samedi 25 septembre 2021

Séjour Tunisien (août-septembre) 2021

 

Ce 24 août après un vol  sans encombre et aucune difficulté covidienne je suis arrivé à Tunis où je vais passer trois ou quatre jours pout faire quelques courses et revoir quelques-uns de mes endroits préférés. C’est ainsi qu’hier soir nous sommes allés faire une petite visite à Sidi Bou Saïd où il y avait beaucoup de monde bien que l’on soit en semaine. Evidemment ce beau village dominant le Golfe de Tunis a toujours son charme  et nous en avons profité a fond en dînant à Dar Zarrouk.

Ce restaurant est situé dans une ancienne maison du village. On pénètre d’abord dans une cour en forme de patio avec au milieu un petit terre-plein entouré d’un mur blanc dans lequel se trouve un arbre magnifique parfaitement éclairé le soir. A l’entrée aussi ,sur la droite, une ancienne fontaine avec bassin et trois sorties d’eau dans des macarons qui rafraîchit et  adresse aux visiteurs les petits murmures de l’eau. C’est dans cette cour-patio que l’on peut prendre l’apéritif ou simplement se poser et rêver.

On traverse ensuite la maison pour aboutir à une magnifique terrasse dominant le Golfe de Tunis et, en bas de la colline, le petit port de plaisance de Sidi-Bou-Saïd. C’est là avec la mer sombre et la lune que nous avons dîné.

25 Août déjeuner au restaurant Fondouk El Attarine dans la veille médina de Tunis. Il s'agit d'un ancien caravansérail entièrement et magnifiquement rénové où l'on peut déjeuner avec u très bon rapport qualité-prix. Les tables sont dressées dans un vaste patio couvert et à l'étage court une galerie de boutiques artisanales où l'on peut trouver de beaux objets et de beaux vêtements. Chaque fois que je suis à Tunis j'y vais au moins une fois.

26 Août: Journée tranquille à la maison. Le soir , de nouveau à Sidi Bou Said pour dîner Au bon vieux temps située dans une maison de la rue principale et où, m'avait-on dit, André Gide passa ne grande partie de la guerre, loin de l'Europe et de ses tourments.

27 Août nous arrivons dans la soirée à Hammamet. L'appartement est en parfait état, propre et nous reprenons très vite nos marques. C'est là que nous allons passer notre séjour jusqu'au 25 septembre et dés le lendemain nous allons, tôt vers 9 heure, à notre habitude à la plage. Mer agréable clame et tiède. Entrée sans difficulté dans cette eau ou nous restons plus d'une heure. Bon début!

Ensuite rythme de croisière avec bain et plage le matin, repos, lecture l'après-midi et de temps en temps restau. Achat d'un panneau décoratif en carreaux de Nabeul pour la maison d'Hamida. Le lendemain il est placé et fait un bel effet.

Le 6 septembre nous faisons un saut à Tunis pour récupérer mon costume. Nous buvons un verre de fraises dans un des bars du quartier du Lac avant que Rachid aille voir le Professeur Nabila Ben Salem pour  quelques problèmes cutanés.

De retour à Hammamet nous allons dîner chez Achour dans un cadre connu mais très agréable et nous avons la bonne surprise de constater qu'il a modifié sa carte et l'a amélioré pour fêter son soixantième anniversaire.

Quelques jours après dîner chez Da Franco et là aussi surprise d'être accompagné pensant notre repas par un chanteur dont le répertoire est consacré aux tubes des années 70-80. Agréable soirée.*

La suite du séjour a été consacrée aux bains de mer et à la lecture. Fin de séjour à Tunis ou nous redécouvrons le Café Vert à la Goulette.

Un agréable séjour d'achève et nous avons fêté les quarante années et des poussières aux cours desquelles j'ai séjourné au moins une fois par an dans ce pays, quelques semaines quand je travaillais et un mois chaque année depuis que je suis à la retraite.

vendredi 24 septembre 2021

Philippe Roth : La tâche

 Retrouvé aussi à Hammamet ce roman de Philippe Roth que j'ai relu avec grand plaisir. C'est un roman foisonnant sur l'Amérique puritaine et raciste et sur un phénomène que nous rencontrons de plus en plus aujourd'hui sur les réseaux sociaux: le lynchage à partir de rien.

