Je termine la lecture du livre de Daniel Mendelssohn : « Les disparus », paru dans sa traduction française en 2007 chez Flammarion Il faut prendre son temps pour le lire (646 p.) car c’est un libre d’une très grande densité avec des digressions longues et érudites sur des épisodes de la bible et la façon dont les juifs savants l’ont analysée. Mais l’essentiel n’est pas là. Les « disparus » que cherchent à faire revivre l’écrivain sont des membres de sa famille victimes de la Shoa en Ukraine. Le récit revient donc sur cette élimination des juifs en Ukraine par les allemands bien aidés, il faut le dire par les ukrainiens mais ce ne serait qu’un récit de plus si Daniel Mendelssohn ne nous racontait dans le moindre détail sa recherche des traces laissées par ses parents dans la mémoire de vieux survivants. L’auteur parcourt le monde pour retrouver ces survivants, en Israël, en Allemagne, à New-York, en Australie et il ne recueille que des bribes, des rien qui lui permettent d’imaginer la vie des ses parents et leurs morts atroces. Ce livre laisse un gout amer lorsque l’on se rend compte qu’assez vite l’homme ne laisse que fort peu de traces de son passage sur cette terre. J’ai eu ce même sentiment lorsque je me suis penché sur l’histoire de ma famille paternelle en Algérie et cela me renvoie aussi à la phrase de Marguerite Yourcenar dans son discours de réception à l’Académie Française : « Nul n’est assuré de siècles de gloire mais chacun est assuré de millénaire d’oubli »
Il ya dans ce livre de nombreux passages très émouvants, ceux où l’auteur, grâce à un minuscule détail, a le sentiment de faire revivre un instant ce passé mort. Il faudrait citer de nombreux passages. Je citerai celui où l’auteur rappelle ce vers de Virgile dans l’Enéide « sunt lacrimae rerum » : il y a des larmes d ans les choses. Dans l’Enéide la vue d’une fresque évoquant la guerre de Troie fait pleurer Ulysse : « Sunt lacrimae rerum ».Vraiment un très beau livre dont je conseille la lecture.
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