mardi 25 octobre 2022

Rosa Bonheur

 Hier très instructive émission de Stéphane Bern "Les secrets de l'histoire" consacrée à Rosa Bonheur. Cette artiste peintre a surtout peint des animaux de ferme, des chiens et des chevaux. Elle a eu de son vivant un très grand succès et notamment aux Etats Unis ou se trouve l'essentiel de ses toiles dans des musées et dans des collections privées.

Cette femme a surtout eu une vie hors norme pour son époque et elle a été appréciée et honorée par Napoléon III qui l'a faite chevalier de la Légion d'honneur.
Elle a vécu toute sa vie avec deux femmes d'abord une amie d'enfance et à la fin de sa vie avec une peintre américaine qui a écrit un livre sur la vie de Rosa bonheur. Ces trois femmes sont enterrées au Père Lachaise dans le caveau de la famille Micas, celui de son amie d'enfance.
L'émission montrait aussi le château de By où elle vécut une grande partie de sa vie entourée d'animaux et ce château a un destin singulier puisque ses acquéreurs récents ont découvert de très nombreux documents et objets de Rosa Bonheur qui n'avaient jamais été mis en valeur et montré par les précédents propriétaires
Le parcours du site du Château de By, musée Rosa Bonheur est très intéressant.

vendredi 7 octobre 2022

Stefan Zweig: Balzac. Le roman de sa vie

 Je n'avais lu jusqu'à présent de Stefan Zweig que ces nouvelles et son magnifique livre dans lequel il évoque sa vie et aussi la fin d'un monde. Je veux parler du monde d'hier , magnifique évocation de cette "mittel Europa", de cette Vienne du XIX° siècle où tous les arts, la musique, la poésie la peinture régnaient et qui , ensuite, sombra dans le drame du nazisme. On sait aussi que Stefan Zweig dû quitter son pays , ses livres et qu'après une errance en Europe il s'installa au Brésil où il finit par se suicider avec son épouse en laissant une lettre émouvante.

Je n'avais donc lu aucune de ses grandes biographies et je découvre donc cette vie de Balzac. C'est d'abord un livre qui se lit facilement et avec plaisir en raison du style de Zweig à la fois simple, précis et j'allai dire chaleureux car il montre, dés le début l'admiration qu'il a pour Balzac et pour cette vie qui commença si mal. En effet on apprend comment sa famille l'a maltraité dans son enfance, le début de sa vie passé, loin de siens dans des pensions sordides en province puis dans des chambres pauvres à Paris . Des débuts si difficiles, pas aidé du tout par ses parents, malgré une volonté sans faille et une conscience d'avoir à faire une œuvre .

Puis un début laborieux dans la littérature avec une pièce de théâtre en vers consacrée à Cromwell et qui fut un échec et en étant ensuite le négre d'écrivains ,produisant de très nombreuses oeuvres qui n'ont pas laissé de souvenirs impérissables!

Puis c'est la rencontre avec Madame de Berny et là c'est le miracle. Balzac d'une timidité totale avec les femmes trouve en cette femme beaucoup plus âgé que lui celle qui va le liberer et le mener vers la carrière d'écrivain qu'on lui connait. Stefan Zweig analyse avec beaucoup de finesse cet amour qui ressemblera a ceux qui suivront.

IL se lancera aussi dans des affaires( une imprimerie) et ce sera un désastre, malgré un travail considérable par cette force de la nature.

Et puis ce sera la littérature. D'abord et pour de l'argent Balzac se prostitue mais quand il a trouvé sa voie et son projet (immense) alors s'ouvre une période de travail intense que Stefan Zweig décrit fort bien: des nuits entière a sa petite table de travail , ne tenant qu'avec un consommation excessive de café.

On peut voirdans la maison de Balzac à Paris son travail grâce aux manuscrits

Pas ou très peu de loisirs et une attention a ce qu'il écrit tout a fait remarquable. Stefan Zweig nous montre le travail de Balzac sur les épreuves (six a onze épreuves pour un roman)! J'ai d'ailleurs vu ces jeux d'épreuves dans la Maison Balzac à Paris et c'est impressionnant?

Touchant Balzac  quand il est à la recherche d'une femme qui pourrait l'aimer. Il est vrai que son imagination et une certaine forme de snobisme le pousse a rechercher des "duchesses". La  partie de la biographie sur cette question est un véritable roman. Les relations avec la duchesse d'Abrantes avec la duchesse de Castries et , enfin avec la baronne Hanska passionnent comme un roman! Et les dettes permanentes et considérables qui le tiennent en esclavage! Un roman aussi. Et il a eu quelques fois l'impression de passer à côté de la vie. Et on a de la peine pour lui.

Mais cela alimente aussi son œuvre et Stefan Zweig peut écrire : "Il sait comme on amasse une fortune et comment on la perd, comme on conduit un procès et comme on fait carrière, comme on jette l'argent par les fenêtres et comme on l'épargne, comment on trompe les autres et comment on se trompe soi-même. Il aura raison de le dire plus tard: c'est parce qu'il a , dans sa jeunesse passé par tant de métiers différents et tiré au clair leur contexture intime qu'il a pu vraiment peindre son temps. Et ce sont justement ses plus grands chefs d'œuvres."

Une biographie formidable et l'on ne cesse de penser à cette force de la nature , à ce travail véritablement hors norme qui l'a conduit à créer tout un monde.

