mercredi 28 octobre 2020

Nickel Boys de Colson Whitehead

 

Nickel Boys est un roman de l’écrivain américain Colson Whitehead publié en 2109 aux Etats Unis et en 2020 par Albin Michel dans la traduction en français. Ce roman a reçu le Prix Pulitzer que l’auteur avait déjà, reçu pour un précédent roman.

Ce roman nous raconte l’histoire d’Elwood un jeune garçon noir victime d’une erreur judiciaire qui va l’envoyer, pour de nombreuses années, dans une de ces maisons dîtes d’éducation et qui sont des enfers sur terre.

Dans cette maison règne la torture, les coups, les brimades de toutes sortes et évidement, contrairement, a ce qui était leur objectif : aucune éducation. Les dirigeants sont corrompus et de véritables psychopathes. Elwood et ses camarades résistent autant que faire se peut à cet enfer.

Le roman insiste aussi sur le racisme anti noir qui sévit dans le pays et qui, évidemment, se démultiplie dans ce centre. Elwood qui avait des qualités, qui désirait faire des études est brisé par ce séjour qui se terminera par sa mort. On doit toute cette histoire a un de ses mais d’infortune qui a été bouleversé par la mort de son ami et qui, pour lui rendre hommage, a pris son nom et a fait ainsi sa vie, une vie toujours hantée par les souvenirs de Nickel Boys.

Un roman passionnant tiré d'une histoire vraie qui montre comment cette Amérique est pourrie par son racisme et sa ségrégation.

dimanche 18 octobre 2020

En hommage a Samuel Paty, professeur d'histoire assassiné lâchement et de manière barbare.

 En hommage à Samuel Paty ce professeur d'histoire assassiné lâchement et de manière barbare par un islamiste je poste cette vidéo sur les leçons oubliées , hélas, de l'Emir Abdelkader.

                                                           


samedi 17 octobre 2020

Beatrice Commengé: Alger, Rue des Bananiers

 Vient de paraître aux Editions Verdier ce récit de Beatrice Commengé : Alger, Rue des Bananiers. Je viens d'en terminer la lecture et il ne pouvait que m'intéresser puisque dans ce récit, Béatrice Commengé qui est né en Algérie très peu d'années après moi  ,revient sur l'histoire de sa famille et de son implantation en Algérie avec les débuts de la présence française. L'intérêt véritable est qu'elle réussit à mêler son histoire familiale évidement complexe comme le sont beaucoup d'histoires familiales et la grande histoire de la colonisation sur laquelle elle porte , avec le recul ,un regard juste en n'occultant aucune des fautes et des crimes commis par la France dans cette opération.

Cette analyse c'est ce qu'elle fait maintenant, arrivée dans l'âge adulte, mais le recit est aussi le rappel de ce dont elle se souvient alors qu'elle n'était dans ce quartier d'Alger sur les hauteurs qu'une petite fille de huit a onze ans: les odeurs, les jeux de l'enfance dans ces rues alors si tranquilles, les escapades en ville, dans les cinémas , sur les plages des alentours, les amitiés d'enfance sans distinction dans ce quartier entre les différentes composantes de la population, l'école puis le lycée Fromentin. On la suit des années tranquilles et heureuses jusqu'au jours plus sombre et au départ définitif. Je retrouve dans ce qu'elle écrit tellement de mes propres souvenirs!  Je suis heureux aussi d'y retrouver Albert Camus, cité plusieurs fois et notamment par le rappel de son séjour des années auparavant dans le même quartier dans la fameuse :"Maison devant le monde" , la maison Fichu qui fut pour Camus la maison du bonheur et que j'ai longtemps cherché à situer et qui est, ici, très bien décrite et située.

Les amoureux d'Alger reconnaîtront beaucoup d'endroits et seront heureux d'y voir évoquer la vie d'alors qui, pour beaucoup, fut pour beaucoup une vie heureuse.

Il y a donc de la nostalgie mais sans pathos et sans s'appesantir avec une forme de légèreté

jeudi 15 octobre 2020

Laurent Gaudé: Paris, Mille vies

                                           


Laurent Gaudé dont j'avais lu "Le soleil des Scorta" roman qui lui valut le Prix Goncourt vient de publier, toujours aux Editions Actes Sud, en octobre 2020 un tout petit récit de 87 pages intitulé: "Paris, Mille Vies". La lecture d'une critique et le fait que le recit concerne Paris m'a conduit à le lire et je dois dire que c'est un petit bijou avec de nombreuses pages très émouvantes.

Dans ce récit Laurent Gaudé parcourt la ville de Paris qui est "sa ville", qu'il connaît et aime et il le fait en évoquant, au milieu de la vie animée de la capitale, toutes ces vies passées, tous ces gens connus ou inconnus qui vécurent, ici où là , dans la ville, tous ces morts qu'ils réveillent et évoquent en les faisant sortir, un court instant de l'oubli.

Ce parti pris ne pouvait que me plaire , moi qui aime visiter les cimetières,  et notamment le Père Lachaise et songer en parcourant ces allées, a toutes ces vies évanouies. Dans le récit, Laurent Gaudé les évoque au détour d'une rue , d'un monument et il évoque aussi bien quelques célébrités (Victor Hugo, François Villon, Antonin Arthaud) que des anonymes complétement oublié aujourd'hui. Il le fait notamment grâce a ces plaques du souvenir sur les immeubles parisiens et qui évoquent souvent des jeunes gens tués pendant l'occupation et que ,par la magie du verbe, il  fait revivre un instant.

Beaucoup de ces évocations sont très émouvantes : celle de Victor Hugo suivant le cortège funèbre de son fils Charles, l'arrivée du jeune Rimbaud à Paris où il est mal reçu, une conférence d'Antonin Arthaud l'esprit complétement bousillé par les électrochocs reçus à Rodez et l'histoire absolument bouleversante de deux cousins de  vingt ans, André Dupont et André Faucher fusillé ,un peu avant la libération sur les quais de la Gare de l'Est.

Ce récit est une méditation sur la mort et donc sur la vie et, pour vous donner envie de lire ce petit livre je ferai très vite deux lectures de quelques pages.

Curieusement je trouve ce matin dans Libération dans un article sur Robert Bober cet extrait qui colle parfaitement a ce qu'é écrit Laurent Gaudé

"Vladimir Jankélévitch, souvent cité par Robert Bober, le dit en philosophe, et non plus en écrivain : «Ce qui a été ne peut plus désormais ne pas avoir été.» Et aussi : «Les morts dépendent entièrement de notre fidélité. Le passé, comme les morts, a besoin de nous. Nous parlerons donc de ces morts afin qu’ils ne soient pas anéantis.» Et enfin : «Les fusillés, les massacrés, n’ont plus que nous pour penser à eux. Si nous cessions d’y penser, nous achèverions de les exterminer.» Robert Bober aime les livres d’Eric Vuillard, notamment 14 Juillet parce qu’il donne les noms de ceux qui sont «tombés à la Bastille». Bober donne les noms de l’Affiche rouge, ceux qui ont été conduits au mont Valérien le 23 février 1944 pour y être passés par les armes, et les noms de «ceux de Charlie Hebdo morts le 7 janvier 2015»."