Pendant un petit séjour chez ma soeur j'ai découvert dans sa bibliothèque deux livres superbes sur le même thème: la mort d'un très jeune homme à la suite d'une maladie.
Dans Son frère, Philippe Besson dont j'avais beaucoup aimé "Arrête donc tes mensonges", analyse les rapports de deux frères, très proches dont l'un est , tout à coup, atteint d'une forme de leucémie qui le conduira à la mort. Ce livre c'est le parcours pendant des mois de ses deux frères ,l'un malade et l'autre toujours a ses côtés. Rien du déroulement de cette maladie ne nous est épargné depuis les tâtonnements du diagnostic , les multiples examens plus ou moins invasifs, les échecs, les espoirs finalement déçus.
Mais il y a, aussi, des rappels de l'enfance des deux frères dans la maison de vacances familiale sur l'île de Ré, tout au bout face à l'océan et c'est ce va et vient entre les évolutions de la maladie et les souvenirs, la réaction du malade et de sa famille qui bouleverse le lecteur . Partout même dans les parties techniques médicales l'émotion court tout au long des phrases et l'on se dit que le plus malheureux c'est peut être, non pas celui qui va mourir, mais ses proches et ce frère aimé.
Le thème est le même dans le recit de Michel Rostain :"Le fils". Là il y a un parti pris particulier puisque l'auteur fait parler tout au long du livre le très jeune homme décédé d'une méningite foudroyante. Ce jeune homme de là ,où il est, examine le comportement et les sentiments de ses parents pendant la maladie de très courte durée et après sa mort. Là encore le livre est poignant, émouvant et on est dans l'analyse fine de toutes les étapes par lesquelles passent le père et la mère: les regrets, la croyance en leur culpabilité, le refus de cette mort et puis, enfin, la manière d'enterrer ce fils. La cérémonie des obsèques est très émouvante.
Le troisième livre est le journal qu'a tenu André Miquel, un universitaire très grand spécialiste des arabes et des musulmans et ce journal est consacré à la période pendant laquelle son fils est atteint d'un cancer qui le conduira à la mort. Ce livre ; "Le fils interrompu" est un des grands livres du deuil d'un enfant ;
Tous ces livres évoquent donc la perte inconcevable contre nature d'un enfant et rappelle de manière différente mais avec une égale force le deuil de Victor Hugo après la perte de Léopoldine et dont il a évoqué l'évolution dans les Contemplations et, notamment dans la partie intitulée: Pauca meae" "Quelques vers pour ma fille". Demain dès l'aube....... et il n'est donc pas étonnant que l'un de ces livres porte en exergue ce s vers de Victor Hugo: " Je cesse d'accuser, je cesse de maudire, Mais laissez-moi pleurer !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire