mardi 14 février 2012

Le temps ou nous chantions


Ce gros roman de Richard Powers (plus de 750 pages) : »Le temps où nous chantions » nous entraîne, encore (après La couleur des sentiments dont j’ai parlé il y a peu), dans cette Amérique raciste que je déteste. Ce roman est tellement foisonnant qu’il est impossible à résumer et le résumer serait d’ailleurs une erreur. Tout juste peut on dire qu’il est   à la croisée des problèmes noirs, juifs et de la musique. Disons que ceux qui connaissent  et aiment la grande musique y trouveront un, charme supplémentaire mais ce charme, par la magie de l’écriture,  est également accessible  à ceux, comme moi, qui ne sont pas très musiciens.
Un des critiques a écrit fort justement : « Richard Powers a écrit le grand roman américain sur la famille, l’amour, la musique et les problèmes raciaux. Mieux : il en a fait un chant inoubliable. »
Pour vous donner l’envie de lire ce roman je raconterai seulement, moins bien que ne le fait l’auteur, ce concert si particulier donné en 1939 par Marian Anderson. Qui s’en souvient aujourd’hui ? Qui connaît encore le nom de Marian Anderson ? Elle fut une très grande voix lyrique, une très grande chanteuse noire qui interprétait les grands airs européens. Elle a chanté un peu partout dans le monde, mais a connu, en Amérique, des humiliations sans nom, depuis son plus jeune âge parce qu’elle était noire.
Ne lui est –il pas arrivé de chanter dans les plus grandes salles des EU mais de ne pouvoir loger, le soir, dans les grands hôtels de la ville parce qu’elle était noire ?
Comment voulez vous que j’aime un pays qui a toléré cela ?
Pourquoi le concert de 1939 fut il un grand moment de l’histoire américaine ? Marian Anderson, parce qu’elle était noire, n’avait pu trouver une des grandes salles de concert à la mesure de son talent. Alors, et c’est tout a son honneur Eléonore Roosevelt sauva, d’une certaine façon l’honneur américain en organisant un grand concert en plein air devant le Mémorial Lincoln à Washington et Marian Anderson chanta, comme jamais, les grands airs classiques devant plus de 75000 personnes !
Il y a sur Youtube un court extrait très émouvant de ce moment.
C’est à ce concert que Délia, une jeune noire, chanteuse elle aussi et sur les traces de Marian Anderson, rencontra David Strom, un juif d’Europe centrale, réfugié en Amérique, point de départ du roman qui va nous raconter l’histoire de la famille qu’elle va créer avec David :une noire et un blanc  et trois enfants amoureux de musique dans cette Amérique raciste…
Je ne veux pas en dire plus mais voilà un livre qu’il faut lire et faire connaître a ceux que vous aimez. En attendant vous pouvez voir ces deux vidéos qui évoquent l'auteur et ce concert.

mardi 7 février 2012

Chateaubriand


Je ferme la dernière page de cet essai de Michel Crépu paru chez Grasset : « Le souvenir du monde. Essai sur Chateaubriand. » et, du coup, je viens de commander le dernier livre de Chateaubriand : « La vie de Rancé. » que je n’ai jamais lu mais que j’ai rencontré souvent dans mes lectures et dont, chaque fois et, ici encore, il était dit qu’il était le plus beau de ce grand écrivain.
Je n’ai pas tout lu de Chateaubriand, loin s’en faut et je crois que je n’aimerai pas beaucoup de ses livres : Les Natchez, Le génie du Christianisme, Les Martyrs…. En réalité je n’aime que « Mémoires d’outre-tombe » que j’ai relu au moins deux fois et où je trouve sans cesse des passages admirables. Michel Crépu n’est pas loin d’être du même avis. Il y a tout dans les Mémoires, le style d’abord, magnifique et puis ce rapport au temps, à l’histoire. Il ne faut jamais oublier que Chateaubriand, d’une famille de petite noblesse bretonne a eu 20 ans en1789 et qu’il a vu sa sœur, son beau frère et le père de celui-ci, Malesherbes, l’avocat de Louis XVI, guillotinés.
Comme le montre Michel Crépu il est entre deux mondes : il n’a pas la nostalgie de l’ancien mais il n’est tout de même pas dans ces nouveaux temps.
Dans les Mémoires  une des grandes affaires c’est évidemment Napoléon que Chateaubriand admire même s’il ne peut totalement adhérer.
Un grand critique Henri Guillemin que cite d’ailleurs Michel Crépu a écrit tout un livre pour prendre Chateaubriand en flagrant délit de mensonges petits ou grands et d’embellissement de sa vie. La belle affaire ! C’est de littérature dont il s’agit pour l’histoire il faut lire des thèses !
Cet essai m’aura donc donner l’envie de lire son dernier livre :La vie de Rancé et je viendrai donc vous en parler.

lundi 6 février 2012

Israël-Palestine


Je viens de recevoir dans le cadre de l’opération « Masse critique » de Babelio un petit livre : »Tout savoir sur le conflit Israélo-palestinien. » paru en décembre 2011 chez Hatier.
Ce petit livre fait partie d’une collection nouvelle qui se décrit comme étant des « Guide visuel à destination des esprits curieux et pressés. » Le livre est précédé d’une préface de Pascal Boniface, spécialiste bien connu de ces problèmes et qui dit tout, à la fois la passion qui entoure cette question et, cependant, la nécessité du débat.
Ce problème israélo-palestinien est, selon moi, une des questions la plus importante de notre époque et qui est la source, notamment, du conflit opposant le monde arabo-musulman à l’occident et donc, en grande partie du terrorisme islamique qui s’alimente de cette crise qui dure  depuis plus de cinquante ans.
Des espoirs ont été mis récemment sur  le rôle que pouvait jouer les Etats-Unis de Barack Obama dont le discours du Caire a donné beaucoup d’espoir. Force est de constater qu’il a échoué et, je le crains, renoncé  à user de l’influence de son pays pour faire évoluer la question.
Ce contexte que je viens d’évoquer, même s’il rend assez pessimiste ne doit pas faire renoncer à lutter pour une paix juste, mais pour mener une telle lutte encore faut-il être informé. Ce petit livre a le grand mérite de donner aux lecteurs des faits historiques et rien que des faits bruts et ainsi de lui permettre de se faire sa propre opinion. Oeuvre, oh combien utile sur cette question si controversée  et sur laquelle, hélas, la passion domine !
Tous ceux qui s’intéressent à la chose publique et notamment à cette question fondamentale pour la paix du monde, devraient avoir ce petit guide sous la main s’ils veulent aller à l’essentiel.