dimanche 22 décembre 2013

Histoire des relations entre juifs et musulmans

Un ami vient de m’offrir un très beau livre à la fois par la qualité de sa présentation, de sa documentation, de son texte et de ses illustrations et par les questions qu’il aborde : « Histoire des   relations  entre juifs et musulmans des origines a nos jours ». Ce livre est publié à la fois en France et a Londres par un collectif d’auteurs (une vingtaine) sous la direction  de Abdelwahab Meddeb et Benjamin Stora qui, en début d’ouvrage et en guise d’ouverture,  nous rappelle leur enfance l’un, Abdelwahab Medeb dans une famille  Tunisienne d’oulémas et l’autre dans une famille juive de Constantine. Ces deux intellectuels sont connus à la fois par leur érudition mais aussi pour leur ouverture d’esprit et c’est ce qu’il fallait absolument pour traiter cette question. Un site est également consacré a ce livre.


                         
Je dirai d’abord qu’il est tout à fait passionnant de parcourir cette longue histoire qui commence avec le Prophète lui-même dont on apprend qu’il espérait recueillir l’adhésion des juifs en devenant l’un de leurs prophètes et qui malgré un échec sur ce plan voulut que les juifs soient préservés et cela même après que ces derniers aient pris le parti de ses ennemis. On lira donc avec attention et intérêt le chapitre intitulé : « Les juifs d’Arabie à la naissance de l’Islam » (p. 39 à 51) et le texte en annexe de ce chapitre :  « Le prophète et les tribus juives selon Al-Sîra. (p.54)
Egalement captivant le sort des juifs dans l’Andalousie musulmane puis en Afrique du Nord lorsqu’e chassés par isabelle la Catholique ils se réfugièrent au Maroc pour essaimer ensuite dans toute l’Afrique du Nord ou existait déjà des populations juives.
Les auteurs  s’attachent a bien analyser le statut des juifs dans ces situations, statut de « dhimis » certes inférieurs mais protégés et l’on se rend, très bien compte, sur la longue durée que les juifs furent beaucoup mieux traités dans l’ensemble dans les pays musulmans qu’en occident chrétien.
Puis ce fut la période de la Shoah en Europe ou le paroxysme de l’horreur fut atteint ce qui jamais ne fut le cas dans le pays musulmans, même aux pires périodes de conflit,  et ou des souverains musulmans protégèrent, au contraire, les juifs des lois scandaleuses prises en Europe (voir les articles sur Moncef Bey  en Tunisie  ( p.367)et Mohamed V au Maroc p.362).
C’est après que tout se gâtera  a cause, d’abord, des politiques des pays coloniaux qui favorisèrent les juifs par rapport aux musulmans (voir l’étude sur le fameux décret Crémieux) et ensuite de la question palestinienne qui est décidément le problème géopolitique majeur de notre époque. (Voir l’article d’Elias Sanbar : « Al-Nakba, quelques clés de lecture d’une  « catastrophe » (p.375)
Il faut également lire l'analyse de Philip Ackerman-Lieberman (p.683 et s.) qui montre que les deux religions se ressemblent beaucoup en ce qu'elles mettent la loi en avant et il y a dans la méthode une ressemblance presque parfaite.Il y a la Chari'a dans l'islam et la Halaka dans le judaïsme  et cela est fort proche comme méthode. La loi juive et la loi islamique ont été transformées par leur rencontre avec la modernité , "ce qui a entraîné dans les deux cas des réactions tantôt progressistes tantôt traditionnelles et conservatrices."

Je livre  ici une analyse à grand trait mais il y a une foule d’informations et d’analyses dans ce livre qui en fait une somme, un instrument d’études pour tous. Il est possible et même conseillé de ne le lire que comme une sorte de dictionnaire en allant ça et là consulter des articles sur telle ou telle question.

vendredi 20 décembre 2013

Dostoievski

J’ai suivi avec intérêt le feuilleton d'ARTE consacré à Fiodor Dostoïevski, cet écrivain que je connais depuis si longtemps. C’est, en effet en classe de philosophie au Lycée Bugeaud a Alger que j’ai fait un exposé sur « Souvenirs de la Maison des morts ». Pourquoi ? Tout simplement parce que mon père venait de recevoir la collection des œuvres de Dostoïevski dans la collection « rencontre » et que j’ai eu la facilité de m’inspirer, sans doute d’un peu trop prés, de la préface de ce livre.
Ceci étant j’ai toujours continué à lire cet écrivain et j’ai parlé de Crime et Châtiments dans mon livre  « Justice et Littérature »
Le feuilleton d’Arte consacré principalement a la vie privée de Dostoïevski ses femmes, ses dettes et sa passion du jeu évoque ici et là les œuvres de l’écrivain et l’acteur qui joue le rôle de l’auteur est remarquable de ressemblance avec ce que l’on sait de Dostoïevski.
Du coup je me suis mis à relire les conférences, absolument remarquables, d’André Gide sur Dostoïevski qui , elles , analysent davantage l’œuvre.

vendredi 6 décembre 2013

Au revoir là haut.

Au revoir là haut, au-delà ce roman qui vient d’obtenir le prix Goncourt est une belle histoire, triste souvent, et dans laquelle on trouve une grande diversité de types de personnages, mais l’essentiel est, selon moi, la belle histoire d’amitié entre deux jeunes combattants de la grande guerre Albert Maillard et  Edouard Petricourt. Albert doit la vie  a Edouard qui, en le sauvant d’une mort affreuse va lui-même devenir une de ses gueules cassées comme la Grande guerre en a tant fabriqué. Il n’a presque plus de visage et en cela je n’ai pas pu m’empêcher de penser a un autre roman que j’avais beaucoup aimé : « La chambre des officiers » de Marc Dugain.
L’amitié de ces deux hommes, complètement perdus au retour de la guerre après ce qu’ils ont vécu est émouvante.
Mais il y a aussi dans ce roman une intrigue complexe mettant en scènes ceux qui, après la fin de la guerre, ont fait de l’argent avec  le souvenir, les commémorations les monuments aux morts. Les caractères, les ambitions, les saloperies sont remarquablement racontés et l’escroquerie à laquelle se livre les deux amis est époustouflante. C’est donc un beau roman sur la guerre, sur ses suites sur la façon dont ceux qui en réchappent voient désormais la vie. On peut entre l'auteur le lire


mercredi 27 novembre 2013

Venise encore et encore!

