Que des citoyens votent pour le FN je n'ai rien a dire. C'est leur choix. Je le crois très mauvais et pour les libertés et pour l'économie mais encore une fois c'est leur liberté et malheureusement la démocratie permet cela.Sur les dangers il n y a pas a remonter aux élections qui ont porté les adorateurs d’Hitler au pouvoir ( et on a vu ce qu'il a fait une fois élu!) puisqu'il ya à peine quelques semaines les turcs ont démocratiquement mis fin à la démocratie!
Les pays ont les majorités et les hommes politiques qu'ils méritent.
Par contre ce que je trouve scandaleux, choquant, honteux, inacceptable c'est que le FN et quelques uns qui s y rallient se déclarent pro-européen et gaulliste! On touche ,ici, le fond de la démagogie la plus odieuse et qui devrait interpeller les partisans de la droite extrême.
Se dire européenne comme Marine Le Pen a l'audace de le prétende meeting après meeting alors que toute sa propagande politique est en réalité une attaque délibérée, forte, permanente contre l’Europe qui serait , selon elle, la responsable de tous nos maux est une tromperie grossière et je ne comprends pas que certains s'y laissent prendre.
Maintenant se prétendre gaulliste et faire admettre cette idée à une Marie France Garraud et à un Dupont-Aignan me laisse perplexe.
Voilà un parti dont l'histoire s'est clairement déterminée sur les anciens collaborateurs, les anciens admirateurs de Pétain, dont le dirigeant et , encore récemment, ont tenus des propos révisionnistes, qui n'ont pas hésité à utiliser les bases de la propagande anti-juif contre Macron banquier au cigare et au nez crochu, qui en 1960 était le réceptacle des OAS et de tous les nostalgiques de l’Algérie française, dont le Président a torturé en Algérie, qui, enfin a fait de la xénophobie ,de la haine de l'étranger sa base politique et on voudrait nous dire qu'il est compatible avec le Gaullisme!
Le ralliement de certains gaullistes, les "pudeurs de gazelle" de certains électeurs et dirigeants de la campagne de Fillon sont un naufrage de la pensée et comme l'a dit avec clarté Bayrou mais aussi Juppe et beaucoup d'autres une honte.Le ralliement de Dupont-Aignan est une défaite de la pensée et il suffit de reprendre ce qu'il disait ,il y a encore qelques mois, du FN pour s'en rendre compte
Ce blog est consacré à mes coups de coeur dans l'actualité, dans la littérature et dans mes voyages
samedi 29 avril 2017
vendredi 28 avril 2017
Enfance, dernier chapitre de René de Ceccaty
Je lis en ce moment le livre que René de Ceccaty a consacré a son enfance: "Enfance, dernier chapitre" (Gallimard 2017). Il est en train d'accompagner sa mère qui perd sa mémoire et qui , dans sa maison de retraite s'en va petit a petit vers la mort et il croise les sentiments qui l'étreignent avec le surgissements de ses souvenirs, éclatés, partiels, quelques fois vifs, quelques fois vagues de son enfance commencée en Tunisie et poursuivi du côté de Montpellier.
J'ai trouvé dans ce livre beaucoup de ce que j'ai ressenti en retournant,il n y a guère, en Algérie pays de mon enfance. Il montre bien comment la visite, à nouveau, des lieux de l'enfance transforme et pollue le souvenir que l'on en avait. Il montre bien aussi comment les souvenirs sont très personnels et dans son cas il nous dit qu'il n'a pas le même ressenti de ce passé que son frère Jean de quelques années plus âgé.
Par petites touches nous voyons resurgir son passé lointain et en quoi il a eu des conséquences sur ce qu'il a été dans la vie.Il écrit d'ailleurs que c'est d'une certaine façon une réflexion sur la naissance d'un écrivain, de la nécessité d'écrire.
Il y a donc des souvenirs d'enfance mais l'essentiel ,me semble t il, est une réflexion sur la façon dont se forme les souvenirs et sur la manière dont ils reviennent à l'esprit.C'est aussi une étude sur la façon dont se forme dés l'enfance la sensibilité d'un homme.
