Hier , j'ai profité de mon voyage en train pour Paris pour lire le livre que Bernard Cazeneuve a consacré à François Mauriac. Bernard Cazeneuve connaît depuis longtemps (depuis son adolescence) l'écrivain et ce livre est un exercice d'admiration en nous disant combien il avait apprécié , très jeune, les romans de François Mauriac et sa poésie.
Par la suite il préférera le Mauriac ,journaliste ,chroniqueur, celui du fameux Bloc-notes.
Je connais Mauriac depuis assez longtemps aussi et j'ai lu l'importante biographie que lui a consacré Jean Luc Barré mais aussi, à l'occasion de la Covid l'ensemble de ses romans.
J'ai commencé par les romans dans lesquels François Mauriac dépeint à la fois une région: Bordeaux et la haute Lande Girondine et ce milieu de la bourgeoisie bordelaise et qui crée, aussi, des personnages tourmentés à l'image de Thérèse Desqueyroux dont la force romanesque n'est pas loin d'égaler l'Emma Bovary de Flaubert, les deux dépeignant des femmes insatisfaites de leur situation.
Mais ,à côté des romans, il y a l'importante chronique politique qui couvre une large période et qui se retrouve dans le fameux Bloc-notes
On ne peut pas, en lisant l'œuvre politique de Mauriac, telle qu'elle apparaît dans le Bloc-Notes et que rappelle très justement Bernard Cazeneuve ne pas faire une comparaison avec le Camus journaliste.
Ils avaient ,tous deux , la même rigueur à l'égard de la vérité , le sens de la nuance et le respect de l'adversaire .Bernard Cazeneuve écrit , à plusieurs reprises, combien il admire Mauriac qui ne se laisse pas enfermer par son milieu et qui résiste aux "effets de meute".
Et en effet que ce soit sur le rôle de l'église en Espagne au moment de la guerre, que ce soit sur les problèmes coloniaux (Maroc et Algérie) François Mauriac est à contre courant de son milieu.
François Mauriac et Camus eurent ,ensemble quelques polémiques mais toujours respectueuses, notamment au moment de la Libération et leurs positions sur la guerre d'Algérie furent également quelques fois légèrement opposées, Camus reprochant à François Mauriac de traiter le problème en surplomb sans connaître le pays et sans se soucier des européens d'Algérie.
On écoutera, sur ces relations Mauriac-Camus un très intéressant entretien avec le Professeur Raphaël Drai
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