mercredi 20 novembre 2019

Renée Mourgues: L'âge d'or des Palaces de Pau

Je viens d'acheter le livre que publie Renée Mourgues aux éditions du Cairn: L'âge d'or des Palaces de Pau.

                                                             

Je connais Renée Mourgues qui a été journaliste à La République des Pyrénées et qui  avait, en son temps rédigé une critique aimable d'un de mes livres. Je dois dire que j'ai pris grand plaisir à lire ce livre consacré aux Palaces de Pau ,livre qui fait revivre une époque de la ville dont on a peine à imaginer le faste. La liste des personnalités du monde entier qui ont fréquentés les quatre Palaces que connaissait alors la ville de Pau est impressionnante et en même temps captivante. Je ne connaissais pas l'existence du Grand Hôtel et j'ai donc appris beaucoup sur cet immeuble de la Rue O'Quin et sur l'incendie dévastateur qui eut lieu dans cet hôtel.
J'ai aussi rencontré à plusieurs endroits l'indication de grand banquet de l'Ordre des Avocats et les menus de l'époque pour les avocats comme pour d'autres ne peuvent que nous laisser rêveurs et force est de constater que le faste des banquets d'avocats a bien diminué au cours du temps!
J'apprends également que l'Hotel Gassion a été construit sur l'emplacement d'une prison et a abrité ,un temps, une activité thermale que ne devait pas ignorer un des habitants récents du Gassion: le Docteur Ebrard, entre autre Président du Thermalisme mondial! 
Il y a , dans ce livre , mille anecdotes et on parvient à imaginer  assez bien al vie de cette époque et de cette catégorie sociale privilégiée. Renée Mourgues dans un style fluide et agréable aide a mieux connaître l’histoire de la ville de Pau dans ce livre qui doit figurer dans toutes les bibliothèques des palois cultivés. Le travail réalisé dans les archives et notamment dans les articles de la presse de l'époque est considérable.

lundi 18 novembre 2019

Le théâtre d' Anton Tchekhov

Je viens de relire quatre pièces de théâtre d'Anton Tchekhov: La mouette, Oncle Vania, Les trois soeurs et la Cerisaie. Il ya un air de ressemblance entre toutes ces pièces et d'abord le décor. On se trouve toujours dans une maison à la campagne avec souvent une baie ou une terrasse qui s'ouvre sur un parc: une forêt de bouleaux argentés et au loin un lac, un paysage russe tel qu'on se l'imagine.
Par ailleurs il n' y a pas vraiment d'intrigue dans ces pièces, quelques personnes discutent de la vie qui passe, on boit du thé ou de la vodka et la conversation suit son cours, c'est à dire que l'on passe d'une question a une autre comme dans toutes conversations.
Et il y a surtout une sorte d'atmosphère identique. On a affaire a des personnes la plupart du temps un peu âgées, qui ont mené leur vie et qui se rendent compte, maintenant que la fin arrive que cette vie n'a pas été à la hauteur de leur espérances, ils ont laissé passer des amours, des actions, ils n'ont pas fait grand chose et c'est maintenant trop tard!
Il n' ya plus grand chose a espérer ou peut être dans l'autre mode après! C'est mélancolique, un peu pathétique comme la fin d'Oncle Vania:

Sonia: " Qu' y faire, il faut vivre quand même! Nous allons vivre, oncle Vania. Nous allons vivre une longue file de jours, de soirées; nous allons patiemment supporter les épreuves que nous infligera notre sort: nous travaillerons rien que pour les autres, et aujourd’hui, et lorsque nous serons vieux, sans jamais nous arrêter; et quand notre heure sonnera, nous mourrons avec résignation, et de l'autre côté de la tombe nous raconterons que nous avons souffert, que nous avons pleuré, que nous avons connu l'amertume, et Dieu aura pitié de nous...Nous allons voir, mon oncle, nous allons voir, tous les deux, mon cher oncle, une vie lumineuse, belle, harmonieuse, qui nous donnera de la joie, et nous penserons à nos malheurs d'aujourd'hui avec un sourire ému - et nous nous reposerons. J'y crois, mon oncle, j'y crois avec feu, avec passion....Nous nous reposerons.

