samedi 26 décembre 2015

Paris :Fluctuat nec mergitur.

Me voilà à Paris pour un mois.J'ai été , hier soir , dés mon arrivée à Paris Place de la République et tout prés de chez moi au Carillon et tous ces hommages encore amassés là sont très émouvants même si j'en avais vu des photos. Devant le Carillon il y a un sapin de Noël où les gens ont accroché en guise de décorations de très nombreux petits mots, des dessins, certains d'enfants, des poèmes, des citations et l'on ne peut pas lire et voir tout cela sans une grande émotion. En face sur un mur de l'Hôpital Saint Louis il y a un grand tableau avec la photo des disparus et la Rue Marie et Louise a installé des milliers de petits drapeaux un peu à la manière des arbres a prières tibétains. Je suis fier de mon quartier dont on mesure en voyant cela la solidarité , l'ouverture aux autres et une volonté inflexible de ne pas céder.
Dans la suite de la promenade j'ai constaté que la ville de Paris avait inscrit sur de nombreux murs la belle devise de la Capitale: Fluctuat nec mergitur.

Dimanche soir j'ai invité ma nièce et son compagnon a dîner à la Coupole, brasserie superbe et historique de Montparnasse. Nous avons passé une soirée fort agréable: décor art déco magnifique et menu excellent Malheureusement la soirée s'est mal terminée car en repartant ma nièce n'a plus retrouver son sac qu'elle avait placé sur le porte bagage prévu a cet effet derrière notre table.Je n'avais imaginé qu'une telle chose pouvait arriver dans un endroit de cette qualité!

Un article de Liberation sur l'évolution de la population du Marais m'incite a aller revisiter cet endroit fort agréable autour de la Place des Vosges.

Dimanche avant d'aller manger un couscous chez Hamadii dans la quartier latin nous sommes passés par la Place de l'Hôtel de Ville où se trouvait une grande exposition d'animaux en altuglass.




Lundi nous sommes allés dans le quartier de la Gare de Lyon, tout prés de la Place de la Bastille pour visiter la Rue Cremieux qui se donne des airs de Burano sur Seine avec ses maisons peintes de toutes les couleurs. C'est assez original a Paris!

                                                                     





Nous avons aussi déjeuner dans un restaurant ,L'Amarante, dont j’avais lu une critique dans l'Express et qui fait une très bonne cuisine française avec un bon rapport qualité prix
Le temps est devenu pluvieux et je me suis donc rendu à la belle librairie de l'Avenue Parmentier  Les guetteurs de vent pour y acheter un roman dont je viens de lire la critique : "La poupée de Kafka" sur une anecdote que je connaissais déjà. 
Un jour Kafka se promenant dans un parc voit une petite fille en pleur. Elle lui dit en sanglotant qu'elle a perdu sa poupée. Kafka la console en lui disant que sa poupée est partie en voyage et quelle lui a écrit une lettre. Il a alors rédiger plusieurs lettres qu'il remettra chaque jour pendant quelques temps a la petite fille.....Voilà le point de départ  du roman.
Par l'effet du hasard en sortant je tombe sur un petit local rempli de poupées en réparation. Ce local est tenu par un artisan de plus de 80 ans qui répare depuis plus de cinquante ans les poupées et qui reçoit des lettres très émouvantes qu'il affiche dans sa vitrine.

                        






Dimanche 10 janvier la Place de la République a connu une belle cérémonie à la mémoire des victimes de la barbarie islamiste des mois de janvier et novembre 2015: une belle chanson de Jacques Brel,les prénoms de Paris que je n,e connaissais pas et un très beau texte ,parfaitement adapté à la situation de Victor Hugo. En fin d’après midi nous y avons fait un tour pour l'illumination du chêne du souvenir et de la statue: très beau et encore du monde tout autour de la place dans le silence et le recueillement.

