Ce petit livre paru chez Stock en 2013 est la réponse de Benjamin Stora et Jean Baptiste Pérétie à leur éviction de l'organisation d'une exposition Camus qui était prévu dans le cadre de l'opération Marseille-Provence.
Le récit de cette éviction en 2012 est passionnant car il montre bien comment la droite, l'extrême droite et la gauche ont tenté de s'approprier Camus à propos de l'Algérie.
La position de Camus sur la guerre d'Algérie était,chacun le sait, tout a fait nuancée et c'est ce qui permet a chacune de ces parties de tenter de l'annexer.
On lira le détail du conflit et le rôle joué par les uns et par les autres mais ma conviction est qu'il est absolument impossible de penser , ne serait-ce qu'un instant, que la droite et l'extrême droite ont une quelconque raison de croire que Camus aurait pu être proche de leurs idées.
Et il est bon que ce petit livre tout en admettant la nuance, les hésitations de Camus démontre clairement qu'il n'a rien à voir et n'aura jamais a voir avec la droite et l'extrême droite.
Le livre évoque aussi, dans ces tentatives de récupération la décision de Sarkozy de transférer les restes de Camus au Panthéon. Certes il est un de ces écrivains qui trouverait sa place entre Victor Hugo, Voltaire mais , quant à moi, je suis heureux de la décision de son fils qui a refusé cette panthéonisation en pensant que son père aurait préféré demeuré à Lourmarin ce pays qu'il avait choisi (avec René Char) et qui lui rappelait son Algérie natale.
Le livre revient aussi sur l'opposition en Algérie à la "caravane Camus" autre démonstration de ce que les politiques ne savent qu'instrumentaliser certaines questions et qu'ils sont inaptes à accepter et à comprendre les subtilités, les nuances en un mot la richesse d'une pensée.
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