mercredi 30 mars 2011

Une faute de plus de Sarkozy

Après s'être mis à dos, par sa politique et ses "coups de menton", les magistrats et le monde judiciaire, les diplomates, les musulmans, voilà que Sarkozy par de basses manœuvres politiciennes se met a dos les six représentants des grandes religions de ce pays.
Le débat sur la laïcité n'est, chacun peut le comprendre, si il est de bonne foi, qu'une manœuvre politicienne pour prendre, pense t-il, des voix au FN.
Ce débat, en ce moment, c'est à dire en période électorale est malsain et les représentants des religions le disent avec clarté.
On lira le texte qu'ils ont signés conjointement et dans lequel, avec modération mais fermeté, il montrent que ce débat est inutile, car il y a eu dans la période récente des dizaines de rapport sur cette question qui est donc absolument connue. Voici l'article du Figaro qui permet d'accéder au texte lui-même.
On lira aussi avec intérêt la lettre de Jean François Coppe à "un ami musulman" qui est un chef d'oeuvre d'hypocrisie et les réactions qu'elle a suscitées.

lundi 28 mars 2011

Séjour parisien

Etant a Paris avec une amie j'en ai profité pour revoir deux petits musées que j'apprécie et qui sont un peu de même nature: le musée Nissim de Camondo et le musée Jaquemart-André. Tous deux sont en réalité  de petits hôtels particuliers , autrefois habités par leurs propriétaires qui, à leur mort, en ont fait don à la France. Ils sont donc meublés et décorés et l'on passe de pièces en pièces en admirant une quantité d'oeuvre d'art.
Le Musée Nissim de Camondo est situé en bordure du magnifique Parc Monceau et il a une histoire très émouvante. La famille De Camondo était d'origine juive et venait de Turquie. Ayant fait fortune dans la banque le Comte Moïse de Camondo collectionna les meubles et les tableaux du XVIII siècle . Il réunit la plus belle collection de ce mobilier.
Malheureusement cette famille connut une histoire tragique: le dernier fils Nissim de Camondo ,aviateur, mourut lors de la guerre de 14 pour la France et le reste de la famille disparut à Auschwitz.Avant ou après avoir visité cette maison et ses trésors il faut lire le livre d'Assouline consacré au "Dernier des Camondo" paru il y a quelques années.
Le musée Jaquemart -André est également un hôtel particulier meublé qui contient lui de très nombreux tableaux et il y avait ,le jour de notre visite, une exposition temporaire consacrée aux frères Caillebotte, l'un merveilleux peintre impressionniste et l'autre photographe.

dimanche 27 mars 2011

Marie France Dumas-Colnot reçoit la Légion d'honneur

La légion d'honneur a été remise le 25 à Marie-France Dumas-Colnot par le Président de la Conférence des Bâtonniers pour l'ensemble de sa vie professionnelle et surtout pour ses travaux dans le cadre de la Conférence des Bâtonniers. Elle a eu la gentillesse de me convier à cette cérémonie qui s'est déroulée dans les salons de l'Hôtel de Harlay qui est devenu la Maison du Barreau de Paris.
Le lieu que je ne connaissais pas est absolument magnifique.Ce vieil hôtel particulier du XVIII siècle a été magnifiquement restauré et par les fenêtres des salons on voit couler la seine au niveau du Pont Neuf et d'un autre côté la place Dauphine qui ressemble à une petite place de province. Quelques photos vous en montreront davantage.
Après la cérémonie et le cocktail qui a suivi, Marie France nous a convié à un repas dans un restaurant de la Rue d'Assas: "Les Bistronautes" et nous avons passé là une soirée très chaleureuse à l'image de mon amie Marie France.

vendredi 18 mars 2011

Libye : Enfin!

