dimanche 21 février 2021

Frederic Vitoux: Dictionnaire amoureux des chats

                              


 

Je lis en ce moment le Dictionnaire amoureux des chats de Frederic Vitoux et c’est un régal non seulement pour les amoureux des chats (je suis plutôt chien) mais pour tous ceux qui apprécient l’indépendance, la nonchalance, le secret des chats.

Jai déjà parcouru le Dictionnaire amoureux de Venise (bien sûr) et celui consacré à Marcel Proust. Pourquoi n’y en a-t-il pas un consacré à Albert Camus ? Il est vrai qu’il y a déjà d’autres dictionnaire concernant Camus.

Alors s’agissant d’un dictionnaire je ne vais pas reprendre ici toutes les entrées.  Pour cela il faut lire le livre article par article à la suite ou au hasard. Mais j’attirerai l’attention sur certains passages qui m’ont plu, interpellé, dans lesquels j’ai appris et, par exemple, cette entrée sur « Bébert » ! Bébert c’est le chat de Céline et de sa femme et il a eu une vie pour le moins aventureuse. Moi qui croyais le chat sédentaire et amoureux de sa maison, en voilà un qui est le contraire. Mais peut-être n’a-t-il pas aimé être trimballé partout dans le monde, il aimait seulement non pas ses maîtres (les chats n’ont pas de maîtres) mais ses compagnons Céline et Madame Destouches !

Beaucoup d’autres écrivains apparaissent au fil des pages. Léautaud, ce vieillard mal accoutré avec ses très nombreux chats, son visage à la Voltaire, son air de vieille sorcière qui aurait oublié son balais et son caractère atrabilaire qui, indiscutablement préférait les animaux aux humains ! Mais quel style dans son journal!

La Fontaine dont l’auteur nous montre que, partageant des préjugés ancestraux, il n’a pas donné le beau rôle aux chats dans ses fables. Colette aussi qui a si bien parlé des chats.

Oh , comme j'aime aussi l'histoire de Micetto le chat du Pape Leon XII qui fut confié a Chateaubriand, ambassadeur, à la mort du Pape.

Il ya des entrées qui donne le frisson, "comestible" par exemple où l'auteur nous donne des exemples de situation où l'on a mangé du chat!

Une entrée permet de rêver et de se réjouir: "citations" dans laquelle l'auteur nous donne à lire des centaines de citations sur le chat.

On rencontre aussi es lieux emblématiques de Paris comme le Cabaret du Chat noir.

On apprend beaucoup et on y prend plaisir car c’est écrit avec humour et légèreté même quand l’auteur aborde des sujets plus sérieux comme les procès faits aux animaux dans le passé. L’on se rencontre, alors, que l’humanité a tout de même un peu évolué car qui ferait aujourd’hui un procès aux animaux sans soulever une tempête de rire ? L’évolution est loin d’être terminée car nous traitons encore fort mal les animaux.

Beaucoup de choses encore. Je vous dit au revoir ou à bientôt ou encore Miaou ce qui en chat veut dire : « lisez ce livre, c'est un régal"  !

samedi 20 février 2021

Des dérives préoccupantes dans le domaine judiciaire et dans la presse

 

 

On assiste depuis quelque temps à une dérive très inquiétante dans le domaine des infractions sexuelles et il est temps, me semble-t-il, de prendre conscience de ces dérives, de leurs extrêmes gravités et de réagir quand il est encore temps.

Depuis le mouvement « Mée too » on nous dit que « la parole s’est libérée » et notamment celle des femmes et celles des jeunes enfants et que dès lors les viols ou attentats divers à l’intégrité sont maintenant dénoncés.

On ne peut que se réjouir de cette situation à condition qu’elle n’entraine pas des conséquences trop graves et elles-mêmes irréparables.

On ne peut pas ignorer, à moins d’être totalement inexpérimentés ou totalement naïfs que la parole peut être mensongère et que les femmes comme les enfants, comme les hommes en général ne sont pas à l’abri du mensonge, de la perversion.

Dès lors et depuis les origines l’humanité a mis en place petit à petit des mécanismes destinés à protéger contre les accusations mensongères.