J'en ai profité pour mieux connaître cet écrivain traducteur d'italien (admirateur de Pasolini) et de Japonais. le Japon où il a vécu plusieurs années.
J'ai aussi écouté émission de radio intéressante qu'il a consacré à Jean Senac, le poète assassiné en Algérie. Pasolini et Senac qu'il évoque dans ces pages. Et puis le livre se termine par une évocation émouvante de la mort de sa mère.
J'ai trouvé dans ce livre beaucoup de ce que j'ai ressenti en retournant,il n y a guère, en Algérie pays de mon enfance. Il montre bien comment la visite, à nouveau, des lieux de l'enfance transforme et pollue le souvenir que l'on en avait. Il montre bien aussi comment les souvenirs sont très personnels et dans son cas il nous dit qu'il n'a pas le même ressenti de ce passé que son frère Jean de quelques années plus âgé.
Par petites touches nous voyons resurgir son passé lointain et en quoi il a eu des conséquences sur ce qu'il a été dans la vie.Il écrit d'ailleurs que c'est d'une certaine façon une réflexion sur la naissance d'un écrivain, de la nécessité d'écrire.
Il y a donc des souvenirs d'enfance mais l'essentiel ,me semble t il, est une réflexion sur la façon dont se forme les souvenirs et sur la manière dont ils reviennent à l'esprit.C'est aussi une étude sur la façon dont se forme dés l'enfance la sensibilité d'un homme.
J'en ai profité pour mieux connaître cet écrivain traducteur d'italien (admirateur de Pasolini) et de Japonais. le Japon où il a vécu plusieurs années.
J'ai aussi écouté émission de radio intéressante qu'il a consacré à Jean Senac, le poète assassiné en Algérie. Pasolini et Senac qu'il évoque dans ces pages. Et puis le livre se termine par une évocation émouvante de la mort de sa mère.
lundi 24 avril 2017
Victoire de Macron
Emmanuel Macron est donc arrivé en tête et il est très probable qu'il sera le prochain Président de la République. En ce qui me concerne je m'en réjouis car avec cette élection c'est une clarification sans précédent du paysage politique français qui était devenu, au fil des années complètement incompréhensible et donc dangereux.
En ce qui concerne la parti socialiste il fallait être aveugle pour ne pas constater qu'il s'agissait d'un parti fourre tout et qui depuis François Mitterrand et son congrès d'Epinay essayait avec plus ou moins de succès d'unir des positions en réalité incompatibles.
Ma thèse en ce qui concerne le parti socialiste était qu'il avait atteint en grande partie ses objectifs fondamentaux et qu'il lui était difficile sauf a être dans la posture de proposer des choses très nouvelles. On pourra lire sur ce point mon analyse.
Le quinquennat de François Hollande a fait éclater cette prétendue unité des gauches en mettant clairement la focale sur d'une part une gauche réformiste,admettant comme absolument inévitable la liberté en économie , voulant simplement permettre de la redistribution de la richesse créée et ouverte sur le plan des questions sociétales et , d'autre part, une gauche "révolutionnaire" refusant dans le fond la liberté économique pour prétendre à une sorte d'économie dirigée ou , en tous cas, tellement contrainte qu'elle serait vouée à l'impuissance.
Ces deux gauches ne pouvaient ,sauf hypocrisie totale demeurer plus longtemps unies.
Dés lors les frondeurs, les écolos gauchistes ne pouvaient demeurer lier a des gens qui acceptaient le libéralisme.
L'apport considérable de Macron c'est d'avoir en quittant les appareils mis un terme a ces "unions de la gauche" a ces "gauches plurielles" qui étaient des tromperies et qui ont entraînées, années après années des déceptions grandissantes.
Mon reproche a Hollande et à Vals c'est qu'ils n'ont pas eu le courage de porter le fer et de dire clairement les choses en laissant entendre que l'on pouvait encore "unir" les gauches. Voilà ou cela les a mené.
Quant à la droite elle a aussi volé en éclat entre une droite dure pas très éloignée en réalité du Front National et une droite soucieuse de justice et d'ouverture.
