C'est le 17 octobre 1957 qu'Albert Camus est désigné par l'académie Nobel "pour son importante oeuvre littéraire qui met en lumière, avec un sérieux pénétrant, les problèmes qui se posent de nos jours à la conscience des hommes". Le Monde d'hier contient deux articles consacrés au rappel de cet évènement. En effet les archives de l'Institution suédoise sont accessibles après cinquante ans et l'on découvre que le nom de Camus a été envisagé depuis 1954 et chaque année après 1954. On apprend aussi qu'en 1957 il était en concours avec quarante neuf écrivains dont une douzaiene de français parmi lesquels Malraux et Sartre.
On apprend aussi que cette année là, 1957, Sylvère Monod, professeur à l'Université de Caen a écrit le 10 janvier au Comité Nobel:
"Puisque vous m'avez aimablement invité à suggérer un candidat pour le prix Nobel 1957, honneur que j'apprécie grandement, je suis heureux de désigner l'écrivain français Albert Camus, dont les romans, l'oeuvre dramatique et les essais sont, je suppose, suffisamment bien connus, et dont la maîtrise du langage et la courageuse indépendance de pensée font, selon moi, à la fois un artiste accompli et un grand homme dans tous les sens du terme."
Voici un lien vers Sylvère Monod:
http://www.cairn.info/revue-etudes-anglaises-2006-3-page-383.htm
Ce blog est consacré à mes coups de coeur dans l'actualité, dans la littérature et dans mes voyages
dimanche 28 décembre 2008
samedi 27 décembre 2008
Lire Montaigne
Je reproduis ci-dessous le texte que j'ai trouvé sur un blog du monde et qui fait une synthèse absolument excellente de la pensée de Montaigne, texte essentiellement nourri de citations de l'auteur des Essais. Ces textes sont en vieux français mais on peut aller sur le livre que j'ai déjà signalé dans ce blog où Montaigne est traduit en excellent français d'aujourd'hui et dont je redonne le site en fin de cette entrée.
Difficile de se peindre soi-même puisque l’on change sans cesse. Pour être fidèle, il faut rester vrai et se dire scrupuleusement jour après jour, avec ses contradictions et évolutions. « Le monde n’est qu’une branloire pérenne. Toutes choses y branlent sans cesse : la terre, les rochers du Caucase, les pyramides d’Egypte, et du branle public et du leur. La constante même n’est qu’un branle plus languissant. Je ne puis assurer mon objet. Il va trouble et chancelant d’une ivresse naturelle. Je le prends en ce point, comme il est, en l’instant que je m’amuse à lui. Je ne peins pas l’être. Je peins le passage… » (III 2)
Comme tout change, pourquoi rêver de l’Être ? C’est l’erreur des philosophes idéalistes ou de l’absolu. En quoi cette philosophie de l’ailleurs et de l’idéal nous sert-elle à quoi que ce soit ? Montaigne est un pragmatique, la philosophie est pour lui une sagesse pratique : elle apprend à mourir – donc à bien vivre jusqu’à la fin. Comme tout branle constamment (tout change, disent les Chinois), prenons l’homme branlant « divers et ondoyant », et non point la statue déifiée, immobile et figée, de l’homme idéal. « Comme il est, en l’instant ». L’« être » n’a pas d’intérêt, seul intéresse « le passage ». « Nous n’avons aucune communication à l’être, parce que toute humaine nature est toujours au milieu entre le naître et le mourir, ne baillant de soi qu’une obscure apparence (…). Et si, de fortune, vous fichez votre pensée à vouloir prendre son être, ce sera ni plus ni moins que lui voudrait empoigner l’eau. » (II 12) ‘Tu es pierre’, disait le Christ à son disciple préféré ; Montaigne y voit plutôt de l’eau – comme les philosophies asiatiques. Dans le changement, comment saisir une quelconque substance ? Mais avec cette puissance de la souplesse : l’eau ne fait pas bloc mais s’infiltre obstinément dans la moindre faille.
« C’est un sujet merveilleusement vain, divers et ondoyant que l’homme » (I.1). Le jugement humain est inconstant. « Je ne fais qu’aller et venir : mon jugement ne tire pas toujours en avant ; il flotte, il vague…(…) Chacun à peu près en dirait autant de soi, s’il se regardait comme moi. Les prêcheurs savent que l’émotion qui leur vient en parlant les anime vers la créance et qu’en colère nous nous adonnons plus à la défense de notre proposition, l’imprimons en nous et l’embrassons avec plus de véhémence et d’approbation que nous ne faisons en étant en notre sens froid et reposé. » (II 12) La plupart des raisonnements qui se tiennent ont besoin des passions comme impulsion. Ce n’est qu’ensuite que l’esprit ordonne et maîtrise.
Les humains restent pétris de contradictions. « Vu la naturelle instabilité de nos mœurs et opinions, il m’a semblé souvent que les bons auteurs mêmes ont tôt de s’opiniâtrer à former de nous une constante et solide contexture. Ils choisissent un air universel et, suivant cette image, vont rangeant et interprétant toutes les actions d’un personnage et, s’ils ne les peuvent assez tordre, les vont renvoyant à la dissimulation. » (II 1) Chacun va selon son appétit et non selon la sagesse, « selon que le vent des occasions nous emporte », dit Montaigne. « Nous n’allons pas ; on nous emporte ». Cela pour les gens hors sagesse, qui sont le commun des hommes. Le but de la philosophie est justement de nous faire réfléchir et devenir sages.
D’autant que la tyrannie des habitudes nous tient. Elle aveugle le jugement et détruit la liberté, rendant l’humain faible devant le monde, puisque « le monde n’est qu’une branloire pérenne » ! « C’est, à la vérité, une violente et traîtresse maîtresse d’école que la coutume. Elle établit en nous peu à peu, à la dérobée, le pied de son autorité ; mais par ce doux et humble commencement, l’ayant rassis et planté avec l’aide du temps, elle nous découvre tantôt un furieux et tyrannique visage contre lequel nous n’avons plus la liberté de hausser seulement les yeux. » (I 23) D’où l’intérêt d’établir un esprit sûr de lui, capable de juger par lui-même des nouveautés qui viennent. La coutume est donc la pire et la meilleure des choses – selon qu’on la subit faute de jugement, ou qu’elle nous a formés au jugement. L’éducation est la grande affaire de Montaigne. « Il faut apprendre soigneusement aux enfants de haïr les vices de leur propre contexture, et leur en faut apprendre la naturelle difformité, à ce qu’ils les fuient, non en leur action seulement, mais surtout en leur cœur ; que la pensée même leur en soit odieuse, quelque masque qu’ils portent. » (I 23) Il s’agit moins de charger la mémoire que de rendre capable de discerner par soi-même ce qui est bien et de forger la volonté de l’accomplir. Montaigne écrit tout un essai sur l’éducation pour la comtesse de Gourson. Ce sujet lui tenait à cœur. « Je voudrais qu’on fût soigneux de lui », dit-il de l’enfant, « choisir un conducteur qui eût plutôt la tête bien faite que bien pleine, et qu’on y requît tous les deux [ces deux qualités doivent être équilibrées], mais plus les mœurs et l’entendement que la science. » (I 26) L’éducation anglaise gardera ce pli de Montaigne ; alors que la « Raison » française pousse plutôt à négliger de forger le caractère au profit d’ingurgiter le savoir…
Or, « le pire état de l’homme, c’est quand il perd la connaissance et gouvernement de soi » (II 2). Le but de la sagesse est la maîtrise du sujet « ondoyant », inconstant et pétri d’habitudes. La sagesse est une éducation. « Le prix de l’âme ne consiste pas à aller haut, mais ordonnément » (III 2) « Ramenons à nous et à notre vrai profit nos cogitations et intentions. Ce n’est pas une légère partie que de faire sûrement sa retraite. (…) La plus grande chose du monde, c’est de savoir être à soi. » (I 39) Ne pas vouloir changer le monde, s’efforcer de changer d’abord soi-même. « L’estimation et le prix d’un homme consiste au cœur et en la volonté ; c’est là où gît son vrai honneur ; la vaillance, c’est la fermeté non pas des jambes et des bras, mais du courage et de l’âme. » (I 31) Nietzsche ne dira pas autre chose.