                                                 





                                             

En cette fin d’après midi nous avons été à la réouverture du Carillon, ce petit café où furent tués tant de jeunes en novembre: du monde, des télévisions, des photographes et de l'émotion partout. Nous ys sommes repassés le soir pour promener le chien. Il y avait une foule considérable et tous ces jeunes gens entassés dans le bar, débordants sur les trottoirs et sur la rue ,un verre à la main,dans un climat amical et convivial était bien le signe de la victoire sur la barbarie.
Les jeunes tueurs étaient maintenant dans le néant et,il m'arrivait de l’espérer sans y croire,ils avaient été chassés avec perte et fracas du paradis et jetés en enfer par un Dieu très en colère et, en tous cas eux et leurs criminels inspirateurs avaient perdu.  
Je suis rentré avec de la tristesse en pensant a tous ces jeunes partis et qui ne pouvaient plus être là et de joie pour cette renaissance et cette victoire, un sentiment mêlé que seule , sans doute la musique pourrait restituer . J'ai caressé la tête de mon chien symbole de l'innocence.     

                                         



Hier soir 16 janvier nous sommes allé avec Martine à un concert de Fado salle Jacques Brel à Pantin.Il est très rare que je franchisse le périphérique mais grand amateur de Fado je ne pouvais manquer ce concert donné par Antonio Zamparo  dont on dit qu'il chante  le Fado du XXI° siècle. Il est vrai qu'il a rajeuni un peu le Fado en y glissant un peu de jazz. Très belle soirée en tous cas.




Ce matin petit café au Carillon qui est décidément un endroit bien sympa. Nous avons fait connaissance avec le chat de la maison
                      

                                              




Lundi après midi promenade  du côté du Châtelet et de la place de la Sorbonne puis un petit chocolat chaud dans une toute petite boutique que nous connaissons depuis plus de trente ans!!
                              

                                      
Mardi visite au musée Jaquemart André pour une exposition sur le portrait à la Cour des Médicis à Florence. Beaux portraits et dans un très bel hôtel particulier qui, à lui seul vaut la visite.

                                                      




                                                  
                                                                                     

Jeudi nous déjeunons avec Catherine et  son fils Pierre.Ils nous font découvrir un nouveau restaurant de l'autre côté du Canal: Le Robinet d'or.
                                             

                                           

                                   Enfin, hier soir nous avons invité Martine dans un restaurant que nous découvrons dans la rue Marie et Louise ,tout près de chez nous et qui s'appelle aussi Marie et Louise: agréable soirée et bonne cuisine.
Dimanche midi déjeuner dans un restaurant très agréable par son décor et sa cuisine italienne, l'Ober mama  107 Bld Richard Lenoir

                                                 




                                        
Le séjour parisien se termine. Nous reprenons l'avion lundi.

jeudi 26 novembre 2015

Hedi Kaddour: Les préponderants

Voilà donc un roman publié chez Gallimard et qui a failli obtenir le prix Goncourt.Je ne peux comparer avec celui qui a effectivement reçu le prix ne l'ayant pas lu mais celui-ci avait ses chances. c'est un roman foisonnant qui se déroule dans les années 20 dans une colonie (un protectorat):Est-ce l'Algérie, est-ce la Tunisie ou le Maroc. On ne le dit jamais. je pencherai pour la Tunisie.....
Le roman est complexe var il mêle diverses histoires et diverses communautés: il y a là des américains du monde du cinéma venus tournés un film et dont on va suivre la petite histoire,les amours,les illusions et d'une certaine façon la liberté de vivre. Il y a aussi la description du monde "colonisé" avec ses divisions, ses clans,les hostiles et les collaborateurs plus ou moins net. Il y a enfin les "prépondérants" ce petit cercle de colonisateurs fermés sur leurs convictions qu'ils sont le sel de la terre et méprisant tous les autres.
Au milieu de tout ce monde des histoires d'amour et d'amitié et une fin dont je ne dis rien mais qui ressemble beaucoup a des événements connus de l'histoire coloniale. Un beau roman avec un thème très original.