Dés lors tout sera désormais beaucoup plus clair:
-D'un côté tout ceux a droite et à gauche qui acceptent le libéralisme en matière économique seul système capable de vraiment créer de la richesse mais qui veulent aussi un pouvoir juste et une redistribution des fruits de la richesse créée.
-De l'autre a droite les extrêmes qui certes veulent du libéralisme économique mais sans régulation et sans justice et qui sur le plan sociétal sont dans la régression, dans le soutient des veilles valeurs dépassées qui sont pour une identité étriquée et fantasmée.
-Enfin la gauche extrême qui lutte contre le libéralisme et qui voudrait instaurer une économie régentée, c'est à dire une économie qui n'a jamais dans l'histoire réussi et qui a vite vu venir les dictatures et la pauvreté.
Je pense donc que ces nouveaux clivages vont avoir une longue vie et une grande efficacité et ce ne sera pas le moindre mérite d'Emmanuel Macron.
En ce qui concerne la parti socialiste il fallait être aveugle pour ne pas constater qu'il s'agissait d'un parti fourre tout et qui depuis François Mitterrand et son congrès d'Epinay essayait avec plus ou moins de succès d'unir des positions en réalité incompatibles.
Ma thèse en ce qui concerne le parti socialiste était qu'il avait atteint en grande partie ses objectifs fondamentaux et qu'il lui était difficile sauf a être dans la posture de proposer des choses très nouvelles. On pourra lire sur ce point mon analyse.
Le quinquennat de François Hollande a fait éclater cette prétendue unité des gauches en mettant clairement la focale sur d'une part une gauche réformiste,admettant comme absolument inévitable la liberté en économie , voulant simplement permettre de la redistribution de la richesse créée et ouverte sur le plan des questions sociétales et , d'autre part, une gauche "révolutionnaire" refusant dans le fond la liberté économique pour prétendre à une sorte d'économie dirigée ou , en tous cas, tellement contrainte qu'elle serait vouée à l'impuissance.
Ces deux gauches ne pouvaient ,sauf hypocrisie totale demeurer plus longtemps unies.
Dés lors les frondeurs, les écolos gauchistes ne pouvaient demeurer lier a des gens qui acceptaient le libéralisme.
L'apport considérable de Macron c'est d'avoir en quittant les appareils mis un terme a ces "unions de la gauche" a ces "gauches plurielles" qui étaient des tromperies et qui ont entraînées, années après années des déceptions grandissantes.
Mon reproche a Hollande et à Vals c'est qu'ils n'ont pas eu le courage de porter le fer et de dire clairement les choses en laissant entendre que l'on pouvait encore "unir" les gauches. Voilà ou cela les a mené.
Quant à la droite elle a aussi volé en éclat entre une droite dure pas très éloignée en réalité du Front National et une droite soucieuse de justice et d'ouverture.
Dés lors tout sera désormais beaucoup plus clair:
-D'un côté tout ceux a droite et à gauche qui acceptent le libéralisme en matière économique seul système capable de vraiment créer de la richesse mais qui veulent aussi un pouvoir juste et une redistribution des fruits de la richesse créée.
-De l'autre a droite les extrêmes qui certes veulent du libéralisme économique mais sans régulation et sans justice et qui sur le plan sociétal sont dans la régression, dans le soutient des veilles valeurs dépassées qui sont pour une identité étriquée et fantasmée.
-Enfin la gauche extrême qui lutte contre le libéralisme et qui voudrait instaurer une économie régentée, c'est à dire une économie qui n'a jamais dans l'histoire réussi et qui a vite vu venir les dictatures et la pauvreté.
Je pense donc que ces nouveaux clivages vont avoir une longue vie et une grande efficacité et ce ne sera pas le moindre mérite d'Emmanuel Macron.
samedi 22 avril 2017
Alain Moreau
Texte prononcé après la messe lors des obsèques de mon ami Alain à l'Eglise Sainte Bernadette le 25 avril 2017
Nous sommes réunis pour adresser un adieu à Alain.
Nous sommes réunis pour adresser un adieu à Alain.
Je n'ai pas de qualité particulière pour vous parler d'Alain. D'autres auraient sans doute mieux retracer son parcours professionnel. Ma seule qualité est une amitié solide et ancienne.