Une telle philosophie est une joie. « L’âme qui loge la philosophie doit, par sa santé, rendre sain encore le corps. Elle doit faire luire jusqu’au dehors son repos et son aise, doit former à son moule le port extérieur et l’armer par conséquent d’une gracieuse fierté, d’un maintien actif et allègre et d’une contenance contente et débonnaire. La plus expresse marque de la sagesse, c’est une éjouissance constante. » (I 26) La vertu vraie est « facilité, utilité et plaisir de son exercice » - au contraire de la vertu fausse qui est fouet, austérité et contrainte. Ou hypocrisie, Tartuffe le montrera, cette quintessence du bourgeois intello à la française satirisé par Molière. Il faut régler sa vie mais ne pas vivre pour la règle : « le règlement, c’est son outil, non pas sa force » (avis aux divers ayatollahs et aux étatistes qui voudraient tout régenter). Les plaisirs humains, en « les modérant, elle les tient en haleine et en goût. » La sagesse « aime la vie, elle aime la beauté et la gloire et la santé. Mais son office propre et particulier, c’est savoir user de ces biens-là réglément et les savoir perdre constamment. » (I 26) De tout un peu, éviter les excès, régler une passion par une autre, instaurer des contrepouvoirs, ne jamais hésiter mais ne pas aller trop loin – telle est la sagesse de Montaigne, issue des Anciens.
Lisez Montaigne, n’hésitez pas à le lire en français moderne. Pas de superstition de la “langue originale”, sauf pour les érudits. Montaigne vaut qu’on le lise parce qu’il nous parle encore, et bien plus que certains contemporains en leur jargon !
Michel de Montaigne, Les Essais (mis en français moderne par Claude Pinganaud), Arléa Poche 2002, 806 pages, 21.85€
http://homepage.mac.com/guyjacq/index.htlm
Difficile de se peindre soi-même puisque l’on change sans cesse. Pour être fidèle, il faut rester vrai et se dire scrupuleusement jour après jour, avec ses contradictions et évolutions. « Le monde n’est qu’une branloire pérenne. Toutes choses y branlent sans cesse : la terre, les rochers du Caucase, les pyramides d’Egypte, et du branle public et du leur. La constante même n’est qu’un branle plus languissant. Je ne puis assurer mon objet. Il va trouble et chancelant d’une ivresse naturelle. Je le prends en ce point, comme il est, en l’instant que je m’amuse à lui. Je ne peins pas l’être. Je peins le passage… » (III 2)
Comme tout change, pourquoi rêver de l’Être ? C’est l’erreur des philosophes idéalistes ou de l’absolu. En quoi cette philosophie de l’ailleurs et de l’idéal nous sert-elle à quoi que ce soit ? Montaigne est un pragmatique, la philosophie est pour lui une sagesse pratique : elle apprend à mourir – donc à bien vivre jusqu’à la fin. Comme tout branle constamment (tout change, disent les Chinois), prenons l’homme branlant « divers et ondoyant », et non point la statue déifiée, immobile et figée, de l’homme idéal. « Comme il est, en l’instant ». L’« être » n’a pas d’intérêt, seul intéresse « le passage ». « Nous n’avons aucune communication à l’être, parce que toute humaine nature est toujours au milieu entre le naître et le mourir, ne baillant de soi qu’une obscure apparence (…). Et si, de fortune, vous fichez votre pensée à vouloir prendre son être, ce sera ni plus ni moins que lui voudrait empoigner l’eau. » (II 12) ‘Tu es pierre’, disait le Christ à son disciple préféré ; Montaigne y voit plutôt de l’eau – comme les philosophies asiatiques. Dans le changement, comment saisir une quelconque substance ? Mais avec cette puissance de la souplesse : l’eau ne fait pas bloc mais s’infiltre obstinément dans la moindre faille.
« C’est un sujet merveilleusement vain, divers et ondoyant que l’homme » (I.1). Le jugement humain est inconstant. « Je ne fais qu’aller et venir : mon jugement ne tire pas toujours en avant ; il flotte, il vague…(…) Chacun à peu près en dirait autant de soi, s’il se regardait comme moi. Les prêcheurs savent que l’émotion qui leur vient en parlant les anime vers la créance et qu’en colère nous nous adonnons plus à la défense de notre proposition, l’imprimons en nous et l’embrassons avec plus de véhémence et d’approbation que nous ne faisons en étant en notre sens froid et reposé. » (II 12) La plupart des raisonnements qui se tiennent ont besoin des passions comme impulsion. Ce n’est qu’ensuite que l’esprit ordonne et maîtrise.
Les humains restent pétris de contradictions. « Vu la naturelle instabilité de nos mœurs et opinions, il m’a semblé souvent que les bons auteurs mêmes ont tôt de s’opiniâtrer à former de nous une constante et solide contexture. Ils choisissent un air universel et, suivant cette image, vont rangeant et interprétant toutes les actions d’un personnage et, s’ils ne les peuvent assez tordre, les vont renvoyant à la dissimulation. » (II 1) Chacun va selon son appétit et non selon la sagesse, « selon que le vent des occasions nous emporte », dit Montaigne. « Nous n’allons pas ; on nous emporte ». Cela pour les gens hors sagesse, qui sont le commun des hommes. Le but de la philosophie est justement de nous faire réfléchir et devenir sages.
D’autant que la tyrannie des habitudes nous tient. Elle aveugle le jugement et détruit la liberté, rendant l’humain faible devant le monde, puisque « le monde n’est qu’une branloire pérenne » ! « C’est, à la vérité, une violente et traîtresse maîtresse d’école que la coutume. Elle établit en nous peu à peu, à la dérobée, le pied de son autorité ; mais par ce doux et humble commencement, l’ayant rassis et planté avec l’aide du temps, elle nous découvre tantôt un furieux et tyrannique visage contre lequel nous n’avons plus la liberté de hausser seulement les yeux. » (I 23) D’où l’intérêt d’établir un esprit sûr de lui, capable de juger par lui-même des nouveautés qui viennent. La coutume est donc la pire et la meilleure des choses – selon qu’on la subit faute de jugement, ou qu’elle nous a formés au jugement. L’éducation est la grande affaire de Montaigne. « Il faut apprendre soigneusement aux enfants de haïr les vices de leur propre contexture, et leur en faut apprendre la naturelle difformité, à ce qu’ils les fuient, non en leur action seulement, mais surtout en leur cœur ; que la pensée même leur en soit odieuse, quelque masque qu’ils portent. » (I 23) Il s’agit moins de charger la mémoire que de rendre capable de discerner par soi-même ce qui est bien et de forger la volonté de l’accomplir. Montaigne écrit tout un essai sur l’éducation pour la comtesse de Gourson. Ce sujet lui tenait à cœur. « Je voudrais qu’on fût soigneux de lui », dit-il de l’enfant, « choisir un conducteur qui eût plutôt la tête bien faite que bien pleine, et qu’on y requît tous les deux [ces deux qualités doivent être équilibrées], mais plus les mœurs et l’entendement que la science. » (I 26) L’éducation anglaise gardera ce pli de Montaigne ; alors que la « Raison » française pousse plutôt à négliger de forger le caractère au profit d’ingurgiter le savoir…
Or, « le pire état de l’homme, c’est quand il perd la connaissance et gouvernement de soi » (II 2). Le but de la sagesse est la maîtrise du sujet « ondoyant », inconstant et pétri d’habitudes. La sagesse est une éducation. « Le prix de l’âme ne consiste pas à aller haut, mais ordonnément » (III 2) « Ramenons à nous et à notre vrai profit nos cogitations et intentions. Ce n’est pas une légère partie que de faire sûrement sa retraite. (…) La plus grande chose du monde, c’est de savoir être à soi. » (I 39) Ne pas vouloir changer le monde, s’efforcer de changer d’abord soi-même. « L’estimation et le prix d’un homme consiste au cœur et en la volonté ; c’est là où gît son vrai honneur ; la vaillance, c’est la fermeté non pas des jambes et des bras, mais du courage et de l’âme. » (I 31) Nietzsche ne dira pas autre chose.