C'est l'histoire de Coleman Silk que l'on découvre au début du roman en proie à un un de ces lynchages: Professeur d'Université, Doyen talentueux il a un jour, pour parler de deux étudiants absents depuis le début de ses cours: "Existent -ils réellement où sont-ils des zombies?" Aussitôt les deux étudiants dont il apprend qu'ils étaient noirs (ils ne le savait pas ne les ayant jamais vu) se plaignent de son racisme!

Se met alors en marche les mécanismes de ce genre de courses : la mauvaise foi, l'opportunisme de ceux qui veulent être du "bon côté", les ambitions et les règlement de compte et la mayonnaise prend à partir de rien poussant la victime a démissionner. Ce roman paru en 2000      a une résonnance très grande de nos jours avec tous les combats que l'actualité nous donne a voir contre le racisme, pour le féminisme, pour la non discrimination sexuelle, tous combats 'Wok, Meetoo et autres cancel culture) parfaitement légitimes mais qui sont très souvent complétement dénaturés par les modes d'action. Le roman met bien en évidence ces mécanismes pervers.

Ce roman est aussi l'histoire particulière de Coleman Silk dans une Amérique raciste: Il est noir mais de peau très claire et va se faire passer tout au long de sa vie pour un blanc pour être libre! Décision salutaire pour lui mais cruelle pour sa famille et notamment sa mère (il faut lire les pages qui décrivent ce moment où il annonce a sa mère qu'il rompt pour faire sa vie!).

A son décès dans des conditions dramatiques qui donneront encore lieu à des médisances, son ami romancier se décidera à écrire l'histoire de la vie de Colman Silk et cette histoire c'est l'histoire des tares de l'Amérique et notamment du racisme car tout le livre tourne autour du racisme depuis le début né d'une prétendu remarque raciste du Professeur Colman jusqu'à son histoire personnelle qui est celle d'un homme ayant voulu fuir la condition noire. C'est aussi le puritanisme détestable de ce pays. Au passage l'histoire de la guerre du Vietnam et ses dégâts considérables sur les soldats qui y ont participé.

Un grand livre d'un auteur célèbre, couverts de prix aux Etats-Unis et dont le nom avait été évoqué pour le prix Nobel et qui a fait l'objet de très bonnes critiques et encore ici

samedi 18 septembre 2021

Sorj Chalandon: Enfant de salaud.

 C'est un livre éprouvant d'une certaine manière. D'abord par cette recherche sur la vie de son père pendant la guerre, dans les documents, les procédures et qui tourne un peu au harcèlement d'un vieux monsieur, d'autant que tout compte fait ce vieux monsieur qui avait alors 22 ans n'a pas commis de crimes et qu'il est surtout et avant tout un mythomane. Aussi parce que l'auteur nous fait revivre en parallèle le procès de Klaus Barbie et qu'il y a des pages poignantes sur le témoignage de certains rescapés. 

Le livre débute par la visite que fait l'auteur de la Maison d'Izieu où furent accueillis une trentaine d'enfants juifs (certains très petits) et où ils se croyaient en sécurité. Cette visite où peu de traces restent encore visible  est émouvante comme cette découverte d'une vielle ardoise où un enfant malhabile a tracé le mot "pomme" là depuis des années alors que l'enfant a disparu dans un camp.

Et puis il y a les témoignages tous bouleversants comme celui où est évoqué le pullover rouge a manche bariolée qu'une mère avait tricoté pour son fils et qu'elle reconnaît ensuite dans un camp porté par un autre!

Il y a aussi la lecture par Serge Klarsfeld de la liste des enfants d'Izieu disparus dans un camp avec, pour chacun d'eux le rappel d'un petit fait anodin de l'enfance. Ce n'est pas vraiment une plaidoirie mais c'est mieux encore, c'est plus évocateur de la vérité.

