mardi 23 août 2022

Le musée Albert Khan

 Visité cette matinée le musée Albert Kahn à Boulogne Billancourt. Il y a longtemps que je voulais voir cet endroit qui vient d être entièrement rénové. C est une réussite absolue et, moi qui suis assez rapide dans les visites de musée j ai passé près de deux heures enthousiasmantes.

Albert Kahn est un banquier juif qui a été un mécène et dont la grande œuvre est ce qu il a appelé les archives de la planète.
Albert Kahn était conscient d assister à la fin d un monde et il a voulu garder une trace photographique de ce monde ancien. Il a donc constitué un ensemble unique de photos et le musée les présente de manière magnifique.
Il a été aussi un mécène qui voulait œuvrer pour la paix, l'éducation , la connaissance réciproque des nations. Il a été un des précurseurs d'Erasmus en fiançant des bourses pour des étudiants français et étrangers.
Dans une lettre a son ami le philosophe Henri Bergson il écrivait cette phrase qui dit tout " Ce n'est pas dans lé réussite de mes affaires que je place la réussite de ma vie et cette réussite il l'a , à coup sûr, placé dans son œuvre de collectionneur et de mecene.
Je place ici le lien de la biographie d Albert Kahn qui est mort en 1940. Il n'a pas connu le sort de ses coreligionnaires et l attitude criminelle du pouvoir français. Tous n ont pas eu cette chance et j ai pensé pendant ma visite à un autre banquier juif, mécène et collectionneur.
On peut visiter près du parc Monceau le beau musée Camondo et lire la fin tragique de cette famille dans le livre d Assouline: Le dernier des Camondo.
Ce qui fait aussi l intérêt de ce musée c est le parc d environ 4 ha dans lequel Albert Kahn à installé plusieurs jardins :un jardin japonais, un jardin anglais, un rappel des forêts vosgiennes de son enfance et u jardin français. Tout est magnifique et la rénovation est superbe.


samedi 20 août 2022

Yamen Manai: Bel âbime

                                                          


                                                                  







Dans le train qui me transportait à Paris j'ai lu le roman d' Yamen Manai: "Bel abîme" publié aux Editions   Elizad  .C'est , en effet, un petit livre d'un peu plus de cent pages et commencé juste après Pau je l'ai terminé juste après Bordeaux. Ce jeune écrivain tunisien montre à travers ce livre le désarroi de la jeunesse tunisienne défavorisée et la régression de tout un pays après la révolution dite du Jasmin.

Ce petit roman m'a fait penser à l'Etranger d'Albert Camus à la fois par son style, direct, sec avec des phrases courtes mais aussi sur le fond car son héros est , à sa manière ,un étranger a sa famille et à son pays, la Tunisie. La différence est que là ,où le héros de Camus vit, au jour le jour, sans revendications, profitant des petits bonheurs que lui apporté son pays et en se s'intéressant guère aux autres, le héros de Bel abîme est un révolté contre sa société dont il vomit les comportements et qu'il est plein de rage.

Il y a , dans le roman , de nombreuses notations qui m'on rappeler la Tunisie que je connais comme cette façon ,très répandue de bétonner, de carreler les terrains autour des constructions ne laissant aucune place pour des plantes! Mais aussi  cette description du massacre de la nature par l'absence totale de civisme et le déversement des ordures et des plastics partout .C 'est aussi un réquisitoire dure et justifié contre la classe politique tunisienne qui a montré sa nullité ces dix dernières années et contre une administration qui a régressé depuis dix ans au point que l'on se demande si elle existe encore.

Le roman s'ouvre sur l'histoire d'un jeune adolescent qui vient , avec un fusil de chasse, de blesser plusieurs personnes, un garde forestier, un Maire mais aussi son propre père et qui, dans l'attente de son jugement s'entretient du fond de sa prison avec son avocat et un psychologue après avoir été torturé par les policiers (pratique malheureusement assez fréquente dans ce pays). Dans ce cadre il évoque le desaroi des jeunes de ce pays ,sans éducation, sans avenir et qui n'ont qu'un but quitter cette terre aux risques de leurs vies. Il montre les effets désastreux d'une éducation familiale dans la violence et avec des principes d'un autre âge et notamment l'emprise des idées rétrogrades de la religion ,comme par exemple , en ce qui concernes les animaux de compagnie et plus spécialement des chiens qui seraient impurs et qui empêcheraient , par leur présence, aux anges d'entrer dans la maison!

Et de fait tout le drame est venu de Bella ,une petite chienne que le jeune héros a adopté alors qu'elle n'avait que quelques jours et qu'il aimé au point d'en être transformé.. et la description de ce drame est malheureusement tout à fait conforme à la triste réalité dans ce pays.

Je ne vous dirai pas, pour  vous garder le plaisir de la découverte, la fin de ce roman et l'histoire si émouvante de Bella dont je me souviendrai longtemps et Bella rejoindra dans ma mémoire le chien de Rémi dans Sans famille, le chien de La Guerre et la Paix de Tolstoï et d'autres encore et le souvenir de mes propres chiens.

Vraiment lisez ce livre, ce beau livre dont beaucoup ,déjà ,ont dit tout le bien qu'ils en pensaient. Vous pourrez aussi entendre  l'auteur  en parler, vous pouvez voir les critiques sur le site  Babelio et dans La croix et vous en garderez longtemps le souvenir.