J'ai déjà signalé dans ce blog celui tenu par un amoureux de Venise  qui fait des articles très documentés et riches sur le plan culturel.Ce blog a un nom particulier Tramezzinimag . Dans une entrée très récente il nous donne a voir un petit film qui est une visite de Venise au petit matin lorsque la ville s'éveille petit a petit et qui a été réalisé avec un drone. Le résultat est absolument magique et pourra être apprécié par tous les amoureux de Venise.Et voir aussi cette balade avec  Google Maps

jeudi 7 novembre 2013

Albert Camus: cent ans

Ce 7 Novembre  Albert camus aurait eu cent ans. Peu de célébration officielle et c'est bien. Cela correspond mieux a cet écrivain. L'idée du panthéon était une idée fantaisiste:il est mieux a Lourmarin et il aurait été encore mieux en Algérie, comme l'écrit de manière si émouvante unAlgérien. Par contre des  centaines et des centaines d'articles et de livres et c'est là, pour un écrivain, le meilleur hommage qui puisse lui être rendu.
En ce qui me concerne j'ai, aujourd’hui, alimenté le groupe que j'ai créé et je pilote sur Facebook: Les amis d'Albert Camus et si j'avais un lien a mettre en avant c'est celui dont j'ai déjà parlé ici parce qu’il nous montre des gens d'ici et là, des jeunes et des moins jeunes qui aiment Camus, qui le lisent et qui savent en parler avec simplicité. Ils aiment Camus

mardi 22 octobre 2013

Femmes et révolution en Tunisie

Janine Gdalia vient de publier aux éditions « Chèvrefeuille étoilée » : « Femmes et révolution en Tunisie ». Ce livre est constitué par une série d’entretiens d’une part avec des femmes qui se sont illustrées avant et pendant la révolution et d’autre part par une réunion-débat avec des femmes de tous milieux.
La première partie est l’occasion de mieux connaître les parcours de ces femmes  qui ont lutté contre la dictature de Ben Ali et qui continuent, aujourd’hui, de mener un combat pour la liberté.
La première partie concerne : Azza Filali, Radhia Nasraoui, Nadia El Fani, Khadidja Chérif, Marianne Catzaras, Meriem Bouderbala, Lamia ben Messaoud, Meriem Zeghidi et Hejer Bourguiba. J’ai particulièrement apprécié les entretiens concernant Radhia Nasraoui dont on connaît le combat, le courage et tout ce qu’elle a eu a subir et ce n’est, malheureusement pas fini.
Mention spéciale aussi pour le combat  de la cinéaste Nadia El Fani, bête noire des salafistes obscurantistes.
Ce livre n’évoque qu’une toute petite partie des femmes tunisiennes en lutte pour leur liberté ( j'en connais beaucoup d'autre a travers les réseaux sociaux) mais il donne une image assez claire de l’état d’esprit de beaucoup et nous montre que les femmes tunisiennes ne sont pas prêtes a baisser les bras et a renoncer a leurs acquis. C’est réconfortant mais cela ne m’a pas étonné car je suis attentivement cette révolution sur les réseaux sociaux et j’avais, moi-même constaté, que le combat pour une réelle démocratie, pour les libertés et pour les droits de l’homme est mené en premier lieu par les femmes.

Ce livre qui constitue, d’une certaine façon, un hommage a donc toute sa raison d’être et, après comme avant d’avoir lu ce livre je suis convaincu que ce sont les femmes qui seront le principal moteur de la victoire de la liberté.

samedi 19 octobre 2013

Hommage au Docteur Yersin

Je termine le roman de Patrick Deville : « Peste et Cholera » qui est la biographie romancée du Docteur  Alexandre Yersin inventeur du bacille de la peste et des moyens de la soigner. Je dois avouer que j’ignorai jusqu’au nom de ce savant et j’ai pris un grand plaisir à lire ce roman, très prés de la réalité puisque rédigé, en grande partie, à partir des lettres adressées par Yersin a sa mère d’abord puis a sa sœur. Le roman tire évidement son intérêt de la vie extraordinaire menée par cet homme qui ne s’est pas contenté d’être un grand savant  aux découvertes capitales et  foudroyantes, mais qui a été aussi  explorateur en Indochine, un agronome, un amateur éclairé de mécanique. A lire cette vie on est admiratif devant cette curiosité extrême et de cette aptitude à ignorer le superficiel pour se consacrer a l’essentiel.  Alors qu’en raison de ses découvertes avec l’équipe de Pasteur il aurait pu accéder aux honneurs et à la vie parisienne, il fuit ce monde pour vivre dans son refuge indochinois ou il développe un grand domaine et se passionne pour la culture du caoutchouc dont il a vu l’importance pour les pneus.  Il est encore, aujourd'hui, très connu et respecté au Vietnam ou  il est enterré. Il donne l’impression d’avoir fait ses découvertes capitales sur la peste et le choléra comme en passant en dilettante, agaçant, par son désir d'être ailleurs, les successeurs de Pasteur Calmette et Roux.
Ce savant originaire du canton de Vaud se doutait qu’il serait beaucoup moins connu que son maître Pasteur mais le roman de Patrick Deville répare une forme d’injustice et voilà que, grâce, à la littérature le nom de Yersin ne sera plus connu par les seuls médecins mais par de nombreux lecteurs.