Une telle philosophie est une joie. « L’âme qui loge la philosophie doit, par sa santé, rendre sain encore le corps. Elle doit faire luire jusqu’au dehors son repos et son aise, doit former à son moule le port extérieur et l’armer par conséquent d’une gracieuse fierté, d’un maintien actif et allègre et d’une contenance contente et débonnaire. La plus expresse marque de la sagesse, c’est une éjouissance constante. » (I 26) La vertu vraie est « facilité, utilité et plaisir de son exercice » - au contraire de la vertu fausse qui est fouet, austérité et contrainte. Ou hypocrisie, Tartuffe le montrera, cette quintessence du bourgeois intello à la française satirisé par Molière. Il faut régler sa vie mais ne pas vivre pour la règle : « le règlement, c’est son outil, non pas sa force » (avis aux divers ayatollahs et aux étatistes qui voudraient tout régenter). Les plaisirs humains, en « les modérant, elle les tient en haleine et en goût. » La sagesse « aime la vie, elle aime la beauté et la gloire et la santé. Mais son office propre et particulier, c’est savoir user de ces biens-là réglément et les savoir perdre constamment. » (I 26) De tout un peu, éviter les excès, régler une passion par une autre, instaurer des contrepouvoirs, ne jamais hésiter mais ne pas aller trop loin – telle est la sagesse de Montaigne, issue des Anciens.
Lisez Montaigne, n’hésitez pas à le lire en français moderne. Pas de superstition de la “langue originale”, sauf pour les érudits. Montaigne vaut qu’on le lise parce qu’il nous parle encore, et bien plus que certains contemporains en leur jargon !
Michel de Montaigne, Les Essais (mis en français moderne par Claude Pinganaud), Arléa Poche 2002, 806 pages, 21.85€
http://homepage.mac.com/guyjacq/index.htlm
vendredi 26 décembre 2008
Les Fernandez ( Ramon et Dominique)
J'apprécie depuis longtemps les oeuvres de Dominique Fernandez: " Dans la main de l'Ange" (biographie romancée de Pasolini), "Le Tribunal d'honneur" (biographie romancée de Tchaikovski), "La course à l'abîme" (vie du peintre Le Caravage), "Le dernier des Medicis" et bien d'autres livres encore.
Dominique Fernandez vient de publier un très beau livre sur son père , le grand critique littéraire Ramon Fernandez, bien oublié, en raison de son comportement pendant la guerre et sa compromission avec les allemands.
Déjà, lors de sa récente élection à l'académie Française, Dominique Fernadez était revenu sur la vie et l'oeuvre de son père et il avait prononcé , notamment , cette très belle phrase dans son discours de réception à l'académie française, le jeudi 13 décembre 2007 :
« L'illustre d'Alembert, dont vous m'avez fait l'honneur, et je vous en remercie, de m'appeler à occuper le fauteuil, parlait de « l'égalité académique ». Il voulait dire que tous les académiciens, quelles que soient leur origine sociale, leurs convictions, leurs erreurs ou celles de leurs parents, sont égaux. Au nom de cette égalité, je vous demande d'accueillir avec moi l'ombre de quelqu'un qui avait plus de titres à prendre ma place, et à qui je dois d'être celui que je suis : Ramon Fernandez, mon père. Il s'est fourvoyé en politique, et j'ai toujours condamné, publiquement, sa conduite pendant l'Occupation. [...] Mais est-ce une raison pour oublier, occulter, son œuvre littéraire ? [...] Autant les opinions professées pendant la guerre par mon père - je parle d'opinions, car il ne s'est rendu coupable d'aucune action répréhensible, sauvant au contraire des Juifs, prononçant, seul parmi les écrivains collaborateurs, l'éloge funèbre de Bergson, publiant ce livre sur Proust -, autant ses opinions politiques ont toujours été pour moi inacceptables, autant j'admire son œuvre. Et je vous ferai cet aveu : parmi les motifs qui m'ont poussé à souhaiter faire partie de votre Compagnie, le dernier n'a pas été de faire retentir sous la Coupole, à côté de celui de Richelieu, le nom de Ramon Fernandez. »
http://bibliobs.nouvelobs.com/blog/les-livres-des-livre/20081226/9605/ramon-fernandez-lhomme-presse
Dans son très beau livre sur ce père qu'il a très peu connu il y a un passage qui m'émeut particulièrement: celui où Dominique Fernandez nous dit que tous ses livres et notamment tous ceux consacrés a des êtres aux talents magnifiques mais qui ont été socialement déchus (Portofiro, Tchaïkovski, Caravage, Pasolini) ont été une recherche de son propre père, lui aussi très brillant critique littéraire mais qui s'est gravement fourvoyé pendant la guerre en collaborant.
Dominique Fernandez vient de publier un très beau livre sur son père , le grand critique littéraire Ramon Fernandez, bien oublié, en raison de son comportement pendant la guerre et sa compromission avec les allemands.
Déjà, lors de sa récente élection à l'académie Française, Dominique Fernadez était revenu sur la vie et l'oeuvre de son père et il avait prononcé , notamment , cette très belle phrase dans son discours de réception à l'académie française, le jeudi 13 décembre 2007 :
« L'illustre d'Alembert, dont vous m'avez fait l'honneur, et je vous en remercie, de m'appeler à occuper le fauteuil, parlait de « l'égalité académique ». Il voulait dire que tous les académiciens, quelles que soient leur origine sociale, leurs convictions, leurs erreurs ou celles de leurs parents, sont égaux. Au nom de cette égalité, je vous demande d'accueillir avec moi l'ombre de quelqu'un qui avait plus de titres à prendre ma place, et à qui je dois d'être celui que je suis : Ramon Fernandez, mon père. Il s'est fourvoyé en politique, et j'ai toujours condamné, publiquement, sa conduite pendant l'Occupation. [...] Mais est-ce une raison pour oublier, occulter, son œuvre littéraire ? [...] Autant les opinions professées pendant la guerre par mon père - je parle d'opinions, car il ne s'est rendu coupable d'aucune action répréhensible, sauvant au contraire des Juifs, prononçant, seul parmi les écrivains collaborateurs, l'éloge funèbre de Bergson, publiant ce livre sur Proust -, autant ses opinions politiques ont toujours été pour moi inacceptables, autant j'admire son œuvre. Et je vous ferai cet aveu : parmi les motifs qui m'ont poussé à souhaiter faire partie de votre Compagnie, le dernier n'a pas été de faire retentir sous la Coupole, à côté de celui de Richelieu, le nom de Ramon Fernandez. »
http://bibliobs.nouvelobs.com/blog/les-livres-des-livre/20081226/9605/ramon-fernandez-lhomme-presse
Dans son très beau livre sur ce père qu'il a très peu connu il y a un passage qui m'émeut particulièrement: celui où Dominique Fernandez nous dit que tous ses livres et notamment tous ceux consacrés a des êtres aux talents magnifiques mais qui ont été socialement déchus (Portofiro, Tchaïkovski, Caravage, Pasolini) ont été une recherche de son propre père, lui aussi très brillant critique littéraire mais qui s'est gravement fourvoyé pendant la guerre en collaborant.
jeudi 25 décembre 2008
Le peintre Giorgione
Adhérent au site Babelio j'ai reçu, pour en faire une critique le livre de Claude Chevreuil:" Les mémoires de Giorgione" paru aux éditions de fallois en 1994 et réédité en livre de poche. Il s'agit de la lettre qu'écrit le peintre Gorgione en 1511 l'année de sa mort de la peste à son éléve et ami et qui revient sur l'ensemble de sa vie.Petit paysan pauvre il devient l'élève de Bellini et vit une grande partie de sa vie à Venise où il devient un peintre recherché. Ces mémoires sous forme de lettre me rapelle les Mémoires d'Hadrien de Marguerite Yourcenar. Voici, ci-dessous , un site consacré au peintre Giorgione.
http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Giorgione
http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Giorgione
mardi 23 décembre 2008
Un nouveau comportement honteux
Sarkozy vient d'accorder une grâce partielle à l'ancien préfet Marchiani, ce qui va permettre à ce dernier d'obtenir une libération conditionnelle. Le Président a le front de le présenter comme un simple cas parmi les 27 grâces concernant des détenus "particulièrement méritants". C'est une honte et nous sommes décidément de plus en plus dans une république bananière ou seul compte le fait du Prince. J'éspère que cette décision scandaleuse entrainera de nombreuses et vives réactions.
dimanche 21 décembre 2008
Souvenirs d'André Labarrére
La ville de Pau ne cesse de regretter son Maire. Quand les discussions de café du commerce s'engagent sur la politique municipale il n'est pas rare que les interlocuteurs déclarent regretter le temps d'André Labarrère. Quel plus bel hommage!