Elle a d’abord -ce qui semble élémentaire- demander qu’au-delà de la parole des preuves plus sérieuses soient apportées.

Que ces preuves soient analysées, pesées, discutées contradictoirement devant un juge.

En attendant ce débat contradictoire la présomption d’innocence a été proclamée dans de nombreux textes fondamentaux et a constitué un immense progrès destiné a protéger tout citoyen face a des accusations qui pouvaient se révéler infondées.

Lié à cette présomption d’innocence on a ajouté que c’était à celui qui poursuit (Procureur de la République) de faire la preuve de la culpabilité et non au prévenu de prouver son innocence ce qui est souvent impossible.

On a, aussi, établi la règle de la prescription des crimes. Cette règle est une disposition importante car il est clair pour tout le monde que les preuves dépérissent avec le temps et qu’il est difficile, souvent impossible de reconstituer les faits plusieurs années après.

Enfin un certain nombre de texte en droit pénal et en droit civil ont tenté de protéger la présomption d’innocence et donc de condamner le fait de mettre sur la place publique des accusations non jugées.

Toutes ces règles que je viens d’invoquer ont toutes été des progrès dans la protection des libertés individuelles et elles étaient au bénéfice de tous citoyen pouvant un jour se trouver accusé. Chacun devrait prendre conscience de l’importance capitale de ces règles qui sont le fruit du travail de nombreux philosophes et législateurs. Chacun devrait comprendre qu’il pourrait, un jour, être accusé car cela n’arrive pas qu’aux autres et qu’alors il serait bien heureux de pouvoir bénéficier de ces protections qui ne sont pas des protections contre le crime mais contre l’injustice.

Or, il est malheureusement clair que toutes ces règles sont aujourd’hui et de plus en plus bafouées, foulées au pied et cela ne constitue absolument pas un progrès de l’humanité mais, à mon sens, une absolue régression.

La présomption d’innocence dont beaucoup se gargarise (hommes politiques, journalistes) est absolument méconnu et même par ceux qui devraient en assurer la protection. Les politiques par faiblesse l’ont déjà mise à mal lorsqu’ils ont édicté la règle selon laquelle un élu mis en examen devait démissionner.

Cette règle qui se veut morale est absurde et ouvre la voix à tous les abus puisqu’il suffit d’être accusé et mis en examen (ce qui ne signifie être obligatoirement coupable) pour être écarté. Où se trouve la présomption d’innocence dans ce cas ?

Maintenant disons aussi que les règles tant civiles que pénales censées protéger celui qui est présumé innocent sont constamment bafouées et notamment par les journalistes qui, certes, prennent des précautions oratoires en saluant mécaniquement la présomption d’innocence mais présentent les faits de telles manière que le lecteur voit le poursuivi comme coupable bien avant d’avoir été jugé, poursuivi qui est quelques fois innocenté alors que le mal est fait !

Bien plus grave cette situation est rendue très grave sur les réseaux sociaux où aucune limite n’existe vraiment. Dés loirs l’accusé -et ce sera peut-être vous un jour- est présenté comme coupable au monde entier.

Cette situation n’est pas nouvelle mais elle devient véritablement préoccupante avec les dérives récentes où la parole des victimes devient sacrée, devient crédible par nature et où l’on accepte de la recevoir après des années et des années de silence au prétexte -quelque fois vrai- que cette parole n’a pas pu être dite avant ! Cette parole est d'avance crue et l'on nous cesse de répéter que la parole des femmes victimes doit être crue. Or n'y a t-il jamais des femmes qui acceptent vraiment avec diverses espérances et qui sont d'autant plus porté a dénoncer que leurs espérances ont été déçues! Est-ce un blasphème que de dire cela? Est-ce que la pratique des tribunaux ne démontrent pas que  de nombreux justiciables de quelques côtés qu'ils soient mentent?

Dès lors les parquets ouvrent des informations malgré la prescription et l’accusé se retrouve plus de trente après les « faits » livré à une parole sacralisée et mis au pilori des journaux et des réseaux sociaux et sa parole, elle, est tout sauf crue !

Je crois que chacun réfléchira et se demandera si tout cela constitue un progrès. Je ne le pense pas.

