jeudi 28 janvier 2016

L’Émir Abdelkader: Apôtre de la fraternité.

J’ai acheté ce matin et j’ai lu aussitôt le livre que vient de publier Mustapha Cherif aux éditions Odile Jacob : « L’Emir Abdelkader Apôtre de la fraternité. »
C’est un livre très clair et très complet sur la vie et surtout sur l’action et la pensée de l’Emir et il complète bien la documentation, déjà nombreuse que j’ai réuni pour ma conférence sur : »L’émir Abdelkader et le dialogue inter religieux. »
Je ne reviens pas sur la partie, pourtant très intéressante, consacrée au rôle de résistant et de guerrier en Algérie de l’Emir mais plutôt sur sa conception de la religion en général et de l’islam en particulier.
La conception qu’il se faisait de sa religion (c’est un soufi) est une conception  où l’humanité tient la première place. Et ce n’est pas pour rien que bien que combattant la France il a, dés le début, établit des règles de bon comportement à l’égard des prisonniers ce qui en fait un précurseur du droit humanitaire international. Il ya dans le livre la citation du discours prononcé à Alger par le Président de la Croix Rouge Internationale dans lequel est fait un rapprochement tout a fait juste entre l’Emir Abdelkader et Henry Dunant , fondateur de la Croix Rouge qui a , vécu lui aussi en Algérie et sur lequel j’ai aussi donné une conférence ? (p.56 a 58 ) et j’ai ainsi appris que la Croix Rouge avait en 2006 inauguré une stèle à la mémoire de l’Emir dans son siège de Genève.
Ce livre nous livre aussi le récit détaillé de l’attitude déterminée et courageuse de l’Emir lors d’une attaque des Chrétiens a Damas où il réussit a sauver des milliers de ces chrétiens en haranguant les assaillants avec force : « Misérables ! Est-ce la façon dont vous honorez le prophète ? Que sa malédiction soit sur vous ! Honte a vous, honte. Repentez vous. Vous croyez pouvoir faire ce que vous voulez avec les chrétiens….Ce sont mes frères. Retirez vous ou je donne l’ordre a mes hommes de rétablir l’ordre. » (p.89)
Et , en vérité le livre montre que toutes ces actions ne sont que le résultat de la conception que l’Emir se faisait de sa religion ,ouverte sur l’homme , acceptant le choix de chacun et rappelant que les anciens prophètes devaient être respectés.
Il n’ y a qu’une chose sur laquelle je ne partage pas les analyses de l’auteur qui estime (idée dans l’air du temps) que seule la croyance en un Dieu peut aider l’humanité et que les droits de l’homme , notamment, sont a eux seuls insuffisants. Il reprend aussi l’analyse d’un occident  « matérialiste » a qui manquerait la spiritualité. (p.104 a 109). 
En ce qui me concerne je crois que la liberté est première, notamment celle de croire ou de ne pas croire (L’Emir l’a dit) et je ne crois absolument pas que l’absence d’une foi interdise de créer un monde harmonieux et juste. Sur ce point je suis plutôt Camus que l’Emir.

En tous cas je conseille vivement la lecture de ce livre qui, en ces moments si troublés, face a ces dérives de certain musulmans ne peut qu’apporter apaisement et direction pour l’avenir.


                                                     


                                                           


                                                  

                                                           

                                                                

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