Les lecteurs de ce blog savent que je n'apprécie pas du tout,c'est un euphémisme Sarkozy et sa politique et j'ai rédigé,il y a peu, une entrée intitulée: Sarkozy :Le plus mauvais président, entrée à laquelle je n'ai rien à retirer. Cependant je m'efforce d'être juste dans mon jugement et je dois dire que ce que Sarkozy vient de faire pour la Libye est tout simplement remarquable. Il a  grandement contribué, il est vrai par des méthodes assez peu orthodoxes, à faire bouger une communauté internationale irrésolue et de cela l'histoire lui en saura gré.On peut, en effet se demander si sans son activisme l'Onu aurait voté la résolution tant attendue.
Juppe qui, semble t-il, a été mis devant le fait accompli par le Président a défendu avec brio cette politique dans son remarquable et sobre discours à l'ONU et voici encore une analyse du rôle de Juppé.
Cette analyse est aussi celle de Vincent Jauvert dans son blog du Nouvel Observateur.

mercredi 16 mars 2011

Abou El Kacem Chebbi

Rachid de retour de Tunis où il a passé un mois et demi m'a rapporté deux livres sur le grand poète tunisien Abbou El Kacem Chebbi :
L'un de Abderrazak Cherait paru en 2000 aux éditions Appolonia qui est une courte biographie augmentée de photos et de poèmes de Chebbi.
L'autre, un très beau livre publié par les Editions Nirvana et qui fait le pari artistique de lier des poèmes d'Abbou El Kacem Chebbi et la calligraphie absolument magnifique de ces mêmes poèmes.
Je regrette de ne pas avoir eu ces livres un peu plus tôt car j'aurai certainement lu un ou deux poèmes de ce poète lors de ma lecture à Saint Vincent de Tyrosse.
Abbou El Kacem Chebbi a eu une vie courte (1909-1934). Il est né à Tozeur dans le Sud Tunisien et a été malade très jeune. Son père, Cadi et lettré lui a  fait suivre une formation, notamment à la Zitouna de Tunis, mais en raison de sa maladie le jeune homme a toujours été porté vers la méditation et la poésie.
Il a été un anticolonialiste de la première heure et un de ces poèmes figure dans l'hymne national tunisien avec ses quatre vers qui ont de nouveau été écouté avec ferveur lors de l'actuelle révolution du jasmin et repris par les jeunes en Egypte, en Jordanie et Bahrein :


Si le peuple, un jour, veut vivre
Le destin ne pourra que répondre à son attente
Le matin succédera nécessairement à la nuit
Et les chaînes se briseront inéluctablement.


Et encore ce paragraphe :



Tu es né sans chaînes comme la brise qui passe
Et libre comme la clarté du matin dans le ciel
Pourquoi acceptes -tu donc l'humiliation des chaînes?
Pourquoi baisses tu le front devant ceux qui t'ont enchaîné ?
Allons, lève-toi et marche sur le sentier de la vie
Car la vie n'attend point celui qui dort.



Et celui-ci que j'aurai pu lire lorsque j'ai évoqué le poète souffrant du mal de vivre:


Apaisez vous, ô blessure,
Et taisez vous, tristesse.
L'ère des pleurs est morte
Comme l'époque de la folie.
Le matin a paru
Derrière les cimes.
Le charme de la vie  
Est éternel, il ne disparaît jamais.



















mercredi 9 mars 2011

Le printemps des poètes à Tyrosse

Après de nombreuses entrées sur la révolution  tunisienne et sur la politique française, bien déprimante parfois, j'ai fait une séance de lecture à Tyrosse dans le cadre du printemps des poètes, occasion de quitter l'agitation politique pour les hauteurs de la poésie. J'avais axé mes lectures autour d'un court exposé sur la poésie et les, poètes et j'avais donc classé les poèmes que j'ai lu autour de trois thèmes:
-le poète romantique, malheureux et inadapté à la société qui se lamente sur la fuite du temps avec quelques sonnets de Ronsard, l'Albatros de Baudelaire, le Lac de Lamartine, le Temps de Léo Ferré, le Pont Mirabeau d'Appolinaire et d'autres encore.