J’ajouterai, enfin que l’objet que l’on poursuit, noble en lui-même, à savoir, rendre justice et par là « réparer » la souffrance de la victime ne sera pas atteint. En effet je doute complétement que la condamnation d’un auteur plus de trente ans après les faits répare quoique ce soit. La victime atteinte psychiquement par les faits aura, en effet du mal, à sortir d’un mal être qu’elle a connu pendant trente ans et plus et cela grâce à un jugement ! Son mal ne sera t-il pas plutôt aggravé par le débat qui s'engagera, par es propos  du prévenu qui se défendra, autrement dit par le déballage de tout ce linge sale?

Je pense donc en fin de compte qu’il est bien que la parole se libère et qu’il faut y pousser et faire comprendre aux victimes qu’elles doivent dénoncer le mal le plus vite possible. Il faut des mécanismes pour les y aider, des lieux d'écoute et d'assistance. Mais lorsque cela ne se fait pas, pour des raisons que l’on peut comprendre, il est malsain de bouleverser nos règles fondamentales qui sont le fruit d’une longue réflexion. Cela d’ailleurs nuit a tout le monde et ne résout évidement pas la souffrance des victimes et certains avocats se sont élevés récemment  contre ces dérives graves dans une tribune du Monde et dans le  Parisien  Je partage entièrement leurs préoccupations.

Maintenant à chacun de se faire son idée.

mercredi 10 février 2021

Gisèle Halimi: Avocate irrespectueuse

 Alors que le récent rapport Stora suggère l'entrée de Gisèle Halimi au Panthéon j'ai décidé de relire son livre :"Avocate irrespectueuse" paru chez Plon en 2002 et que j'avais lu à sa sortie. J'avais déjà beaucoup aimé deux de ses livres de mémoire: "Le lait de l'oranger" où elle évoque ses souvenirs tunisiens et "Fritna" dans lequel elle aborde les relations , pas toujours facile qu'elle a eu avec sa mère, une mère traditionnelle ,soumise alors qu'elle était , dés sa jeunesse, une femme libre.

Dans Avocate irrespectueuse elle se penche sur son métier d'avocat, commencé dans la Tunisie coloniale et poursuivi à Paris et elle évoque un certain nombre des grandes causes qu'elle a défendu.

Le trait dominant de son caractère est le courage, car il lui en fallu beaucoup pour plaider un certain nombres de causes dans l'Algérie coloniale, pour dire tout haut,  face a des juges hostiles et ,eux, irrespectueux du droit, un certain nombre de vérités fortes.

Lorsqu'aujourd'hui on évoque l'histoire des rapports entre la France et l'Algérie en soulignant ,du côté algérien, que tout doit être dit des crimes commis, je pense que c'est une demande inutile. Il suffit de lire ce livre pour se rendre compte des forfaitures de l'Etat français dans ce domaine. Je pense ,enfin, qu'en la faisant entrer au Panthéon ce sera de toute évidence reconnaître qu'elle avait raison dans son combat aux côtés des Algériens. Continuer a demander des excuses ce sera ,alors, tout simplement vouloir, pour des raisons politiques ,une sorte d'humiliation  et je crois cela malsain.

A coup sûr, Gisèle Halimi reçue avec une forme de condescendance par ses pairs lors de son arrivée dans la profession, a indiscutablement était l'honneur de cette profession.

samedi 6 février 2021

Alexandre Routzoff: Un peintre en Tunisie

 Je connaissais ce peintre d'origine russe mais ayant vécu la plus grande partie de sa vie en Tunisie et des amis m'avaient offert un beau livre consacré a ses peintures et dessins mais je viens de voir le documentaire que le fils de Frédéric Mitterrand vient de lui consacrer et je suis , à nouveau tombé sous le charme de ce peintre magnifique. Le documentaire est servi par la voix si particulière de Frédéric Mitterrand et j'ai appris beaucoup sur la vie de ce peintre.