Voici un petit texte paru sur le site : Alternatives Paloises que je reproduis parcequ'il traduit, avec humour, ce sentiments très partagé.
Tout le monde en rêvait. Alternatives Paloises l’a réalisé. Notre correspondant Carmontelle a réussi - dieu sait comment - a obtenir un entretien avec notre regretté maire de Pau, en direct du Purgatoire où il a pris sa nouvelle résidence, par ligne inter satellitaire, grâce au très haut débit dont il fut l’initiateur. Voici l’essentiel de cet entretien.
A@P - Bonjour, monsieur le ministre...AL - Je vous interromps immédiatement, mon cher ami, ici, les titres, les civilités et autres entregents n’ont pas cours - si je puis m’exprimer ainsi, vous savez qu’on me qualifiait dans votre monde d’éternel courtisan (petit rire saccadé) -, mais bref l’ordre hiérarchique des priorités n’obéit point aux mêmes contingences.A@P - C’est-à-dire ? AL - Comprenez-moi, dans votre monde, j’étais l’éternel maire de Pau, ici, je ne suis plus qu’un éternel défunt, la nuance est savoureuse, n’est-ce pas ? Mais venons-en à l’objectif de votre appel. Si les jours ne me sont plus comptés - et la comptabilité ne fut pas mon fort autrefois, j’aimais à citer cette phrase de Figaro qui se présentant à un emploi public dit : « il y fallait un calculateur, ce fut un danseur qui l’obtint » (nouveau petit rire saccadé) - mais vos heures sont précieuses, alors n’en abusons point. Posez vos questions, mon ami.
A@P - Depuis votre... départ.AL - Décès, dîtes le mot juste, foin de la langue de bois !
A@P - Donc depuis votre décès, nous assistons à Pau, à la déliquescence de la politique culturelle : point d’harmonisation, aucune programmation concertée, déchéance du pôle des abattoirs, suppression de subventions pour certaines compagnies, augmentation démesurée pour d’autres sans contrepartie négociée, mépris des artistes et créateurs, il semble que seul l’OPPB tire son épingle du jeu... Qu’en pensez-vous ?AL - Vous savez, lorsque Périclès mourut, les sénateurs élirent à sa place le stratège le plus niais qu’ils trouvèrent. Cette pale figure contribua à élever dans la conscience populaire celle du défunt qui devint un mythe populaire. Je veux dire par là que je n’ai pas fait mieux ni pis que mes prédécesseurs et que mes successeurs ne feront pas autrement. En matière de culture, il faut dissocier la programmation officielle, forcément arbitraire et bourgeoise, de l’initiative populaire. L’élu dispose du pouvoir et des cordons de la bourse. Il ne maîtrise pas - dieu merci - la conscience du peuple. Les mouvements littéraires et philosophiques les plus marquants de l’humanité se développèrent contre le pouvoir en place, son inertie, sa bêtise ou son obscurantisme. En conséquence, il me semble que le meilleur service que mes héritiers (nouveau petit rire saccadé) puissent rendre à la culture paloise, c’est de poursuivre la politique absurde et insipide que j’ai promue durant mon règne.
A@P - Cependant l’Orchestre de Pau...AL - J’ai été séduit par un jeune homme, faiblesse trop humaine...
A@P - Que diriez-vous à Martine ?AL - Tu as choisi d’exercer le métier de prince, sois en digne et souviens-toi que le meilleur chemin vers la réussite est l’humilité.
A ces mots, notre maire regretté fut pris d’une légère toux. Comme je m’inquiétais de cette indisposition, il me répondit :
AL - Oh ! ce n’est rien, un accident de nuage : j’ai l’âme un peu frileuse à l’approche de ce long hiver qu’est l’immortalité.
A@P - Je ne vais donc pas vous importuner davantage. Un dernier mot cependant.AL - Dernier mot, l’expression ne manque pas de piquant ici... Je vous écoute.
A@P - Vous êtes au Purgatoire, pourquoi pas l’Enfer ou le Paradis ?AL - Oh ! vous savez, on ne choisit pas ses défunts. Le Paradis, pour moi, ce fut être maire de Pau pendant 35 ans, et comme dit Sartre, l’Enfer, c’est les autres...
A@P - Les autres ?AL - Les autres élus !Il y eut des fritures sur la ligne, comme les soubresauts d’un rire distrait et lointain, et la communication fut interrompue. Je n’eus pas le temps de lui souhaiter un joyeux Noël ni de lui demander quels étaient ses vœux pour l’avenir de notre ville.
Je pense qu’il nous aurait régalé de quelque ironique épigramme à la sauce béarnaise et au piment d’Espelette - dont il avait le secret - ou d’anecdotes truffées de vertes saillies à l’adresse du bouillant François ou de la sémillante Martine...
- par Carmontelle
Voici un petit texte paru sur le site : Alternatives Paloises que je reproduis parcequ'il traduit, avec humour, ce sentiments très partagé.
Tout le monde en rêvait. Alternatives Paloises l’a réalisé. Notre correspondant Carmontelle a réussi - dieu sait comment - a obtenir un entretien avec notre regretté maire de Pau, en direct du Purgatoire où il a pris sa nouvelle résidence, par ligne inter satellitaire, grâce au très haut débit dont il fut l’initiateur. Voici l’essentiel de cet entretien.
A@P - Bonjour, monsieur le ministre...AL - Je vous interromps immédiatement, mon cher ami, ici, les titres, les civilités et autres entregents n’ont pas cours - si je puis m’exprimer ainsi, vous savez qu’on me qualifiait dans votre monde d’éternel courtisan (petit rire saccadé) -, mais bref l’ordre hiérarchique des priorités n’obéit point aux mêmes contingences.A@P - C’est-à-dire ? AL - Comprenez-moi, dans votre monde, j’étais l’éternel maire de Pau, ici, je ne suis plus qu’un éternel défunt, la nuance est savoureuse, n’est-ce pas ? Mais venons-en à l’objectif de votre appel. Si les jours ne me sont plus comptés - et la comptabilité ne fut pas mon fort autrefois, j’aimais à citer cette phrase de Figaro qui se présentant à un emploi public dit : « il y fallait un calculateur, ce fut un danseur qui l’obtint » (nouveau petit rire saccadé) - mais vos heures sont précieuses, alors n’en abusons point. Posez vos questions, mon ami.
A@P - Depuis votre... départ.AL - Décès, dîtes le mot juste, foin de la langue de bois !