-Le poète militant avec de très beaux poèmes d'Eluard (La liberté) d'Aragon (La rose et le réséda et l'affiche rouge) et mon petit neveu Elysées nous a récité le Dormeur du Val de Rimbausd qui est un magnifique poème contre la guerre.

-Enfin j'ai terminé par quelques poèmes " du quotidien" avec la Complainte du petit cheval de Paul Fort, Prière pour aller au paradis avec les ânes de Francis Jammes, le cancre de Prevert et enfin pour être un peu plus de mon temps j'ai lu de texte de slammeur,l'un d'Abdel Malik: "ça c'est du lourd" et un autre de Grand corps malade:"Jour de solitude"

Agréable moment qui s'est terminé au restaurant avec un certain nombre des spectateurs.
J'attends des photos et  peut-être même une vidéo que je rajouterai.
Et maintenant si vous voulez entendre la lecture de poèmes classiques voilà un site très agréable

mardi 8 mars 2011

Le Procès Chirac: réponse à un lecteur



Le procès Chirac pose de nombreux problèmes assez difficiles. J’écarte tout de suite l’idée que Chirac serait vieux, malade, sympathique car tout cela n’a aucun sens. S’il est dans cet état c’est parce qu’il a tout fait pour que ce procès soit retardé, il ne faudrait pas qu’il bénéficie de tous ces procédés dilatoires.
Mais quand on a dit cela on n’a pas réglé tous les problèmes que pose ce procès.
Le premier est celui de savoir si l’immunité du Président de la République, pendant son  ou ses mandats, est une bonne ou mauvaise chose. Honnêtement ce n’est pas une question facile car permettre des poursuites pendant le mandat ce serait, de manière évidente, affaiblir la fonction même de Président. Quel image donnerait-il en France et à l’étranger s’il était poursuivi devant un Tribunal ?
Je pense donc que cette immunité temporaire est normale et l’on ne peut donc reprocher le retard pris à le juger.
En second lieu, il y a, dans cette procédure de nombreux participants et qui, tous ont usé des toutes les voies de recours que leur donnaient la procédure ce qui a entraîné des longueurs inhabituelles. L’avocat que je suis est convaincu que la procédure, c'est-à-dire précisément la faculté de faire des recours est une garantie du justiciable et que l’on ne peut  critiquer des personnes poursuivies qui se battent pour tenter d’échapper à la sanction. Le seul regret que j’exprime est que, ici comme dans beaucoup de domaines, les « riches » ont des moyens qu’hélas les « pauvres » n’ont pas et cela donne une image de justice à deux vitesses que je condamne et qu’un développement sérieux de l’aide juridictionnelle permettrait de diminuer un peu.
Enfin le dernier épisode qui risque, à l’heure où j’écris de faire une nouvelle fois renvoyer la procédure, pose une très intéressante question de droit.
On peut dorénavant soutenir devant un tribunal qu’une loi, sur la base de laquelle on est poursuivi, est contraire à la Constitution. Si la question posée est nouvelle (c'est-à-dire jamais réglée par le Conseil Constitutionnel) et sérieuse, le Tribunal doit renvoyer pour que la question soit effectivement tranchée.
Ici l’un des avocats de l’une des parties (pas Chirac) a posé une telle question à propos de la prescription de l’abus de bien social. Normalement en matière de délit, ce qui est le cas ici, la prescription est de trois ans à compter de la commission des faits. Or, en matière d’abus de bien social (pour résumé à l’extrême : corruption) les Tribunaux ont considéré que le délai de trois ans ne court pas de la date de commission des faits mais du moment où ces  faits pouvaient  être découvert parce qu’ils sont par nature cachés. Cette position des Tribunaux étaient très critiquées par le milieu politique et économique et la droite a tenté à plusieurs reprises de modifier cette règle sans y parvenir car, politiquement, cela fait tâche.
Il n’en demeure pas moins que la question posée aujourd’hui me paraît sérieuse et elle mérite cet examen par le Conseil Constitutionnel. A suivre donc et on peut lire l'analyse d'un autre avocat qui tient un blog absolument captivant qui figure d'ailleurs dans mes blogs favoris.

