Le dernier premier ministre, après que le précédent ait été chassé par la rue, laisse les tunisiens dubitatifs. Ils admirent les qualités de l’homme mais considèrent, pour les moins critiques , qu’il ne communique pas assez, laissant alors les rumeurs circuler ce qui n’est jamais bon.
Quand il s’exprime il le fait, semble t-il , en maniant comme avant une forme de langue de bois qui n’est plus acceptée par les tunisiens.
Les plus critiques et, je crains qu’il n’aient pas tout a fait tort, se plaignent de ce qu’ils ne poursuit pas assez les anciens RCD compromis dans les affaires de Ben Ali et de sa clique et une décision, en particulier, est critiquée et est inquiétante, celle d’avoir démis le Ministre de l’Intérieur et d’en avoir désigné un nouveau qui a des liens avec l’ancien régime. La journaliste Bensedrine, peu suspecte de mentir, déclare que ce nouveau ministre a participé aux méfaits de la police politique ancienne et on en vient à se demander si ce n’est pas cette police et les fonctionnaires de l’ancien ministère qui ont exigé et obtenu le départ du Ministre et son remplacement. Si tel était le cas ce serait une erreur fatale du Premier Ministre de ne pas avoir su taper sur la table et fait montre d’autorité. C’est d’autant plus préoccupant que c’est au Ministère de l’intérieur qu’est confié traditionnellement l’organisation et le contrôle des élections. Il y a donc là un enjeu majeur à éclaircir.
Une seconde question domine l’avenir et ce, depuis l’origine de la Révolution, c’est la place des islamistes. Ils se sont indiscutablement réveillés et la manifestation devant le Ministère de l’intérieur, cette prière collective dans la rue est indiscutablement un geste politique, une provocation. La photo de cette manifestation qui a circulé sur le net est une très mauvaise image pour la Tunisie
Il faut que les choses soient clairs pour tous les tunisiens: une telle prière collective dans la rue ce n’est pas de la piété c’est de l’ostentation et la politique et si les islamistes, par malheur obtiennent un quelconque pouvoir, il faut que les tunisiens soient conscients que ce sera:
-la reforme du statut de la femme et une véritable régression
-la chute importante du tourisme européen et une crise économique certaine
- la disparition des libertés fondamentales
-la menace pour imposer, notamment aux jeunes un mode de vie dont-ils ne veulent pas
-l’éloignement certain de l’Europe.
Les partis politiques tunisiens ont ici-et je pèse mes mots-un rôle historique à jouer. Ils doivent s’unir autour d’une plate forme commune et modérée( ce qui ne devrait pas être difficile si chacun fait taire son ego) et ils doivent informer clairement les tunisiens des enjeux. Ils devront aussi démasquer les partis actuellement créés ,semble t-il par les anciens RCD.
Si les partis restent dans l’émiettement, il est clair que cela fera le jeu des islamistes au premier chef mais aussi des anciens RCD et de leurs réseaux et cela en sera fini de la révolution: les tunisiens auront chassé une dictature pour en subir une autre.
A quand un appel des leaders des partis pour bâtir ensemble une plate forme commune sur:
-Les libertés et le statut de la femme
-les institutions politiques
-la démocratie locale
-le développement économique du pays et des régions
-un programme social.
1 commentaire:
Belle analyse JP 0tout a fait clair et lucide .Je vais la partager. merci .DOUJA
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