lundi 10 mars 2025

Jean Pélégri: Le maboul

 Je viens de terminer la lecture du Maboul de Jean Pélégri après avoir lu et aimer :Les oliviers de la justice. Ce roman est très différent même s'il se passa aussi dans la campagne, dans ce milieu de l'agriculture et des petits colons. 

Tout le roman est le soliloque de Slimane qui raconte sa vie de pauvres ouvrier agricole et, ce faisant, celle des innombrables ouvriers dans ce domaine.

Ce roman est d'abord un exercice difficile et pourtant très réussi de style car l'auteur fait parler Slimane tout au long du roman dans une langue particulière, à la fois pleine d'erreurs, mais aussi de trouvailles , d'idées particulières, d'expression très imagée. On comprend de que Slimane veut dire mais il le dit à sa manière et tenir ce style tout au long d'un roman de prés de 200 pages est une réelle prouesse.

Le roman est un peu policier car Slimane a tué un homme et il ne sait pas très bien pourquoi. C'est un maboule c'est à dire quelqu'un d'un  peu dérangé mais pourquoi est-il dans cet état?

Le tout se déroule dans une exploitation agricole pendant la guerre d'Algérie et l'atmosphère est fort bien rendu. Il est vrai que Jean Pélégri était un agriculteur, fils d'agriculteur. (Voir les Oliviers de la Justice)

André le propriétaire  et Slimane se connaisse depuis longtemps. Ils discutent souvent ensemble et il y a des discussions émouvantes lorsqu' André parle de son fils Lakhdar à Slimane. Ce fils fait la guerre en France et sur une grande carte André montre régulièrement à Slimane où se trouve son fils. 

Ils sont vieux tous les deux, la vie a passé et bientôt ce domaine pour lequel ils ont tant donné, l'un et l'autre, va probablement disparaitre. On songe a des scènes de Tchekhov. (Oncle Vania et la cerisaie ).

L'atmosphère de la période de la fin de la guerre est fort bien rendu.

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