dimanche 6 mars 2011

Sarkozy :le plus mauvais président

Y a-t-il eu un plus mauvais Président de la République que Sarkozy ? Je ne le crois pas et c’est pourquoi je publie ce texte. Je n’ai pas tout aimé, loin s’en faut, de ce qu’ont accompli Georges Pompidou, Valéry Giscard D’Estaing, Chirac dont je n’étais pas du même bord, et même  François Mitterrand que je soutenais. Tous ont eu leur part d’ombre et  il y eut  des épisodes peu glorieux : les diamants de Giscard, les nombreuses « affaires » de Chirac, les écoutes téléphoniques de Mitterrand, mais tous cependant ont dans l’ensemble dirigé dignement la France sans opposer les français les uns aux autres et sans abaisser, à l’étranger, l’image de leur pays et de leur fonction.
Ce n’est pas le cas de Sarkozy, loin s’en faut !
Je ne suis pas le seul à partager cette opinion. Il suffit de regarder et d’étudier les sondages publiés tout au long de sa présidence. Il a aujourd’hui atteint le plus bas niveau de tous les présidents de la V° République et même s’il faut ne pas se fier aveuglément aux sondages, leur constance est significative.
Mais le temps, et peut-être encore plus de nos jours à l’heure de la communication instantanée et rapide, passe vite et entraîne dans sa fuite une grande part d’oubli. Les français gardent en eux une « impression » sur ce Président mais ils ont, tout cela n’étant pas nécessairement leur priorité, oublié pourquoi ils ont cette mauvaise impression, par quoi ils ont été choqués et je veux donc rafraichir les mémoires en rappelant, non pas tout, ce serait fastidieux, mais quelques unes des politiques qu’a mené ce président et qu’avec de nombreux français, pas nécessairement des socialistes ou des gauchistes j’estime qu’elles ont abîmées la France et son image dans le monde.
Dans le fond ce qui a frappé les français c’est avant même les décisions, le style de ce Président dont ses amis ont dit, pour le soutenir, qu’il était à l’image du pays rajeuni et proche du citoyen d’aujourd’hui. Le style c’est l’homme.
La réalité est qu’un président n’a pas à se rabaisser pour être, prétend ton, à la hauteur de son peuple, mais qu’il doit avoir pour exigence de s’élever et d’élever son peuple. Mais soyons clairs, ce n’est pas du tout une volonté d’être proche du peuple que le président est tel qu’il est, c’est une façon d’être, celle que je ne supporte pas un instant, faite d’une familiarité factice avec un discours de  «  bateleur de foire », truffé de fautes de français, de mimiques se voulant complice avec l’auditeur au point de se laisser aller à l’insulte avec le trop fameux « casse toi pov’ con ». Il fallait voir aussi le ridicule qu’il se donnait en tentant de faire filmer sa proximité exubérante avec les autres chefs d’états qui, pour certains ressentaient assez mal cette familiarité de mauvais aloi.  Il est vrai que ce président, même s’il a  tenté de se rattraper, n’avait que mépris pour « la Princesse de Clèves » c'est-à-dire pour ce qui fait, en partie, le génie français, la littérature.
Pour rester sur ce style on mentionnera pour mémoire la qualité de sa réflexion qui la conduit, après avoir été élu, au Fouquet s et sur le Yacht de son ami milliardaire Bolloré. Cela commençait bien mal alors que les français qui l’avaient élu étaient eux dans la difficulté. On me dira sans doute, c’est ancien et c’est anecdotique. Pas tant que cela puisque cette proximité inappropriée avec les grandes fortunes a dicté à ce Président des décisions sur lesquelles je reviendrai plus longuement et qui ont manifestement avantagé ceux qui avaient déjà beaucoup au préjudice de ceux qui connaissaient des difficultés.