samedi 21 novembre 2015

Retour en Algérie

J'ai quitté l'Algérie à 18 ans. J'ai maintenant plus de 70 ans et j'aborde la dernière partie de mon chemin. Il est donc temps. J'ai décidé de faire en 2016 un périple en Algérie, à Alger, à Constantine et à Sétif sur les lieux de mon enfance et de ma jeunesse auxquels je n'ai cessé de rêver.
En 1999 j'ai publié mon premier livre: Algérie, Algérie, Que me veux tu? aux Editions Atlantica puis Albert Camus et les Algériens et enfin Retour au Pays et tous ces livres concernaient mon pays natal.
Une amie m'a conseillé une Agence de voyages.
Ce périple ne ressemblera pas aux innombrables voyages que j'ai effectué dans le monde. J'y serai à la recherche de mon passé et, comme chacun sait, la mémoire embellit et transforme tout et , peut être serai-je déçu. J'y vais, en tous cas, avec un esprit ouvert, bienveillant et curieux.
Cette page Facebook sera consacré à la préparation et au déroulement de ce voyage. Elle est faite surtout pour moi mais pourra , peut être ,intéresser des amis algériens et des nostalgiques de ce pays.

Je me suis replongé dans mon vieux guide Bleu et je peaufine mon itinéraire .
Bien sûr j'irai sur les lieux "Camusiens" l'appartement de l'ex Rue de Lyon qu'il a habité avec sa mère et sa grand mère et dont il parle de manière si émouvante dans le Premier Homme, Tipaza bien sûr où je lirai, à nouveau ,les pages superbes:"Au printemps, Tipaza est habité par les dieux........" et enfin j'essaierai de retrouver la maison qu'il a habité jeune homme avec d'autres jeunes qui donnait sur la mer et qu'il a appelé "la maison devant le monde"...
Je me suis aussi replongé dans de vieux papier de famille pour retrouver l'adresse exacte de la ferme où j'ai vécu mes sept premières années.
Une amie romaine, née elle aussi en Algérie et qui a refait ce voyage de retour m'a donné le nom d'une agence de voyages et tout cela va se mettre en place pour un séjour en Mai ou en septembre 2016.

lundi 9 novembre 2015

François Mauriac

Je termine la lecture des deux gros volumes que Jean Luc Barré a consacré à François Mauriac. (Fayard. 2010). Lecture passionnante sur ce grand écrivain dont je ne connaissais de son oeuvre qu'un roman: Thérèse Desqueyroux et son rôle de journaliste politique très engagé avec notamment son Bloc-notes d'abord au Figaro puis à l'Express. Prix Nobel de littérature en 1952 cet écrivain que l'on qualifie souvent  d'écrivain "catholique" est surtout connu pour sa peinture souvent cruelle de la bourgeoisie bordelaise et pour ses héros déchirés entre appel de la sexualité et rigueur de la religion. A vrai dire j'ai quelque fois du mal a entrer dans ces déchirements tant il est vrai qu'aucun Dieu ne se mêle de mes goûts en la matière! Cette importante biographie met l'accent sur la tendance homosexuelle de cet écrivain, qui était depuis longtemps une rumeur et  qui devient, pour l'auteur, une des clés de l'oeuvre.
En lisant cette vie on parcours aussi toute une période de l'histoire de notre pays particulièrement mouvementée et l'on constate que si François Mauriac se trompe souvent au début,il a la lucidité et le courage d'évoluer et de s'orienter assez vite vers la vérité, quitte a tourner le dos à son milieu. Cela explique que tout écrivain "catholique" qu'il fût il était l'objet d'une véritable haine d'une partie de ce milieu.
J'y vois la preuve qu'il était dans le vrai et qu'il touchait juste.
Ce qui frappe c'est aussi le style avec lequel ils'exprime avec cette ironie et cette férocité, cette dent dure avec laquelle il déchiquette en riant ses adversaires.
Il faut lire a titre d'exemple de ce style ce qu'il écrit lors de la réception du Maréchal Juin à l'Académie Française. Le Maréchal Juin avait profité de cette réception académique pour mettre en avant le Glaoui du Maroc qu'il voulait voir à la place du Sultan, pas assez soumis aux désirs de la France! François Mauriac va le mettre a sa place et en profiter pour tirer sur l'Académie.
"Avons nous tort de croire, Monsieur le Maréchal, que la justice demeure en Afrique du Nord la seule politique ouverte à la France? Des hommes d'Etat et les plus haut placés, des généraux, des diplomates, de nombreux colons nous approuvent. La conscience chrétienne rejoint ici la sagesse politique qui n'ignore pas ce que vous appelez, avec un sourire, la religion du coeur, a plus de pouvoir sur les hommes que la religion de la force. Les répressions policières, si cruelles qu’elles soient, ce n'est pas d'ailleurs le pire. Cette très noble race arabe, nous l'avons humiliée et offensée, voilà le vrai, et jeudi encore à l'Académie Française. Non, ce n'est pas la rancune qui me porte à déclarer ici que cette séance sous la coupole ne fut guère digne d'un grand pays. Ces ovations à un ennemi mortel et à un sujet révolté du sultan, que chacun est libre d'aimer un peu, beaucoup ou pas du tout, mais enfin que le gouvernement de la république a maintenu sur son trône, Monsieur le Maréchal, ne vous déplaise qui règne toujours au Maroc sur la foi des traités que nous avons signé, et qui en demeure le chef religieux, toute cette mise en scène scandaleuse ne pouvait se dérouler que sur ce vaisseau à la dérive qu'était devenue une métropole sans gouvernement."
Et il va alors dire son fait à l'Académie dont je rappelle qu'il fait partie!
"Ce serait peut être le lieu de se demander si l'Académie Française se montre fidèle a sa mission ou si, au contraire, elle la trahit par des coups montés de cet ordre, si cette mission est d'ordre politique ou littéraire, si l'écart systématique des écrivains vivants et libres, qui désormais sont dressés à s'en tenir d'eux-m^me le plus éloignés qu'ils peuvent, l'appel fait aux personnages décoratifs et de tout repos, si tout cela ne dissimule pas certains desseins-oh qui ne font peur à personne- chez quelques vieux tenants d'un conservatisme aveugle, déjà mort depuis longtemps dans le reste du monde et qui n e survit que là."
On en apprend beaucoup aussi sur ses rapports avec le général de Gaule et on ne peut que s’incliner devant les positions qu'il prend notamment contre la torture.
Comme souvent la lecture de cette vie va me conduire à me plonger un peu plus dans son oeuvre.