Alain que nous entourons en ce triste jour est, en effet, mon ami le plus ancien à Pau. Je l'ai connu en 1962 lors de la rentrée universitaire dans cette villa Lawrence qui servait d'Institut d'Etudes Juridiques.
Il y commençait ses études de droit et moi aussi.
J'arrivai directement de mon Algérie natal et je ne connaissais strictement personne à Pau. Les bancs de l'Institut nous ont réuni et je ne l'ai plus jamais perdu de vue.
A l'époque nous avions cours toute la journée,les professeurs venant de Bordeaux et je garde le souvenir de ces moments entre deux cours ou nous nous promenions en discutant dans le magnifique Parc Lawrence. Heureux temps!
Je souviens qu'il s'est marié très jeune avec Pascale alors qu'il était encore étudiant et Pascale et lui m'ont si souvent accueilli ,à l'époque, chez eux dans l'intimité de leur jeune foyer.
J'ai toujours gardé de très bonnes relations avec Alain tout au long de ces longues années, prés de 60 ans et ce n'est pas très étonnant car nos caractère se ressemblait. Alain était sérieux et très réservé, sans doute même plus que moi mais il n'était jamais dans la superficialité et quand il faisait quelque chose il le faisait avec sérieux et application.
Juriste il a eu une belle carrière au sein de ce qui était à l'époque la SNPA et je me souviens qu' à ces débuts il a été amené a voyager beaucoup et fort loin pour négocier et rédiger les contrats pétroliers que ce grand groupe négociait dans de nombreux pays.
Je dois dire qu' à l'époque cela me faisait rêver, moi qui aime beaucoup les voyages et qui, en tant qu'avocat, était astreint a demeurer à Pau.
Avocat j'ai eu quelques fois a travailler avec lui et son service et j'ai toujours apprécié sa méticulosité, sa rigueur intellectuelle qui ne laissait rien au hasard et à l'improvisation.
C'est ce sens de la rigueur intellectuelle qui faisait que souvent, au cours de nos conversations, 'il était assez dur pour les politiques de tout bord et disons, leur souplesse, pour ne pas être désobligeant!
J'avais de mon côté un peu plus d'indulgence et un peu plus d’intérêt pour la politique et c'était un objet de discussion entre nous.
Je suis d'origine et de culture protestante mais je dois dire qu'Alain aurait pu très bien pu faire partie de la confrérie et être protestant car il en avait l'austérité et la rigueur. Voilà encore ce qui nous rapprochait.Et je crois qu' à heure de œcuménisme je peux prononcer ce genre de propos ,ici, dans une Eglise et je suis sûr qu'Alain n'en aurait pas été choqué!
Il aimait les belles voitures et surtout la voile et c'est vrai que c'est un loisir qui correspondait bien a son caractère: la solitude face à l'immensité de l'océan,l'affrontement avec le vent et la mer,la contemplation de la beauté de la nature. Et c'est cet amour de l'océan qui l'a conduit a résider beaucoup dans les Landes ces dernières années ou il se trouvait heureux au milieu de cette belle nature.
Son caractère précis et persévérant l'avait aussi entraîné vers la généalogie et il avait réussi a reconstituer une grande partie de son arbre généalogique. Comme on le voit Alain était un esprit ouvert.
Alain a eu la chance d'avoir une vie familiale harmonieuse avec une femme Pascale, ma chère amie,qui par son ouverture aux autres,sa curiosité,son amour de la discussion compensait un peu le côté un peu sauvage d'Alain.
Elle était le ministre des relations étrangères du couple!
Il a été un très jeune papa et Jean Alain lui a donné deux petites filles qui étaient sa fierté et son plaisir et a qui, après sa retraite , il a pu consacré du temps.J'ai la conviction que l'essentiel de l'éducation est dans l'exemple et il a été pour ces deux petites filles , j'en suis sûr, un très bel exemple de droiture et de travail.
C'est quand le grand départ survient que l'on se met à regretter et mon regret est de ne pas avoir assez profité de cette amitié, d'avoir laissé la vie nous éloigner.