Je placerai aussi dans le  « style » ce qui est apparu comme une tendance forte de ce Président la tendance à favoriser ses proches au mépris des règles de droit ou de convenance. En ce qui concerne son fils et sa tentative de la placer, contre toutes raisons, à la tête de l’Etablissement de la Défense, jeune et sans aucune expérience ou diplôme, il a sous la pression de l’opinion publique reculer. C’est heureux mais la faute politique était commise et l’on a vu, alors le spectacle absolument affligeant de ses amis soutenir d’abord, comme un seul homme, la nomination du fils, puis lors du recul du Président lui emboîter le pas de même manière servile et sans honneur !
Mais sur ce terrain du favoritisme au mépris de la compétence et des règles, rien n’atteint me semble t-il le cas de la nomination du fils Tiberi. Malgré l’avis unanime de la Commission chargé de donner un avis sur le recrutement qui a clairement indiqué que le fils Tiberi n’avait pas les compétences nécessaires, il a tout de même été nommé. C’est scandaleux et dénote un mépris des règles et la gestion des nominations à la manière d’un clan.
Toujours dans ce domaine les français se souviendront comment il a, chaque fois, soutenu ses ministres embourbés dans des affaires peu reluisantes. Que n’a-t-il exprimé sa confiance à Woerth, cet « homme honnête » pour le débarquer à la première occasion. Que n’a-t-il soutenu Alliot-Marie dont on se souvient des vacances tunisiennes et de sa proximité avec  un proche du clan Ben Ali. On se souvient de sa gestion calamiteuse- et pour cause- de la révolte des tunisiens. Eh bien le Président l’a soutenu alors que l’image de la France était totalement dégradée. Il l’a soutenait pour, on, ne pas donner  raison à l’opposition. Cette position était pour le moins contre productive pour Sarkozy car en protégeant Alliot-Marie il prenait la faute a son compte. Et il a fallu qu’il en vienne là ou il aurait dû commencer : se séparer d’Alliot-Marie. Les français lui aurait été reconnaissants, je pense, de prendre chaque fois dans ces cas des sanctions. Certes il aurait donné raison à l’opposition. Et alors quand elle a raison ! Et il en serait sorti a peu prés indemne, alors qu’il a toujours agi a contre temps.
Tout ce que je viens de simplement rappeler paraîtra peut-être à certains anecdotique. Passons donc maintenant à l’examen des politiques qu’il a menées. Je soutiens qu’elles ont fait du tort au pays et qu’elles ont été, le plus souvent, le fruit d’un comportement impulsif et irréfléchi. Il s’est comporté  comme le citoyen lambda, accoudé à un bar pour prendre son café et qui, péremptoirement, refait le monde dans un propos définitif.Mais ce qui  est admissible du citoyen de base ne l’est absolument pas, on me l’accordera, de celui qui se veut le Président de la République.
Commençons par ce qui est un marqueur de Sarkozy : la sécurité qu’il a promis de donner aux français. A-t-il réussi ? Chacun le jugera. En tous cas il ne s’est pas privé de « coup de menton » martiaux. On allait voir ce qu’on allait voir. Il allait terrasser l’insécurité. A chaque fait divers, on a entendu le même discours martial, la promesse-elle ne coûte pas grand-chose de nouvelles lois, mais ce que les français peuvent constater s’ils veulent bien s’en donner la peine c’est que dans le même temps le gouvernement supprimait des policiers, fermait dans beaucoup d’endroit des services publics qui créaient du lien social et dont la disparition créait mécaniquement de l’insécurité.
Les statistiques enfin-  à qui il faut l’admettre on fait dire un peu n’importe quoi- démontrent que si certains délits diminuaient les violences augmentaient.
De toute manière il est clair, pour des gens raisonnables, que la seule approche répressive ne pouvait éliminer toute cette violence. Certes les policiers ne sont pas comme il l’a dit « des assistantes sociales » mais sans un effort dans le domaine social, il est clair que la sécurité ne sera pas au rendez vous et ce n’est pas en promettant une loi à chaque faits divers, sans donner d’ailleurs les moyens et même le temps de l’appliquer que le problème de l’insécurité sera résolu.
