dimanche 2 juillet 2023

Jean Pierre Benisti: A propos de Camus, de Senac et de l'Algérie.

                                                                     



J'ai fait la connaissance de Jean Pierre Benisti, récemment lors d'un colloque consacré à Camus à Sfax et je ne pouvais donc passer à côté du livre qu'il vient de publier chez L'Harmattan et qui évoque ses souvenirs de Camus , de Sénac et de l'Algérie. Jean Pierre Benisti n'a qu'un an de plus que moi et il a fait ses études, comme moi, au Lycée Bugeaud d'Alger (devenu Lycée Emir Abdelkader). Il a eu, quant à lui, le privilège de vivre dans une famille qui faisait partie de ce que l'on appelait à l'époque à Alger :"les libéraux" et qui était très ami avec Camus.

J'ai déjà évoqué ,ici, la correspondance entre Albert  Camus et les Benisti qui a été publié récemment. 

Dans le présent livre Jean Pierre Benisti revient sur ses souvenirs de cette période de l'histoire de l'Algérie et évoque les idées qui circulaient alors, les positions bien connues de Camus et de Senac et le livre intéresse car ces faits connus de l'histoire sont ici évoquées de manière personnelle er derrière les idées ont sent la vie d'alors.

L'auteur évoque la vie intellectuelle et artistique des années 30 avec ses écrivains, ses peintres, la librairie d'Edmond Charlot....

Une large partie de ce livre évoque "les évènements d'Algérie" et la façon dont ils étaient perçus et j'y ai retrouvé, bien sûr, mes propres réactions et mes questionnements de l'époque ,même si ma famille était bien moins engagée que celle de Jean Pierre Benisti.

On y lit les inquiétudes, les incertitudes qui dominaient alors et l'auteur évoque les différentes réactions des Européens d'Algérie face à la guerre. On y lit aussi les réactions de ces mêmes européens après l'indépendance, certains espérant rester en Algérie et aider la pays , d'autres  ressentant tout de suite l'impossibilité de rester en raison de l'hostilité des Algériens.

De long développement sont ,évidement consacrés, aux positions de Camus et a son appel pour une trêve civile.

Ce qui m'a frappé et qui a confirmé mon analyse c'est  la compréhension très vite que le projet du FLN était contraire à l'idée d'une cohabitation et qu'il s'orientait vers "un fascisme oriental" ou une installation d'une idéologie religieuse. (p.36, 70 et 72)

Au total un livre qui rendra plus vivante  l'atmosphère de toute cette période que les livres d'histoire.

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