Je viens de passer d’agréables moment en lisant le livre de
Julian Barnes : L’homme en rouge.
Dans ce livre il évoque le voyage en Angleterre à Londres que firent
ensemble trois personnalités originales : Le Comte de Montesquiou , le
fameux modèle du Baron Charlus de Proust, le Prince de Polignac et le Docteur
Pozzi, très célèbre à l’époque.
Ce livre est captivant en ce qu’il évoque une époque
disparue, des personnalités hautes en couleur et qu’il utilise à la fois des
références littéraires et picturales.
On rencontre les écrivains de l’époque les frères Goncourt,
Jean Lorrain, Flaubert, Oscar Wilde et d’autres encore et l’auteur nous fait partager son
amour de la peinture à travers l’analyse des tableaux célèbres de John Singer Sargent, de James Whistler, de James
Tissot.
La couverture du livre dans la collection Folio reproduit une
partie du portrait de Pozzi par Sargent et le livre contient des reproductions
de tableaux, malheureusement de noir et blanc des autres peintres que j’ai
cité.
Mais ce récit est aussi en dehors des questions littéraires
et picturales une évocation du snobisme, du dandysme et certains des
personnages évoqués tiennent des propos très souvent très spirituels mais aussi
souvent très « vachards »
C’est la vie de Samuel Pozzi qui fait la trame de ce livre,
vie professionnelle d’un célèbre chirurgien, titulaire de la première chaire de
Gynécologie créée pour lui, vie amoureuse et mondaine.
Mais on y trouve aussi des développements sur la vie de beaucoup
de personnes de son temps du milieu littéraire et artistique et c’est
donc toute cette partie du siècle qui défile dans ce livre et qui en fait l’intérêt.
Une anecdote qui donne le ton de ce livre:
"Quand Wilde réapparu à Paris en 1898 après sa sortie de prison, Fénéon fut un de ceux qui l'accueillirent ouvertement;;;mais Wilde avait souvent le moral au plus bas, et il avoua à Fénéon qu'il avait été tenté par le suicide et avait voulu se noyer dans la Seine. Sur le Pont Neuf, il avait vu un homme d'aspect étrange penché sur l'eau. Le jugeant tout aussi désespéré que lui, Wilde lui avait demandé: "Êtes vous aussi un candidat au suicide? Non avait répondu l'homme, je suis coiffeur!" D'après Fénéon, ce coq-à-l'âne avait convaincu Wilde que la vie était encore assez comique pour être endurée."
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