On pourrait penser que le roman est rébarbatif puisqu’il aborde des questions scientifiques. Il n’en est rien. C’est au contraire, même pour ceux qui n’ont pas de culture scientifique, captivant et l’auteur a reçu a nous rendre vivant et attachant ce grand savant si modeste rendre vivant et attachant ce grands savant si modeste.

lundi 14 octobre 2013

Salim Bachi :Le dernier été d'un jeune homme

Salim Bachi vient de publier chez Flammarion: Le dernier été d'un jeune homme , roman dans lequel il nous fait revivre la vie d'Albert Camus. Il fait parler Camus  et le fait vivre. Je dois dire que si le livre se lit agréablement,il m'a tout de même déçu car il ne s'agit ni plus ni moins d'une biographie de Camus et le fait de la romancer( si peu) rend la lecture de cette vie aisée mais n'apporte rien lorsqu'on a lu les grandes biographies consacrées a l'auteur dont celle d'Olivier Todd. Il est incontestable que Salim Bachi connaît bien l'oeuvre et la vie de Camus et l'on retrouve ça et là dans son roman des phrases tirées de l'oeuvre de Camus. Son pari est donc intéressant et sans doute peut il amener des lecteurs qui ne connaissent pas Camus a entrer dans son oeuvre.Pour ceux qui ont lu camus et surtout pour ceux qui ont déjà lu des biographies le roman les décevra un peu.

samedi 12 octobre 2013

Le peintre orientaliste Fritz Muller

Lors d'un dernier séjour a Agen dans ma famille j'ai appris que la famille était apparenté à Fritz Muller un peintre orientaliste et dans le salon de ma tante j'ai pu admirer quelques unes de ses œuvres. cela m'a évidement donné l'envie d'en savoir un peu plus sur cet artiste. Il  a fait un portrait remarquable qui est semble t il son chef d'oeuvre du peintre   Alfred Chataud et il est encore quelques fois dans des ventes publiques , a une assez faible cote il est vrai. On pourra voir les numéros 45 et 46 d'une vente du 15 juin2011
Il figure dans le beau livre de Marion Vidal-Bué : Alger et ses peintres. 1830-1960. Il est né à Blida en 1867 et est mort a Alger en 1926. Membre fondateur de la Société des Artistes algériens et orientalistes, il participe à la décoration du pavillon de l'Algérie lors de l'exposition coloniale de 1900.
La direction du musée municipal d'Alger lui est confiée en 1909 et il assume ce poste jusqu'à sa mort. Il dresse le catalogue des collections en 1911. Il y a deux de ses œuvres au musée d'Alger:Portrait d'Alfred Chataud et portrait de la mère de l'artiste.

vendredi 11 octobre 2013

Henri Guaino: "Camus au Panthéon"

Henri Guaino vient de publier Chez Plon : « Camus au Panthéon : Discours imaginaire ». Bêtement, je ne voulais pas acheter ni lire ce livre car je n’aime pas du tout  l’auteur. J’avais tort. C’est un bon livre et l’on sent qu’il y a chez Guaino un amour sincère et une réelle connaissance de l’œuvre de Camus avec lequel il  trouve des concordances dans leurs vies. Le livre se compose de deux parties : un prélude à l’éloge funèbre qui est un passage en revue de la vie et de l’œuvre et cette partie n’apporte rien de très original. Mais tant de choses ont déjà été écrites sur camus !
Par contre, moi qui suis amateur de discours et notamment d’éloge funèbre (J’aime beaucoup le discours de Malraux pour Jean Moulin) j’ai  apprécié ce « faux discours »  émouvant et bien construit.
Enfin il y a les deux dernières pages, l’épilogue, dans lesquelles Guaino analyse la décision des enfants de Camus, Catherine et Jean,  de refuser le transfert au Panthéon et l’on sent que l’auteur qui était pourtant partisan de ce transfert, respecte vraiment et sincèrement la volonté des enfants. Il a raison.
« Il restera dormir sous la lavande et le ciel clair du Lubéron dans la terre charnelle qu’il avait élue pour lui servir de refuge et qui l’avait recueilli.
Fallait-il arracher Camus à cette terre offerte à la lumière pour l’enfermer dans ce mausolée ?

Fallait-il emprisonner cet esprit libre qui aimait tant la vie et le soleil, dans ce grand tombeau de pierre où la lumière du jour ne pénètre jamais, ni les mille et une odeurs, les mille et un bruits de la nature, les mille et une pulsations que la vie communique à la terre ? »

jeudi 10 octobre 2013

Ils aiment Camus.

J'ai vu hier soir, avec grand plaisir, un documentaire original sur Albert Camus. Les auteurs ont interrogé de nombreuses personnes dans le monde qui nous disaient leur amour pour Albert Camus, les conditions dans lesquelles ils l'avaient découvert et comment cet écrivain avait changé leur vision de la vie et du monde. Il y avait beaucoup de jeunes et cela devenait le plus bel hommage qui ait été rendu a Camus.
Beaucoup de ces personnes étaient très émouvantes car elles avaient rencontré Camus ,souvent, dans un moment difficile de leur vie et elles nous disaient , avec des mots simples, comment la lecture de l'Etranger, du Mythe de Sisyphe ou de la chute avait transformé leur façon de vivre et d'être.
Quelques uns m'ont particulièrement ému: ce jeune algérien, victime d'une peine de coeur, au bord du suicide et qui lit Camus. Un autre jeune algérien qui connaît les difficultés de la jeunesse en Algérie et que camus aide a vivre. Et puis ce jeune homme noir qui connait si bien Camus, qui vit presque en permanence et, surtout quand ça val mal, avec Camus et qui veut le faire connaître et aimer a sa femme. Enfin ce professeur de littérature française au Japon qui  vit depuis vingt ans avec Camus et le fait aimer a ses étudiants.Mais aussi cet allemand qui travaillait dans l'humanitaire et pour qui La peste était un bréviaire au point qu'il le donnait a tous les candidats bénévoles!
Pour qui aime Camus ce reportage est rafraîchissant, émouvant et constitue le plus bel hommage en ce moment du centenaire de sa naissance. L'on se dit qu'il aurait beaucoup aimé entendre, notamment, ces deux jeunes algériens parler avec tant de clarté, tant d'enthousiasme et tant d'émotion de son oeuvre lui qui a tellement souffert à cause de la guerre d'Algérie.