Assez lié à ce problème de la sécurité il faut revenir sur l’attitude gravement fautive de Sarkozy à l’égard de l’institution judiciaire.
La Justice dans un état de droit, dans une démocratie est une institution absolument essentielle qui doit à la fois être dotée de moyens de fonctionner correctement, qui doit être respectée et qui doit être indépendante. Le Président de la république est garant du bon fonctionnement des institutions et, en l’occurrence, de la Justice. Or sur ce terrain Sarkozy, je le dis avec gravité, à méconnu les devoirs de sa charge en portant atteinte  de manière grave et répétée à cette institution.
Il ne lui a pas  tout d’abord donné les moyens suffisant pour un fonctionnement correct. Il faut rappeler seulement qu’en matière de justice le budget classe la France au    rang Européen. Mais en ce qui concerne ce grief je ne serai pas juste si je n’ajoutais que Sarkozy n’a, hélas, que suivi ici le comportement de ses prédécesseurs.
Par contre et là il est seul coupable, il a volontairement dévalorisée l’image de la justice par démagogie et populisme et il a tenté de porter atteint, ce qui est gravissime, à son indépendance en voulant supprimer le juge d’instruction , en confiant, dans des affaires sensibles, l’enquête  au procureur non indépendant ( affaire Bettencourt tout a fait emblématique) pour ne revenir au juge d’instruction que sous la pression de l’opinion.
Il a également  dévalorisé la justice en  faisant croire  que les juges étaient laxistes ,ce que toute étude sérieuse dément clairement et en proposant de manière populiste , sans réflexion véritable, sans étude de faisabilité, d’adjoindre à ses juges laxistes des jurés citoyens qui ,eux sauraient se montrer à la hauteur !
Toutes ses propositions (suppression du juge d’instruction,  jurés en correctionnel) l’ont toujours été  sur un coup de tête, improvisé et dans aucune réflexion de fond. Ainsi la suppression du Juge d’instruction a été jetée dans un discours devant la Cour de cassation, sans que personne n’ai, au préalable étudié sereinement la question. C’était un « coup » et c’est resté un « coup ! Est-ce ainsi que l’on gère un grand corps, essentiel pour la démocratie ? C’était d’ailleurs si improvisé que la suppression du juge d’instruction par exemple, après le coup de clairon de Sarkozy, est vraisemblablement abandonnée alors que de vraies réformes  de la procédure pénale seraient nécessaires mais dans le calme et la sérénité.
Vous pourriez me dire : « vous êtes de parti pris » tout ce que fait Sarkozy est mal et ne trouve pas grâce à vos yeux. Je vous dirai simplement que lorsque l’un des plus haut magistrat du pays, le Procureur général Nadal, genre de personne qui ne nous ont pas habitué à être des révolutionnaires permanents, prend la peine dans un discours solennel de faire  les plus graves critiques que l’ont ait jamais entendu, lorsque les magistrats ,peu habitués à ce genre de manifestations, font grève et soulignent le mal que fait Sarkozy à l’institution, c’est qu’il y a un réel problème et qu’il faut, au contraire, être un de ses soutiens indéfectibles de Sarkozy pour ne pas le voir et pour ne pas réagir.
Et vous pouvez lire aussi ce qu’en pense une journaliste spécialisée qui a consacré un livre à ce sujet : « Le justicier »
Il en est allé exactement de même dans le domaine de la diplomatie française et là encore des diplomates ont pris la peine de crier au secours et de critiquer fortement la diplomatie du Président qui selon eux abaissaient la France. Je dois à la vérité de dire que, d’autres diplomates, ont au contraire prétendu que cette diplomatie était efficace. Je crois qu’ils se trompent gravement et je ne donnerai que quelques exemples sur lesquelles je vous appelle à méditer.