"Nous nous reposerons! Nous entendrons les anges,nous verrons  tout le mal terrestre, toutes nos souffrances noyées dans la miséricorde qui va remplir l'univers tout entier et la vie deviendra douce, tendre, bonne comme une caresse. J'y crois, j'y crois. Tu n'as pas connu de joie dans ta vie, oncle Vania, mais patiente un peu, patiente...Nous nous reposerons, nous nous reposerons!"

Si vous voulez mieux connaître ce grand écrivain je ne peux que conseiller un petit livre de Jean Grenier : Regardez la neige qui tombe C'est écrit sur un mode très simple mais ce livre est rempli de renseignements sur la vie de Tchekhov , d'échange de correspondance entre lui , ses amis, des écrivains. Quand on a fini ce petit livre on a l'impression de connaître Anton Tchekhov intimement  et l'auteur sait résumer le théâtre de Tchekhov et même son oeuvre toute entière en écrivant que " la moindre de ses créatures se débat entre l'impossible, l'à quoi bon, le trop tard."

samedi 16 novembre 2019

Gide: Le courage de s'engager de Ramon Fernandez

La relecture des romans de Dominique Fernandez m'a conduit vers son père le critique Ramon Fernandez dont il a fait le portrait dans Ramon.
Dominique Fernandez a écrit de nombreux ouvrage de critiques et il était connu pour ses analyses profondes et brillantes de Proust, de Molière et donc,ici, de Gide
C'est un critique bien oublié aujourd’hui et que l'on a mis à l'écart en raison de ses engagements au moment de la guerre.
En ce qui concerne Gide il nous montre la liberté de ce écrivain qui fut ,pendant des décennies, un phare de la littérature française non seulement grâce a un style magnifique mais aussi par sa personnalité et par ses prises de position en un mot ses engagements.
J'ai évoqué ce Gide dans  deux vidéos que je replace ici.

                                               

mercredi 13 novembre 2019

Dominique Fernandez: Tribunal d'honneur

Je relis ce roman paru chez Grasset de Dominique Fernandez que j'ai l'u pour la première fois pendant des vacances d'été à Hammamet en 1997. J'en avais gardé le souvenir et ,notamment , de la trame mais j'en apprécie ,à sa relecture la façon dont il nous conduit peu à peu à la fin tragique de Piotr Tchaïkovski le célèbre musicien russe.
Dominique Fernandez a consacré au moins trois romans à la vie d'artistes homosexuels très célèbres.Dans la main de l'ange consacré à Pier Paolo Pasolini, La course a l’abîme qui évoque la vie du grand peintre Le Caravage et donc Tribunal d'Honneur consacré à la vie de Tchaïkovski.
Le roman prend appui sur la vie et la mort du musicien. Les conditions de cette mort sont troublantes et ont laissé place a différentes thèses . Officiellement il est mort d'un empoisonnement par l'eau polluée de la Neva mais il existe aussi une théorie selon laquelle il a été poussé au suicide par un Tribunal d'honneur à la suite d'une aventure qu'il aurait eu avec le très jeune fils d'un haut dignitaire de la Maison Impériale.
Le roman nous permet de plonger dans l'histoire et la géographie de la ville mythique de Saint Petersbourg. Il est , aussi ,une réflexion sur la création artistique et notamment sur le travail des compositeurs de musique.L'auteur a su nous tenir en haleine et nous amène a suivre les états d'âme des juges désignés, les raisons de leur vote jusqu'au moment final où Tchaïkovski accepte le verdict et se donne la mort qui passera pour la conséquence du choléra.
Tout est vraisemblable. Qu y a t il de vrai? Difficile de le dire.
Dominique Fernandez a également consacré un très beau livre a son père Ramon ( j'ai écrit plusieurs billets a ce sujet) et il explique à un moment par le destin de son père ,critique littéraire magnifique mais fourvoyé en politique, la raison pour laquelle il s'est intéressé dans ses romans a des personnalités magnifiques mais fourvoyées.