mardi 24 septembre 2013

Babelio

« Que vous aimiez Jean-Paul Sartre. ou Le Mec de la tombe d'à côté.Orgueil et préjugés. ou Alice Ferney., Babelio vous invite toute l’année à découvrir des citations d'auteurs. ou des critiques de lecteurs. en allant sur Babelio.com.

vendredi 30 août 2013

Echange dans le duchè d'Uzes

Nous sommes installés depuis quelques jours à Saint Quentin de la Poterie à quelques kilomètres d'Uzès pour une semaine dans le cadre d'un échange. La région, toute proche du Luberon que nous aimons particulièrement, est très agréable; et notre maison avec sa terrasse et son vaste jardin nous permet de rayonner dans ce coin.
                                   
                                         


Après avoir visité hier Bagnols sur Ceze et Goudargues, la petite Venise ( en réalité très petite !!!), nous avons visité ce  matin la magnifique bambouseraie d'Anduze.
Ce jardin remarquable, essentiellement planté de bambous de toutes natures, avec la reconstitution de petit village du Laos et un magnifique jardin japonais vaut la visite. On trouvera sur le site l'histoire de ce domaine et j' y ajouterai, de retour à Pau, quelques photos.

                                                       



Tout prés de la bambouseraie, le musée du Désert consacré à cette période dite du "désert" que vécurent les protestants entre la révocation de l'Edit de Nantes et l'édit de tolérance et à la révolte des camisards.

Quant à Uzès, sa vielle ville, son château ducal et sa Place aux Herbes, c'est une bourgade bien agréable que j'avais visitée il y a une vingtaine d'année et qui a gardé son charme d'alors. Elle était, pour moi, la ville d'origine des parents paternels de Gide et il évoque Uzès dans "Si le grain ne meurt".
"O petite ville d'Uzès, si tu étais en Ombrie les parisiens accourraient pour te voir." Et c'est encore Uzès qu'il évoque dans sa querelle avec Maurice Barres:
"Né d'une mère normande et d'un père uzétien, où voulez vous, monsieur Barres, que je m'enracine ?"
Je vais essayer d'y retrouver aujourd'hui sa trace en m'aidant de cette conférence.

J'ai visité, ce matin, le musée Georges Borrias. C'est un petit musée très peu fréquenté et j'étais le seul visiteur probablement de la journée ! Il  est situé tout prés de la Cathédrale dans un bâtiment où se trouve aussi le Tribunal et contient assez peu de choses : quelques poteries anciennes de Saint Quentin où nous sommes et surtout une salle consacré à quelques traces de la famille Gide. 
En sortant, prés de l'Eglise Saint Etienne vu également la maison natale de Charles Gide l'oncle d'André, éminent professeur d'Economie.
A part cela, nous avons déambulé dans une ville envahie par le marché sur la rue principale et sur la place des herbes.
Hier soir nous avons reçu des amis palois, l'ancien Directeur de l'école de musique de Pau et sa femme que nous n'avions plus revu depuis leur départ de Pau pour Nîmes. Agréable soirée dans un petit restaurant de St Quentin.
Ce matin nous avons, à nouveau, déambulé dans le village et fait l'acquisition de quelques poterie du coin.

Je continue mon périple "gidien" en allant visiter le très beau village de Lussan perché sur un plateau, entouré de remparts d'où l'on a une très belle vue et notamment sur un château ayant appartenu à la famille de Gide. Le temple protestant est bâti sur un terrain et jouxte une maison qui appartenaient aussi à la famille d'André Gide. Nous avons dîné dans l'agréable Petite auberge de Lussan qui mérite une halte à la fois par son cadre et par sa carte !

                                                       


Aujourd'hui 2 septembre, nous avons fait un périple dans le Luberon. C'est une région que j'aime beaucoup et où j'ai même séjourné il y a plus de trente ans à Roussillon et à Menerbes chez un ami qui était agent immobilier. J'ai donc retrouvé ces deux villages avec grand plaisir, surtout Menerbes qui s'est beaucoup amélioré.
La maison qu'a occupé Dora Maar jusqu'à son décès en 1997, a été entièrement restaurée par une association américaine qui y accueille maintenant des artistes. Dora Maar ancienne compagne de Picasso a fini dans cette maison complètement oubliée et c'est une riche américaine qui a voulu conserver sa mémoire en restaurant magnifiquement cette très belle maison.
                                         
                                                                   
J'ai pu également revoir la maison d'une artiste peintre, Jane Eakin, voisine de l'ami chez qui j'habitai, décédée elle aussi en 2002 et qui est devenu un petit musée consacré à son œuvre.
Déjeuner sympathique sur une petite terrasse puis départ pour Roussillon toujours aussi pittoresque mais un peu trop "touristique".
Une journée agréable dans ce que j'appelais il y a trente ans "le quadrilatère bienheureux" et ce coin peut conserver cette appellation.

samedi 10 août 2013

ROCAMADOUR ET LES JEUNES "BARBUS"

Au cours de mon court séjour dans le Lot, j’ai passé une matinée à Rocamadour. Je connaissais déjà cette très belle cité pour y être allé plusieurs fois pour profiter de ses ruelles, de son architecture à flanc de falaise mais, cette fois, j’ai assisté à un certain nombre de spectacles qui m’ont affligés.
Nous étions, il est vrai aux alentours du 15 août et du jubilé de 2013 et il y avait dans les rues, sur les chemins de très nombreux groupes de jeunes, quelques fois très jeunes. 
Cela aurait pu être très sympathique et très joyeux. Au lieu de cela ces jeunes, tous « bon chic, bon genre » donnaient le spectacle d’une foi ostentatoire dans tous les coins de Rocamadour dirigé par de jeunes séminaristes ou curés en costume ancien. Ces groupes chantaient leurs litanies un peu partout et beaucoup escaladaient, à genoux, l’escalier de pierre qui mène au sanctuaire de la vierge noire, en marmottant leurs prières !