mardi 6 octobre 2015

Boualem Sansal

J'ai emporté pour mon séjour en Tunisie le gros livre de la collection Quarto chez Gallimard consacré aux romans de Boualem Sansal de la période 1999-2011.  J'ai pris grand plaisir à lire tous ces romans d'abord en raison du style de cet écrivain, un style flamboyant plein de trouvailles et souvent très drôle.
Heureusement qu'il y a cette façon drolatique d'écrire car le fond de tous ces romans est une peinture très dure et ,souvent pénible, de l'Algérie depuis l'indépendance. J'en suis même venu à me dire que l'auteur exagérait probablement et que le pays ne pouvait être tombé aussi bas! A voir.
J'ai aimé tous les romans depuis le premier, celui qui a fait connaître l'écrivain en France : "Le serment des barbares" jusqu'à "Rue Darwin" paru en 2011.
J'ai un petit faible , une préférence, pour :"Harraga" publié en 2005. C'est mon côté "sentimental" car ce petit roman a le don de vous faire pleurer.Rue Darwinisme n est pas mal non plus pour ceux qui aiment les histoires qui font pleurer.
L'ensemble de ce volume est précédé d'une préface très élogieuse mais très clairvoyante de celui qui est à l'origine de la découverte de Boualem Sansal en France Jean Marie Laclavetine et qui met en évidence la richesse de la langue de cet écrivain.
Moi qui suis toujours avec cette idée que je repousse sans cesse de me rendre de nouveau en Algérie, ce n'est évidement pas la lecture de ces romans qui me fera faire le premier pas!

lundi 21 septembre 2015

Jean Senac, le poète des deux rives.