La vie avec son côté trépidant, le travail, les loisirs, les obligations familiales font que nous ne nous voyons nos amis que trop peu et après c'est le regret même si dans mon cas notre relation a été espacée mais toujours fidèle et chaleureuse.Nous n'avions dans le fond pas besoin de mots et nous pensions l'un a l'autre.
Parce que c'était lui parce que c'était moi !
Face au deuil, à la tristesse je songe souvent à cette phrase que Jean Louis Trintignant a prononcé, bouleversé, aux obsèques de sa fille et que je reprends a mon compte car je la crois très vrai:
"Ne pleurez pas. Réjouissez vous de l'avoir connu"
En ce qui me concerne je ne peux m'empêcher de pleurer Alain, cet ami qui reste associé pour moi et à jamais à mon arrivée à Pau, qui a été d'une certaine façon avec Mimi et Janine Cazendres avec Annie l'image de la France et de son accueil mais en le pleurant aujourd'hui je me réjouis de l'avoir connu, d'avoir pu profiter de son amicale fidélité et ,pour tout dire avec lui me quitte une partie heureuse de ma jeunesse.
Et maintenant quelque soit la vérité.
Ceux qui croyaient au ciel et ceux qui n'y croyait pas.
Alain a trouvé la paix et il nous laisse dans le désarroi. Le jour viendra où nous pourrons tranquillement ,dans l'apaisement, penser a cette partie de nous qu'il a emporté avec lui.
Et enfin comme nous le dit Paul Eluard :
J'adresse à Pascale son épouse,mon amie, à Jean Alain son fils a ses petites filles et a toute sa famille l'expression de ma sympathie dans cette épreuve douloureuse et venue trop tôt.
lundi 17 avril 2017
Guy Ebrard
J'apprends à l'instant le le décés de Guy Ebard et je veux lui rendre hommage.
J'ai eu la chance de faire sa connaissance il y a une dizaine d'années. Il a eu à mon égard, des gestes d'amitié nombreux et sincères. C'est lui qui a présenté en 1999 mon premier livre : "Algérie, Algérie. Que me veux tu ?" et il l'a fait (je conserve son discours) avec chaleur et sensibilité. C'est lui qui en 2000 m'a remis les insignes de Chevalier de la légion d'Honneur avec là encore un discours chaleureux. Il est vrai qu'il était un très bon orateur, toujours agréable à entendre et dont les discours étaient toujours nourris d'une grande culture et d'une grande philosophie de la vie.
Depuis je lui adressai tout ce que j'écrivais car son avis comptait pour moi.
Médecin de formation (il avait suivi un cursus de dermatologie à l'Hôpital Saint Louis prés de chez moi à Paris). Il avait ensuite fait de la politique et avait été très jeune à la Commission des Finances. Député-Maire d'Oloron Sainte Marie pendant plusieurs années, il s'était ensuite détaché de la politique pour se consacrer à ses importantes affaires dans le Thermalisme.
Ce retrait de la politique m'a toujours posé question car il avait l'envergure, le talent et l'énergie pour devenir un important homme politique. Mon explication est qu'il était beaucoup trop honnête intellectuellement pour se prêter aux contorsions nécessaires dans l'activité politique. Guy Ebrard ne savait pas manier la langue de bois, ne savait probablement pas se livrer aux tromperies quelques fois nécessaires pour parvenir à un but .
J'aimai aussi son positionnement politique. Je ne crois pas me tromper en disant qu'il était favorable, lui le grand entrepreneur, à la liberté économique mais qu'il était aussi très sensible à la justice sociale. Tous les hommes politiques de la région le considéraient comme un sage dont ils appréciaient les avis. André Labarrére qui fut un grand maire de Pau, ne dédaignait pas ses avis.
Guy Ebrard connut une réussite éclatante dans ses affaires dans le domaine du Thermalisme où il était une autorité reconnue. Plusieurs gouvernements lui demandèrent des rapports sur le développement du Thermalisme. Il fut Président de la Fédération internationale du Thermalisme.
Connaissant mon amour de la Tunisie, il me raconta plusieurs fois et c'était chaque fois un régal de l'entendre, sa réception par le Président Bourguiba lors d'un Congrès de sa Fédération en Tunisie.