Cette biographie se termine par le discours de Victor Hugo sur le tombe de Balzac.

Dans un entretien au Point Serge Lama nous dit que : "Balzac est le Depardieu de la littérature et j'y avais effectivement pensé en lisant cette biographie!

Ce roman de la vie de Balzac m'a donné l'envie de relire la Comédie humaine et ce sera le cas cet hiver mais aussi de lire les autres biographie de Stefan Zweig.

dimanche 2 octobre 2022

Impressions de Tunisie

 

                                                             



     



Je quitte ce pays où je suis venu passer un mois comme je le fais chaque année depuis plus de quarante ans et je voudrai dire ici mes impressions comme je l'avais fait l'an dernier.

J'ai passé quatre jour à Tunis et le reste entre Hammamet et Nabeul à profiter de la plage, de la sieste, de la lecture et le soir d'apéro ou de dîner dans les restaurants que nous aimons: Chez Achour; Barberousse , Da Franco ou encore l'Hôtel Sinbad.

Donc pour moi, touriste rien de changé. Par contre outre les pollutions visuelles nées des ordures et des plastiques qui envahissent tout et d'un urbanisme mal maitrisé. (C'était l'objet de ma critique de l'an dernier) se sont encore développées alors que ce problème devrait être facile a régler de manière peu couteuse. Cette année j'ai été amené a rencontrer beaucoup d'amis et j'ai constaté ce que j'avais lu , à savoir que les jeunes diplômés (médecins, ingénieurs, juristes) sont de plus en plus nombreux à partir vers l'Europe ou le Canada et que cela va nécessairement devenir problématique pour le pays qui va continuer à régresser. C'est d'autant plus désolant que dans les mois qui ont suivi la "révolution" beaucoup de jeunes qui vivaient et travaillaient en Europe étaient rentrés au pays dans l'espoir de s'y investir!

On a , dans ce phénomène très préoccupant la preuve s'il en fallait de l'échec complet et grave des politiques en Tunisie et les perspectives ne sont pas pour encourager. 

Dans cet article l'auteur montre pourquoi les jeunes médecins s'en vont. Il n'évoque que des causes liées à la gestion de la santé en Tunisie mais il y a aussi de toute évidence l'environnement et l'absence de vision d'avenir de ce pays dans tous les domaines et pas seulement en médecine. Les jeunes de toute évidence ne veulent pas de cette société islamisée à l'excès où ils n'ont aucune perspective de vie agréable, libre et entreprenante.

J'ai encore été attéré par cette dispersion de plastic un peu partout qui pollue le paysage que j'avais déjà évoqué l'an dernier alors que ce problème n'est tout de même pas très difficile à résoudre!

Parmi mes découvertes de cette année le mausolée du Saint patron de Tunis Sidi Belahcen qui se trouve au sommet du cimetière du Jellez et d'où l'on a une vue superbe à la fois sur l'étendue du cimetière et, au delà, sur la ville de Tunis et le lac. et également quelques établissements de restauration bien agréable dans le quartier du Lac.

Encore un séjour agréable.

Alice Kaplan: Maison Atlas

 Alice Kaplan est une universitaire américaine qui a écrit , entre autres, un livre très intéressant consacré au roman d'Albert Camus: l'étranger., intitulé : "En quête de l'étranger."

Elle aborde avec ce livre paru aux Editions Le bruit du monde un roman consacré à l'histoire de  l'Algérie contemporaine au travers  la vie d'une grande famille juive installée en Algérie depuis des millénaires et qui se trouve confronté, aux grands évènements qui ont marqué ce pays depuis 1930 et ,bien sûr  à la guerre d'indépendance, puis ayant fait le choix de rester en Algérie à la sale guerre des islamistes dans les années 90.

Le roman se passe pour l'essentiel à Alger que l'on parcourt au fil du roman et ces évocations sont bienvenues pour ceux qui, comme moi, connaissent cette ville.

Au départ une histoire d'amour entre une jeune juive américaine venue faire des études à Paris et un jeune juif , étudiant lui aussi et descendant d'une grande famille juive d'Algérie qui a fait fortune dans le commerce et est parfaitement intégrée ,comme l'ont été longtemps les juifs d'Algérie.

Le roman se déroule sur trois générations et cette histoire de la famille Atlas est passionnante dans la mesure où elle met l'accent sur la place singulière des juifs en Algérie 

Mais la situation de cette famille va basculer avec la guerre des islamistes. Le père, Sammy, va être tué et son fils, Daniel, le héros de ce roman, de retour en Algérie va se trouver confronter aux crimes des islamistes. La situation à Alger, à cette époque ,est fort bien rendue dans toute sa complexité entre crimes des islamistes et dérives du pouvoir.

Avec ce livre on retrouve Alger, ses quartiers et ,il est vrai qu'Alice Kaplan a séjourné à Alger pour ses recherches notamment sur Camus.

Ce livre est celui de la recherche de son passé par une toute jeune fille, Becca et, comme vous le découvrirez, la fin est particulièrement émouvante, même si elle est assez peu vraisemblable à l'heure ou la communication dans le onde entier est si facile.

Un livre , en tous cas captivant de bout en bout et qui réjouira les algériens mais aussi tous ceux qui ont connu, vécu dans ce pays et qui en ont suivi les tragédies.