J'ai fait état dans une de mes entrées de la biographie que Jean Maso a consacré au poète Jean Senac. Je viens de retrouver lors de mon séjour à Hammamet le livre qu'Emile Temime et Nicole Tucelli ont consacré aux Editions Autrement en 2003 à " Jean Senac, l'Algérien. Le poète des deux rives."avec une belle préface de Jean Daniel.
C'est un destin à pleurer que celui de ce poète, amoureux fou de l'Algérie, du soleil et de la mer et qui périra, assassiné (un assassinat jamais élucidé et probablement politique) à la manière de Pier Paolo Pasolini, dans le petit appartement sordide en sous sol qu'il occupait à Alger rue Elisée Reclus.
Ce livre revient en détail sur les engagements de Jean Senac en faveur de l'indépendance du pays auprés de ses amis algériens, sur les espoirs, fous en réalité, qu'il mettait dans ce pays nouvellement libéré, espoirs qui furent si cruellement déçus par les dérives du pouvoir.
Moi qui me suis intéréssé au rapport de Camus et de l'Algérie j y ai découvert, à la fois l'amitié, quasiment paternel de Camus pour Senac, les tensions entre eux au sujet de l'avenir du pays, tensions qui sont allées jusqu'à la rupture. Et, dans le fond, tous les deux se sont bercés d'illusions. Camus en croyant que l'Algérie pourrait rester structurellement lié à la France, seule condition à ses yeux pour que les "pieds noirs" puissent y demeurer et Senac en croyant que l'Algérie indépendante pourrait créer un pays ouvert où toutes les communautés, musulmans, juifs et chrétiens pourraient s'entendre harmonieusement!
Il y a dans ce livre tant et tant de pages émouvantes que j'aimerai recopier ici! Il faut lire ce livre honnête et documenté et je me contenterai de retranscrire, ici, l'hommage de René Char lorsque Senac fut porté en terre le 5 septembre 1974.

"Le mercredi 5 septembre, lorsque nous avons porté en terre le cercueil de bois cru qui renfermait ce regard que nous ne pourrons plus qu'imaginer, nous avions perdu le Verbe. Il était un peu plus de midi. Le soleil était blanc et la mer de ce bleu outremer qu'il aimait. Nous avons jeté sur son souvenir des roses rouges et des guirlandes de jasmin, là-bas, au fond du cimetière d'Aïn-Benian (Guyotville). C'était à nouveau lui, qui a toujours rejeté à coup de poings fermés l'hypocrisie et le mensonge. Il avait avec le petit peuple d'Algérie une communauté profonde de misère et de sombres combats.
Pendant la guerre de libération, à Paris, dans les rangs du FLN clandestin, il a payé de l'honneur de sa mémoire, de son courage, de son silence une algérianité qui n'avait rien d’esthétique. Constamment, il a hurlé, dans des poèmes qui demeurent les garde fous de notre honnêteté à tous, l'amour de son peuple, de sa terre, de la mer et du soleil."

Taisons-nous après cela et oublions l'ingratitude choquante du pouvoir algérien à son égard.

La Medina de Tunis et Alexandre Roubtzoff

Je voudrai signaler un très beau livre que je viens de découvrir et que j'ai parcouru avec grand plaisir. Ce livre est consacré à la Médina de Tunis et à  sa très longue histoire. Il a été édité en octobre 2010 dans la collection Regards à Dunes Editions.

Le livre contient de très belles photos de Jacques Perez et de très nombreux dessins du peintre orientaliste Alexandre Roubtzoff.

Le texte de Jamila Binous nous retrace de manière complète mais très lisible l'histoire de cette Médina, abandonné un moment et qui, depuis quelques années renaît grâce à des rénovations très réussies de vieux Palais qui deviennent des hôtels, des restaurants et des demeures privées.

Quant aux dessins d'Alexandre Roubtzoff ils sont magnifiques et cependant très précis. Ce livre nous permet de nous souvenir ou de faire connaissance avec un grand peintre orientaliste au destin singulier.
Alexandre Roubtzoff né en 1884 à Saint Petersbourg a fui la révolution d'octobre et est arrivé en Tunisie en avril 1914, pays qu'il n'a plus quitté à part quelques voyages en France, au Maroc et en Algérie. Il est décédé le 26 Novembre 1949 et est enterré au cimetière du Borgel.