A@P - Donc depuis votre décès, nous assistons à Pau, à la déliquescence de la politique culturelle : point d’harmonisation, aucune programmation concertée, déchéance du pôle des abattoirs, suppression de subventions pour certaines compagnies, augmentation démesurée pour d’autres sans contrepartie négociée, mépris des artistes et créateurs, il semble que seul l’OPPB tire son épingle du jeu... Qu’en pensez-vous ?AL - Vous savez, lorsque Périclès mourut, les sénateurs élirent à sa place le stratège le plus niais qu’ils trouvèrent. Cette pale figure contribua à élever dans la conscience populaire celle du défunt qui devint un mythe populaire. Je veux dire par là que je n’ai pas fait mieux ni pis que mes prédécesseurs et que mes successeurs ne feront pas autrement. En matière de culture, il faut dissocier la programmation officielle, forcément arbitraire et bourgeoise, de l’initiative populaire. L’élu dispose du pouvoir et des cordons de la bourse. Il ne maîtrise pas - dieu merci - la conscience du peuple. Les mouvements littéraires et philosophiques les plus marquants de l’humanité se développèrent contre le pouvoir en place, son inertie, sa bêtise ou son obscurantisme. En conséquence, il me semble que le meilleur service que mes héritiers (nouveau petit rire saccadé) puissent rendre à la culture paloise, c’est de poursuivre la politique absurde et insipide que j’ai promue durant mon règne.
A@P - Cependant l’Orchestre de Pau...AL - J’ai été séduit par un jeune homme, faiblesse trop humaine...
A@P - Que diriez-vous à Martine ?AL - Tu as choisi d’exercer le métier de prince, sois en digne et souviens-toi que le meilleur chemin vers la réussite est l’humilité.
A ces mots, notre maire regretté fut pris d’une légère toux. Comme je m’inquiétais de cette indisposition, il me répondit :
AL - Oh ! ce n’est rien, un accident de nuage : j’ai l’âme un peu frileuse à l’approche de ce long hiver qu’est l’immortalité.
A@P - Je ne vais donc pas vous importuner davantage. Un dernier mot cependant.AL - Dernier mot, l’expression ne manque pas de piquant ici... Je vous écoute.
A@P - Vous êtes au Purgatoire, pourquoi pas l’Enfer ou le Paradis ?AL - Oh ! vous savez, on ne choisit pas ses défunts. Le Paradis, pour moi, ce fut être maire de Pau pendant 35 ans, et comme dit Sartre, l’Enfer, c’est les autres...
A@P - Les autres ?AL - Les autres élus !Il y eut des fritures sur la ligne, comme les soubresauts d’un rire distrait et lointain, et la communication fut interrompue. Je n’eus pas le temps de lui souhaiter un joyeux Noël ni de lui demander quels étaient ses vœux pour l’avenir de notre ville.
Je pense qu’il nous aurait régalé de quelque ironique épigramme à la sauce béarnaise et au piment d’Espelette - dont il avait le secret - ou d’anecdotes truffées de vertes saillies à l’adresse du bouillant François ou de la sémillante Martine...
- par Carmontelle
vendredi 19 décembre 2008
La suite des Misérables
C'est une très longue procédure qui vient de se terminer par un arrêt de la Cour d'appel de Paris en date de ce jour. La Cour donne raison à l éditeur des deux romans de François Ceresa qui constituaient une suite au célèbre roman de Victor Hugo " Les Misérables" contre les héritiers de Victor Hugo. J'avais déjà, brièvement évoqué cette question dans mon livre "Justice et Littérature" paru en 2004 mais la procédure ne venait que de commencer.
Les descendants de Victor Hugo voulaient faire juger qu' en donnant une suite au célèbre roman l'éditeur et l'auteur portaient atteinte au droit moral de l'écrivain.
Il faut en effet noter que la création entraîne deux droits au profit de l'auteur:
-un droit patrimonial qui est protégé pendant soixante dix ans, l'oeuvre tombant ensuite dans le domaine public
-un droit moral qui, lui, est perpétuel et se transmet aux descendants.
Le 12 septembre 2001 le Tribunal de Grande Instance de paris avait donné raison à l'éditeur.
La Cour d'appel réforme ce jugement et estime , au contraire , que les deux romans de François Ceresa portent atteinte au droit moral de Victor Hugo.
La Cour de cassation par un arrêt en date du 30 janvier 2007 casse la décision de la Cour et renvoie devant la Cour " autrement composée".
Cette dernière vient de rendre l'arrêt qui donne raison à l'éditeur et au romancier.
On ne peut que se féliciter de cette décision qui respecte d'ailleurs ce que pensait Victor Hugo lui-même et qu'il avait déclaré le 21 juin 1878 lors d'un Congrès littéraire:
"Avant la publication, l'auteur a un droit incontestable et illimité sur son oeuvre. Dés que l'oeuvre est publiée, l'auteur n'en est plus le maître. C'est alors l'autre personnage qui s'en empare, appelez le du nom que vous voudrez: esprit humain, domaine public, société.
L'héritier du sang est l'héritier du sang. L'écrivain, en tant qu'écrivain, n'a qu'un héritier, c'est l'héritier de l'esprit, c'est l'esprit humain, c'est le domaine public. Voilà la vérité absolue."
http://passouline.blog.lemonde.fr/2008/12/20/javert-ressucite-et-relaxe/
Les descendants de Victor Hugo voulaient faire juger qu' en donnant une suite au célèbre roman l'éditeur et l'auteur portaient atteinte au droit moral de l'écrivain.
Il faut en effet noter que la création entraîne deux droits au profit de l'auteur:
-un droit patrimonial qui est protégé pendant soixante dix ans, l'oeuvre tombant ensuite dans le domaine public
-un droit moral qui, lui, est perpétuel et se transmet aux descendants.
Le 12 septembre 2001 le Tribunal de Grande Instance de paris avait donné raison à l'éditeur.
La Cour d'appel réforme ce jugement et estime , au contraire , que les deux romans de François Ceresa portent atteinte au droit moral de Victor Hugo.
La Cour de cassation par un arrêt en date du 30 janvier 2007 casse la décision de la Cour et renvoie devant la Cour " autrement composée".
Cette dernière vient de rendre l'arrêt qui donne raison à l'éditeur et au romancier.
On ne peut que se féliciter de cette décision qui respecte d'ailleurs ce que pensait Victor Hugo lui-même et qu'il avait déclaré le 21 juin 1878 lors d'un Congrès littéraire:
"Avant la publication, l'auteur a un droit incontestable et illimité sur son oeuvre. Dés que l'oeuvre est publiée, l'auteur n'en est plus le maître. C'est alors l'autre personnage qui s'en empare, appelez le du nom que vous voudrez: esprit humain, domaine public, société.
L'héritier du sang est l'héritier du sang. L'écrivain, en tant qu'écrivain, n'a qu'un héritier, c'est l'héritier de l'esprit, c'est l'esprit humain, c'est le domaine public. Voilà la vérité absolue."
http://passouline.blog.lemonde.fr/2008/12/20/javert-ressucite-et-relaxe/
jeudi 18 décembre 2008
Encore la prison
Voici un document qui devrait aider à changer les choses. Des détenus ont filmé clandestinement pendant plusieurs mois les conditions de la détention à Fleury-Merogis.On connaissait par de nombreux rapports les conditions inadmissibles de détention et les atteintes à la dignité humaine que cela entraîne mais il est certain que les images auront un autre poid. On peut aller les voir dans cet article du Monde d'aujourd'hui.
http://www.lemonde.fr/societe/article/2008/12/18/la-prison-de-fleury-merogis-filmee-de-l-interieur_1132482_3224.html
Et maintenant je redis que les politiques sont au premier chef responsables de cette situation, mais que les magistrats ont, eux aussi , leurs parts de responsabilité. Ils ne peuvent ignorer, lorsqu'ils envoient en prison qu'ils participent à une atteinte à la dignité humaine. Ils répondront qu'ils appliquent la loi. certes. Mais quand la loi conduit à une violation des droits de l'homme, c'est à eux juges des libertés de s'y opposer. En s'y opposant ils contraindront les politiques à ne pas se contenter de discours hypocrites mais à agir.
http://www.lemonde.fr/societe/article/2008/12/18/la-prison-de-fleury-merogis-filmee-de-l-interieur_1132482_3224.html
Et maintenant je redis que les politiques sont au premier chef responsables de cette situation, mais que les magistrats ont, eux aussi , leurs parts de responsabilité. Ils ne peuvent ignorer, lorsqu'ils envoient en prison qu'ils participent à une atteinte à la dignité humaine. Ils répondront qu'ils appliquent la loi. certes. Mais quand la loi conduit à une violation des droits de l'homme, c'est à eux juges des libertés de s'y opposer. En s'y opposant ils contraindront les politiques à ne pas se contenter de discours hypocrites mais à agir.
mardi 16 décembre 2008
Un Procureur devant les Juges
Monsieur de Montgolfier, procureur connu, est aujourd'hui poursuivi
devant le tribunal correctionnel pour atteinte à la liberté individuelle ce qui fait, évidemment tâche pour un procureur.Sur le fond je ne me pronnoncerai pas, mais je veux seulement citer ces quelques remarques savoureuses de M.de Montgolfier sur la façon dont la justice se comporte.En ce qui me concerne je le savais et je ne peux que m'étonner que ce Procureur ne s'en rende compte que maintenant qu'il est poursuivi.... Mieux vaut tard que jamais.