Alexandre Routzoff me rappelle un peu le grand Etienne Dinet ce peintre du sud algérien qui ,lui aussi , a vécu une grande partie de sa vie et est mort en Algérie où il est enterré. Ils ne sont pas les seuls artistes a avoir été charmé par ce Maghreb ( on pense a Delacroix, Lazerges, Matisse et tant d'autres) mais ils sont les seuls qui ont décidé d'y vivre leur vie.

J'ai appris aussi son amitié avec le Baron d'Erlanger, lui aussi peintre mais aussi spécialiste connu de la musique arabe (Il est l'auteur d'un énorme trvail sur cette musique) et il est mondialement connu pour le Palais somptueux qu'il a fait bâtir en Tunisie à Sidi Bou Saïd (Dar  Ennesma Ezzahra) et pour avoir été à l'origine du bleu qu'il a réussi à imposer a ce village.

Il a aussi connu l'aristocrate roumain Sebastian qui avait fait bâtir une maison dans un parc superbe, maison et parc qui se visite encore, bien que j'ai été amené à déplorer un mauvais état d'entretien et une utilisation non optimale.

Voir ce documentaire s'est aussi se retrouver dans une période où existait en Tunisie une effervescence artistique assez incroyable.

mardi 2 février 2021

La France, l'Algérie et l'histoire

  

 

"Les crimes de la colonisation et de la guerre d'Algérie doivent être reconnus non par la repentance mais par l'histoire."


Le Président Macron est intervenu, à plusieurs reprises, sur la question de la mémoire entre l’Algérie et la France et, à chaque fois, il a créé une polémique. Quand il a évoqué un crime contre l’humanité, expression sur laquelle il est revenu, lorsque s’adressant à un jeune Algérien il lui a demandé de regarder plutôt l’avenir, lorsqu’il a fait la lumière sur la disparition de Maurice Audin et, en ce moment encore, à l’occasion de la sortie du rapport de M. Benjamin Stora à qui il a demandé de réfléchir sur les voies et les moyens d’apaiser les visions de l’histoire entre les Algériens et la France !

C’est peu dire que le rapport déposé que certains n’ont pas lu en entier a entrainé des positions tranchées et opposées : du côté Algérien il y a eu, très vite une sorte de bronca car le rapport a été résumé, un peu vite, par l’Elysée lui-même, par la formule "pas de repentance". Les journaux algériens dans leur majorité ont trouvé le rapport sans intérêt, le puissant Ministère des Moudjahidin a fait savoir qu’il condamnait ce rapport et sur les réseaux sociaux beaucoup d’Algériens, jeunes et moins jeunes, étaient tous à peu près sur le thème : « les souffrances subies n’ont pas été suffisamment prises en compte.

De l’autre côté en France beaucoup de catégories ont également été hostiles à ce rapport. Les enfants de Harkis (au moins une partie d’entre eux) n’ont pas eu de mots assez durs pour souligner que leur situation n’avait pas été prise sérieusement en compte. Les pieds noirs ont été divisés et, dans l’ensemble, ont considéré les propositions de M. Stora comme de l’eau tiède !

Face à cette réception il faut se questionner.

Je dirai d’abord que la démarche de M. Macron a, au moins, un mérité important à mes yeux, celui d’évoquer la question, de contraindre chacun a se poser des questions, a regarder l’histoire.

Je pense ensuite que ce que l’on pourrait appeler « la modération » du rapport Stora est, en réalité une sagesse et même une grande sagesse, car il est absolument clair que des positions plus tranchées dans un sens ou un autre aurait entrainé encore plus de passion, les feux n’étant pas éteints et n’aurait donc été d’aucun secours alors que tel qu’il se présente, même s’il mécontent certains, il fait avancer le débat, s’ouvrir le dialogue et c’est déjà beaucoup.

Maintenant puisque le débat est ouvert je vais donner aussi mon point de vue.

Dans un texte de mon blog j’avais déjà fait l’analyse de ce mouvement qui consiste à refaire l’histoire et à « déboulonner les statues » et j’avais rappelé que l’histoire des hommes a de tous temps été tragique et qu’elle le sera, probablement encore dans l’avenir mais que l’histoire, c’est-à-dire ce qui est advenu est un fait et que personne n’a le pouvoir de faire que ce qui a été soit éliminé. L’histoire doit être étudiée, connue et enseignée et ce travail des historiens est capital mais que, par contre l’histoire n’a pas à être instrumentalisée, utilisée à des fins de politique intérieure ou extérieure. L’histoire est tragique et est jalonnée de crimes, de fautes, de décisions aberrantes et ceux qui ne veulent voir que la beauté, les œuvres magnifiques, les actes de bravoure et de générosité -et il y en a -ne voient qu’un côté de l’histoire complexe des hommes.