Ces jeunes qui ne font que reproduire l’éducation reçue, croient-ils vraiment ? Peut être ! 
Pascal ne disait-il pas aussi qu’après avoir fait le pari de l’existence de Dieu et pour avoir la foi, il fallait « s’abêtir » ? Eh bien ces jeunes, à mon point de vue, s’abêtissaient et se donnaient en spectacle alors qu’à mon sens la foi, quand on l’a, devrait rester dans le for intérieur, dans une relation personnelle et intérieure avec le Dieu en lequel on croit.

Tout cela ne serait pas bien préoccupant si, d’un autre côté, ces jeunes avaient tendance à se prendre pour le sel de la terre et à manifester une intolérance aux autres et une fermeture d’esprit peu commune. A preuve, ils portaient presque tous le tee-shirt emblème de la manifestation contre le mariage pour tous. Voilà des jeunes gens dont la préoccupation est essentiellement de ne pas tolérer un autre mode de vie et de lutter contre l’octroi d’un droit à d’autres jeunes, alors surtout que cela ne leur enlève, à eux, absolument aucun droit. 
Quelle fermeture d’esprit, qu’elle égoïsme dans le fond, quelle façon orgueilleuse de se comporter en se croyant  meilleurs, quelle manque de compréhension et tout cela au nom d'un Dieu bon, parait-il et au nom du message d'amour des évangiles ! 
J’ai eu, à plusieurs reprises l’envie de leur dire mais écoutez donc plutôt votre Pape qui lui même a fait un pas, ne restez pas dans votre petit monde coupé des réalités, souvent protégés par l’aisance de vos parents, ouvrez vous au monde !

Quant aux homosexuels ils ne veulent pas de leur charité dégoulinante de bons sentiments et ce que certains croyants n'ont pas compris c'est que dans nos société ce n'est pas la charité qui est exigée mais la justice.
Mais dans le fond beaucoup de ces jeunes viennent, sans doute, de  ces familles qui ont toujours fourni le contingent de réactionnaires des Pétain et des Le Pen.   
Tout cela est attristant quand on voit qu’il s’agit de jeunes et l’on espère seulement que certains prendront la peine de penser par eux-mêmes !

Enfin tout cela m’a montré qu’il n’y a pas que dans l’islam qu’il y a des « barbus » et m’a, ce faisant, un peu gâché le spectacle de cette si jolie petite bourgade.

vendredi 26 juillet 2013

Albert Camus: Littérature et politique de Jean Yves Guerin

Albert Camus : Littérature et politique de Jean Yves Guérin vient de paraître aux éditions Champion Classiques et je viens d’en terminer la lecture. Pour dire le vrai je n’y ai rien appris de nouveau mais cela m’a confirmé dans l’idée que Camus est un de ceux qui a le mieux vu les problèmes de son siècle et ses analyses sont encore d’actualité. Il a, en effet, été très critique contre les idéologies du Xx° siècle et notamment contre le communisme dont il a vu les dérives alors que tant d’intellectuels se sont gravement fourvoyés. Mais ce qu’il dit  des idéologies de l’époque peut être repris aujourd’hui contre les idéologies liberticide et mortifère du moment je pense bien sûr à l’islamisme politique, ce cancer de notre époque.
Camus s’est toujours intéressé de très prés à la politique et il a beaucoup appris en étant journaliste, un journaliste honnête, sachant écrire et qui tire les leçons de ce qu’il constate. A travers les faits divers et les affaires judiciaires il comprend la politique. On se souviendra de ces articles qui ont fait date sur la »Misère en Kabylie » et dont j’ai longuement parlé dans mon livre : « Albert camus et les Algériens ».
Camus est aussi confronté avec les horreurs de son temps le nazisme, les camps, l’épuration mais également les camps soviétiques qu’il est assez seul à condamner avec force.
Il y a dans tous ses écrits, journalistiques mais aussi de fiction une analyse et une condamnation des idéologies totalitaires. C’est ainsi que la Peste est un roman, pour l’essentiel, sur le totalitarisme et sur qu’il faut faire pour le combattre.

Par petites touches dans la Peste, Caligula, l’Etat de siège, les Justes il cerne la question du totalitarisme qui a été le cancer du XX° siècle mais qui  renaît aujourd’hui sous une autre forme : l’islamisme.
On lira avec intérêt les pages 181 à 185 ou l’auteur fait l’analyse de la démarche de Camus. Camus montre notamment que « A mesure que l’idéologie se systématise, les inhibiteurs éthiques et culturels cèdent. Camus pose un lien entre l’esprit d’orthodoxie et l’Etat totalitaire. D’où la féconde notion de « théocraties totalitaires » et à un moment il parle de manière significative, a propos du nazisme qui est le régime de « la destruction des âmes » Peut on mieux dire ? Et est-ce que cela ne vous rappelle pas quelque chose de très actuel ?

Et dans le fond sa pensée profonde qui montre la difficulté de la question est contenue dans cette phrase essentielle : « « Si l'homme échoue à concilier la justice et la liberté, alors il échoue à tout. » Voilà qui nous donne une grille de lecture des politiques.
Il y a donc beaucoup a apprendre de camus et il permet une réflexion sur des questions qui sont, malheureusement, encore d’actualité.