vendredi 18 septembre 2015

Séjour en Tunisie

Je suis arrivé, hier, à Tunis après une absence de prés de cinq ans. Je suis donc impatient de voir ce que ce pays devient. Le voyage a été sans encombre, encore qu'un incident a failli me faire rester en France. Au guichet de Tunis Air de Toulouse nous sommes tombés sur une employée qui a cru bon de faire du zèle. Elle nous a réclamé, ce qui n'était jamais arrivé avant, un certificat de bonne santé de Randy. Il avait bien un passeport santé européen et il voyageait, de plus, avec son vétérinaire préféré qui était muni d'une carte professionnelle, rien n'y a fait ! Nous lui avons demandé d'appeler le chef d'escale ce qu'elle a prétendu avoir fait et il s'est révélé ensuite que c'était faux. Le problème s'est réglé avec la chef d'escale, personne charmante qui a très bien compris la situation et nous a délivré le sésame ! Petit incident irritant que je n'ai sans doute pas contribué à régler car j'ai aussitôt et, fermement et sur un ton assez élevé, dit ce que je pensais à cette employée et ce n'était pas des compliments !
Après une belle sieste à Mutuelle-Ville chez Hamida nous avons été faire quelques courses à Carrefour et Rachid et Hamida sont ensuite allés à un mariage dans un très beau Palais à Mannouba du nom de Kobbat Ennhas.
Aujourd’hui départ vers Hammamet.
A peine arrivé j'ai été prendre mon premier bain. Température idéale au point que contrairement à mon habitude je suis entré dans l'eau sans aucune difficulté et je ne voulai plus en sortir ! Ouf ! premier bain à Hammamet depuis plus de quatre ans. Un délice.                                          
                                         
En fin d’après midi, assisté à la célébration d'un mariage hammametois, le premier auquel j'assiste. Au fait il s'agit de la outiya, avant dernière cérémonie d'un mariage qui dure plus d'une semaine. Cela se passait dans une salle des fêtes et, à notre arrivée, au fond de la salle sur une estrade la mariée et une trentaine de jeunes mariées toutes en costume traditionnel d'Hammamet, constituant une sorte de cour d'honneur d'honneur pour la nouvelle mariée. Les photos vous montrent la beauté de ce spectacle, toutes ses robes scintillantes d'or ! Alors que la mariée et sa cour siègent sur l'estrade, les jeunes filles dansent sur la piste au son d'un orchestre. Quelques unes des jeunes mariées, malgré la lourdeur de leurs tenues, se joignent de temps en temps aux danseuses, la mariée elle même se joignant aux danseuses de temps à autres.










La kesoua brodée de fil d'or
Le hénnée


La musique est très entraînante et avec l'orchestre interviennent aussi des groupes de culture soufie avec des drapeaux et, à un moment, une sorte de "derviche tourneur" rappelant ceux de Turquie en plus folklorique avec une jupe chamarrée de couleur, alors que celle des officiant soufi est blanche immaculée. Autrement dit ce qui est chez les vrais derviches de Turquie une danse pour se relier à son créateur est,ici , un peu plus profane.

Nous avons accueilli dimanche pour une semaine Mounira et Philippe et ce lundi matin première matinée de plage. Dimanche il y avait du vent et des nuages et ce matin tout cela avait disparu. Nous avons eu une eau claire et calme et un soleil radieux. L'eau était un peu plus fraîche qu'à mon arrivée mais une fois dedans elle devenait parfaite.
Hier soir, après une promenade dans la vieille ville d'Hammamet, nous avons dîné chez Achour. Soirée agréable dans cette cour rempli d'arbre et de végétation méditerranéenne.

Comme chaque jour désormais nous avons été à la plage : soleil et baignade. Après la sieste nous avons été revoir le beau village de Takrouna et notre amie madame Gmach qui se bat, toujours et toujours pour préserver et développer ce petit village berbère perché sur son piton rocheux. Beauté du paysage au coucher du soleil et moment de discussion sympathique.
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Retour à Hammamet où nos amis nous ont invité chez Da Franco notre restaurant italien préféré. Dîner dans les jardins.
Hier soir visité l'Hôtel Sindbad que je n'avais plus revu depuis prés de trente ans. Il a été restauré et est magnifique avec, notamment, un restaurant de plage avec une piscine et vue sur la baie d'Hammamet. Tout cela traité de façon très moderne tout en ayant gardé l'architecture arabe avec patios, arcades et végétation luxuriante.
Après cela, dîner au Barberousse  avec nos amis Mounira et Philippe. S'étaient joints à nous Hamida, Nejiba et Ghada. Toujours agréable.

