Le Préfet des Pyrénées Atlantiques qui est un homme très sensible a déposé plainte contre quelques internautes qui lui avaient adressés des mails, à l’occasion de la rétention de quelques étrangers en situation irrégulière, dans lesquels ils évoquaient le temps de l’occupation, de la rafle et de l’expulsion des juifs et évoquaient les noms de Papon et autres collaborateurs de cette triste époque. Cela n’a pas plu à Monsieur le Préfet qui s’est senti, lui et ses collaborateurs, outragé.
Disons tout de suite que sur le fond les attaques étaient excessives, les situations n’étant ,de toute évidence, pas les mêmes. La police française qui raflait les juifs les envoyait vers la mort, encore que certains pensaient que c’était vers un simple travail obligatoire. Enfin les historiens ont fait leur travail et la France a admis maintenant-même si elle n’aime pas s’en souvenir- qu’elle s’était très mal comportée.
Sur le fond nous ne sommes pas dans un cas aussi grave mais ce qu’il ya de semblable c’est que Monsieur le Préfet nous dit qu’il applique la loi de la République. N’est-ce pas très exactement ce que disaient les collaborateurs. Obliger les Juifs à mettre une étoile jaune, les rafler et les expulser vers l’Allemagne c’était aussi en application de lois de l’époque. Par conséquent la seule idée de l’application de la loi n’est pas une excuse suffisante et nous retrouvons là le très beau conflit entre Antigone et Créon. Oui , il y a quelques fois des lois non écrites supérieures à la loi des hommes. Dans ma nouvelle : « Retour au Pays » je rappelle par exemple la parole de la Bible : « Partage ton pain avec celui qui a faim et fais entrer dans ta maison les malheureux sans asile. » Esaü 58 v.7 mais beaucoup vont à la messe où au temple et n’en sont pas moins des partisans zélés de l’expulsion des étrangers en situation irrégulières.
Les personnes poursuivis ont ,sans doute, été excessives dans les termes choisis mais c’était par exaspération et pour simplement appeler à plus d’humanité dans cette difficile question. Elles seront peut-être condamnées mais cette condamnation sera, à mes yeux et aux yeux de beaucoup, une décoration.
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