Ce livre nous dit qu’il est un roman. Cela est vrai mais il
suit de manière très précise la vie de ce couple devenu mythique : Albert
Camus et Maria Casarès.
Il a pour source aux dire même de l’auteur d’une part
l’importante et captivante correspondance qui a été publiée et qui nous permet
de suivre, au jour le jour cette relation. J’ai déjà dit le plaisir que j’avais
eu à lire cette correspondance.
L’autre source de l’auteur ce sont les Mémoires de Maria
Casarès que, par contre ,je n’ai pas lu.
Ce qui fait l’intérêt de ce livre c’est qu’il fait vivre la
relation et l’on se captive pour voir ces vies se dérouler devant nous. On vit
avec ce groupe d’intellectuels, d’artistes, d’écrivains qui se reçoivent, font
des « fiestas » à Saint germain des Prés : Picasso, Sartre,
Simone de Beauvoir , Jean Louis Barrault, Marcel Herand et d’autres encore et
le roman décrit bien l’ambiance de cette époque, la guerre, les privations mais
aussi l’exaltation. On assiste à la création du Malentendu de Camus aux
Mathurins par Marcelle Herand avec Maria Casarès. C’est au cours d’une de ces
fiestas que Maria Casarès est troublé par Camus et que petit à petit la liaison
va débuter et ce sera une explosion de bonheur pour les deux. Il y a , aussi,
les actes de résistance de Camus, son activité à Combat. Bref tout ce que nous
savons mais que là nous voyons vivre.
Puis Francine rejoindra son mari et ils auront des jumeaux.
On assiste alors aux questionnements, aux doutes, aux hésitations de Maria.
Camus aurait bien continuer cette relation mais , avec difficulté, elle va
prendre une décision nette, énergique en femme forte qu’elle est et va rompre
avec Camus. Mais la vie est toujours pleine de rebondissements et Maria
rencontrera Albert, deux ans plus tard,
par hasard, sur le Boulevard Saint Germain et leur amour reprendra.
Tous deux sont occupés mais le théâtre les relie. Le roman
est intéressant en ce qu’il décrit bien ce milieu du théâtre parisien et on
voit bien le bonheur que ressent Camus au milieu des comédiens.
Enfin le caractère de Camus, au travers de son amour pour
Maria est, semble-t-il, très bien rendu : à la fois macho, possessif et
finalement fragile très amoureux et ayant peur de la perdre.
Peut-être le roman ne rend pas compte, comme le fait la
correspondance, des ces séparations permanentes, de cet éloignement qui les ont
fait souffrir tous les deux et qu’ils crient dans leur échange épistolaire.
On lira ici une critique de ce livre.
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