Cela fait trente ans que je suis magistrat et j'avais cru comprendre que l'instruction se faisait à charge et à décharge
"Je n’ai pas la déférente soumission qu’on attend des justiciables"
On m’a rapporté, poursuivra-t-il, que les juges s’étaient émus de ce que je les aurais pris de haut. Il faudrait cajoler les juges pour obtenir justice ? C’est quelque chose que j’ai du mal à accepter."
devant le tribunal correctionnel pour atteinte à la liberté individuelle ce qui fait, évidemment tâche pour un procureur.Sur le fond je ne me pronnoncerai pas, mais je veux seulement citer ces quelques remarques savoureuses de M.de Montgolfier sur la façon dont la justice se comporte.En ce qui me concerne je le savais et je ne peux que m'étonner que ce Procureur ne s'en rende compte que maintenant qu'il est poursuivi.... Mieux vaut tard que jamais.
Cela fait trente ans que je suis magistrat et j'avais cru comprendre que l'instruction se faisait à charge et à décharge
"Je n’ai pas la déférente soumission qu’on attend des justiciables"
On m’a rapporté, poursuivra-t-il, que les juges s’étaient émus de ce que je les aurais pris de haut. Il faudrait cajoler les juges pour obtenir justice ? C’est quelque chose que j’ai du mal à accepter."
samedi 13 décembre 2008
Jean François Blanco Bâtonnier
Le 11 décembre le Barreau de Pau vient de désigner son nouveau Bâtonnier en la personne de Jean François Blanco. En fait ce n'est pas une surprise puisque que l'an dernier , à la même époque , il avait été désigné en qualité de dauphin. J'avais dit à l'époque ma satisfaction car je considère qu'il s'agit d'un excellent avocat , capable défendre au mieux les intérêts de la profession.
Le nouveau bâtonnier a fait ce 11 décembre un très beau discours, plein d'humanité et il a très bien défendu l'idée du rôle éminent des avocats dans une société démocratique. Il a souligné son hostilité à l'idée d'une grande profession dans laquelle serait intégrés notamment les juristes d'entreprises et qui dénaturerait complètement la profession. Je partage ce point de vue car j'ai toujours pensé qu'en dehors de la technique pure l'avocat remplit un magister moral.
Dés que j'obtiendrai une copie du discours je le ferai paraître dans ce blog
Le nouveau bâtonnier a fait ce 11 décembre un très beau discours, plein d'humanité et il a très bien défendu l'idée du rôle éminent des avocats dans une société démocratique. Il a souligné son hostilité à l'idée d'une grande profession dans laquelle serait intégrés notamment les juristes d'entreprises et qui dénaturerait complètement la profession. Je partage ce point de vue car j'ai toujours pensé qu'en dehors de la technique pure l'avocat remplit un magister moral.
Dés que j'obtiendrai une copie du discours je le ferai paraître dans ce blog
mardi 9 décembre 2008
L'Eglise catholique ne progresse vraiment pas!
Deux évènements récents me montrent que l'Église Catholique ne progresse pas et que la liberté est un mot qu'elle a du mal à admettre. Ces deux évenements n'ont évidement pas la même portée.
Le premier est la censure par la RAI (oui, je sais ce n'est pas l'Eglise!) de deux scènes gay dans le très beau film "Brokeback Mountain" tiré du livre de Annie Proulx, prix Pulitzer . Je trouve choquant à tous points de vue et notamment en raison du respect dû à la liberté des spectateurs et aux droits du créateur de censurer ainsi un tel film. Autant ne pas le programmer. Va t-on assister à de nouveaux autodafés?
Le deuxième évènement beaucoup plus grave et, pour moi scandaleux, c'est le vote par le Vatican contre une résolution de l'ONU tendant à dépénaliser l'homosexualité. Ce vote est particulièrement choquant quand on sait que dans certains pays on, emprisonne et même quelquefois on condamne à mort.
Le premier est la censure par la RAI (oui, je sais ce n'est pas l'Eglise!) de deux scènes gay dans le très beau film "Brokeback Mountain" tiré du livre de Annie Proulx, prix Pulitzer . Je trouve choquant à tous points de vue et notamment en raison du respect dû à la liberté des spectateurs et aux droits du créateur de censurer ainsi un tel film. Autant ne pas le programmer. Va t-on assister à de nouveaux autodafés?
Le deuxième évènement beaucoup plus grave et, pour moi scandaleux, c'est le vote par le Vatican contre une résolution de l'ONU tendant à dépénaliser l'homosexualité. Ce vote est particulièrement choquant quand on sait que dans certains pays on, emprisonne et même quelquefois on condamne à mort.
Venise et ses peintres
Voici un site qui nous présente une très belle exposition des peintres à Venise. Cela se passe à la Fondation Beyeler à Bâle et le site permet d'admirer quelques uns des plus beaux tableaux consacrés à Venise.
Voici donc le lien qui vous conduit au catalogue et le site de la Fondation Beyeler.
http://www.beyeler.com/fondation/f/html_11sonderaus/35venedig/00_intro.php?pos=1
http://www.beyeler.com/
Voici donc le lien qui vous conduit au catalogue et le site de la Fondation Beyeler.
http://www.beyeler.com/fondation/f/html_11sonderaus/35venedig/00_intro.php?pos=1
http://www.beyeler.com/
lundi 8 décembre 2008
La Méditérranée: son histoire et ses civilisations
Voici un très beau site pour ceux qui s'intéresse à l'histoire des pays méditerranéens. Il y a notamment une carte que l'on peut faire évoluer dans le temps et qui montrent les différents pouvoirs qui se sont succédés. C'est clair et les textes sont à la fois complets et simples.
En dehors de l'histoire proprement dite il y a de nombreux documents sur les arts et traditions de ces différentes régions aux différentes époques. Il suffit de se laisser guider par la curiosité.
http://www.qantara-med.org/qantara4/public/index.php
En dehors de l'histoire proprement dite il y a de nombreux documents sur les arts et traditions de ces différentes régions aux différentes époques. Il suffit de se laisser guider par la curiosité.
http://www.qantara-med.org/qantara4/public/index.php
dimanche 7 décembre 2008
Discours de J-M Le Clezio devant l'Académie Suédoise
Je dois reconnaître ici le goût que j'ai depuis longtemps pour les discours académiques car je sais que , dans ces occasions, l'écrivain fait un véritable effort pour chercher sa vérité profonde. Les deux discours qui me paraissent les plus beaux sont ceux de Marguerite Yourcenar lorsqu'elle fut reçue ( première femme à l'être) à l'Académie Française et dans lequel, au milieu des remerciements , elle décocha quelques fortes vérités sur la misogynie des Académiciens et celui que prononça Albert Camus devant l'Académie Suédoise qui reste le meilleur du genre. Voici maintenant celui de J-M Le Clezio que l'on peut trouver sur le site de l'Académie Suédoise.
http://www.svenskaakademien.se/web/Conference_Nobel_2008_en.aspx
http://www.svenskaakademien.se/web/Conference_Nobel_2008_en.aspx
Sois prés de moi: un roman d' Andrew O'Hagan
Sois prés de moi est un trés beau roman d'Andrew O'Hagan que je viens de terminer et dont je recommande la lecture.Voici tout d'abord la derniére de couverture qui résume bien les faits:
Le père David Anderton, 57 ans, s'installe dans la petite ville ouvrière de Dalgarnock, en Ecosse, pour prendre en charge la paroisse. Arrivant d'Angleterre, il se heurte à l'hostilité de ses concitoyens et peine à trouver sa place dans cet univers si éloigné du sien. Il se lie néanmoins avec Mark et Lisa, deux adolescents rebelles, ainsi qu'avec son étonnante gouvernante, Mrs Poole. Mais son amitié avec le jeune homme éveille une certaine suspicion. Le père David devient alors la cible de l'hystérie collective... Dans ses moments de solitude, il est submergé par les réminiscences de son enfance et de ses études à Oxford dans les années 1960, en plein cœur des révoltes estudiantines. Il porte un regard amer sur ses amours et ses idéaux perdus .