Cela dit l’histoire a été et nul n’a le pouvoir de refaire ce qui a été fait.

Dés lors que cela a existé, la première exigence est de savoir, de connaître sans faux fuyant la réalité et cela seuls les historiens peuvent le faire avec précision et si possible sans passion, car les peuples mêlés à l’histoire en épousent, pendant un certain temps, les passions et les erreurs.

 

Utiliser l’histoire, l’instrumentaliser pour gérer le présent est une grave erreur et tous ceux qui accaparent l’histoire pour demander des comptes et se donner un statut commettent un contre sens, s’adressent non à la connaissance mais à la passion politique et dès lors dénaturent l’histoire.

Ils font de l’histoire réduite dans sa complexité une arme politique.

Voilà les raisons profondes pour lesquelles je suis absolument hostile aux lois mémorielles, à la repentance et que je milite, au contraire pour un développement de la recherche historique et son enseignement.

Vouloir effacer les signes de crimes commis dans le passé c’est avoir une attitude simpliste et vouloir, en réalité, ne plus voir le passé et croire que ne le voyant plus il disparaîtra.

 

Or c’est ce qui est arrivé depuis toujours pour l’histoire des rapports de la France et de l’Algérie.

En France elle a été instrumentalisée par les politiques et elle a servi de clivage entre la droite (surtout l’extrême droite) et le reste. En Algérie c’est encore plus flagrant. Le pouvoir, issu du FLN, a utilisé l’attitude de la France son histoire en Algérie comme un outil de politique, outil qu’il sortait dès qu’il était en difficulté soit à l’intérieur soit à l’extérieur.

Je dirai que plus grave encore il a bâti sa politique et l’avenir de ce pays sur le passé, la gloire des martyrs, le ressassement des responsabilités de la France, oubliant de regarder et de bâtir l’avenir et oubliant, au passage des pans entier de son histoire et des crimes commis y compris contre une partie de sa population.

Il va de soi que lorsque l’on a, ainsi, instrumentalisé l’histoire, occulté une partie de celle-ci, on a du mal à être dans la nuance et à regarder plutôt l’avenir que le passé.

Je suis donc assez pessimiste sur l’évolution des choses en ce domaine et je pense que même si quelques progrès seront faits il faudra encore attendre que s’éteignent les derniers feux et que se lève en Algérie une autre forme de pouvoir, plus orienté vers le futur que vers le ressassement inlassable du passé. La France et l’Algérie n’ont pas su, en raison des passions, mettre en place ces mécanismes qui, en Afrique du Sud par exemple, ont permis, tout en mettant l’histoire à jour de regarder ensemble vers l’avenir.

Je rajoute que j'ai lu avec consternation la  pétition qui circule sur une des propositions du rapport concernant l'édification d'une statue et d'un hommage à l'Emir Abdelkader! C'est d'une bêtise absolue car au lieu de se réjouir que soit honoré cet homme illustre et qui donne des leçons à notre temps, voilà que l'on s'y oppose! Avec de tels comportements il est vrai que l'on ira pas très loin. Et j'ajoute que cela est contraire à tous les enseignements et a tout ce qu'a été le comportement de l'Emir Abdelkader.

En conclusion je dirai que la politique des « petits pas » est ,ici, la bonne politique et que l’essentiel est que le dialogue se noue ,sans arrière-pensée, avec la volonté de construire un meilleur avenir le passé étant là de façon irrémédiable, loin des rentiers de l histoire des deux côtés de la méditerranée. Faire entrer Gisèle Halimi au Panthéon comme le suggère le rapport Stora est aussi une forme assez claire de reconnaissance  de son combat aux côtés des Algériens.

 On lira avec intérêt cette  analyse critique du rapport Stora.