Jean Baubérot qui publie aux Editions de l’Atelier « Une
si vive révolte » est un universitaire de haut vol, très ancré dans le protestantisme
puisqu’ il fut, au moment de sa retraite
d’enseignant, candidat malheureux a la présidence de la Fédération Protestante
de France. Ce livre qui vient de paraître est le dernier d’une longue liste consacrée,
pour l’essentiel a l’étude de la laïcité. Une si vive révolte est une sorte d’autobiographie
et, son préfacier Edwy Pleynel évoque à son sujet « Les mots » de
Jean Paul Sartre.
L’intérêt essentiel, pour moi, c’est que ce livre retrace
dans toute sa première partie l’itinéraire intellectuel et la formation d’un
jeune homme brillant, issu de la classe moyenne qui, comme beaucoup de
jeunes se révolte contre le monde tel qu’il
est et qui nous fait nous souvenir de toutes les enthousiasmes et de toutes les
illusions de ces révoltes, pour , enfin , rejoindre la société et s’y intégrer
pleinement.
Je me suis demandé en lisant cette partie si la jeunesse aujourd’hui connaissait encore ces enthousiasmes et ces révoltes. Il serait dommage que
cela ne soit pas le cas car, même si ensuite, ces jeunes finissent par intégrer
la société ils ont, malgré tout, fait germer quelques idées qui ensuite
progressent.
Il y a aussi dans la suite du livre le récit du combat de ce
professeur devenu Président d’un organisme d’enseignement pour organiser et
moderniser cet établissement et on sort de ce récit anéanti par la bureaucratie
qui règne dans ces milieux que l’on pourrait penser plus ouvert et plus dynamique.
Enfin la dernière partie est le combat mené par Jean Baubérot
pour une certaine conception de la laïcité. L’auteur a écrit de nombreux livres
sur cette question et il a fait partie de diverses commissions notamment au
moment des affaires de voile et principalement de la Commission Stasi dont il
fut un de ceux qui ne votèrent pas le rapport. Il s’en explique.
Somme toute un récit
intéressant sur le milieu universitaire et sur un itinéraire intellectuel qui mena le jeune
révolté jusque dans les cabinets ministériels !
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