pays qui a toléré cela ?
Pourquoi le concert de 1939 fut
il un grand moment de l’histoire américaine ? Marian Anderson, parce
qu’elle était noire, n’avait pu trouver une des grandes salles de concert à la mesure
de son talent. Alors, et c’est tout a son honneur Eléonore Roosevelt sauva, d’une
certaine façon l’honneur américain en organisant un grand concert en plein air
devant le Mémorial Lincoln à Washington et Marian Anderson chanta, comme
jamais, les grands airs classiques devant plus de 75000 personnes !
Il y a sur Youtube un court
extrait très émouvant de ce moment.
C’est à ce concert que Délia,
une jeune noire, chanteuse elle aussi et sur les traces de Marian Anderson,
rencontra David Strom, un juif d’Europe centrale, réfugié en Amérique, point de
départ du roman qui va nous raconter l’histoire de la famille qu’elle va créer
avec David :une noire et un blanc
et trois enfants amoureux de musique dans cette Amérique raciste…
Je ne veux pas en dire plus mais
voilà un livre qu’il faut lire et faire connaître a ceux que vous aimez. En attendant vous pouvez voir ces deux vidéos qui évoquent l'auteur et ce concert.
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