Cette prise de position immédiate lui feront des ennemis et il finira par se brouiller avec Camus qui l'aida à publier et qui l'aimait beaucoup.
Un temps ,au début, aidé par le nouveau pouvoir il eut une émission à la radio et il rêva d'une Algérie ouverte, multiple mais, subit ensuite désillusions sur désillusions, rebuffades sur rebuffades pour finir assassiner ( par qui?).
Comme Pasolini donc il crut a des lendemains qui chanteraient , naïfs comme le sont les poètes qui vivent dans un autre monde, ce pourquoi ils sont souvent et c'est le cas ,ici, des albatros que leurs ailes de géants empêchent de marcher.
Son homosexualité qu'il ne cachait pas est aussi la source d'un grand nombre des ses poèmes dans lesquels il célèbre les corps, le soleil et la mer.
René de Ceccaty le compare aussi a Frederico Garcia Llorca que ses assassins n'ont pas pu faire taire et qui est, aujourd’hui encore, alors que ses tortionnaires sont tombés dans l'oubli la voix de l'Espagne et Jean Senac est , à certains égard, la voix de l'Algérie. Peut-on imaginer qu'un jour, dans une Algérie nouvelle il reprendra sa place? Qui sait?
L'Anthologie se termine par une importante post face due à Hamid Nacer-Khodja qui a beaucoup œuvré pour faire connaître et aimer Jean Senac lequel admirait beaucoup René Char, ami de Camus et qui a préfacé un des recueils de poème en disant, comme disant les poètes l'essentiel.
"Les poèmes qui m'accompagnent ici aujourd'hui sont ceux de Jean Senac. Ils chantent à longue voix nourrie et pure le paysage de l'atelier immense du Soleil, atelier qui a la nuit pour toiture et l'homme comme exploit décevant et merveilleux. Le vent ami tournes dans mes doigts les pages du cahier où une écriture de jeune homme s'établit en poésie."
Il faut donc lire les poèmes de Jean Senac ,il en est de magnifiques et se souvenir aussi de sa vie, petit enfant pauvre (comme Camus) et à qui l’Algérie a tout donné et tout repris.
Je rajoute cette video consacré a Jean Senac
Je citerai ,ici, un poème dans lequel il exprime son espoir dans l'Algérie nouvelle, espoir qui fut si cruellement déçu!
Jeunes gens de mon pays
Jeunes gens de mon pays
J'écris pour vous dans l'avenir,
Vous qui viendrez libérés de la colère des ancêtres,
vous pour qui je ne serai plus l'oppresseur.
Vous ne fermerez pas la fontaine à ma soif
ni jetterez à mon amour
l'os vigilant de vos charniers.
Malédiction bavarde!Démagogies du Clan!
Que je me nomme Jean ne sera plus pour vous signe
d'injustice.
Jeunes gens
un vieux monde en moi croule
et le grain se détruit.
Oh, j'appelle la nuit!
Que la nuit passe vite!
Au jour je vous salue
Vous me reconnaissez.
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