Je n’évoque pas ici les pages captivantes aussi concernant les rapports de Camus avec l’Algérie sur le plan politique ni  son rôle pendant la guerre.

jeudi 11 juillet 2013

Exposition dans l'Île de San Giorgio Maggiore

Je fais une entrée spéciale sur la visite que nous avons faîte ce matin d'une exposition dans l'Île de San Giogio Maggiore. Nous connaissions évidement cette île et sa magnifique Eglise du Palladio ainsi que son campanile  du haut duquel on a une des plus belles vues de Venise. L'objet de notre visite était de voir les quelques expositions  réalisées à l'occasion de la biennale d'Art moderne. Beaucoup de choses qui m'ont laissé , pour le moins étonné, comme cette exposition intitulé "Fragile" et dans laquelle, entre autre ,on peut voir du verre cassé, des tessons de bouteille placé ça et là! Bien sûr, certains me diront, qu'il y a un sens a tout cela, mais je dois avouer que je n'arrive pas à en trouver et que je n'ai vraiment pas besoin de voir du verre brisé pour savoir la fragilité de certaines choses. Passons.
Par contre cette visite  nous a permis de voir les magnifiques bâtiments de la Fondation Cini,  tout un ensemble monacal, avec deux cloîtres, des bibliothèques et des jardins que l'on peut voir sur le site de la Fondation.
Une des expositions a retenu notre attention celle de Marc Quinn dont une des énormes Statues  est posée sur un socle juste devant l'île.



 Je mets là quelques photos que nous avons prise et qui donneront une idée du talent de cet artiste que j'ai préféré et de beaucoup au verres cassés!






dimanche 23 juin 2013

Elisabeth de Fontenay: Le silence des bêtes

Le silence des bêtes, ce livre érudit d’Elisabeth de Fontenay, j’ai souhaité le lire après avoir lu « Mélodie : Histoire d’une passion » du romancier japonais Akira Mizoubayachi, récit qui a beaucoup de ressemblance avec ce que j’ai moi-même écrit de mes animaux de compagnie dans « Tombeau pour mes chiens ».

Le livre d’Elisabeth de Fontenay est une somme de tout ce que les philosophes, depuis la plus haute antiquité, ont écrit à propos des animaux et sur la façon dont ils devaient être traités par les hommes, plus de 1000 pages denses d’où l’on tire d’abord l’impression assez nette que les philosophes ont écrit beaucoup de bêtises et quelques fois des monstruosités dont on se demande comment elles ont pu leur venir à l’esprit et, toujours, sur fond de religion avec des thèses si imbéciles que l’on voit bien que ce n’est pas de provenance divine mais bien création de l’esprit, alors encore embrumé, de l’homme. 

J’y reviendrai mais l’auteur nous dit, à plusieurs endroits du livre, que ces thèses ne pouvaient évidement pas venir ni être comprises de ceux, paysans notamment, qui étaient en contact permanent avec les animaux et avec la nature et, qui eux, les connaissaient vraiment sans être philosophes !

La grande question qui a hanté les philosophes est celle du propre de l’homme. Qu’est-ce qui distingue finalement et de manière certaine l’homme de l’animal ? Et sous jacente à cette question, pour des raisons religieuses, celle de savoir si les animaux ont une âme !

Il est hors de porté de ce texte d’examiner en détail les réponses que les philosophes ont donné au cours du temps, la plupart voulant voir dans la parole articulée, dans l’imagination, dans la perfectibilité, le propre de l’homme mais ayant quelques difficultés avec certains malades mentaux, certains « enfants sauvages » ou même certaines peuplades.

Le fait de faire entrer tel ou tel être dans la catégorie « homme » étant importante pour des raisons, notamment religieuses : baptême ou pas, paradis ou pas, événement dont on est sûr évidement !

Ces théories ont eu, aussi, de l’influence sur la façon dont les sociétés se sont comportées avec les animaux et, disons le  nettement, de façon la plupart du temps scandaleusement cruelles.

Survint, notamment, la théorie inepte mais qui a fait des ravages : celle de Descartes et son animal « machine » qui ne connaît pas la souffrance et qui est comme une machine que l’on peut détruire sans qu’elle s’en rende compte. Elisabeth de Fontenay montre que sa théorie n’était pas aussi radicale qu’on l’a souvent dit, mais comment des gens doués d’une intelligence, même minimum, ont-ils pu croire ces balivernes.

Je ne résiste pas a faire ici un certain nombre de citations de philosophes qui ont contredit cette théorie.
Le curé Meslier écrira, en son temps et avec véhémence : « Dîtes un peu à des paysans que leurs bestiaux n’ont point de vie ni de sentiment, que leurs vaches et que leurs chevaux, que leurs brebis et moutons ne sont que des machines aveugles et insensibles au bien et au mal, et qu’ils ne marchent que par ressort, comme des machines et comme des marionnettes, sans voir et sans savoir où ils vont. Ils se moqueront certainement de vous. »

Voltaire s’indigne, lui aussi, et écrit :
« Des barbares saisissent ce chien, qui l’emporte prodigieusement sur l’homme en amitié; ils l’attachent sur une table et ils le dissèquent vivant pour te montrer les veines. Tu découvres dans lui tous les mêmes organes de sentiment qui sont en toi. Réponds moi, machiniste, la nature a-t-elle arrangé tous les ressorts du sentiment de cet animal afin qu’il ne souffre pas ? A-t-il des nerfs pour être impassible »

Je conclurai après avoir lu tant d’absurdités, que l’affaire est entendue et que, notamment, les religions monothéistes qui ont mis l’homme au centre de la création et la dominant, ont eu tort. 
L’animal a autant de dignité que l’homme et que, si l’on croit en un Dieu tout puissant créateur et juste, il n’a pas voulu la souffrance animale; ou alors il est un pervers. 
La seule façon de se comporter avec ces êtres différents mais égaux avec l’homme en dignité est de les traiter dignement en ne les  faisant pas souffrir injustement. 
Qu’il y ait beaucoup à faire, c’est évident et, parfois, décourageant.