Aujourd'hui après la plage, excellent déjeuner préparé par Hamida et en fin d’après midi, nous sommes allés prendre un verre à l'Hôtel Sinbad au bord de la piscine à déversement, face à la mer.

Vendredi. Voilà une semaine déjà que je suis à Hammamet. Après la plage nous avons organisé un déjeuner directement sur la plage, les pieds dans l'eau. Au menu : un "complet poisson". Bon moment original.

                                                   
En fin d’après midi apéritif à l'Hôtel Oceana malheureusement assez désert.

Samedi dernier jour du séjour de nos amis.  Départ d'Hammamet et visite de la Casbah. Peu de monde en raison de l'Aid et beaucoup de restaurants fermés. Nous avons déjeuné au M'Rabet que je connaissais comme café, le plus ancien de la Casbah mais c'est aussi un restaurant de bon niveau dans un vieux bâtiment très bien restauré.
                                                
Après une belle sieste, direction Sidi Bou Saïd toujours aussi agréable. Visite de la magnifique  Villa Bleue
Dîner à la Goulette  au Café Vert.
Dimanche, lundi et mardi repos à Tunis. Ce soir nous allons découvrir un restaurant de la Goulette que je voulais tester depuis longtemps: Chez Mamy Lilly. Il s'agit d'un restaurant tenu par des juifs avec une cuisine traditionnelle juive. Ce restaurant se trouve dans une rue de la Goulette et il s'agit d'une villa du début du siècle dans le style italien fréquent en Tunisie. Elle est restée dans son jus et n'a,sans doute pas bougé depuis les années cinquante: une petite cour où lorsque il fait bon sont dressées les tables, un escalier menant a une entrée dans laquelle assise dans une fauteuil trône Mammy Lilly avec son caniche qui aboie tous les clients. La salle à manger qui, elle non plus , n'a pas changé depuis les années cinquante a, comme seule originalité d'être décorée par des toiles modernes et par des photos d'écoliers, elles aussi des années cinquante. Mammy Lilly doit avoir une vocation rentrée d'institutrice : il y a des tableaux noirs aux murs et les menus sont présentés sous forme de vieux cahiers d'écoliers. Nous avons fait, tout à coup , un bon dans le passé! Quant à la cuisine elle est bonne mais servie de manière trop copieuse! Nejiba a vu arriver un immense bol, en réalité presque une soupière de soupe qui aurait pû nous nourrir tous les quatre!En somme une soirée pittoresque!
De retour à Hammamet depuis hier nous avons repris nos habitudes tranquilles: plage, bain dans une mer encore chaude et promenade au soleil.
Hier soir mercredi nous avons passé un agréable moment en prenant un verre au Sindbad au moment du coucher du soleil et avec une vue magnifique sur les remparts d'Hammamet. Demain départ pour Tunis.
Me voilà rentré. Avant mon départ j'ai affiché sur mon mur Facebook ce message qui a beaucoup lu, qui a été très partagé et qui m'a valu des demandes d'e-amitié nouvelles:

"Je quitte ce matin Tunis après trois semaines de vacances chez des amis., trois semaines très agréables où j'ai profité d'une mer encore chaude et d'un soleil radieux. Je n'étais pas venu dans le pays depuis quatre ans et j'ai constaté que la vie y était toujours aussi paisible. J'ai acquis la conviction que le pays n'était, pour le moment, pas plus dangereux que la France ou l'Allemagne et je regrette que l'effet grossissant des médias dissuadent les touristes de venir. Ils y seraient très heureux et j'ajoute que ce serait, pour eux, une façon d'aider ce pays et de résister à ceux qui veulent le faire régresser. Du coup ils se feraient plaisir et militeraient en même temps pour l'avenir d'un pays qui , décidément montre qu'il n'est pas comme les autres."