jeudi 2 mars 2017

Albert Camus militant communiste

Le livre de Christian Phéline et Agnès Spiquel-Courville: Camus  militant communiste: Alger 1935-1937 paru cette année aux éditions Gallimard s'attache a cette très courte période de la vie de Camus entre 1935 et 1937 ou il adhéra au Parti communiste algérien (PCA). C'est une étude intéressante quand on sait avec quel force et quel brio Albert Camus s'est ensuite attaqué au communisme dans son livre "L'Homme révolté" qui lui valut les attaques les plus odieuses de l'intelligentsia avec Sartre en gourou.
L'idée du livre est venu de la correspondance en 1976 entre Charles Poncelet et Amar Ouezegane qui fut un des responsables du PCA et qui souhaitait mettre au clair cette période en interrogeant les survivants.
Le livre est d'abord captivant en ce qu'il fait revivre une partie de cette jeunesse intellectuelle avec la Khâgne du Lycée Bugeaud et les amis d'Albert Camus autour du Théâtre voulu par le Parti et autour aussi, ce que l'n sait moins, du Collège du travail sorte d'universités populaires destinées,pour l'essentiel a aider les jeunes ouvriers européens et musulmans a acquérir des connaissances et ou Camus fit des cours.
Cette ouverture vers les musulmans est d'ailleurs une des clés de cette période car Camus n'adhéra au Parti que parce qu’il était le seul part politique à l'époque à s’intéresser aux idées nationalistes et il faut d'ailleurs chargé de recruter dans le milieu nationaliste algérien.
Cependant Camus, esprit libre s'accommodera toujours très mal de l'esprit de parti et il n'acceptera pas le véritable retournement du Parti sous l'influence de Moscou mettant de côté l'aide aux algériens nationalistes.
Quitta t il le parti, en fut il exclut, fit il tout pour en être exclu la question est encore un peu flou mais il est clair qu'il quitta cette courte période de sa vie qui lui avait permis de se faire une idée sur l'attitude "stalinienne" de ce parti.
En définitive on savait déjà cela mais le livre encore une fois à le mérite de faire revivre cette époque d'effervescence intellectuelle dans une jeunesse très minoritaire en Algérie.
Comme souvent et avec le recul on se dit, une nouvelle fois, que si l'on avait un peu plus écouté ces jeunes gens on aurait peut être pas connu cette fin cruelle de l'histoire.

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