Toujours avec cette même démarche impulsive et irréfléchie, Sarkozy a crée un beau jour l’Union pour la Méditerranée, sans aucune concertation avec  l’Europe qui avait travaillé sur cette question avec le processus de Barcelone. La démarche était déjà anormale quand on se dit Européen. Mais elle était, par ailleurs particulièrement irréfléchie puisque mettre ensemble de nombreux pays arabes et Israël dans le contexte qui était celui du moment était une erreur vouée à l’échec et cela n’a pas manqué.
Ai-je besoin de rappeler l’échec énorme de l’attitude de la France devant les révolutions en Tunisie et en Egypte ? Demander aux tunisiens ce qu’ils en pensent. Certes cette erreur qui a consisté à soutenir des dictatures au prétexte qu’elles nous garantissaient de l’islamisme était une erreur très répandue, mais devant on aller jusqu'à ces marques d’amitié et d’estime qui ont et donné aux Ben Ali, Moubarak et à Kadhafi lors d’une visite honteuse en France ?
Enfin  et toujours en raison de cette impulsivité Sarkozy a-t-il par ces mouvements d’épaules aider en quoi que ce soit la française Florence Cassez et y avait il une raison de mettre à terre les relations avec le Mexique. N’eut-il pas mieux valu, en ce domaine, une diplomatie discrète ? Certainement mais Sarkozy n’aurait pas pu faire le coq devant les télévisions et flatter les instincts bassement vengeurs de certains français. En tous cas c’était totalement improductif et ce n’était donc que du cinéma. Est-cela que l’on attend d’un président ?
Je considère enfin que le suivisme des Etats-Unis et surtout ce qui a été le cas de Georges Bush a été une erreur et avec elle la guerre d’Afghanistan.
Voici la carte des erreurs de Sarkozy dans le monde étable, c’est vrai par le parti socialiste, mais les socialistes ne disent pas toujours des bêtises :
Les français ne sont pas dupes et considèrent qu’effectivement Sarkozy a abaissé l’image de la France dans le monde.
Et en ce qui concerne l’école a-t-on déjà vu de tels mouvements de protestation ? A-t-on vu des enseignants, des proviseurs renvoyer leurs palmes académiques ?
Et maintenant abordons la  partie la plus scandaleuse de sa politique, son populisme de bas niveau visant à prendre des voies au Front National en caressant ces même thèmes, en flattant les pires reflexes de certains français et en divisant lui qui devrait unir.
Après l’échec complet du débart sur l’identité nationale ( aprt d’avoir permis  à des racistes de s’exprimer librement qu’a apporté ce débat ?) on remet cela  avec la place de l’islam et quand on en vient à faire appel pour debattre à Eric Zemour, ce trubublion médiatique condamné par la justice de son pays pour des propos racistes, c’est vraiment que l’on est tombé bien bas !
Sarkozy a abanlisé la xenophobie, la haine de l’autre, le sentiment anti-islam et ce sont des sentiments avec lesquels l’histoire a montré qu’il ne faut pas jouer. Il l’a fait par petit calcul électoraliste, par poupulisme. Mais quand, ainsi, on banalise le rejet de l’étranger, quand on fait de ce pays un pays de vieux qui a peur de l’avenir, de l’autre, qui se sent faible par rapport à l’autre alors que la France devrait avoir confiance dans les valeurs qui sont les siennes, faut il s’étonner que cela profite au parti  d’extrême droite ? Les français se sont habitués à ces idéees et ils préferent donc qu’elles soeint portées par le parti qui les a toujours soutenues plutôt que par Sarkozy qui en a fait un simple moyen électoral.
Ce faisant Sarkozy a commis une très grave faute et le seul espoir que j’ai c’est que les républicains sincéres s’uniron pour le rejetter lui et sa clique. Ils pourronst sans difficulté rejoindre les rangs du Front National dont ils soutiennent les thèses.



