C'est un livre éprouvant d'une certaine manière. D'abord par cette recherche sur la vie de son père pendant la guerre, dans les documents, les procédures et qui tourne un peu au harcèlement d'un vieux monsieur, d'autant que tout compte fait ce vieux monsieur qui avait alors 22 ans n'a pas commis de crimes et qu'il est surtout et avant tout un mythomane. Aussi parce que l'auteur nous fait revivre en parallèle le procès de Klaus Barbie et qu'il y a des pages poignantes sur le témoignage de certains rescapés.
Le livre débute par la visite que fait l'auteur de la Maison d'Izieu où furent accueillis une trentaine d'enfants juifs (certains très petits) et où ils se croyaient en sécurité. Cette visite où peu de traces restent encore visible est émouvante comme cette découverte d'une vielle ardoise où un enfant malhabile a tracé le mot "pomme" là depuis des années alors que l'enfant a disparu dans un camp.
Et puis il y a les témoignages tous bouleversants comme celui où est évoqué le pullover rouge a manche bariolée qu'une mère avait tricoté pour son fils et qu'elle reconnaît ensuite dans un camp porté par un autre!
Il y a aussi la lecture par Serge Klarsfeld de la liste des enfants d'Izieu disparus dans un camp avec, pour chacun d'eux le rappel d'un petit fait anodin de l'enfance. Ce n'est pas vraiment une plaidoirie mais c'est mieux encore, c'est plus évocateur de la vérité.
Tout ce qui concerne le procès Barbie est très justement écrit et ne serait-ce que sur ce plan ce roman est à lire. Pour le reste l'histoire du père est un cas de mythomanie caractérisée et il devra être étudié dans les études de psychiatrie. On conçoit que le fils de cet homme en ait beaucoup souffert et que ce roman est une façon de se liberer de ce poids.
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