Tout ce qui concerne le procès Barbie est très justement écrit et ne serait-ce que sur ce plan ce roman est à lire. Pour le reste l'histoire du père est un cas de mythomanie caractérisée et il devra être étudié dans les études de psychiatrie. On conçoit que le fils de cet homme en ait beaucoup souffert et que ce roman est une façon de se liberer de ce poids.

dimanche 12 septembre 2021

Un fils en or de Shilpi Somaya Gowda

 

                                                         




Un fils en or que je termine à l’instant est un très beau roman paru en 2015. C’est l’œuvre de la romancière Shilpi Somaya Gowda et beaucoup de critiques ont adoré ce livre. Les lecteurs ont aussi fait part de leur enthousiasme. C’est un livre volumineux (plus de 500 pages dans la collection Folio) mais qui se lit sans ennui et qui nous fait suivre le destin du jeune Anil, né dans une famille aisée en Inde qui a , très tôt la vocation de devenir médecin et qui, pour ce faire part étudier aux Etats-Unis.

On s’attache à la vie de ce jeune homme doué et l’on suit toutes ses difficultés d’adaptation, ses efforts pour s’intégrer à un mode de vie si différent de celui de son Inde natale.

Il y a des épisodes très durs aux EU et en Inde et l'on souffre avec les deux protagonistes de la cruauté et de la bêtise du monde.

Le roman nous donne a voir deux civilisations , deux façons d’être et de penser et les préjugés d’un monde à l’égard de l’autre. L’ignorance  d’un côté comme de l’autre est à la base de la méfiance et des préjugés et tout le roman montre qu’il n’est pas facile d’être des deux côtés car, du coup ,on se sent étranger dans les deux endroits et c’est ce qui arrive à Anil.

Mais ce roman est captivant car il est aussi un grand roman d’amour, un amour contrarié, qui ne pourra aller jusqu’au bout ce qui attristera le lecteur même si les protagonistes parviendront à la fin à la paix et au bonheur, chacun de leur côté.

vendredi 10 septembre 2021

Vivant Denon: Le cavalier du Louvre de Philippe Sollers

 

                                             


 


Lorsque je suis en vacances à Hammamet il m’arrive de retrouver des livres que j’ai apporté au cous de mes séjours depuis plus de trente ans et je les relis avec plaisir.

C’est ainsi que je viens de finir la lecture d’un livre de Philippe Sollers consacré à Vivant Denon : Le cavalier du Louvre.

Vivant Denon, ce nom ne dira sans doute pas grand-chose à mes lecteurs et c’est pourtant une personnalité très originale qui, lorsqu’il est connu , lest comme ayant été le créateur du Musée du Louvre et ce n’est pas rien !

En fait sa vie est un roman plus complexe tout comme son personnage. Il a écrit un récit érotique : « point de lendemain » qu’il n’a d’ailleurs pas signé et il a participé à la campagne d’Egypte de Napoléon. Il en a rapporté un livre où il raconte cette expédition et dans lequel il y a beaucoup de dessins et croquis, car Vivant Denon est aussi un excellent dessinateur (Il y a un musée Vivant Denon à Châlons sur Saône) et il dessinait dans  des conditions souvent très difficile ,au milieu des batailles car il est également courageux.

C’est en grande partie lui qui a installé en France l’Egyptomanie qui dure encore mais qui a connu un pic après cette expédition.

Il a voulu rencontrer Voltaire et il faut lire l’échange de lettres pour l’organisation de cette rencontre : Voltaire avait trouvé un voltairien !

Tout cela est déjà passionnant mais plus passionnant encore est la personnalité de cet homme qui s’intéresse aux arts, qui est collectionneur qui a eu des postes importants mais qui ne s’attache a rien et qui a toujours, même avec Napoléon ,conservé sa liberté, rappelant, à cet égard, une autre personnalité : Chateaubriand.