Comme toujours l'histoire ne serait pas grand chose sans le style de l'auteur. Ce romancier écrit de manière à la fois rigoureuse et tendre. Autrement dit on se laisse charmer par cette écriture.
Mais ce qui m'a particulièrement touché, en tant qu'ancien avocat, c'est la démonstration de ce que j'ai toujours pensé, à savoir que la complexité de certains êtres et de certaines situations ne peut être réellement comprise par l'institution judiciaire. Seul l'art du romancier peut y parvenir ou le talent d'un grand avocat.
Le père David Anderton, 57 ans, s'installe dans la petite ville ouvrière de Dalgarnock, en Ecosse, pour prendre en charge la paroisse. Arrivant d'Angleterre, il se heurte à l'hostilité de ses concitoyens et peine à trouver sa place dans cet univers si éloigné du sien. Il se lie néanmoins avec Mark et Lisa, deux adolescents rebelles, ainsi qu'avec son étonnante gouvernante, Mrs Poole. Mais son amitié avec le jeune homme éveille une certaine suspicion. Le père David devient alors la cible de l'hystérie collective... Dans ses moments de solitude, il est submergé par les réminiscences de son enfance et de ses études à Oxford dans les années 1960, en plein cœur des révoltes estudiantines. Il porte un regard amer sur ses amours et ses idéaux perdus .
Comme toujours l'histoire ne serait pas grand chose sans le style de l'auteur. Ce romancier écrit de manière à la fois rigoureuse et tendre. Autrement dit on se laisse charmer par cette écriture.
Mais ce qui m'a particulièrement touché, en tant qu'ancien avocat, c'est la démonstration de ce que j'ai toujours pensé, à savoir que la complexité de certains êtres et de certaines situations ne peut être réellement comprise par l'institution judiciaire. Seul l'art du romancier peut y parvenir ou le talent d'un grand avocat.
samedi 6 décembre 2008
Retour au Pays: critique de mon livre par Renée Mourgues
J'ai appris par des amis que Renée Mourgues, journaliste à la république des Pyrénées et chargée de la critique des livres avait rédigé le 16 septembre dernier une critique de mon dernier livre:" Retour au Pays". Je me suis donc procuré ce numéro du journal pour lire cette critique que j'ai failli ne jamais voir. Je reproduis ci-dessous ce texte que j'ai apprécié
"L'Afrique du Nord en bandoulière,Jean-Pierre Ryf poursuit des investigations philosophiques et humaines ressemblant fort à une introspection, le tout ficelé en trois nouvelles traitant de la souffrance de l'exil. Avocat honoraire du barreau de Pau, l'auteur a déjà effleuré le thème de l'attachement et de l'arrachement dans des ouvrages brefs et incisifs dont "Albert camus et les Algériens:Noces ou divorce".
Au moment ou l'immigration et l'intégration, deux antiennes de la société occidentale, suscitent des réactions passionnelles, manichéennes, démagogiques ou haineuses, il est bon de réfléchir tranquillement dans le sillage d'une plume fine, sensible, littéraire. Il faut savoir prendre de la hauteur pour essayer de saisir un peu de la complexité de l'expatriation.
Toutes les histoires ouvrent une brèche sur l'identité que l'on trahit ou triture pour s'adapter à un autre réel. Gros des des déchirures de la séparation, les textes parlent surtout de l'exil intérieur, peut-être le pire de tous parcequil touche au moi profond.
Qu'y a t-il de commun entre la douleur du Français d'Algérie obligé de plier bagages et celle de l'immigré lorgnant sur de possibles "el dorado" occidentaux? Rien d'autre que la m^me douleur et la même impuissance;;;aussi poignante et lancinante " qu'une petite musique de fado portugais". Ainsi Jean-Pierre Ryf, enfant de Constantine et Sétif, exprime t-il avec pudeur "ce regret que les deux peuples n'aient pas su vivre ensemble". L'incomptaibilité ne provient-elle pas, précisément, de ce colonialisme cupide et dévastateur dont personne aujourd'hui ne peut feindre de croire aux vertus altruistes? La malédiction impérialiste ne saurait toutefois suffire à gommer ou relativiser la peine légitime des rapatriés du Maghreb.
Un exercice d'imagination parachève la réflexion vagabonde sous la forme d'un dialogue entre deux défunts:Mgr Dupuch, premier évêque d'Alger et Abdel Kader, entré en résistance contre l'envahisseur. Héros du monde arabe, l'émir capitula et fut emprisonné( notamment à Pau) puis libéré par Napoléon III en 1852. Jusqu(à sa mort, il se consacra à la méditation religieuse et composa des oeuvres mystiques. Les deux humanistes se retrouvent au gré d'une fantaisie d'auteur dans une tentative désespérée de fraternisation par delà le temps et les évènements.
Renée Mourgues
"L'Afrique du Nord en bandoulière,Jean-Pierre Ryf poursuit des investigations philosophiques et humaines ressemblant fort à une introspection, le tout ficelé en trois nouvelles traitant de la souffrance de l'exil. Avocat honoraire du barreau de Pau, l'auteur a déjà effleuré le thème de l'attachement et de l'arrachement dans des ouvrages brefs et incisifs dont "Albert camus et les Algériens:Noces ou divorce".
Au moment ou l'immigration et l'intégration, deux antiennes de la société occidentale, suscitent des réactions passionnelles, manichéennes, démagogiques ou haineuses, il est bon de réfléchir tranquillement dans le sillage d'une plume fine, sensible, littéraire. Il faut savoir prendre de la hauteur pour essayer de saisir un peu de la complexité de l'expatriation.
Toutes les histoires ouvrent une brèche sur l'identité que l'on trahit ou triture pour s'adapter à un autre réel. Gros des des déchirures de la séparation, les textes parlent surtout de l'exil intérieur, peut-être le pire de tous parcequil touche au moi profond.
Qu'y a t-il de commun entre la douleur du Français d'Algérie obligé de plier bagages et celle de l'immigré lorgnant sur de possibles "el dorado" occidentaux? Rien d'autre que la m^me douleur et la même impuissance;;;aussi poignante et lancinante " qu'une petite musique de fado portugais". Ainsi Jean-Pierre Ryf, enfant de Constantine et Sétif, exprime t-il avec pudeur "ce regret que les deux peuples n'aient pas su vivre ensemble". L'incomptaibilité ne provient-elle pas, précisément, de ce colonialisme cupide et dévastateur dont personne aujourd'hui ne peut feindre de croire aux vertus altruistes? La malédiction impérialiste ne saurait toutefois suffire à gommer ou relativiser la peine légitime des rapatriés du Maghreb.
Un exercice d'imagination parachève la réflexion vagabonde sous la forme d'un dialogue entre deux défunts:Mgr Dupuch, premier évêque d'Alger et Abdel Kader, entré en résistance contre l'envahisseur. Héros du monde arabe, l'émir capitula et fut emprisonné( notamment à Pau) puis libéré par Napoléon III en 1852. Jusqu(à sa mort, il se consacra à la méditation religieuse et composa des oeuvres mystiques. Les deux humanistes se retrouvent au gré d'une fantaisie d'auteur dans une tentative désespérée de fraternisation par delà le temps et les évènements.