Après avoir lu cette somme érudite, il faut relire Marguerite Yourcenar qui, dans son style magnifique, a dit l’essentiel de ce qu’il y avait à dire



lundi 17 juin 2013

Venise: De nouveau

Nous voilà donc, de nouveau à Venise pour un mois. Toujours à la Giudecca dans un ancien Palais vénitien situé tout prés de la station de vaporetto : "Palenca". 
L'appartement est grand, au deuxième étage avec un salon-salle à manger et deux grandes chambres. Nous donnons sur l'arrière du quai sur les toits et les cours de petits immeubles.


Nous prenons nos marques sans difficultés puisque nous connaissons bien maintenant ce quartier de Venise que nous apprécions particulièrement car il y a là de véritables vénitiens et que nous sommes loin de l'agitation touristique.
Le quai est agréable avec ses nombreux restaurants mais aussi ses petits commerces où nous faisons nos courses.






Cela fait la quatrième année que nous revenons ici et nous saluons des gens que nous connaissons au moins de vue.
Comme à chaque voyage je compléterai ce texte au fur et à mesure et j'y mettrai quelques photos.

Ce matin (18 Juin), café sur le Campo San Stefano de l'autre côté du pont de l'Academia et visite sur ce même campo du pavillon de l'Azerbaïdjan à la biennale des arts, installé dans un palais de la place.
A l'entrée un salon reconstitué entièrement en tapis du pays. De très belles couleurs. A l'intérieur des œuvres diverses dont une qui m'a frappé : l'ensemble des signes des diverses doctrines et idéologies,  croix gammée, croissant de l'Islam, croix, faucille et marteau du communisme, étoile de David ... toutes installées comme des châteaux de sable sur  du sable ! Bien vu.


Après cela retour à la Giudecca mais en faisant un grand tour par le Grand Canal.

19 Juin. Ce matin vaporetto jusqu’à la place Saint Marc puis direction Giardini en passant le plus possible par les ruelles ombreuses car il fait très chaud. Café late sur une terrasse d'une guinguette prés de Giardini et visite du pavillon portugais à la Biennale. Ce pavillon est en réalité un bateau dont la coque extérieure a été garnie, tout le tour, d'une série d'azulejos bleus, spécialité du Portugal.
Sur le bateau on descend d'abord dans une cale toute sombre dans laquelle on voit tout à coup une dizaine de poissons divers faits d'une sorte de tricot et ornés de petites lumières !
On remonte et, grand plaisir pour moi, sur le pont on joue en permanence du fado et surtout des airs d'Amalia Rodriguez. Retour en vaporetto jusqu’à Palenca.




Comme il fait très chaud, l’après midi nous emmenons Randy sur les quais prés du Molino Sucky (Grand Hotel Hilton réalisé dans une ancienne minoterie industrielle qui avait brûlé.) et là, assis sur un banc nous profitons de l'air du Canal en regardant passer les bateaux !

21 Juin. Ce matin nous n'avons pas quitté la Giudecca et  nous en avons profité pour voir une exposition de peinture dans une nouvelle Galerie située sur une petite place. L'exposition concernait les œuvres de Charlotta Janssen. Le thème m'a intéressé puisqu'il s'agissait de portraits de noirs américains poursuivis par la répression de leur pays dans les années 50: Luther King, Rosa Park et d'autres moins connus.
Hier soir assisté a Madame Butterfly à la La Fenice. Agréable spectacle dans un cadre somptueux et avec un décor de scène minimaliste adapté à la culture japonaise. Pour moi qui ne suis pas un spécialiste les  voix étaient magnifiques mais il m'a semblé que les italiens qui partageaient notre loge était d'une enthousiasme mesuré! Voilà , en tous cas , quelques photos de ce beau moment.





22 Juin. Ce samedi les institutions culturelles ouvraient leurs portes et on pouvait visiter et entendre de la musique ou voir des expositions. Nous avons donc visité l'Université Ca'Foscari où il y avait une exposition d'art contemporain, puis nous avons assisté a des aubades données par des musiciens sur des barques vers  le campo an Barnaba et enfin nous avons visité le très beau Palazetto Bru-Zane que nous connaissions pour avoir assisté l'an dernier a un concert (voir entrée du Blog:Palais Bru-Zane). Et avant de rependre le vaporetto pour rentrer a la Giudecca petit concert de Jazz juste au départ du Vapeoretto.




24 Juin. Nous avons dîné de manière très agréable dans un petit restaurant que je recommanderai à mes lecteurs qui iront a Venise. Il s'agit de la Cantina Storico qui se trouve en bordure d'un petit canal dans le quartier de l'Academia, tout prés du Musée Peggy Gougenheim.
Ce matin 25 Juin, pris le vaporetto qui nous a déposé  4 stations plus loin prés de la Place saint Marc. De là promenade a travers les ruelles jusqu’à Giardini, café latte et retour depuis San Elena jusqu’à Zattere et Palenca. Vue  magnifique sur la lagune, le Lido, San Giorgio Maggiore, la Salute et la Giudecca.On s'en lasse pas!
26 Juin. Visite du Palais des Doges mais dans le cadre des "itinéraires secrets". On ne voit pas les grandes salles d'apparat que nous connaissons mais les locaux arrière, plus petits, moins décorés qui étaient ceux des services,notamment policier et judiciaire de la Sérénissime.La guide nous a ainsi appris comment cette "République de Venise" et ses Doges se protégeaient contre la violation de ses secrets,notamment commerciaux. C'était une justice ferme et, disons le , assez expéditive, alimentée par des dénonciations anonymes. Il y avait, pour cela , des fentes dans les murs destinées a recevoir les dénonciations.