Vous disposez d’un rappel, incomplet certes,  mais ou l’essentiel figure. Qu’en résulte t-il ? Un Président qui au lieu d’unir les français n’a eu de cesse de diviser, qui au lieu d’élever a abaisser le débat en faisant appel a un populisme qu’il croyait bon électoralement, qui , au lieu de défendre et de favoriser le bon fonctionnement des institutions y a clairement porté atteinte, qui  a outrageusement favorisé non les riches mais les très riches avec  le « bouclier fiscal » qui a été un vrai scandale sur lequel il a , d’ailleurs été obligé de revenir, malgré ses serments de ne jamais y toucher, qui  enfin a abaissé l’image de la France à l’étranger et, à la vérité, ce qui dominera ce quinquennat ce sont les renoncements en rase campagne de beaucoup des engagements qu’il avait annoncé avec éclat et sans réflexion et sur lesquelles la réalité l’a conduit à revenir.
Tout cela me permet de dire que je n’ai jamais eu  honte à ce point de voir ce pays dirigé par un tel homme et qu’il a été, en effet, le plus mauvais président de la république que j’ai connu.

vendredi 4 mars 2011

Hélé Béji: " Islam Pride: derrière le voile".

Je viens de terminer la lecture du dernier ouvrage d’Hélé Béji paru chez Gallimard : «  Islam pride : Derrière le voile ». D’Hélé Béji je connaissais, pour l’avoir lu il n’y a pas très longtemps : « Nous les décolonisés » paru en 2008 chez Arléa. De plus j’ai un peu mieux connu cet écrivain devenu mon  « amie virtuelle » sur Facebook dans ces moments récents d’effervescence intellectuelle en Tunisie ou elle réside.
Dans Islam Pride Hélé Béji analyse le phénomène du voile dont se revêtent de plus en plus de femmes dans les pays Européens et au Maghreb, à son grand désespoir. Mais au lieu de porter une condamnation et de militer pour une interdiction, elle essaie de manière approfondie de voir ce qu’il y a derrière le voile, ce que représente pour certaines femmes ce geste et ce livre, écrit dans un style magnifique contient un grand nombre de formules que je voudrais citer sans pouvoir le faire tant ces formules heureuses sont nombreuses.
« Tout à l’heure, je posais une question à laquelle je ne trouvais pas de réponse. Pourquoi, disais-je, ces femmes se servent elles d’un symbole de servitude, tout en se voulant pourtant libres ? Je tente maintenant une réponse. Parce qu’elle vive la modernité comme une oppression. Et si la modernité, contre toute attente, est devenue oppressive, ou vécue comme telle, alors l’appel à la tradition résonne comme une libération. Le voile devient alors une  riposte à la rudesse d’une société de concurrence, où se sont désarticulées les harmonies familiales, sans offrir à l’individu, homme ou femme, l’équilibre attendu. »
Hélé Béji pense en tous cas, et je partage ce point de vue, que l’interdiction brutale du voile est contre productif. Des femmes voilées elle écrit ceci : » Si elles sont dans l’erreur, comme je le pense, toute condamnation de principe, tout anathème, toute mise au ban de la société, tout procès en sorcellerie- la rhétorique intolérante des journaux européens envers le voile islamique- les conforte davantage dans leur martyre, et les jette plus illuminées que jamais dans leur voie mystique. » et un peu avant «  Légiférer contre la burqa ? L’interdire, elle seule, dans une société ultra permissive, qui regarde d’un œil blasé tous les débordements ? A quel titre poursuivre tel abus et pas tel autre ? »
Hélé Béji ne tient donc pas le même discours que Wassila Tamzali également mon « amie virtuelle » sur Facebook dans  sa « Lettre d’Alger aux Européens désabusés »     «  même si toutes deux partagent la même aversion pour le voile. Hélè Béji compte plutôt sur la pédagogie et si elle appelle, notamment les tunisiennes à ne pas renoncer à ce que Bourguiba leur a apporté en 1956.
C’est en tous cas un très bel essai à lire au moment ou entre en application en France la loi interdisant le port du voile dans l’espace public, loi dont chacun s’accorde à dire qu’elle sera  difficile à faire respecter.