Renée Mourgues
jeudi 4 décembre 2008
Télévision: une regression indiscutable
Le texte permettant que PDG de France Télévision soit nommé et révoqué par le Président de de la République a été voté par l'Assemblée. Malgré les barrières apparentes ( avis conforme du CSA et de l'Assemblée) c'est une regression considérable et une atteinte certaine à la démocratie.Le Service Public sera , c'estr assez évident,entre les mains du Président dont on connaît les liens ,par ailleurs avec la Télévision et la presse privée. Pense t-on vraiment que cela garantit une information libre? Quand on ajoute que le budget de France télévision sera à la merci du pouvoir on, de fait ,une télévision d'Etat comme dans les pays autoritaires. Est-ce vraiment ce que les français veulent?
Le système ancien n'était pas,non plus, à l'abri de toutes critiques en raison de la composition du CSA mais on fait un très net pas en arrière alors qu'il aurait fallu en faire un en avant. C'est une dérive.
http://tempsreel.nouvelobs.com/speciales/medias__pouvoirs/20081205.OBS4059/marianne_lance_un_appel_pour_lindependance_des_medias.html
Le système ancien n'était pas,non plus, à l'abri de toutes critiques en raison de la composition du CSA mais on fait un très net pas en arrière alors qu'il aurait fallu en faire un en avant. C'est une dérive.
http://tempsreel.nouvelobs.com/speciales/medias__pouvoirs/20081205.OBS4059/marianne_lance_un_appel_pour_lindependance_des_medias.html
mercredi 3 décembre 2008
La bonne insécurité!!
Les quotidiens reviennent sur cette descente de gendarmerie dans un collège du Gers pour rechercher de la drogue. Selon le témoignage d'une élève cette descente s'est faite de façon plutôt musclée et Madame Chantal Firmigier-Michel, Procureur de la république trouve cela très bien.
"Les élèves ont peur de ces contrôles,ça crée de la bonne insécurité"
On croit rêver! Voilà qu'un Procureur de la république estime qu'il faut créer de l'insécurité dans la société pour" faire peur". On fera ainsi peur à ceux qui le méritent et à tous les autres enfants qui n'ont rien à se reprocher mais qui sont traumatisés par de tels agissements. Je dis haut et fort que c'est un comportement de société totalitaire et que ce n'est pas comme cela que l'on va responsabiliser la Police et la rendre plus proche des citoyens. Là encore y aura t-il des sanctions? J'en doute et je le regrette.
"Les élèves ont peur de ces contrôles,ça crée de la bonne insécurité"
On croit rêver! Voilà qu'un Procureur de la république estime qu'il faut créer de l'insécurité dans la société pour" faire peur". On fera ainsi peur à ceux qui le méritent et à tous les autres enfants qui n'ont rien à se reprocher mais qui sont traumatisés par de tels agissements. Je dis haut et fort que c'est un comportement de société totalitaire et que ce n'est pas comme cela que l'on va responsabiliser la Police et la rendre plus proche des citoyens. Là encore y aura t-il des sanctions? J'en doute et je le regrette.
mardi 2 décembre 2008
Pascal Jardin
Pascal Jardin est un écrivain connu et qui a du succès mais il est aussi un citoyen engagé et il a mis en place une association dont le but est de promouvoir la lecture chez les jeunes enfants:vaste programme. Comme il le dit l'idée est de faire lire des personnes âgées à de petits groupes d'enfants. Dans le groupe de quatre ou cinq gamins il y en aura bien un qui sera " accroché". Cette idée est formidable et elle crée des relations entre les personnes âgées et les enfants ce qui est excellent pour les deux. Pascal Jardin qui a pleinement réussi cette mis en place a décidé de se retirer pour se consacrer de nouveau pleinement à son métier d'écrivain. On peut lire un entretien avec lui dans le Nouvel Observateur.
http://bibliobs.nouvelobs.com/20081201/9092/alexandre-jardin-tourne-une-page
http://bibliobs.nouvelobs.com/20081201/9092/alexandre-jardin-tourne-une-page
lundi 1 décembre 2008
Les protestations s'amplifient
A la suite de mon entrée d'hier je constate que ,bien que nous sortions d'une fin de semaine, les protestations s'amplifient et c'est heureux. Les citoyens ne doivent pas tolérer des comportements de ce genre de la part des juges et de la police. Certains commentateurs se disent que les journalistes ne sont pas au dessus des lois. C'est certain mais ce n'est pas le problème.
On sait et des intervenants le disent que malheureusement les juges et la police se comportent aussi comme cela à l'égard de beaucoup d'autres qui- et c'est la seule différence- ne peuvent malheureusement pas se faire entendre lorsqu'ils sont victimes de tels agissements. De toute évidence notre Justice et notre Police ont un problème: certains parmi eux ne savent pas respecter la dignité humaine. Espérons que les nombreuses protestations auront un effet salutaire et feront prendre conscience de cette situation pour la modifier dans l'avenir.
Je suis notamment tout à fait d'accord avec la position que vient de prendre la Ligue Des Droits de l'Hiomme et que voici:
ARIS (Reuters) - La Ligue des droits de l'homme dénonce des dérives judiciaires et policières en France, citant l'arrestation d'un journaliste de Libération vendredi et celle des saboteurs présumés de lignes TGV.
L'interpellation de l'ancien directeur du quotidien dans une "affaire banale" de diffamation, la façon dont les saboteurs présumés du TGV "sont présentées à l'opinion comme de dangereux terroristes" et la violence d'une opération anti-drogue dans un collège du Gers sont jugées "disproportionnées".
"La LDH considère qu'il est urgent de réagir contre des dérives de plus en plus inacceptables de pratiques judiciaires et policières qui deviennent incompatibles avec l'Etat de droit", écrit l'association dans un communiqué.
"Point commun entre ces trois affaires : un journaliste à Paris, quelques villageois en Limousin, quelques dizaines de collégiens dans le Gers, sont présumés être de dangereux malfaiteurs et traités de manière brutale, humiliante et pour le moins disproportionnée par rapport aux missions de la police judiciaire", ajoute-t-elle.
Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse
On sait et des intervenants le disent que malheureusement les juges et la police se comportent aussi comme cela à l'égard de beaucoup d'autres qui- et c'est la seule différence- ne peuvent malheureusement pas se faire entendre lorsqu'ils sont victimes de tels agissements. De toute évidence notre Justice et notre Police ont un problème: certains parmi eux ne savent pas respecter la dignité humaine. Espérons que les nombreuses protestations auront un effet salutaire et feront prendre conscience de cette situation pour la modifier dans l'avenir.
Je suis notamment tout à fait d'accord avec la position que vient de prendre la Ligue Des Droits de l'Hiomme et que voici:
ARIS (Reuters) - La Ligue des droits de l'homme dénonce des dérives judiciaires et policières en France, citant l'arrestation d'un journaliste de Libération vendredi et celle des saboteurs présumés de lignes TGV.
L'interpellation de l'ancien directeur du quotidien dans une "affaire banale" de diffamation, la façon dont les saboteurs présumés du TGV "sont présentées à l'opinion comme de dangereux terroristes" et la violence d'une opération anti-drogue dans un collège du Gers sont jugées "disproportionnées".
"La LDH considère qu'il est urgent de réagir contre des dérives de plus en plus inacceptables de pratiques judiciaires et policières qui deviennent incompatibles avec l'Etat de droit", écrit l'association dans un communiqué.
"Point commun entre ces trois affaires : un journaliste à Paris, quelques villageois en Limousin, quelques dizaines de collégiens dans le Gers, sont présumés être de dangereux malfaiteurs et traités de manière brutale, humiliante et pour le moins disproportionnée par rapport aux missions de la police judiciaire", ajoute-t-elle.
Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse
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