lundi 11 septembre 2023

Dominique Fernandez: Dans la main de l'ange

 

                                                                          



Je relis pour la troisième fois cette œuvre d'un écrivain, Dominique Fernandez que j'admire. J'ai aimé :"Tribunal d'honneur" consacré à Tchaïkovski , " La course à l'abime" consacré au Caravage et celui-ci :"Dans la main de l'ange" consacré à Pier Paolo Pasolini mais aussi le très beau libre qu'il consacra à son père " Ramon " c'est à dire Ramon Fernandez un très grand critique littéraire qui se fourvoya lors de la seconde guerre mondiale. Quand il fut reçu à l'Académie Française il évoqua ce père dont il avait retracé de manière objective la vie.

Dans "La main de l'ange" Dominique Fernandez se penche sur le destin de Pier Paolo Pasolini qui fut écrivain, poète et cinéaste et qui dans l'Italie d'après guerre fit souvent scandale ,à la fois par ses écrits et ses films et par sa vie privée. L'auteur revient en détail sur les innombrables persécutions dont il fit l'objet sous forme de procès , d'attaques des critiques et de certains spectateurs, procès d'une injustice totale. Il montre bien l'évolution de cette Italie rurale vers une civilisation urbaine et industrielle. Il nous rappelle la violence que connut le pays avec les attentats des Brigades rouges.

Et l'auteur revient évidement que la mort tragique de Pier Paolo Pasolini assassiné sur une plage, non loin de Rome. Ce destin tragique a été souvent et à juste titre rapproché de celui d'un autre poète ,Jean Senac, lui aussi assassiné dans la cave sordide qui lui servait de logement à Alger.

Mais ce livre est aussi l'occasion pour l'auteur  d' évoquer, de manière brillante, deux arts majeurs en Italie: la peinture et l'opéra. Il le fait avec beaucoup d'érudition et ses analyses ,notamment de l'opéra dans une discussion avec Maria Calas qui fut une interprète d'un des ces films, sont originales et profondes.

Un passage assez long nous décrit aussi les dérives imbéciles de certains dans la critique des oeuvres et cette partie m'a fait songé aux imbécillités actuelles du Wokisme, qui aura, probablement, l'avenir qu'ont eues ces critiques de l'époque!

Mais que l'on ne se méprenne pas c'est bien un roman et l'on s'en rend compte lorsque l'auteur évoque les amours de Pier Paolo Pasolini, amours furtifs des ragazzi mais aussi amours plus émouvants et plus tendres de quelques jeunes adolescents.