J'ai souvent regretté de ne l'avoir connu que tard; et par des pudeurs, de ne pas l'avoir davantage fréquenté. Il me reste quelques discours qu'il fut amené à présenter à l'Académie de Béarn dont il fut Président et qui sont toujours des morceaux d'esprit, d'humour et de sagesse bienveillante.
Il connut dans les années récentes un grand malheur en perdant un des ses fils Francis Ebrard et je ne peux qu'exprimer à toute sa famille l'expression de mes sentiments très attristés.
mardi 11 avril 2017
Les filles du calvaire de Pierre Combescot
Je relis ce roman , déjà lu lors de sa parution en 1991 et le plaisir est toujours intact. D'abord parce que c'est une histoire foisonnante qui nous conduit d'un quartier de Paris que je connais bien autour du Cirque d'Hiver à quelques lieux de Tunisie que je connais aussi parfaitement:La Goulette, Carthage, Le Kram , la Petite Sicile.....
Pierre Combescot fait revivre un monde disparu tant dans ce quartier de Paris qu'en Tunisie, un monde haut en couleur,un monde de marginaux avec leurs codes et surtout leur langage. Car ce qui fait le miel de ce roman c'est le style, c'est la façon dont l'auteur fait parler ses personnages dans un argot riche et imagé.
L'histoire est souvent cruelle mais on rit du début à la fin même si on sent bien qu'il y a dans ce temps qui passe une forme de tristesse profonde.L'histoire court sur la période qui va d'avant guerre, à l'occupation puis à la Liberation et l'on suit sur cette période les tribulations marginales de la fille d'Emma , une juive haute en couleur, belle et qui a été considérée par sa mére comme une enfnat du diable!
Il y a une évocation haute en couleur des juifs de la Goulette et d'un milieu interlope, marginal, avec ses habitudes et son langage, un rappel de la période de l'occupation avec ses collaborateurs qui profitent des temps troublés
C'est un monde spécial mais ce qui rend le roman très agréable à lire c'est évidement le style fait de l'utilisation de l'argot de ces milieux.
J'ai lu,plus tard les "Petites Mazarines" du même Pierre Combescot et là encore l’histoire,la petite, était revisitée avec un grand bonheur et toujours ce style éloigné du classique tout en étant parfait.On lira avec intérêt ce portrait publié à l'occasion de son décès.
Pierre Combescot fait revivre un monde disparu tant dans ce quartier de Paris qu'en Tunisie, un monde haut en couleur,un monde de marginaux avec leurs codes et surtout leur langage. Car ce qui fait le miel de ce roman c'est le style, c'est la façon dont l'auteur fait parler ses personnages dans un argot riche et imagé.
L'histoire est souvent cruelle mais on rit du début à la fin même si on sent bien qu'il y a dans ce temps qui passe une forme de tristesse profonde.L'histoire court sur la période qui va d'avant guerre, à l'occupation puis à la Liberation et l'on suit sur cette période les tribulations marginales de la fille d'Emma , une juive haute en couleur, belle et qui a été considérée par sa mére comme une enfnat du diable!
Il y a une évocation haute en couleur des juifs de la Goulette et d'un milieu interlope, marginal, avec ses habitudes et son langage, un rappel de la période de l'occupation avec ses collaborateurs qui profitent des temps troublés
C'est un monde spécial mais ce qui rend le roman très agréable à lire c'est évidement le style fait de l'utilisation de l'argot de ces milieux.
J'ai lu,plus tard les "Petites Mazarines" du même Pierre Combescot et là encore l’histoire,la petite, était revisitée avec un grand bonheur et toujours ce style éloigné du classique tout en étant parfait.On lira avec intérêt ce portrait publié à l'occasion de son décès.
dimanche 2 avril 2017
Pièces détachées de Colette Fellous
Colette Fellous est un écrivain, producteur à la radio qui est né et a vécu en Tunisie jusqu'à ses 17 ans et qui y passe encore du temps dans sa maison de Sidi-Bou Saïd. Voilà qu'un jour, sur sa terrasse qui donne sur la baie de Tunis et sur le Boukornine, cette petite montagne tant peinte par les artistes tunisiens et qui est pour la Tunisie ce qu'est le Chenoua pour Camus et Tipaza, elle apprend par un coup de téléphone la mort de son ami Alain Nadaud, écrivain, sur son bateau, d'une crise cardiaque prés d'une île grecque. (Alain Nadaud dont j'ai aimé le livre: "Dieu est une fiction" dont j'ai parlé ici C'est aussi l'époque des attentats meurtriers en France , au musée du Bardo et sur la plage de Sousse.
