Parmi mes écrivains
préférés il y a Marguerite Yourcenar dont j’ai pratiquement tout lu. Ses « mémoires
d’Hadrien » sont un des très grands livres de la littérature. Je ne
pouvais donc pas passer à côté de ce livre de Christophe Bigot : Un autre
m’attend ailleurs. C’est un roman mais nourri de beaucoup d’éléments
biographiques.
On est presque à la fin
de la vie de l’écrivain. Elle vit dans sa maison dans l’île de Mont Désert avec
sa compagne de 40 ans, Grace Frick qui est sa traductrice et qui tient sa
maison. Grace Frick est atteinte d’un cancer et proche de la phase terminale.
C’est alors qu’à l’occasion
de la venue d’une équipe de télévision qui veut faire un documentaire sur Marguerite
Yourcenar elle fait la connaissance de Jerry Wilson, un jeune homme, d’une
trentaine d’année, assistant du réalisateur et pour lequel elle éprouve une
sorte de coup de foudre malgré les nombreuses années qui les séparent.
On assite à l’agonie et à
la mort de Grace Frick et très vite après sa disparition, trop vite penseront
certains, elle part ave Jerry Wilson pour un long voyage à travers les Etats
Unis et pour une croisière. Elle fait ainsi de très longs voyages, toujours en
bateau car elle ne veut pas prendre l’avion. Elle revoit, ainsi, des lieux qu’elle
a connus et aimés dans sa jeunesse en compagnie de Grace : L’Egypte et le Nil
à la recherche d’Antinoüs un des héros des Mémoires d’Hadrien. Elle revoit l’Angleterre,
la Belgique de sa naissance, le Maroc, le Japon. Elle revit et étonne par son
énergie.
Mais la fin sera une
véritable tragédie. Les relations entre Marguerite Yourcenar et Jerry Wilson se
dégrade. Jerry a un comportement de plus en plus violent dû à la drogue et à
des relations toxiques et on voit cette femme âgée, très célèbre pardonner l’impardonnable.
On a du mal à comprendre
comment Marguerite Yourcenar a pu accepter d’être ainsi traitée. L’explication
se trouve, sans doute, dans cet amour singulier qu’elle a eu pour ce jeune
homme.
Jerry Wilson meurt du
Sida en 1986 et Marguerite Yourcenar disparaît à son tour en 1987.
Ce livre est absolument
captivant en nous dévoilant la dernière partie, singulière de sa vie et en nous
dépeignant une femme indépendante, éloignée des convenances sociales. La soirée
où elle se rend, dans le Marais à Paris, après sa réception à l’Académie
Française où elle quitte la réception officielle laissant en plan tous les
invités est le trait d’une indépendance totale.
C’est un éclairage sur le caractère de cette femme et c’est captivant pour ceux qui l’ont lu. Voici un line d'une émission dans laquelle s'exprime l'auteur du livre: Marguerite Yourcenar : mystères et génie d'une écrivaine inclassable