Après avoir été ainsi jugé les délinquants étaient enfermés dans les fameux"plomb" dans des cellules exiguës et sombres sous les toits où l'on gèle en Hiver et où règne l'été une chaleur affreuse!
Nous avons eu droit aux détails, sur place, de l'évasion rocambolesque de Casanova qui, ayant fui et après avoir été gracié, est devenu lui-même un espion de la Sérénissime! Désormais quand nous admirons la finesse de l'architecture extérieure du Palais des Doges nous reverrons les "arrières boutiques".



En général, le matin, nous partons visiter un quartier, prendre notre cappuccino tranquillement et nous rentrons ensuite déjeuner. Aujourd'hui 1 juillet nous étions du côté de San Angelo.En fin d’après midi c'est souvent le sacro-saint Spritz



Manoune et Claude ont découvert un bouquiniste qui tient une véritable caverne d'Ali Baba très pittoresque située dans le quartier Castello et que je vais m'empresser d'aller voir. Ils y ont découvert, dans un invraisemblable entassement de livres un petit opuscule original publié par un universitaire japonais,Takashi Ogawa, qui a séjourné à Venise et constitué de ponts de Venise à l'aquarelle.
4 Juillet ma visite au cimetière San Michelle, créé par Napoléon  qui ne voulait plus d'enterrement a Venise même.Deux photos: en partance pour San Michelle et devant la tombe de Serge de Diaghilev.


Et , comme presque tout les après midi repos sur les quais près du Molino Sucky avec Randy a voir passer les bateaux, petits e grands dans le canal de la Giudecca.


Dernier jour a Venise. Demain nous reprenons l'avion pour Toulouse. Nous en profitons pour visiter le quartier de Santa Maria Formosa et le Palais Grimani .
Séjour agréable dans une ville que nous connaissons bien maintenant mais dont nous ne lassons pas.
A bientôt donc.

dimanche 16 juin 2013

Josette Groslière: "Un amour trop court."

Je savais que Josette Groslière avait le don de raconter. Les quelques conférences auxquelles j’avais assistées, m’avaient permis de constater, à quel point elle savait rendre vivante l’histoire ancienne. 
J’ai donc lu son livre « Un amour trop court » avec une grande curiosité.
Allait-elle savoir intéresser par l’écriture autant qu’elle savait le faire par la parole; alors surtout qu’elle quittait le domaine de l’histoire avec un grand H pour aborder l’intime, sa propre vie, sa propre enfance, ce qui peut, admettons le, être d’un intérêt plus limité ?!
Tout le monde n’est pas André Gide écrivant « Si le grain ne meurt », Sartre évoquant son enfance dans « Les mots »,  Pagnol se souvenant de « La gloire de mon père » ou encore Marguerite Yourcenar se plongeant dans l’histoire de sa famille et évoquant les « Souvenirs pieux » !

Eh bien, Josette Groslière a réussi à nous intéresser et à faire de cette évocation de l’enfance un livre d’apprentissage, un récit de formation et elle a réussi, ce qui sera probablement le grand bénéfice qu’elle tirera de ce livre, à sonder, loin, sa personnalité.
Ce récit m’a, au demeurant, confirmé dans l’idée que nous sommes peu maîtres de nos destinées et que nous sommes façonnés par les événements de notre vie sur lesquels nous avons, en général, si peu de prise.

Sans l’accident initial et, d’une certaine façon fondateur, il est vrai que le caractère de Josette Groslière n’eut pas été le même et que, dès lors, sa vie elle-même aurait, sans doute, connu un cours différent.

Il y a dans ce livre un bel hommage à ce grand père aimé et qui eut un rôle si déterminant pour elle en la faisant accéder à la lecture (Quel plus bel hommage peut on rendre à ceux qui font découvrir aux enfants les joies de la lecture ?) et la reconnaissance du style différent des auteurs.
Mais cet amour pour son grand père à côté de son rôle positif, essentiel même, est, aussi, à l’origine de cet handicap affectif dont Josette Groslière nous fait l’aveu.

Il y a, aussi, des passages drôles, celui notamment de cette apprentissage de la religion, des termes  assez incompréhensibles de la théologie; et enfin, celui de la description de cette communion célébrée pour Josette seule !

Le récit se lit bien et on retrouve, pour qui la connaît, sa façon de s’exprimer avec, souvent cette humour quelque fois un peu « piquant ».

Au total un livre agréable qui permet de mieux connaître Josette Groslière mais pour lequel elle a pris un incontestable risque. 
Désormais ceux qui auront à redire de son caractère vont nécessairement ajouter : « Pas étonnant puisqu’elle est tombée dans la bassine ! » Elle a, cependant bien fait de prendre ce risque puisqu’elle nous donne un livre agréable.



dimanche 2 juin 2013

Séjour a Bordeaux

Court séjour a Bordeaux pour assister a une conférence débat sur l'affaire de la Manouba (Faculté de lettres  à Tunis par le Doyen de cette faculté qui a ^lutter  contre des islamistes qui voulaient imposer le voile intégrale, des salles de prière et la fin de la mixité.Il a expliqué comment il avait mené cette lutte si nécessaire., en se refusant a politiser davantage et en se plaçant seulement sur la défense des libertés académiques et sur la nécessité du dialogue ,donc du regard, dans la pédagogie. Avoir a lutter contre de telles évidences montre le désordre qui règne , en ce moment, hélas, en Tunisie!
J'en ai profité pour revoir cette ville de Bordeaux devenue magnifique avec le lien qu'elle a désormais renoué avec son fleuve. Voici donc quelques photos de ce court séjour.