Voilà que tout a coup son monde est ébranlé,bouleversé et elle se met a songer à sa vie, a ses parents, aux amis et à cette vie dans la Tunisie paisible d'autrefois. Des souvenirs remontent en pièces détachées, en fragments dans cette maison qu'elle songe à quitter.
Il y a de belles pages sur son père,sur sa mère bi-polaire, sur de nombreuses femmes rencontrées, sur des visages tels celui de cette petite fille dans la ville cimetière du Caire et dont les destins lui reviennent en mémoire.
Et il y a pardessus tout, une évocation, dans un style superbe avec une émotion poignante qui court sur les lignes, de la Tunisie d'autrefois et d'aujourd'hui, sur le départ des européens qui fut un drame même si son père n'en parlai jamais. "Face à cette mer qui a été la sienne, j'écris mon adieu au pays, et cet adieu je le lui offre,pour tenir ma promesse. Je l'offre aussi à tous ceux qui, comme lui, se sont tus, croyant protéger leurs enfants. Tous ceux qui ont caché en eux-même leur souffrance, qui ont fait comme si ce n'était rien de partir et de laisser ce qu'on avait construit lentement, de génération en génération."
Elle a été la seule de la famille a revenir s'installer dans ce pays et elle dit magnifiquement pourquoi en évoquant sa vie à Sidi Bou Said et sa maison devant la mer.
Toute cette partie ne pouvait qu'éveiller des échos en moi en remplaçant la Tunisie par l'Algérie.
Et le livre se termine avec son départ qu'elle pense définitif mais elle rajoute cependant et ce sont les derniers mots du livre: "On y reviens toujours""Je savais que je ne pourrais pas, c'était plus fort que moi, j'y reviendrais toujours."
Enfin il y a dans ce livre sa crainte devant l'évolution de la Tunisie, une crainte partagée par tant et tant d'amoureux de,ce pays.
Voilà que tout a coup son monde est ébranlé,bouleversé et elle se met a songer à sa vie, a ses parents, aux amis et à cette vie dans la Tunisie paisible d'autrefois. Des souvenirs remontent en pièces détachées, en fragments dans cette maison qu'elle songe à quitter.
Il y a de belles pages sur son père,sur sa mère bi-polaire, sur de nombreuses femmes rencontrées, sur des visages tels celui de cette petite fille dans la ville cimetière du Caire et dont les destins lui reviennent en mémoire.
Et il y a pardessus tout, une évocation, dans un style superbe avec une émotion poignante qui court sur les lignes, de la Tunisie d'autrefois et d'aujourd'hui, sur le départ des européens qui fut un drame même si son père n'en parlai jamais. "Face à cette mer qui a été la sienne, j'écris mon adieu au pays, et cet adieu je le lui offre,pour tenir ma promesse. Je l'offre aussi à tous ceux qui, comme lui, se sont tus, croyant protéger leurs enfants. Tous ceux qui ont caché en eux-même leur souffrance, qui ont fait comme si ce n'était rien de partir et de laisser ce qu'on avait construit lentement, de génération en génération."
Elle a été la seule de la famille a revenir s'installer dans ce pays et elle dit magnifiquement pourquoi en évoquant sa vie à Sidi Bou Said et sa maison devant la mer.
Toute cette partie ne pouvait qu'éveiller des échos en moi en remplaçant la Tunisie par l'Algérie.
Et le livre se termine avec son départ qu'elle pense définitif mais elle rajoute cependant et ce sont les derniers mots du livre: "On y reviens toujours""Je savais que je ne pourrais pas, c'était plus fort que moi, j'y reviendrais toujours."
Enfin il y a dans ce livre sa crainte devant l'évolution de la Tunisie, une crainte partagée par tant et tant d'amoureux de,ce pays.
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