Vient de paraître aux Editions Verdier ce récit de Beatrice Commengé : Alger, Rue des Bananiers. Je viens d'en terminer la lecture et il ne pouvait que m'intéresser puisque dans ce récit, Béatrice Commengé qui est né en Algérie très peu d'années après moi ,revient sur l'histoire de sa famille et de son implantation en Algérie avec les débuts de la présence française. L'intérêt véritable est qu'elle réussit à mêler son histoire familiale évidement complexe comme le sont beaucoup d'histoires familiales et la grande histoire de la colonisation sur laquelle elle porte , avec le recul ,un regard juste en n'occultant aucune des fautes et des crimes commis par la France dans cette opération.
Cette analyse c'est ce qu'elle fait maintenant, arrivée dans l'âge adulte, mais le recit est aussi le rappel de ce dont elle se souvient alors qu'elle n'était dans ce quartier d'Alger sur les hauteurs qu'une petite fille de huit a onze ans: les odeurs, les jeux de l'enfance dans ces rues alors si tranquilles, les escapades en ville, dans les cinémas , sur les plages des alentours, les amitiés d'enfance sans distinction dans ce quartier entre les différentes composantes de la population, l'école puis le lycée Fromentin. On la suit des années tranquilles et heureuses jusqu'au jours plus sombre et au départ définitif. Je retrouve dans ce qu'elle écrit tellement de mes propres souvenirs! Je suis heureux aussi d'y retrouver Albert Camus, cité plusieurs fois et notamment par le rappel de son séjour des années auparavant dans le même quartier dans la fameuse :"Maison devant le monde" , la maison Fichu qui fut pour Camus la maison du bonheur et que j'ai longtemps cherché à situer et qui est, ici, très bien décrite et située.
Les amoureux d'Alger reconnaîtront beaucoup d'endroits et seront heureux d'y voir évoquer la vie d'alors qui, pour beaucoup, fut pour beaucoup une vie heureuse.
Il y a donc de la nostalgie mais sans pathos et sans s'appesantir avec une forme de légèreté
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